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Mieux récupérer de la crise, ensemble

2020-11-03 16:27:00 Source:La Chine au présent Auteur:António Guterres
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La plateforme de véhicules électriques en open source de l’Architecture d’expérience durable (SEA) de Geely et du véhicule Lynk&Co Zero Concept est lancée le 23 septembre 2020 à Beijing.

 

Nous traversons tous une crise mondiale inédite, la pandémie de COVID-19, qui poursuit sa marche de souffrance et de mort. Cette crise est sanitaire, économique, sociale et humaine.

 

La pandémie a mis à nu des inégalités graves et systémiques à la fois au sein des pays et des communautés et entre eux. Elle a souligné les fragilités du monde, non seulement face à une crise sanitaire extraordinaire, mais aussi dans notre réponse hésitante à la crise climatique, le non-droit dans le cyberespace et les risques de prolifération nucléaire.

 

La seule manière de mieux récupérer de cette crise est de travailler ensemble. Si nous nous y prenons bien, nous pouvons orienter la reprise vers une voie plus inclusive, résiliente et durable et vers la réalisation des objectifs de développement durable de l’Accord de Paris sur le changement climatique. Mais des politiques mal coordonnées risquent de verrouiller – voire d’aggraver – des inégalités déjà insoutenables, de renverser les gains de développement durement acquis et les avancées en matière de réduction de pauvreté, et de mener à un avenir avec des émissions élevées.

 

Plus que jamais, nous avons besoin d’unité et de solidarité pour agir. La crise climatique en cours illustre les enjeux et le caractère impératif de cette action. Nous devons faire de la reprise une réelle opportunité de faire les choses correctement dans le futur. Notre réponse à la crise climatique aura un rôle pivot, tout comme les jeunes.

 

Ces dernières années, les jeunes ont été le plus grand atout de l’humanité dans la lutte contre le changement climatique. Leur ingéniosité, leur vision et leur exigence en matière d’actions et de justice climatiques nous ont maintenus dans la lutte.

 

Nous constatons quelques signes encourageants, mais nous avons encore un long chemin à parcourir. Le réchauffement climatique s’accélère. Les dernières décennies ont été les plus chaudes de l’histoire de l’humanité. Inondations, pollution de l’air chronique, sécheresses et feux de forêt détruisent des vies, des commerces et des écosystèmes. Les pénuries de nourriture et d’eau alimentent déjà les conflits armés, et ce sera probablement pire en l’absence d’une plus grande action.

 

Ces conséquences catastrophiques sont bien connues. Mais les solutions le sont également.
 

 

Les changements à grande échelle sont possibles
 
Nous devons limiter la hausse des températures à 1,5°C et protéger ceux qui sont déjà les plus durement touchés. Cela signifie atteindre l’objectif zéro émission nette bien avant 2050, et des réductions de 45 % d’ici 2030. Nous n’avons aucune excuse pour ne pas atteindre ces objectifs. Nous disposons des politiques, de la technologie, du savoir-faire et du cadre mondial dans l’Accord de Paris pour y parvenir. Et nous avons cette pression du public, vague de fond mondiale, en faveur du changement. Elle ne fera qu’augmenter, parce que partout, les gens savent que leur santé et leur prospérité en dépendent. Nous avons urgemment besoin d’un plus grand leadership de ceux qui prennent des décisions en leur nom.

 

La Chine a été un partenaire essentiel dans l’adoption et la ratification de l’Accord de Paris. Mais cinq ans plus tard, les objectifs de Paris risquent de tomber hors d’atteinte. Même si tous les engagements nationaux actuels sont pleinement mis en œuvre, les températures augmenteront de plus de 3°C d’ici la fin du siècle.

 

Le temps des petits pas est révolu, nous avons besoin d’un changement transformationnel. S’il y avait autrefois une hésitation quant à la possibilité d’un tel changement à grande échelle, la pandémie de COVID-19 devrait effacer tous les doutes.

