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Une coopération tripartite nécessaire pour éviter les catastrophes climatiques

2022-01-25 17:44:00 Source:La Chine au présent Auteur:JAMIE LEIGH WRIGHT*
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Un manque de coopération entre les trois grands émetteurs de carbone (la Chine, les États-Unis et l’Europe) entrave les efforts mondiaux pour éviter un réchauffement planétaire catastrophique : c’est le constat d’une conférence de haut niveau qui s’est tenue le 20 décembre 2021.

Dans un discours prononcé lors du premier Dialogue de la Plateforme Chine-Europe-Amérique pour la transition vers le zéro net, l’ancien secrétaire général de l’OTAN, Javier Solana, a déclaré que le monde avait besoin d’un niveau de coopération qui n’a pas encore été atteint à ce jour. Cette plateforme fait partie de l’Initiative mondiale Chine-Europe-Amérique. « L’une de mes principales inquiétudes pour l’humanité est de savoir si nous serons en mesure de coopérer pour lutter contre la crise climatique », a-t-il fait savoir.

Les préoccupations de l’ancien secrétaire général de l’OTAN étaient partagées par une majorité écrasante des éminents orateurs présents. Des experts gouvernementaux, de la diplomatie, du monde universitaire, des entreprises et de la finance ont convenu qu’une plus grande coopération était nécessaire si le monde veut atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.

Il faut une plus grande coopération d’État à État, en particulier entre la Chine, l’Union européenne (UE) et les États-Unis. « Les mesures que nous prenons, en tant que trois plus gros émetteurs, sont conséquentes et [peuvent déterminer] si nous parvenons à atteindre le zéro net et [la limitation à] 1,5°C », a affirmé Deborah Lehr, vice-présidente et directrice exécutive de l’Institut Paulson.

Se mettre d’accord

Une enfant de la communauté résidentielle de Donghuali, dans le district de Haigang, à Qinhuangdao (Hebei), montre sa création bas carbone et respectueuse de l’environnement, le 24 août 2021.

La détérioration des relations entre la Chine et les États-Unis est désignée comme le plus grand obstacle à la coopération climatique. La déclaration conjointe de Beijing et de Washington à la COP26 à Glasgow était une initiative bienvenue. Cependant, les tensions dans d’autres domaines risquent de déborder sur les efforts climatiques et de les affaiblir.

G. Bin Zhao, économiste senior chez PwC, a expliqué que pour que la Chine atteigne son objectif de neutralité carbone d’ici 2060, 83 000 milliards de dollars d’investissements en capital seront indispensables au cours des quatre prochaines décennies. Afin de lever les fonds nécessaires, la Chine compte sur l’accès aux marchés mondiaux des capitaux, a-t-il précisé. Si la Chine ne peut pas attirer les capitaux, elle ne pourra pas atteindre ses objectifs climatiques.

Aucun chiffre concernant les besoins des États-Unis et de l’Europe pour concrétiser le zéro net n’a été donné, bien qu’il soit certain que tous deux auront besoin d’un accès à la deuxième économie mondiale pour réussir.

« Le changement climatique est plus important que la géopolitique », a ajouté G. Bin Zhao. Vincent Hieff, consul général du Luxembourg à Shanghai, est du même avis. Il a déclaré que l’Europe peut jouer un rôle clé en veillant à ce que les efforts climatiques ne soient pas entravés par la rivalité entre grandes puissances. « L’Europe peut jouer le rôle de médiatrice entre ces deux grands pays. »

S’exprimant au nom de 10 000 entreprises chinoises en Europe, Frank Wang, de la Chambre de commerce chinoise auprès de l’UE, a dit que la transition vers un avenir vert ne doit aucunement être intimidante. En fait, celle-ci offre des avantages considérables, a-t-il avancé : « 100 % des entreprises interrogées voient d’énormes [opportunités] de développement dans la transition de l’UE vers une économie verte. »

Un partenariat public-privé

La cheminée de l’ancienne centrale à charbon Gustav Knepper près de Castrop-Rauxel, en Allemagne, est démantelée le 17 février 2019.

Outre une plus grande coopération entre les nations, il faut davantage de coopération entre les gouvernements et le secteur privé, ressort-il de la conférence. Le secteur privé, avec son capital et sa capacité d’innovation, est essentiel pour réussir la transition verte. En effet, les recherches de l’Institut Paulson montrent que les gouvernements ne pourraient être capables que de fournir 10 à 15% des financements nécessaires. « Ce n’est qu’avec l’implication du secteur privé que nous pourrons réussir », a confirmé Deborah Lehr.

Néanmoins, les gouvernements ne peuvent pas se contenter d’une approche de type « laissez-faire ». Les forces du marché ne suffiront pas à elles seules à provoquer les changements nécessaires, a précisé Leslie Maasdorp, vice-président et directeur financier de la Nouvelle banque de développement. Selon Gian Maria Gros-Pietro, président d’Intesa Sanpaolo, la plus grande banque italienne, « l’intervention de l’État peut être nécessaire et, dans certains cas, cruciale. La crise financière mondiale de 2008 nous a montré la nécessité pour l’État de réguler et de surveiller les marchés. » Et d’ajouter : « Seul un effort collectif, mené par les États dans le cadre d’un accord mondial, conduira à un résultat positif. »

La finance est reconnue comme l’un des éléments essentiels de la lutte contre le changement climatique. Irina Bokova, ancienne directrice générale de l’UNESCO, a déclaré que la finance doit être multipliée par huit pour atteindre le montant requis d’ici la fin de la décennie : « Combler cet énorme fossé financier nécessitera une coopération entre le public, les décideurs et le secteur privé, du niveau local au niveau international. »

Vers une « transition juste »

Une serre dans le 20e arrondissement à Paris

Au-delà de la promotion d’une plus grande coopération, les experts ont convenu de la nécessité de poursuivre une « transition juste » vers une économie zéro net. Le concept de « transition juste » repose sur l’acceptation du fait que les pays ne partagent pas une responsabilité égale dans la lutte contre la crise climatique.

Notant que près de 400 millions de personnes dans le monde en développement n’ont pas un accès fiable à l’électricité, Leslie Maasdorp a soutenu qu’une « plus grande importance » doit être accordée à une transition juste. En effet, il ne semble guère équitable d’ordonner à ceux qui ont le moins contribué au réchauffement planétaire de suivre les mêmes règles que ceux qui, historiquement, y ont pris une plus grande part.

Du Zhanyuan, président du China International Communications Group (CICG), a proposé deux solutions pour surmonter ce problème : premièrement, les pays développés devraient montrer l’exemple et réduire considérablement leurs émissions ; ensuite, les pays riches doivent fournir une assistance financière et technologique aux moins riches.

* JAMIE LEIGH WRIGHT est journaliste à China Focus.

 

 
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