Une serre du village de Chenjiaba, dans le district de Zigui, à Yichang (Hubei), le 13 décembre 2020
Avec la 5e session plénière du XIXe Comité central du Parti communiste chinois (PCC), qui s’est déroulée du 26 au 29 octobre, la Chine est entrée dans une nouvelle étape. Les conditions particulières du déroulement de cette session plénière en Chine ont donné un signal important quant à la tenue des congrès nationaux et la définition de la direction à suivre. Cela a des conséquences non seulement sur les affaires intérieures du pays, mais aussi sur la scène internationale puisque la Chine y joue aujourd’hui un rôle important. Par sa détermination à approfondir le processus de réforme et d’ouverture, la Chine indique sa volonté non seulement de maintenir le cap mais encore de renforcer la construction du socialisme à la chinoise dans un contexte international complexe de lutte contre le COVID-19.
La 5e session plénière du XIXe Comité central du PCC ne s’est pas contentée de fixer les objectifs du XIVe Plan quinquennal (2021-2025) dans une vision à moyen terme ; elle a également défini le cap du développement de la Chine pour les 15 prochaines années (jusqu’en 2035), afin d’amener le pays vers une modernisation à long terme, et confirmé une volonté de continuité politique propice à la stabilité. La réalisation de ces objectifs conduira à la « modernisation socialiste » annoncée pour 2049, alors que la République populaire de Chine sera sur le point de célébrer le centenaire de sa fondation.
Indépendamment des conséquences négatives de l’épidémie de COVID-19, que ce soit sur la santé et l’économie nationales ou plus globalement sur la santé et l’économie mondiales, le PCC est resté concentré sur un projet dont la réussite est imminente et qui s’inscrit dans le cadre du plan stratégique des « quatre intégralités » défini par le XIVe Plan quinquennal : la construction intégrale d’une société de moyenne aisance, première étape vers la construction intégrale d’une Chine socialiste moderne.
La principale réussite à souligner est l’élimination de la pauvreté en 2020, après l’éradication de la pauvreté absolue dans les provinces du Guizhou et du Guangxi. Atteindre un tel objectif, alors même que ce fléau s’aggrave dans de nombreuses régions du monde, est un véritable exploit et le résultat d’une planification et d’une orientation efficaces du PCC. À cet égard, l’extension de la stratégie de développement et de connectivité à la partie occidentale du pays dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route » avec la construction de nouvelles infrastructures et la création de nouveaux emplois, en particulier dans le Xinjiang, au Tibet, dans le Qinghai et dans le Gansu, revêt une grande importance.
Afin d’amorcer un changement de modèle, la Chine doit nécessairement se concentrer sur l’autosuffisance technologique et la croissance de sa consommation intérieure. En mettant la priorité sur son grand marché intérieur et en entreprenant des changements pour améliorer le niveau de vie de sa population dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route », la Chine concourra à renforcer la diversification des marchés des pays participant à l’initiative. Il apparaît nécessaire de créer un nouvel environnement de développement pour le pays.
Dans cette stratégie, le rôle majeur de l’enseignement supérieur se verra renforcé par l’interconnexion du champ des études avec les activités scientifiques et d’innovation. Dans le contexte actuel d’une société du savoir, la qualité de l’éducation est essentielle. Historiquement, elle fait écho à la citation du philosophe et écrivain chinois Lao-Tse : « Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour ; apprends-lui à pêcher et il mangera toute sa vie. » Investir dans l’éducation est donc une priorité.
La Chine accorde une grande attention aux secteurs de l’innovation, de l’intelligence artificielle et des énergies renouvelables, ce qui crée de nouvelles opportunités de développement tant sur le plan économique que sur le plan de l’éducation. Un article paru dans le Quotidien du Peuple souligne que plus de 60 millions de nouveaux emplois ont été créés dans les régions urbaines et rurales. Dans le même temps, le plus grand système de sécurité sociale au monde a été mis en place. Plus de 1,3 milliard de personnes sont ainsi couvertes par l’assurance maladie de base et plus d’un milliard de personnes bénéficient de l’assurance retraite de base. D’importants résultats ont été obtenus en matière de contrôle et de prévention des épidémies.
Le 4 novembre 2020, un robot danseur donne un spectacle lors de la Convention de science-fiction organisée à Beijing.
La 5e session plénière du XIXe Comité central du PCC a indiqué le cap de la construction du socialisme qui reposera sur une base économique et technologique solide. La Chine poursuit une stratégie de développement axé sur la qualité, et qui se concentre principalement sur les secteurs de l’innovation. Pour le PCC, la période 2020-2049 sera la période du positionnement chinois.
Contrairement aux plans précédents, le XIVe Plan quinquennal ne fixe pas d’objectif de croissance annuelle. En effet, le pays devra faire face à de nombreux défis résultant notamment des effets de la pandémie et des incertitudes qu’elle génère.
Le nouveau plan quinquennal arrive à un moment critique pour l’économie chinoise et mondiale. Si le pays a réussi à ralentir la pandémie de façon efficace et s’est engagé sur la voie de la reprise économique avec une croissance de 4,9 % au troisième trimestre 2020, le COVID-19 continue de sévir sur le reste du monde déjà empêtré dans des tensions commerciales et géopolitiques. Le haut niveau d’incertitude actuel incite à rester prudent dans les pronostics.
La mise en œuvre d’une ouverture de haut niveau et l’instauration d’une nouvelle situation de coopération mutuellement bénéfique sont primordiales, notamment dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route ». Le communiqué de la 5e session plénière appelle à fournir des efforts pour créer un environnement extérieur favorable et à promouvoir la construction de relations internationales d’un nouveau genre et l’édification d’une communauté de destin pour l’humanité. Mais alors que l’ordre international est en pleine transition, certaines nations ne partagent pas la vision de la Chine et ignorent les opportunités de coopération qui pourraient faire émerger un monde plus harmonieux et durable.
*Ruvislei González Saez est responsable de l’équipe Asie et Océanie au Centre de recherche sur la politique internationale de Cuba.
