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Réorientation des relations commerciales sino-européennes

2018-07-31 11:12:00 Source:La Chine au présent Auteur:
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Le 21 mai 2018, le train express Chine-Europe reliant Hambourg à Xi’an
est mis en service grâce à JD Logistics.
 
YAO LING*

 

Sous prétexte que la sécurité nationale est menacée, les États-Unis ont augmenté unilatéralement les droits d’importation sur les principaux importateurs d’acier depuis le mois de mars, en ignorant le mécanisme de règlement des différends commerciaux établi par l’OMC, ce qui pose de sérieux défis au système de règles dont le commerce mondial dépend.

 

Faisant partie des plus grandes économies, la Chine et l’UE soutiennent depuis toujours le système multilatéral du commerce mondial et dynamisent la mondialisation économique, ainsi que la libéralisation et la facilitation du commerce et de l’investissement internationaux. Les deux parties doivent préciser le plus tôt possible l’orientation des relations économiques et commerciales sino-européennes, pour protéger leurs intérêts communs et promouvoir davantage leur coopération bilatérale.

 

Le moment favorable

 

Cette année marque le 40e anniversaire de la réforme et l’ouverture de la Chine. Au cours des quatre dernières décennies, la Chine a toujours considéré l’ouverture comme une politique fondamentale de l’État qui permet de réaliser des changements spectaculaires. Avec une intégration profonde dans l’économie mondiale, elle contribue beaucoup à la croissance mondiale. Le président chinois Xi Jinping a souligné  : « La porte de la Chine ne sera jamais fermée, bien au contraire, elle s’ouvrira de plus en plus ! »

 

En tant que participant actif du processus de la réforme et l’ouverture de la Chine, l’Europe a tiré des avantages tangibles à cet égard. Depuis 2013, les principales revendications de l’UE envers la Chine concernent l’élargissement de l’accès au marché chinois, par exemple une ouverture plus grande sur les marchandises et les services, l’ouverture des marchés publics, ainsi que la réduction des mesures restrictives sur l’accès au marché. Ces revendications figurent parmi les priorités dans les négociations sur les investissements entre la Chine et l’UE qui ont débuté en 2014, et également dans le document intitulé Éléments pour une nouvelle stratégie de l’UE à l’égard de la Chine publié par l’UE en 2016.

 

Face aux demandes de l’UE, la Chine a donné une réponse positive en conformité avec son développement réel. Au mois d’avril, le président chinois Xi Jinping a annoncé, lors de la conférence annuelle du Forum de Boao pour l’Asie, quatre mesures qui visent à élargir l’ouverture de la Chine : l’élargissement considérable de l’accès au marché, la création d’un climat d’investissement plus attractif, le renforcement de la protection de la propriété intellectuelle et l’augmentation active des importations. Pour le moment, une série d’activités concrètes ont été annoncées par le gouvernement chinois, entre autres, l’annulation des restrictions sur le taux d’actionnariat des capitaux étrangers dans le secteur des véhicules à énergie nouvelle, des banques et des sociétés de gestion d’actifs financiers, et la réduction des droits de douane sur les automobiles et leurs pièces détachées ainsi que sur les biens de consommation. Le 15 juin, le Conseil des affaires d’État a publié un avis sur plusieurs mesures consistant à promouvoir le développement économique de haute qualité en utilisant activement et efficacement les capitaux étrangers, et établissant un calendrier sur les mesures destinées à amplifier l’ouverture.

 

En fait, ces mesures répondent bien aux préoccupations de l’Europe, car elles favoriseront l’expansion des entreprises européennes en Chine, ainsi que l’entrée en Chine de produits typiques et caractéristiques européens (y compris des produits agricoles). Face à la montée de l’unilatéralisme, du protectionnisme commercial et du populisme, le renforcement de la coopération économique et commerciale Chine-UE accueille une nouvelle opportunité avec une plus grande ouverture de la Chine, autrement dit, c’est le moment favorable pour la réorientation de leurs relations commerciales.

 

Développement en compétition

 

Au cours des trois dernières années, la coopération et le gagnant-gagnant restent la tendance générale des relations commerciales sino-européennes. La coopération dans le domaine du commerce et de l’investissement devient plus étroite entre les deux parties et tend à un développement équilibré. Cependant, l’esprit de compétition s’est accru dans les relations commerciales sino-européennes, ce qui aggrave l’attitude préventive de l’UE lors de ses collaborations avec la Chine. Cela se manifeste par deux aspects principaux.

