En 2022, l’économie mondiale a été confrontée à de nombreux défis liés au COVID-19 et aux conflits géopolitiques. Par ailleurs, le développement des nouvelles infrastructures énergétiques et de la consommation d’énergies nouvelles s’est accéléré, le commerce électronique et l’économie bas carbone sont devenus de nouveaux points positifs pour résoudre les difficultés dans le développement de la coopération économique et commerciale internationale. La synergie entre la Chine et l’Europe continue sur sa bonne lancée, le commerce et les investissements bilatéraux se développent régulièrement, devenant ainsi une force stable dans la coopération commerciale et économique interrégionale.
Lors de sa visite en Chine début décembre, le président du Conseil européen Charles Michel a exprimé sa volonté de collaborer avec la Chine pour relever les défis mondiaux en renforçant le dialogue direct et en réduisant les malentendus. Il a exprimé également sa volonté de continuer à promouvoir l’accord d’investissement Chine-UE afin de renforcer la stabilité de la chaîne d’approvisionnement et d’approfondir la coopération dans divers domaines.
Le commerce bilatéral
Selon les statistiques douanières chinoises, de janvier à octobre 2022, les importations chinoises de biens en provenance des pays européens ont totalisé 406,40 milliards de dollars (+4,4 % par rapport à la même période de l’année précédente), tandis que les exportations chinoises vers les pays européens ont totalisé 621,36 milliards de dollars (+10,8 %). Le commerce de la Chine avec l’Europe a enregistré des résultats globalement solides de janvier à octobre 2022, dont les exportations en janvier avec une augmentation de 33,5 % en glissement annuel. Cela est dû à l’accélération de la reprise économique dans les principaux pays et régions du monde à partir du second semestre 2021, et au fait que l’indice des prix à la consommation du marché européen est passé de négatif à positif.
À un moment important où les chaînes d’approvisionnement mondiales sont confrontées à des défis et où la surcapacité se transforme en sous-capacité, le marché chinois offre aux entreprises européennes un environnement stable pour se développer et répond aux besoins de production et de consommation des entreprises et des consommateurs européens.
Le commerce de la Chine avec l’Europe montre une tendance stable de croissance en termes de répartition par pays. De janvier à octobre 2022, huit pays européens ont exporté plus de 10 milliards de dollars vers la Chine, entre autres, l’Allemagne, la Russie, la Suisse, la France et l’Italie. Parmi eux, les importations chinoises en provenance de la Russie et de la Suisse ont respectivement augmenté de 49,9 % et 31,1 % par rapport à la même période de l’année 2021. D’autre part, la Chine a exporté plus de 10 milliards de dollars vers 11 pays européens, avec une progression par rapport à la même époque de l’année 2021, à l’exception des exportations vers la Grande-Bretagne, qui ont chuté de 3,5 %. En plus, la croissance des exportations vers les Pays-Bas, l’Italie, l’Espagne, la République tchèque et la Grèce a augmenté de plus de 20 %.
La composition du commerce entre pays reflète à la fois les avantages comparatifs industriels ainsi que le degré et la mode de coordination de la chaîne industrielle transnationale. Malgré l’impact de l’épidémie, les entreprises chinoises et européennes ont activement exploré et pleinement mis en valeur les ressources et les avantages de la structure industrielle des pays participant à la ligne de fret Chine-Europe, renforçant ainsi les intérêts complémentaires et l’interdépendance économique entre la Chine et l’Europe. Pendant les dix premiers mois de 2022, la Chine a importé beaucoup de combustibles fossiles, des machines, des véhicules, des biens électroniques et des bijoux d’Europe, représentant respectivement 19,1 %, 10,4 %, 9,9 %, 8,8 % et 8,8 % des importations totales en provenance d’Europe.
L’économie et le marché chinois ont créé des attentes de développement stable à long terme pour les exportateurs européens. Les plateformes de promotion des importations telles que l’Exposition internationale des importations de Chine (CIIE) ont non seulement fourni aux entreprises européennes un espace pour présenter leurs produits innovants, mais aussi élargi leurs canaux d’exportation vers la Chine. En revanche, les exportations de la Chine vers l’Europe sont plus concentrées, les trois premiers produits en termes de valeur d’exportation sont les biens électroniques (26,6 %), les machines (17,6 %) et les véhicules (5,4 %), principalement vers les Pays-Bas, l’Allemagne, la Russie et le Royaume-Uni.
