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L'innovation au cœur du nouveau modèle de développement chinois

2023-03-10 13:41:00 Source:La Chine au présent Auteur:NASSER BOUCHIBA*
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Combinaison spatiale lors d’une exposition au Musée national de Chine, le 8 mars 2023

 

En ma qualité de chercheur en théorie de développement, l’avènement du « miracle » chinois est bien le fruit d’un travail acharné et continu qui dure depuis la fondation de la République populaire de Chine en 1949 et en particulier depuis l’instauration de la politique de la réforme et de l’ouverture en 1978. Ces efforts ont permis la réalisation d’une modernisation à la chinoise, qui est une approche basée sur le principe de recherche permanente d’indépendance à travers l’encouragement à l’innovation à tous les niveaux de la production. En conséquence, nous avons suivi avec beaucoup d’intérêt les réalisations de la Chine, ainsi que les décisions prises pour les prochaines années qui serviront bien évidemment à tous les pays en voie de développement et constitueront une grande inspiration. 

Le rapport d’activité du gouvernement chinois, présenté par le Premier ministre sortant Li Keqiang, nous apprend que l’innovation et le soutien aux petites et moyennes entreprises (PME) vont de pair. Tout d’abord, il a fallu réduire la pression subie par les entrepreneurs qui avaient enregistré des pertes suite à la pandémie. Au cours de l’année 2022, la Chine a procédé à un remboursement du crédit de TVA de plus de 2 400 milliards de yuans, à une réduction supplémentaire d’impôts et de frais divers de plus de 1 000 milliards de yuans, ainsi qu’à un report de paiement de plus de 750 milliards de yuans. Cette politique de réduction des impôts et des taxes a été accompagnée par d’autres mesures concrètes telles que l’augmentation des fonds alloués aux régions, la mobilisation des institutions financières pour offrir des lignes de crédits avantageuses tout en réduisant les coûts de financement et en revoyant les taux d’intérêt à la baisse. 

Si ces incitations ont catalysé l’envie de toutes les PME et les auto-entrepreneurs du monde, selon le rapport, une attention particulière a été accordée à l’établissement d’un nouveau concept de « la science au service de la nation » avec la construction de laboratoires nationaux, l’augmentation de la valeur ajoutée issue de la fabrication d’équipements de haute technologie et de l’économie numérique. Ces dispositions ont favorisé des percées considérables dans les domaines des vols spatiaux habités, de l’exploration lunaire et martienne, de l’exploration des eaux profondes et du sol profond, des superordinateurs, de la navigation par satellite, de l’information quantique, des technologies de l’énergie nucléaire, de la fabrication de gros aéronefs et de l’intelligence artificielle. 

L’implication totale de la Chine dans la promotion de l’innovation permet un positionnement milieu et haut de gamme de ses industries manufacturières. Les signes de cette tendance sont visibles dans la stricte application des règlementations de la protection de l’environnement, du contrôle de la qualité, de l’instauration des mesures de sécurité et de l’augmentation permanente des budgets de R&D et de conception. La Chine s’est réellement engagée dans la voie de l’élimination des modes de production archaïques et commence à s’imposer dans les domaines de la biomédecine, des véhicules à énergies nouvelles, du photovoltaïque, de l’éolien ainsi que d’autres industries émergentes. Sur le marché mondial, les données des exportations chinoises démontrent clairement que la qualité et la compétitivité des produits haut de gamme chinois s’améliorent constamment et acquièrent la confiance des consommateurs du monde. 

En tant qu’acteur associatif africain qui a pour mission de promouvoir les échanges entre les pays de notre continent et la Chine et de faciliter le transfert de technologies innovantes chinoises, nous avons veillé, et ce, depuis le lancement de l’initiative « la Ceinture et la Route » et plus tard de l’initiative mondiale du Développement, à s’inspirer du modèle chinois d’innovation et à profiter du soutien indéfectible des institutions chinoises pour les projets de partenariat international.  

Au Maroc, grâce à une synergie exemplaire et un travail acharné des acteurs économiques et sociaux des deux pays, nous avons pu implanter des projets avec des technologies chinoises innovantes et qui répondent à des problématiques persistantes dont souffrent notre région. Par exemple, grâce au projet d’introduction de nouvelles technologies de dessalement d’eau de mer et d’eaux saumâtres pour faire face au phénomène de stress hydrique qui est représenté comme une réelle menace pour le bien-être des populations locales ou à la mise en œuvre de fermes expérimentales en agriculture saharienne en partenariat avec des entreprises chinoises qui ont fait leurs preuves dans les déserts chinois en transformant des milliers de kilomètres carrés de terre sableuse en des réserves stratégiques de céréales si précieuses en ces temps d’instabilité de l’offre mondiale. 

Pour terminer, la Chine continuera sa quête pour la modernisation de son système industriel à travers la concentration de davantage de ressources pour l’intensification de la R&D dans l’application des technologies de pointe, l’accélération de la transformation numérique des industries traditionnelles et la transition vers des industries haut de gamme et surtout intelligentes et vertes. Par ailleurs, une plus grande attention sera accordée aux efforts de la Chine pour la mise en place d’un nouveau modèle de développement basé sur un mécanisme de double circulation (qui vise à stimuler simultanément le marché domestique et extérieur, ndlr), souligné par le président Xi Jinping. Nous avons intérêt, en tant que partenaires de la Chine en Afrique, à saisir cette opportunité historique pour faire bénéficier nos pays des retombées positives de cette révolution technologique chinoise pour gagner en détermination et en confiance et pour se libérer des restrictions historiques qui nous faisaient croire que l’innovation était une distinction des pays développés. La Chine a prouvé le contraire. 

*NASSER BOUCHIBA est président de l’Association de Coopération Afrique-Chine pour le Développement (ACCAD) au Maroc. 

 

L’évolution de l’économie chinoise est l’un des plus grands sujets qui suscite de l’intérêt, autant auprès du club des pays développés, qui surveillent de près les exploits de la Chine, qu’auprès de la majorité des pays en voie de développement qui se sentent plus en sécurité grâce à cette puissance chinoise grandissante sur la scène internationale. En effet, la Chine a toujours aspiré à jouer le rôle de « défenseur » des intérêts des pays en voie de développement, surtout en cette période de fondation des bases pour un nouvel ordre politique et économique mondial. 
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