 

Premièrement, la Chine et l’UE ont réalisé un développement commun dans la coopération en matière de commerce et d’investissement.  En 2017, le volume du commerce bilatéral entre les deux parties a atteint 616,9 milliards de dollars, soit une augmentation de 12,7 % par rapport à l’année précédente, un nouveau record. Plus précisément, les exportations de la Chine vers l’UE sont de 372,04 milliards de dollars, et ses importations en provenance de l’UE sont de 244,87 milliards de dollars, soit respectivement une augmentation de 9,7 % et de 17,7 % par rapport à l’année précédente. La proportion de l’excédent commercial de la Chine avec l’UE dans son volume total du commerce est passée de 40 % en 2008 à 20 % en 2017. Pour la Chine, l’UE est son plus grand partenaire commercial depuis quatorze ans consécutifs, sa plus grande source d’importations depuis sept ans consécutifs, et son deuxième plus grand marché d’exportation depuis six ans consécutifs.

 

La situation déséquilibrée s’est considérablement améliorée entre la Chine et l’UE en matière d’investissements. Avec l’augmentation des exigences de fonds extraterritoriaux des pays membres de l’UE après la crise de la dette souveraine de la zone euro en 2009 et l’accélération du développement à l’étranger des entreprises chinoises, les investissements directs de la Chine vers l’UE ont connu une croissance rapide après 2009. Jusqu’à la fin de l’année 2016, les investissements directs de la Chine vers l’UE ont totalisé 69,83 milliards de dollars (un chiffre qui a été multiplié par 21 par rapport à celui de 2008), et les investissements directs de l’UE en Chine ont totalisé 110,336 milliards de dollars. En 2008, le ratio entre ces deux chiffres était de 1 : 19,2, alors qu’il était inférieur à 1 : 2 en 2016.

 

Deuxièmement, la compétitivité devient de plus en plus flagrante dans la coopération commerciale sino-européenne. En effet, cela résulte principalement du décalage entre la perception de l’Europe sur la Chine et le développement rapide de l’économie chinoise. Depuis le mois de novembre 2015, l’UE considère « la réciprocité équivalente et l’ouverture effective basées sur des normes élevées » comme l’un des principes directeurs des relations commerciales bilatérales UE-Chine, en soulignant l’équité dans le commerce, l’ouverture équivalente dans le cadre de la politique commerciale, une attitude plus compétitive et préventive dans sa coopération avec la Chine. On peut constater les traces de ce réajustement de l’UE dans de nombreux domaines, tels que l’élaboration de la loi de modernisation sur les recours commerciaux, l’établissement d’un système pour l’examen des investissements étrangers, et l’intensification des pressions sur la Chine en matière de surcapacité dans le secteur de l’acier et de la protection de la propriété intellectuelle en collaborant avec les États-Unis et le Japon.

 

Renforcement de la coopération

 

Étant la plus grande économie développée, l’UE sera sans aucun doute la plus grande bénéficiaire du nouveau cycle de réforme et d’ouverture de la Chine si elle peut saisir cette opportunité. Les deux parties doivent déployer des efforts pour établir des relations économiques et commerciales plus étroites. Pour l’UE, il est temps de changer ses positions tranchées et répressives au niveau institutionnel qui sont préjudiciables aux intérêts de la Chine.

 

Premièrement, il faut renforcer les échanges et les communications tous azimuts entre la Chine et l’UE. Nous devons éliminer les malentendus, renforcer la confiance mutuelle, préciser l’orientation des relations commerciales sino-européennes dans les stratégies extérieures respectives des deux parties, et trouver un bon point d’accès au nouveau cycle de la réforme et de l’ouverture de la Chine, pour que les entreprises européennes puissent bénéficier réellement des avantages de l’élargissement de l’ouverture de la Chine.

 

Deuxièmement, il s’agit de promouvoir la coopération internationale dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route ». La Chine considère toujours l’UE comme un partenaire important à cet égard. Bien que cette initiative soit proposée par la Chine, les opportunités et les résultats qu’elle apportera, bénéficieront à tout le monde. Il faut s’en tenir au principe de « concertation, synergie et partage ».

 

Troisièmement, il faut améliorer le système économique et commercial sino-européen, pour favoriser l’approfondissement de l’intégration des intérêts entre la Chine et l’UE. Les deux parties doivent accélérer les négociations sur l’accord d’investissement sino-européen et commencer en temps opportun l’étude conjointe sur la faisabilité de la création de la zone de libre-échange entre la Chine et l’UE.

 

Quatrièmement, il faut renforcer l’harmonisation des politiques économiques et commerciales internationales, sauvegarder le mécanisme commercial multilatéral basé sur les règlements, lutter ensemble contre l’unilatéralisme et le protectionnisme commercial, ainsi que promouvoir la libéralisation et la facilitation du commerce et de l’investissement. Pour la Chine et l’UE, le développement est inséparable du système de commerce à la fois multilatéral, libéral et ouvert. Les deux parties ne peuvent pas réaliser le développement toutes seules dans la vague actuelle d’unilatéralisme et de protectionnisme commercial.

 

*YAO LING est directrice adjointe de l’Institut de l’Europe de l’Académie chinoise du commerce international et de la coopération économique relevant du ministère du Commerce.

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