 

En quelques mois, des milliards de personnes ont dû changer leur manière de travailler, de consommer, de se déplacer et d’interagir. Des milliers de milliards de dollars ont été mobilisés pour sauver des vies et des moyens de subsistance. Dans les pays qui émergent de la crise sanitaire, la tâche est de relancer la croissance économique et l’emploi. Des sommes sans précédent provenant de l’argent du contribuable sont dépensées à cette fin. La manière dont cet argent est dépensé peut soit servir à propulser l’action climatique, soit la faire reculer de nombreuses années, ce que nous ne pouvons pas nous permettre, nous dit la science.
 

 

Six actions climatiques

 

La manière dont le monde se remet du COVID-19 est un moment décisif pour la santé de notre planète. Nous avons une fenêtre étroite, mais une vaste opportunité, de reconstruire un monde plus propre, plus juste et plus sûr pour tous.

 

J’ai demandé à tous les pays d’envisager six actions climatiques positives dans le cadre du sauvetage, de la reconstruction et de la réinitialisation de leur économie :

 

Premièrement, nous devons rendre nos sociétés plus résilientes et assurer une transition juste.

 

Deuxièmement, nous avons besoin d’emplois verts et d’une croissance durable.

 

Troisièmement, le sauvetage des industries, de l’aviation et du transport maritime devrait être conditionné à l’alignement sur les objectifs de l’Accord de Paris.

 

Quatrièmement, nous devons arrêter de gaspiller de l’argent en subventionnant les énergies fossiles et en finançant le charbon. Le charbon propre n’existe pas et le charbon ne devrait avoir sa place dans aucun plan de relance rationnel. Il est profondément inquiétant que de nouvelles centrales au charbon soient encore planifiées et financées, alors même que les énergies renouvelables créent trois fois plus d’emplois et sont désormais moins chères que le charbon dans la plupart des pays.

 

Cinquièmement, nous devons considérer le risque climatique dans toutes les prises de décision. Chaque décision financière doit prendre en compte les impacts environnementaux et sociaux. C’est plus important que jamais, dans les mois à venir, car les entreprises, les investisseurs et les pays prendront des décisions financières d’une portée considérable pour l’avenir. Nous avons besoin des investisseurs pour exiger que les entreprises révèlent leurs plans pour atteindre l’objectif zéro émission nette. L’équation devrait être simple : zéro plan égale zéro investissement.

 

Sixièmement, nous devons travailler ensemble. Les défis mondiaux requièrent des solutions mondiales. Il est impératif que les pays du G20 montrent l’exemple. J’ai demandé à tous ces pays de mener la reprise verte, de s’engager à l’objectif zéro émission nette avant 2050 et de soumettre des plans climatiques nationaux plus ambitieux vis-à-vis de l’Accord de Paris avant la COP26 à Glasgow l’année prochaine.

 

Le leadership de la Chine

 

Alors que les émissions restent élevées, la Chine a montré une capacité de leadership en matière de climat. Au cours des cinq dernières années, elle a déployé plus d’énergie solaire et éolienne que n’importe quel autre pays. Plus de 50 % des véhicules électriques dans le monde sont vendus en Chine. Celle-ci fabrique également 99 % des bus électriques dans le monde.

 

Tandis que le monde passe des combustibles fossiles à l’énergie propre, la Chine peut récolter d’énormes bénéfices en prenant des mesures audacieuses : une plus forte croissance, plus d’emplois, un air plus pur, une meilleure santé. Dans la « course au vert » mondiale, les nations et les entreprises qui évoluent rapidement récolteront d’importants avantages concurrentiels.

 

C’est pourquoi les investisseurs mondiaux évitent les combustibles fossiles et recherchent une énergie propre dans laquelle investir à grande échelle.

 

Comme le COVID-19, le changement climatique ne s’arrête à aucune frontière. En se vêtant du manteau du leadership, la Chine peut aider à protéger tous les peuples qui se partagent cette planète.

 

Les jeunes en Chine – et partout dans le monde – peuvent continuer à montrer la voie. Nous ne pouvons pas réussir sans eux. Je les exhorte à continuer d’innover, de parler haut et fort, d’exiger des actions et de l’ambition de leurs dirigeants. Leur voix, leur détermination et leur pouvoir d’achat collectif sont essentiels pour demander des comptes aux gouvernements et aux entreprises.

 

*António Guterres est secrétaire général des Nations Unies.

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