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Zéro déchet, 100 % style

2025-06-05 13:58:00 Source: La Chine au présent Auteur: ZHOU LIN, membre de la rédaction
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Une pochette en peau de pomme et des bouteilles plastiques redéfinissent l’artisanat traditionnel chinois à l’ère écologique. 

Une installation de BOTTLOOP faite de panneaux et de matériaux granulaires en plastique recyclé est exposée au 751 International Design Festival.

La boutique du Musée du Palais impérial séduit avec ses créations écoresponsables. Parmi ces dernières, un produit phare se distingue : une pochette téléphone en cuir de pomme ornée d’un motif de dragon, qui a fait sensation au Sommet du Forum sur la coopération sino-africaine et a dominé les tendances Weibo. Le matériau innovant, au toucher étonnamment proche du cuir animal, captive visiteurs étrangers et amateurs de mode.

Du fruit à la mode

Inspirée d’un vase Qing à motifs de dragons rouges et dorés, cette création est le fruit de la collaboration entre la Cité Interdite et BOTTLOOP. « Le nom de notre marque incarne notre philosophie : le cycle vertueux du recyclage, couplé à la sagesse taoïste de simplicité et d’authenticité », explique Liu Xuesong, fondatrice de cette entreprise qui métisse tradition chinoise et modernité.

Ce petit accessoire culturel condense tout le savoir-faire de l’ère Kangxi (1661-1722), permettant aux visiteurs d’emporter un fragment de l’héritage impérial. Depuis 2019, BOTTLOOP réinvente l’artisanat traditionnel grâce à des innovations technologiques qui parlent aux jeunes. « Notre secret ? Puiser profondément dans nos racines culturelles pour mieux les réinterpréter avec des matériaux et designs contemporains », précise Liu Xuesong.

Le cuir de pomme utilisé pour la pochette de téléphone provient de résidus de l’industrie agroalimentaire, offrant une alternative performante : texture comparable au cuir animal, processus zéro déchet et biodégradabilité. Un contraste frappant avec le cuir synthétique qui est fait en 100 % plastique ou le cuir traditionnel, dont le tannage pollue lourdement.

« Cette innovation incarne parfaitement l’harmonie homme-nature, pilier de la pensée chinoise », souligne la créatrice. « Alors que le modèle de développement de la révolution industrielle occidentale touche à ses limites, nous devons nous interroger sur la manière dont l’humanité doit vivre sur Terre et sur la direction que doit prendre la société. La sagesse orientale peut nous offrir des solutions durables. C’est une formidable opportunité pour valoriser la culture chinoise à l’échelle internationale. »

Articles fabriqués par BOTTLOOP à partir de matériaux recyclés au Musée du Palais impérial

Le projet Cité Interdite zéro déchet

« Nous transformons la culture en levier d’action pour un mode de vie durable, ce que nous appelons “l’objet comme vecteur du principe” », explique Liu Xuesong. Son entreprise, partenaire clé du projet Cité Interdite zéro déchet, collabore avec le musée depuis 2023.

Lancé en 2020 avec la Fondation Vanke, ce projet vise à éliminer quasi totalement les déchets enfouis ou incinérés. Une ambition qui se concrétise à travers des créations innovantes, fruits de collaborations sectorielles.

« En mêlant mode, art et engagement social, nous proposons aux entreprises et institutions des modèles d’économie circulaire », poursuit Liu Xuesong. « Nos produits recyclés, à la fois tendance et adaptés à tous les styles de vie, incarnent une durabilité accessible. » La marque mise sur la co-création avec les utilisateurs, les impliquant activement dans cette transition écologique.

Aujourd’hui, le Musée du Palais impérial revisite ses produits culturels sous le prisme de l’économie circulaire. Parmi ces créations innovantes, on trouve le bracelet Songfu, tissé à partir de feuilles tombées dans l’enceinte du Palais et fermentées, ainsi que divers articles fabriqués à partir de bouteilles plastiques recyclées : masques, vestes, foulards, et bien plus encore.