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Les investissements réciproques
En 2022, les investissements bilatéraux entre la Chine et l’Europe ont continué à se développer. Au cours des huit premiers mois, les flux d’IDE vers la Chine en provenance seulement des pays de l’UE ont bondi de 123,7 % en glissement annuel. Le 6 septembre, le groupe chimique allemand BASF a inauguré un site d’intégration à Zhanjiang, dans la province du Guangdong. Ce projet qui durera jusqu’en 2030 sera la troisième plus grande base de production intégrée de BASF dans le monde et sa plus importante en dehors de l’Europe. Le 2 septembre, la société technologique allemande Merck a inauguré à Shanghai son centre des technologies électroniques en Chine et son premier site de production de matériaux OLED pour les écrans.
Dans le secteur automobile, le projet de véhicule à énergies nouvelles d’Audi FAW a démarré à Changchun, et BMW a également déclaré élargir son projet de fabrication de batteries en Chine ; l’un des leaders mondiaux du secteur des pièces automobiles, le groupe français Electricfil Automotive, a investi à Wuhan pour construire un centre de R&D supplémentaire et une nouvelle usine. La croissance rapide des investissements en Chine des entreprises européennes de l’automobile démontre l’importance qu’elles attachent au marché chinois et permettra aux consommateurs chinois de disposer d’un choix plus large et de qualité.
Dans le même temps, les investissements en Europe des entreprises chinoises ne manquent pas de points saillants. Les entreprises chinoises ont investi davantage en Europe dans des domaines tels que les batteries pour coordonner leur chaîne industrielle. L’investissement de COSCO dans le port de Hambourg répond au besoin d’améliorer les garanties logistiques et de transport, notamment dans les technologies de l’information.
Les attentes en termes de croissance économique mondiale en 2023 sont cependant loin d’être bonnes. Dans ses Perspectives de l’économie mondiale publiées en octobre 2022, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit que la croissance économique de la zone euro et de la Grande-Bretagne passera respectivement de 3,1 % et 3,6 % cette année à 0,5 % et 0,3 % en 2023. En raison des chocs géopolitiques, l’économie européenne sera confrontée à des défis importants en termes d’approvisionnement énergétique, de relations commerciales et d’investissement, de flux financiers et de circulation des personnes, ce qui affectera non seulement la capacité des pays à atteindre un équilibre entre l’offre et la demande sur leur marché, mais provoquera également davantage de tensions dans les chaînes d’approvisionnement des entreprises qui investissent en Europe. L’affaiblissement de la dynamique de développement des grandes économies telles que l’Allemagne et la France rendra le processus d’intégration européenne plus difficile, et l’UE pourrait devenir plus instable en raison de l’écart croissant de développement socio-économique entre ses membres et de la contraction des ressources financières, autant de facteurs importants qui affecteront les investissements des entreprises chinoises en Europe.
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La coopération à un niveau plus élevé
La Chine et l’Europe sont deux parties prenantes importantes de l’économie mondiale. La Chine est en train de promouvoir activement un processus de modernisation à la chinoise, tandis que l’UE insiste sur l’autonomie stratégique. Les deux parties partagent un large consensus et des intérêts communs et doivent également jouer un rôle plus actif et plus important pour surmonter les difficultés de l’économie mondiale. Face aux incertitudes, la Chine et l’Europe s’accordent à respecter les règles et pratiques internationales, à répondre aux préoccupations communes par la coopération plutôt que par la confrontation, et à créer les conditions et l’espace nécessaires à la mondialisation de l’économie par le développement. En effet, c’est la voie qui présente le meilleur rapport coûts/avantages.
Le 1er décembre, lors de sa rencontre avec le président du Conseil européen en visite, Charles Michel, le président chinois Xi Jinping a souligné la nécessité du renforcement de la coopération sino-européenne. La Chine mettra en œuvre un haut niveau d’ouverture vis-à-vis du monde extérieur et accélérera la construction d’un nouveau modèle de développement, en accueillant la partie européenne pour continuer à y participer et à réaliser une coopération gagnant-gagnant.
Le dialogue économique et commercial de haut niveau entre la Chine et l’Europe a créé des conditions favorables pour que les deux parties parviennent à un consensus et aillent de l’avant en temps voulu. La Chine et l’Europe doivent créer un environnement extérieur plus stable avec des règles claires pour la coopération économique et commerciale entre les entreprises des deux parties. Cette coopération bilatérale peut se dérouler aussi bien en Europe qu’en Chine, et peut également être menée sur des marchés tiers. Les deux parties soutiendront les entreprises de manière flexible et sur la voie d’une mise à niveau continue pour en faire les principaux moteurs chinois et européen de la dynamique de développement économique post-épidémique.
*ZHOU MI est chercheur au ministère chinois du Commerce.
