Le 25 juillet, la station météo du Parc Montsouris, située dans le 14e arrondissement de Paris, a enregistré une température de 42,6°C, un record de température jamais enregistré à Paris en 72 ans. Le 12 août, l’Administration météorologique de Chine a émis sa première alerte rouge pour des températures élevées cette année, allant de 40 à 42°C dans certaines régions. Cet été, de nombreux pays de l’hémisphère Nord ont été frappés par la canicule, les températures dans certaines régions du Portugal, d’Espagne et du Royaume-Uni dépassant 40°C.
Sur Weibo (un réseau social populaire en Chine), la canicule est devenue virale. Derrière les discussions des internautes se cache une grande préoccupation : le réchauffement climatique s’accélère. Selon les découvertes publiées le 22 juillet par l’équipe de Wang Chunzai, chercheur de l’Institut d’océanologie de mer de Chine méridionale de l’Académie des sciences de Chine, le dôme de chaleur dans certaines régions est à l’origine de canicules exceptionnelles. Le dôme de chaleur désigne une masse d’air très chaud qui stagne et forme un dôme sur une région : il agit comme une pompe qui absorbe l’air chaud, faisant ainsi augmenter les températures jour après jour. L’été dernier, un dôme de chaleur a sévi dans l’ouest du Canada. Cette année, il s’est installé dans de nombreux pays de l’hémisphère Nord.
Selon un rapport d’évaluation du climat publié par le gouvernement fédéral des États-Unis en 2018, la fréquence des vagues de chaleur dans le monde est passée de deux fois par an en moyenne dans les années 1960 à six dans les années 2010, leur durée augmentant de 45 jours par rapport à il y a 50 ans. M. Wang a souligné que les activités humaines, notamment les émissions de gaz à effet de serre, sont responsables de l’augmentation des températures. Selon un rapport de Berkeley Earth, un organisme de recherche sur l’évolution des températures mondiales, la température moyenne à la surface du globe en 2020 a augmenté de 1,96°C par rapport au niveau préindustriel. Si le rythme actuel d’émissions de carbone ne change pas, la planète se réchauffera de 2°C d’ici quelques décennies, et les vagues de chaleur seront plus fréquentes et plus longues.
En Chine, les fortes chaleurs permettent à davantage de gens de prendre conscience qu’il est nécessaire de pratiquer un mode de vie bas carbone : utiliser des sacs en toile au lieu de sacs en plastique, ne pas utiliser des couverts jetables et échanger des articles d’occasion que l’on n’utilise plus afin de réduire les achats… Les autorités locales et les entreprises s’engagent également à réduire les émissions de carbone. Des projets incitant les gens à pratiquer une vie bas carbone ont été lancés dans de nombreuses villes chinoises, et des comportements verts – prendre les transports publics et les vélos partagés, acheter des appareils électroménagers écolo – leur permettent d’accumuler des points nécessaires et obtenir des coupons de réduction pour le métro ou le vélo partagé.
On espère que ces événements météorologiques extrêmes enverront un puissant signal d’alarme pour le monde entier, et pousseront les gens redoubler d’efforts pour réduire les émissions de carbone.