« Qui aurait cru que les déchets pouvaient se transformer en accessoires de mode raffinés, alliant esthétique chinoise et écologie ? », s’enthousiasme Liu Xuesong. Chaque pochette en cuir de pomme économise 78 g de CO₂ – un détail clairement affiché sur l’étiquette du produit à motif de dragon.

Dans le cadre du projet Cité Interdite zéro déchet, les designers utilisent des étiquettes informatives pour expliquer la fabrication des produits à partir de matériaux recyclés, encourageant ainsi les visiteurs à adopter « l’idée d’un mode de vie bas carbone et écologique » dans leur quotidien.

Par exemple, l’écobag orné de créatures mythiques, fabriqué à partir de huit bouteilles en plastique PET recyclées provenant de la Cité Interdite, porte une étiquette expliquant le processus de transformation du plastique en fibre, tout en présentant le projet Cité Interdite zéro déchet. Ces explications permettent aux consommateurs de faire le lien entre leurs gestes de tri et les accessoires élégants qu’ils achètent, créant ainsi une boucle vertueuse qui renforce l’engagement écologique.

Les résultats sont tangibles : selon le site officiel du Musée, entre juin 2021 et janvier 2024, ce sont 60 322 bouteilles plastiques qui ont été recyclées pour produire ces articles écoresponsables, permettant une réduction d’environ 1,72 tonne d’émissions de CO2.

Des articles en plastique recyclé fabriqués selon la méthode de tressage du bambou Daoming, un élément du patrimoine culturel immatériel, lors de l’exposition au Red Dot Design Museum à Xiamen (Fujian), du 13 juillet au 21 septembre 2024

La recette pour embarquer la jeunesse écolo

Pour mobiliser les jeunes générations, Liu Xuesong mise sur des valeurs qui résonnent avec leurs aspirations : « Devenir “acteur du mode de vie durable” est perçu comme quelque chose de cool et digne d’être partagé ! », explique-t-elle.

Dès 2018, son équipe a innové avec un t-shirt fabriqué à partir de bouteilles recyclées, et imprimé d’un QR code révélant l’économie carbone réalisée. Cette transparence a séduit les jeunes, leur offrant une manière de mesurer leur impact écologique.

« Ils éprouvent une réelle fierté à partager ces initiatives et à s’encourager mutuellement », constate Liu Xuesong. Son approche a connu des succès marquants. En 2018, 450 volontaires ont porté ces t-shirts pendant la Coupe du monde en Russie pour promouvoir un « Mondial vert ». En 2019, des vêtements et sacs en matériaux recyclés présentés par Liu Xuesong et son équipe ont fait sensation au Sommet de la jeunesse pour le climat de l’ONU à New York.

L’entrepreneure se souvient avec émotion de son intervention à la 73e Assemblée générale des Nations unies : « Jamais je n’aurais imaginé pouvoir partager notre expérience à l’ONU ! Notre démarche a été unanimement saluée. » Invitée à un forum sur la pollution plastique, elle y a présenté des solutions innovantes venues de Chine.

En tant que fondatrice d’une marque écoresponsable et mère, Liu Xuesong partage la philosophie qui guide son travail et celui de son équipe : « La Terre n’est pas un héritage de nos ancêtres, mais un prêt que nous avons contracté auprès des générations futures. Aimer nos enfants, c’est aussi leur léguer une planète viable. »

Animés par un profond respect pour la nature, Liu Xuesong et son équipe transforment les déchets plastiques du quotidien en matériaux recyclés, qu’ils associent à des concepts de design moderne et des technologies innovantes pour créer des produits de mode durables. Leur objectif est de rassembler tous ceux qui se soucient de l’environnement et de concrétiser cet amour pour la planète à travers des actions tangibles.

À travers son engagement, Liu Xuesong incarne la montée en puissance d’une société chinoise citoyenne et innovante dans la lutte mondiale contre les changements climatiques. Les jeunes innovateurs chinois apportent énergie et solutions pour un avenir plus durable.

 

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