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Des perceptions erronées sapent la confiance sino-américaine

2022-12-31 19:10:00 Source:La Chine au présent Auteur:XU BU*
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L’ambassadeur de Chine aux États-Unis Qin Gang visite Yinghua Academy, une école locale d’immersion en langue chinoise, à Minneapolis, Minnesota, le 25 avril 2022.
 

Le 14 novembre 2022, le président chinois Xi Jinping a rencontré son homologue américain Joe Biden en marge du 17e sommet du G20 à Bali, en Indonésie. Ils ont convenu de l’importance d’élaborer les principes directeurs des relations bilatérales entre les deux pays et d’approfondir ces thèmes au travers de discussions constructives.

Cette première rencontre en tête-à-tête entre les deux dirigeants depuis que M. Biden a pris ses fonctions en janvier 2021 a ouvert la voie à l’amélioration des liens entre les deux plus grandes économies mondiales et donné un sentiment de stabilité et plus de certitude dans un monde en proie aux turbulences et à l’instabilité. Elle offre une opportunité cruciale pour soutenir les relations entre la Chine et les États-Unis, même si cela ne suffit pas.

 

Le fait de savoir si Washington changera ses perceptions erronées et corrigera ses erreurs de jugement à l’égard de la Chine en tant que « menace » stratégique est très important pour l’avenir des relations bilatérales. Les États-Unis estiment que la montée en puissance de la Chine pourrait changer l’ordre mondial et nuire à ses intérêts. Cependant, le développement de la Chine profite au pays et à sa population, et ne constitue un défi pour aucun pays.

 

La question de Taiwan est la clé de la relation sino-américaine. Les États-Unis doivent cesser de s’en mêler et de vider de son sens le principe d’une seule Chine. Washington a réitéré à plusieurs reprises son attachement à la politique d’une seule Chine, disant ne pas soutenir « l’indépendance de Taiwan ». Cependant, ses actes ne correspondent pas à ses paroles. Taiwan est une partie inaliénable du territoire chinois, et la question de Taiwan relève des affaires intérieures de la Chine. La partie américaine doit respecter la politique d’une seule Chine et les trois communiqués conjoints sino-américains.

 

La poursuite d’une politique Asie-Pacifique ouverte et inclusive sert les intérêts de toutes les nations de la région. En renforçant le Quad (un dialogue de sécurité stratégique entre l’Inde, les États-Unis, le Japon et l’Australie) et l’AUKUS (le partenariat Australie – Royaume-Uni – États-Unis), tout en resserrant ses alliances bilatérales, les États-Unis continuent de former des groupes exclusifs et d’alimenter la confrontation entre blocs. L’ouverture apporte le progrès, alors que la fermeture ne conduit qu’au retard et à l’isolement. Toute tentative de perturber, voire de démanteler, les chaînes industrielles et d’approvisionnement qui ont été formées durant de nombreuses années dans l’Asie-Pacifique ne fera que nuire à la coopération économique dans cette région et conduira à une nouvelle guerre froide.

 

Le monde se trouve à un carrefour historique. Confrontés à de profonds changements jamais vus depuis un siècle, la Chine et les États-Unis doivent s’unir pour surmonter des obstacles qui sortent de l’ordinaire afin d’offrir au monde plus d’opportunités.
 
Les deux pays doivent se considérer comme des parties prenantes plutôt que comme des rivaux. La soi-disant « menace chinoise » ne découle que de la perception stratégique américaine erronée à l’égard des intentions de la Chine, qui n’a jamais cherché à défier l’Occident et ne souhaite pas se substituer aux États-Unis.

 

L’année 2022 a marqué le 50e anniversaire de la visite de l’ancien président américain Richard Nixon en Chine. Personne ne peut nier que l’engagement entre la Chine et les États-Unis a non seulement profité à l’économie chinoise, mais également fourni de nombreuses opportunités de développement aux États-Unis. En 2005, l’ancien sous-secrétaire d’État américain Robert Zoellick avait défini la relation sino-américaine comme une relation entre « parties prenantes ». Et cela est d’autant plus vrai que les deux plus grandes économies sont de plus en plus étroitement liées.
 
Les deux pays doivent reconnaître et respecter les différents systèmes sociaux et voies de développement de l’autre. Tous deux empruntent des voies différentes et cette différence existe depuis 1972 et continuera d’exister : ils doivent donc reconnaître et respecter ces différences. Il est vital que les deux pays défendent les valeurs communes de l’humanité que sont la paix, le développement, l’équité, la justice, la démocratie et la liberté, qu’ils respectent la diversité des civilisations et encouragent leur compréhension mutuelle.

 

Les deux pays doivent entretenir une atmosphère saine et une relation stable de coopération. La Chine et les États-Unis doivent respecter les lois régissant les activités économiques et les principes du marché, faciliter la libre circulation des facteurs de production, protéger les systèmes de production et d’approvisionnement de biens et de services, et créer des chaînes industrielles et d’approvisionnement pratiques, efficaces et sûres dans la région Asie-Pacifique. Toutes les tentatives de politiser et de militariser les relations économiques et commerciales doivent être rejetées.

 

Le président Xi a souligné que la Chine et les États-Unis avaient plus d’intérêts communs au vu des circonstances actuelles. Il est dans notre intérêt mutuel et fondamental de prévenir les conflits et les affrontements et de parvenir à une coexistence pacifique. Face aux défis communs de notre époque, la Chine et les États-Unis doivent se respecter, se concentrer sur la situation dans son ensemble, et prendre des mesures concrètes pour remettre les relations bilatérales sur les bons rails pour un développement stable.  

 

*XU BU est président de l’Institut des études internationales de Chine.

 

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