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1921-2021 : cent ans au service de la Chine

2021-06-29 14:57:00 Source:La Chine au présent Auteur:JEAN PÉGOURET
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En 2021, la Chine célèbre le centenaire du Parti communiste chinois (PCC). Fondé le 1er juillet 1921 dans une petite maison de Shanghai par 13 intellectuels progressistes, le PCC compte en 2021 plus de 92 millions de membres. 

  

Sous sa conduite, la Chine a d’abord reconquis son indépendance et son unité, effaçant plus d’un siècle d’invasion étrangère avec la proclamation, le 1er octobre 1949, de la République populaire de Chine par Mao Zedong. Entre la Libération en 1949 et 1979, toujours sous la conduite du président Mao Zedong, elle est le seul pays à avoir expérimenté une voie communiste originale et d’avenir. 

  

Ayant su éliminer le dogmatisme et conclu avec sagesse que « le critère de la Vérité, c’est l’épreuve des Faits » dès la fin des années 1970, le PCC a engagé la Chine dans la voie de l’ouverture et de la réforme, suivant la théorie de Deng Xiaoping. Très courageusement, le pays s’est avancé dans la voie de la mondialisation qui lui a permis en trois décennies d’élever considérablement le niveau de vie de sa population et d’être en mesure de retrouver sa place de puissance majeure dans le concert des nations. 

  

Accomplissements passés et objectifs en 2021 

  

Alain Peyrefitte (homme d’État, diplomate et écrivain français) décrivait la Chine d’avant la Libération en 1949 comme un pays du Moyen Âge où régnaient la pauvreté et la mendicité, un pays sous l’emprise des famines et à la production infime alors qu’elle représentait 30 % du PIB mondial en 1820. 

  

Les canaux étaient ensablés, le réseau ferré était dégradé et l’agriculture était incapable de nourrir une population constituée à 90 % de paysans pauvres. Le niveau de vie était le plus faible de la planète, même en comparaison avec l’Inde et l’Afrique subsaharienne. L’espérance de vie ne dépassait pas 36 à 40 ans. 80 % de la population était analphabète alors que la Chine est une civilisation multimillénaire. 

  

Cette situation résultait du déclin de la dynastie des Qing et des invasions occidentales et japonaise. Mais en 2020, l’état de la Chine a complètement changé, sur tous les plans. 

  

Premièrement, sur le plan économique. Selon la Banque mondiale, le PIB chinois représente 15,4 % du PIB mondial contre 1,5 % en 1970. La Chine est le premier partenaire commercial de 130 pays (et de l’Union européenne), et ses réserves de change sont les plus importantes du monde. 

  

Ensuite, sur le plan social. Depuis 1970, la Chine a sorti 800 millions de personnes de la pauvreté grâce aux réformes entreprises après des décennies de planification étatique. La classe moyenne représente entre 500 et 700 millions de citoyens. Entre 2012 et 2020, près de 100 millions de Chinois sont sortis de la pauvreté absolue et le taux de pauvreté est passé de 95 % en 1980 à 17 % en 2010, puis à 3,1 % en 2017 avant de disparaître en 2020, un an avant l’objectif fixé pour le centenaire du PCC. L’espérance de vie qui était de 40 ans en 1949 est montée à 64 ans en 1975 et se situait à 77 ans en 2020. 

  

Troisièmement, le pays s’est transformé sur le plan de la protection sociale. Les Chinois ont accès depuis 2013 à un système de sécurité sociale comportant cinq régimes d’assurance : retraite, médicale, chômage, maternité et accident du travail. Un fonds pour le logement complète ce dispositif. 

  

Quatrièmement, sur le plan de l’éducation. L’analphabétisme a été éradiqué. Les enfants sont scolarisés à 99 % dans le primaire et à 94 % dans le secondaire. La Chine est le N°1 mondial pour ce qui est du nombre de diplômés en sciences, en technologie et ingénieurs ‒ ils sont quatre fois plus qu’aux États-Unis. En outre, 550 000 Chinois étudient à l’étranger. 

  

Enfin, la Chine s’est métamorphosée sur le plan de l’action environnementale. Elle est signataire de l’Accord de Paris sur le climat de 2015. Elle est le premier investisseur mondial dans les énergies renouvelables et a réduit notablement la proportion de sa dépendance énergétique au charbon. La Chine a mené la plus grande opération de reboisement de la planète sur 35 millions d’hectares. 

  

Deux crises mondiales récentes illustrent le contraste entre les errements et l’inefficacité des « démocraties » occidentales et la maîtrise démontrée par le PCC. La gestion efficace de la pandémie de COVID-19 en Chine rappelle l’épisode de la crise économique de 2008. 

  

Pendant qu’en 2009, à Washington, on se préoccupait de renflouer les banques privées, Beijing faisait des investissements massifs dans les infrastructures qui amélioraient les conditions de vie du peuple chinois tout en soutenant la croissance mondiale. 

  

En 2020, les « démocraties libérales », pourtant instruites d’un an de crise, ont jugé inutile d’investir dans des lits d’hôpitaux qui ne serviraient que sur la durée d’une épidémie, ni de pallier les défauts d’approvisionnement en vaccins issus de pays de l’OTAN par des vaccins chinois ou russes qui ne rapportent rien à l’industrie pharmaceutique américaine. À l’inverse, le PCC a mis la priorité sur le sauvetage des vies. Il n’a pas hésité à construire en quinze jours à Wuhan deux hôpitaux de 1 000 lits médicalisés chacun et à mobiliser l’armée pour y acheminer 1 400 médecins. Ces actions lui ont permis d’isoler les populations menacées avec l’adhésion populaire et de traiter les malades. 

