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Diversité et dialogue : la voie de coexistence des civilisations à l’ère de la mondialisation

2019-05-31 16:04:00 Source:La Chine au présent Auteur:WANG LEI et LI TIANXUE
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Le 15 mai 2019, le président chinois Xi Jinping prononce un discours liminaire à la cérémonie d’ouverture de la Conférence sur le dialogue des civilisations asiatiques (CDAC) au Centre national des congrès de Chine à Beijing.
 
 
 
WANG LEI et LI TIANXUE*

 

En réponse aux enjeux planétaires toujours plus âpres auxquels fait face l’humanité, le président chinois Xi Jinping a indiqué dans son discours liminaire prononcé à la cérémonie d’ouverture de la Conférence sur le dialogue des civilisations asiatiques (CDAC) qu’« il est nécessaire d’allier les forces économiques et scientifiques, mais aussi le potentiel des cultures et des civilisations pour relever les défis communs et marcher vers un avenir radieux ». Et d’ajouter : « La diversité des civilisations invite aux échanges. Et l’interaction et l’enrichissement mutuel qui en découlent font progresser les civilisations. »

 

La civilisation humaine : hétérogène, et non homogène
 
Tout au long de l’histoire de l’humanité, la diversité des civilisations a permis à l’homme d’élargir ses horizons et d’adopter des valeurs fondamentales. « Si les civilisations étaient toutes d’une même trempe (même couleur et même modèle), notre monde serait trop monotone et perdrait tout son éclat. » À travers son discours, le président Xi Jinping a décrit en détail en quoi l’application du concept d’une civilisation unique revêt un effet destructeur sur la civilisation mondiale. À vrai dire, deux visions s’opposent : celle en faveur d’une civilisation homogène et celle en faveur d’une civilisation hétérogène. Cette opposition a d’ailleurs engendré un certain nombre de guerres et conflits dans l’histoire moderne et contemporaine. Surtout à compter du XVe siècle, époque qui a été témoin aussi bien des progrès rapides dans des disciplines comme l’astronomie et la géographie, que de l’essor des techniques de construction navale et de navigation maritime, ce qui a donné lieu à la multiplication des échanges entre les différentes civilisations.

 

Avec l’essor technologique qui a jailli sous la première révolution industrielle, la civilisation de l’Europe de l’Ouest est montée en puissance et a entamé son expansion par la conquête de nouvelles terres, désignées colonies. Cette pratique a eu le mérite de mettre en relation l’ensemble des civilisations, mais a eu de nombreux impacts négatifs. Dès lors, les Occidentaux se sont représentés le monde d’une façon erronée, plaçant la civilisation de l’Europe de l’Ouest (ou les civilisations européenne et américaine) en pôle position, devant les autres civilisations. Ils considéraient en effet que leur culture, leurs arts, leurs sciences et technologies, leur système social, leur idéologie et leur mode de développement étaient les plus brillants de toute la civilisation humaine. Ils estimaient même que les civilisations européenne et américaine offraient un modèle universel pouvant servir de critère unique pour juger la valeur d’une civilisation.

 

Cette vision prônant une civilisation homogène a porté des coups extrêmement douloureux à la civilisation mondiale et à l’histoire de l’humanité, puisqu’elle a donné le champ libre à l’égoïsme et à l’intolérance dont peut faire preuve la nature humaine en semant les graines de la haine. Les guerres coloniales qui ont duré plus de 400 ans, les deux Guerres mondiales et la discrimination raciale dont les racines demeurent difficiles à extirper sont incontestablement des résultats des effets négatifs induits par ce concept de civilisation homogène. Notons d’ailleurs que cette vision persiste encore aujourd’hui, sous le nom de « civilisation universelle ».
 
Les dirigeants chinois et étrangers ainsi que les autres invités importants prennent une photo de groupe avant l’ouverture de la CDAC.

 

La coexistence des civilisations : un courant dominant de l’histoire
 
L’histoire de l’humanité s’est formée au fil d’un processus de plusieurs milliers d’années au cours duquel les différentes civilisations ont brillé, chacune avec ses attraits particuliers. Citons par exemple la civilisation mésopotamienne, la civilisation de l’Égypte antique, la civilisation amérindienne, la civilisation indienne… Ajoutons à cette liste la civilisation occidentale, qui a pris sa source dans les civilisations antiques grecque et romaine et qui rayonne dans le monde depuis 500 ans, mais aussi la civilisation plurimillénaire de l’Asie orientale. Dans l’histoire de l’humanité et des interactions entre les civilisations, en dépit des épisodes d’émergence ou de chute et de fusion ou d’affrontement, la coexistence s’est toujours imposée comme courant dominant et demeure le scénario au cœur de l’histoire du développement de la civilisation humaine.

