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Des vaccins pour tous

2021-03-02 13:59:00 Source:La Chine au présent Auteur:TOM FOWDY
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Le 1er février 2021, la remise d’un lot de vaccins anti-COVID-19 de fabrication chinoise se tient sur la base aérienne de Noor Khan, près de la capitale pakistanaise Islamabad.

 

Dans un monde en proie au COVID-19, jamais la coopération mondiale n’a été aussi urgente, tant pour fournir une assistance médicale dans la lutte contre la pandémie que pour distribuer les vaccins. La Chine joue un rôle crucial pour aider les pays dans le besoin, que ce soit via une aide financière ou des dons, mais aussi par la production conjointe notamment. Ce virus est un défi mondial, et il est fondamentalement inapproprié que certains pays se mettent aux premiers rangs ou considèrent cette pandémie comme un moyen de réaliser des profits.

 

Le vaccin, un bien commun ?

 

Dans les propos et les discours des dirigeants chinois, nous entendons régulièrement l’expression « communauté de destin pour l’humanité ». Qu’est-ce que cela signifie ? En quoi est-ce important ? Ce concept fait référence au phénomène de la mondialisation et de l’intégration entre les pays. En raison de l’essor des technologies et des télécommunications, le monde devient de plus en plus petit, plus connecté et plus uni. Les événements majeurs dans les pays, qu’ils soient économiques, politiques ou naturels, n’ont pas de frontières nationales et ont de plus en plus de conséquences pour les autres. Cela implique que l’humanité, de plus en plus interdépendante, doit travailler main dans la main pour résoudre les problèmes et les défis communs auxquels elle est confrontée, pour le plus grand bien de tous. Une crise climatique en Australie, par exemple, est une crise climatique pour le monde. Une crise économique en Amérique ou en Chine a des répercussions sur les marchés mondiaux. L’humanité ne vit plus dans des communautés isolées et distinctes qui ne dépendent pas les unes des autres et n’ont aucun contact. Tout a des implications mondiales, des biens que nous achetons aux produits culturels que nous regardons et consommons.

 

Les dirigeants chinois se font donc l’écho de cette situation en appelant à des solutions diplomatiques communes face aux défis mondiaux, et en mettant en garde contre les phénomènes qui la perturbent, notamment le protectionnisme, les divisions géopolitiques et l’unilatéralisme. Ce concept est essentiel pour la distribution des vaccins et la lutte contre la pandémie.

 

Bien qu’un certain nombre de vaccins aient été mis au point et soient en cours d’utilisation, leur distribution dans le monde a été fondamentalement inégale. Les pays riches ont monopolisé leur utilisation et se sont placés en tête de la file d’attente, négligeant les pays qui n’ont pas les ressources financières et les capacités scientifiques. Traditionnellement, l’Occident aidait ces pays, supposant que ceux-ci ne seraient pas en mesure de lutter contre une épidémie. Cependant, touchées par le COVID-19, les nations occidentales sont obligées de s’accorder la priorité. Par exemple, le Canada aurait acquis 10 vaccins pour chacun de ses citoyens auprès de sociétés pharmaceutiques comme Pfizer, tandis que d’autres pays comme les États-Unis empruntent la voie du « nationalisme vaccinal » et refusent de coopérer. Cela réduit les possibilités pour les pays les plus pauvres d’acquérir des vaccins. Ils sont contraints d’attendre potentiellement jusqu’en 2022 ou 2023.

 

La question des bénéfices est également un obstacle. Le vaccin doit-il être un bien gratuit, avec un brevet destiné à toute l’humanité ? Ou doit-il appartenir à une entreprise qui en profite seule ? Les États occidentaux ont choisi la dernière option, bloquant à l’Organisation mondiale de la santé et au nom de la « propriété intellectuelle » les propositions des pays en développement de partager des informations sur les vaccins. Pfizer est avant tout une entreprise. Le marché mondial des vaccins est faussé, car les nations les plus pauvres se voient refuser le droit d’accéder à ses idées et de les reproduire. Ils doivent acheter le produit au lieu de le fabriquer eux-mêmes, et cela au prix fort. De plus, de nombreux pays en développement n’ont tout simplement pas les moyens logistiques pour conserver le vaccin de Pfizer à une température de moins 70 degrés Celsius. Au final, la situation générale est inégale.
 

 

Distribution et production conjointe

 

Cette perspective est la raison pour laquelle la notion de « communauté de destin pour l’humanité » compte en définitive. La Chine ne suit pas la même logique que celle des pays occidentaux et de leurs grandes sociétés pharmaceutiques. La capacité de la Chine à contenir le virus a rendu la situation moins urgente qu’en Occident, et le président chinois Xi Jinping s’est engagé à faire des vaccins chinois un bien public et à les distribuer, en particulier aux nations africaines, en fournissant une assistance si nécessaire. La production conjointe est également au programme. Un nombre croissant de pays ont acquis les vaccins chinois, principalement en Asie du Sud-Est, en Amérique latine et au Moyen-Orient. L’Indonésie en dépend fortement, car les vaccins comme celui de Pfizer sont tout simplement trop chers et irréalisables pour un archipel tropical en développement de plus de 200 millions d’habitants.

 

Même si les médias occidentaux ont beaucoup fait pour discréditer sans fondement les vaccins chinois, ceux-ci font finalement la différence pour de nombreuses personnes dans le monde et donnent ainsi aux pays la possibilité de sortir de la pandémie et de redémarrer l’économie, ce qui serait difficilement réalisable s’ils attendaient les États occidentaux.

 

Le COVID-19 ne connaît pas de frontières et, en raison de sa propagation souvent asymptomatique, il peut apparaître n’importe où sans être détecté. Il est fondamentalement mauvais que certains pays aient tenté d’en stigmatiser d’autres et de rejeter la responsabilité sur eux pour une question sur laquelle le monde devrait travailler ensemble. Ce n’est pas en proférant des accusations que l’on pourra venir à bout de la pandémie. Dans la pratique, la coopération bienveillante et la diplomatie sont essentielles. 

 

*Tom Fowdy est analyste britannique en matière de politique et de relations internationales.

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