  

En 2021, le PCC engage la Chine dans une voie qualitativement différente qui doit la mener au premier rang des puissances mondiales. 

  

À travers le XIVe Plan quinquennal, le pays s’oriente vers le renforcement des marchés intérieur et extérieur avec le marché intérieur comme priorité, destiné à bâtir une société de moyenne aisance indépendante des technologies étrangères. Les zones rurales seront revitalisées après que la pauvreté absolue y a été éradiquée en 2020. La transition écologique sera promue pour atteindre avant 2030 la réduction à 50 % de la consommation de charbon et le pic d’émissions de gaz à effet de serre. 

  

Une pensée et des valeurs inspirées de la Chine 

  

Dès le XVIIIe siècle, en Europe, les penseurs des Lumières, qui avaient pour but de reconstruire l’Europe, se sont inspirés de la Chine. Ainsi, Leibniz, Voltaire, Goethe, Montesquieu, Schiller admiraient le système bureaucratique chinois basé sur les examens impériaux et la méritocratie par rapport aux systèmes européens basés sur le favoritisme et la naissance. 

  

Opposé au catholicisme, Voltaire est partisan de remplacer la religion par la morale. Faisant l’apologie de la Chine, il affirme que le confucianisme enseigne la tolérance mutuelle et le service public. Les Encyclopédistes reprennent dans leur œuvre de connaissance l’esprit de « l’étude », premier mot des Entretiens de Confucius. Montesquieu écrit : « Les législateurs de la Chine avaient pour principal objet de faire vivre leur peuple tranquille. Ils voulurent que les hommes se respectent beaucoup, considéraient qu’il n’y avait point de citoyen qui ne dépendît, à quelque égard, d’un autre citoyen. Ils donnèrent donc aux règles la civilité la plus étendue, moyen très propre à inspirer la douceur, à maintenir parmi le peuple la paix et le bon ordre, et à ôter tous les vices qui viennent d’un esprit dur. » 

  

La Chine aura servi de modèle en France dans la période pré-révolutionnaire aux néo-monarchistes partisans de l’absolutisme éclairé. 

  

Les stratèges chinois Sun Zi (544-496 av. J.-C.) et prussien Clausewitz (1780-1831) illustrent des conceptions diamétralement opposées de la guerre. Pour Clausewitz, la guerre a pour objectif l’anéantissement total de l’armée ennemie alors que pour Sun Zi, un adversaire d’aujourd’hui est un vassal de demain, ce qui implique de le convaincre d’éviter la bataille plutôt que de le vaincre par les armes. Ces conceptions se sont forgées très tôt en Chine durant la période des Printemps et Automnes (770-476 av. J.-C.) lorsque « Cent écoles » cherchaient des solutions aux crises politiques et économiques. 

  

Voltaire note que « les Princes de l’Europe et les commerçants, dans leur découverte de l’Orient, n’ont cherché que des richesses. Les philosophes, eux, y ont découvert un nouveau monde physique et moral. » 

  

Le système politique chinois vu de l’Occident 

  

Le système sociopolitique original élaboré par les Chinois échappe aux catégories politiques en usage en Occident. Il n’est ni une « démocratie libérale », ni une « social-démocratie », ni une « dictature », ni « communiste ». 

  

Habitués à voir la démocratie à travers le rituel électoral, les Occidentaux ne comprennent pas ce système. Ils ne voient même pas que leur démocratie s’accommode d’une désignation du président par les banques alors qu’en Chine, les banques obéissent au président. 

  

Loin d’être une « dictature totalitaire », c’est un système dont la légitimité repose exclusivement sur l’amélioration des conditions du peuple chinois. 

  

Organe dirigeant du pays depuis 1949, le PCC sait que la moindre déviation de la ligne du mieux-être collectif serait incomprise et provoquerait sa chute. 

  

Dans le domaine des relations internationales, le PCC ne donne pas de leçons à ses partenaires. Il recherche la coopération gagnant-gagnant dans le respect de leurs gouvernances politiques. En cas de divergences, il privilégie le dialogue à la confrontation. Cette approche est celle de l’esprit de Shanghai, décrit dans la Charte de l’Organisation de Coopération de Shanghai dont la Chine est membre fondateur, qui peut servir de modèle en matière de multilatéralisme. 

  

L’universalisme revendiqué par les Occidentaux au nom d’une certaine vision des « droits de l’homme » est incohérent avec le respect des autres cultures. En réalité, l’ingérence dans les affaires d’un autre pays, en particulier la Chine, est essentiellement une façon de chercher à obtenir par la pression ce qu’ils ne peuvent obtenir par le commerce. C’est cette situation qui a conduit aux guerres de l’opium. Heureusement, au XXIe siècle, la Chine n’est plus dans la même situation qu’au milieu du XIXe siècle. 

  

Lorsque l’on observe le PCC 100 ans après sa création en 1921, avec ses 92 millions de membres en 2020, et que l’on contemple ses réalisations positives pour le peuple chinois depuis un siècle et la voie tracée jusqu’en 2049, on ne peut qu’être d’accord avec Xi Jinping : « Le Parti est comme un gigantesque vaisseau qui fait avancer la Chine de façon constante avec les attentes du peuple et l’esprit de la nation. » 

  

L’expérience historique de la République populaire de Chine sous la direction du PCC est unique. C’est la réussite d’une stratégie de sortie du sous-développement à une échelle sans précédent et d’une renaissance de la Chine et de sa culture au premier rang des nations. 

  

« Sans Parti communiste, pas de Chine nouvelle. » 

  

  

*JEAN PÉGOURET est fondateur de Saphir Eurasia Promotion et rédacteur de la Lettre d’information Saphir Eurasia Information. . 

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