 

La coexistence des civilisations a favorisé à sa manière le progrès des différentes régions et a abouti à la formation de caractéristiques et phénomènes culturels, qui ont constitué par la suite le trait distinctif des différentes civilisations. Comme l’a énoncé un jour l’historien britannique Arnold Toynbee, chaque civilisation renferme des éléments que les autres civilisations ne comprennent pas.

 

Au temps de la mondialisation, un nombre croissant de composants culturels propres à telle ou telle région ont pu être diffusés partout dans le monde. En outre, les différentes cultures s’enrichissent par le biais de leurs échanges avec les autres et donnent naissance à des sous-cultures plus diversifiées. Par le passé, la vision d’une civilisation unique a créé « l’hégémonie culturelle » et la « colonisation culturelle » des cultures prédominantes sur les cultures faibles. Mais de nos jours, le monde a pris conscience, après examen de l’histoire de l’humanité, que cette vision n’est pas civilisée, et va même à l’encontre de la civilisation humaine.
 
Le 14 mai dernier, un repas traditionnel est organisé dans le cadre du Chengdu Panda Asian Food Festival en soutien à la CDAC.

 

Mettre en place des mécanismes d’échanges entre civilisations
 
Une civilisation hétérogène fondée sur la diversité culturelle implique nécessairement des différences entre les civilisations. à l’ère de la mondialisation, on assiste à des réajustements dans les relations entre les grandes civilisations, ce qui provoque des interactions et des chocs forts aux répercussions multidimensionnelles et durables entre les civilisations.

 

Au début du XXIe siècle, à l’heure où la guerre froide était déjà un lointain souvenir et où la lutte anti-terroriste se durcissait, une théorie était en vogue : celle du « choc des civilisations », avançant que le monde serait en proie à des conflits entre civilisations découlant des différences culturelles. En réalité, ce soi-disant « choc des civilisations » n’est qu’une apparence trompeuse. La source profonde des querelles réside dans la convoitise et la dispute des pouvoirs, des richesses et de la sécurité par les divers pays et communautés. La cause réelle des conflits est à chercher dans l’ordre politique et économique mondial injuste et inéquitable.

 

Le président Xi Jinping a formulé l’affirmation avisée suivante : « Le conflit entre les civilisations n’a pas lieu d’être si nous prenons la peine de découvrir la beauté de chacune d’entre elles. » Il n’existe aucun lien de causalité direct entre diversité des cultures et conflits des civilisations. Ce sont les préjugés et les malentendus suscités par la distance et les barrières séparant les civilisations qui sont à l’origine des différends.

 

Ainsi, dans le respect de la diversité culturelle du monde et selon le principe de la recherche d’un terrain d’entente par-delà les divergences, il convient de promouvoir les échanges et l’inspiration mutuelle entre les diverses civilisations. Cette attitude sera favorable au renforcement de la compréhension mutuelle et de la connaissance objective des civilisations, ainsi qu’au développement sain d’un monde où coexistent des civilisations toutes singulières dont la diversité est préservée. Pour contribuer à l’inspiration mutuelle et aux échanges entre civilisations, il est urgent tout d’abord d’établir et d’exploiter pleinement des plates-formes d’échanges et des mécanismes internationaux connexes. Ensuite, en tenant compte du fait que nous avons tous nos points forts et nos points faibles, il est primordial de rester ouvert dans le dialogue entre civilisations et d’apprendre des résultats exceptionnels acquis dans la civilisation humaine, afin de promouvoir la prospérité commune et le progrès conjoint de la civilisation humaine. Tel est le sens même de la construction d’une communauté de destin pour l’humanité.

 

Dans le contexte actuel où le monde connaît de profondes mutations, la coexistence pacifique des civilisations, qui maintiennent une communication ouverte et des échanges réguliers, permettra à chacune d’entre elles de déceler de nouvelles opportunités et de nouveaux moteurs de développement. C’est ainsi que doivent coexister les civilisations à l’ère de la mondialisation. La Conférence sur le dialogue des civilisations asiatiques proposée par le président Xi Jinping offre une nouvelle plate-forme permettant aux pays d’Asie et des autres continents d’entreprendre des dialogues sur un pied d’égalité, et de prendre part aux échanges et à l’inspiration mutuelle. La finalité étant de consolider le socle humaniste sur lequel repose la construction conjointe d’une communauté de destin pour l’Asie et d’une communauté de destin pour l’humanité.

 

*WANG LEI est professeur adjoint à l’Institut d’administration gouvernementale, directeur du Centre d’études sur la coopération des BRICS et chercheur à l’Institut d’éducation et de développement social de Chine. LI TIANXUE est aspirante-chercheuse à l’Institut d’administration gouvernementale de l’Université normale de Beijing.

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