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L'économie à basse altitude prête au décollage

2024-03-20 15:54:00 Source:La Chine au présent Auteur:ZHANG SHASHA*
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Des touristes survolent le littoral sur un AC311 à Yantai (Shandong), le 21 juin 2023. 

Shenzhen (Guangdong), une ville réputée pionnière dans le domaine des innovations scientifiques et technologiques, a récemment intégré des hélicoptères à son réseau de transport en tant que « taxis aériens ». Ces taxis volants offrent aux passagers une vue panoramique pittoresque de la ville, transformant leur trajet quotidien en une expérience à la fois pratique et intéressante.

Dans des conditions de circulation optimales, un trajet terrestre de 40 km nécessiterait une heure. En revanche, un taxi aérien pourrait couvrir cette distance en seulement 10 minutes. Pour accéder à ces taxis futuristes, les passagers doivent se rendre au sommet d’un gratte-ciel de 40 étages afin de recevoir une formation et passer des contrôles de sécurité.

L’année dernière, Shenzhen a inauguré plusieurs itinéraires de taxis aériens interurbains, transportant des navetteurs vers des destinations voisines telles que Guangzhou, la capitale du Guangdong, et Zhuhai. Cela a considérablement réduit leur temps de déplacement.

En plus des passagers, les marchandises sont également transportées par voie aérienne dans cette ville. Il n’est donc pas surprenant de recevoir une livraison par drone.

Ces dernières années, des hélicoptères et des drones volant à basse altitude (moins de 3 000 m) ont été intégrés dans la vie quotidienne des habitants locaux. Ces nouvelles voies périphériques, entrelacées avec le paysage urbain, étaient autrefois réservées à la science-fiction, mais deviennent progressivement une réalité.

 

Des drones de Meituan vont livrer des plats à emporter dans l’arrondissement de Nanshan, à Shenzhen (Guangdong), le 2 décembre 2023.

Un nouvel eldorado économique

Plus d’un siècle après le vol réussi des frères Wright, le ciel, autrefois considéré comme un vaste espace inexploré, est devenu une ressource économique de premier plan. Cependant, son exploitation était principalement limitée à l’aviation civile et aux industries connexes, laissant l’espace aérien à basse altitude largement inexploité.

Selon Xiang Zheng, secrétaire général adjoint et directeur du bureau de liaison de Beijing de l’Association de l’industrie des véhicules aériens sans pilote de Shenzhen, l’économie à basse altitude offre une perspective prometteuse. « L’évolution rapide des technologiques, associée à une multitude de cas d’utilisation génériques, confèrent à l’économie à basse altitude un potentiel énorme et un vaste espace d’imagination », déclare-t-il.

Alors que le développement des grandes villes est de plus en plus limité par les contraintes terrestres, l’exploration et l’extension de l’espace aérien deviennent une tendance croissante. Selon des experts de ce secteur, le marché pourrait atteindre les mille milliards de dollars plus vite que le secteur de la conduite autonome.

« Ce secteur connaît un développement rapide, et de nombreux pays adoptent une attitude plutôt ouverte à cet égard, observe M. Xiang. Contrairement aux voitures autonomes, les véhicules à basse altitude ne seront pas en conflit avec les structures de transport existantes. »

Un livre blanc publié en novembre dernier par l’Institut international d’économie numérique de Shenzhen prévoit que l’économie à basse altitude pourrait contribuer à hauteur de 3 000 à 5 000 milliards de yuans à l’économie chinoise d’ici à 2025. Il souligne également que le retour sur investissement dans ce secteur est prometteur. Alors que les investissements dans les infrastructures traditionnelles rencontrent des contraintes de croissance, la construction d’infrastructures à basse altitude pourrait stimuler les investissements. L’économie à basse altitude se présente comme une nouvelle arène pour les principaux acteurs économiques mondiaux.

« La Chine se positionne en leader mondial dans le domaine des nouveaux produits et technologies économiques à basse altitude, représentés par les drones et les aéronefs électriques à décollage et atterrissage verticaux (eVTOL). Ils sont considérés comme le nouvel emblème technologique de la Chine », remarque M. Xiang.

Actuellement, la Chine détient plus de 70 % du marché mondial des drones. Les entreprises chinoises liées à l’eVTOL, représentées par EHang et Autoflight, établissent une référence dans l’industrie sur le marché mondial. Le ciel n’est plus la limite, mais le nouvel horizon pour les investisseurs.

 

Formation de la police de l’air à Ganzhou (Jiangxi), le 20 mars 2023

Une envolée vers l’économie à basse altitude

Depuis quelques années, la Chine place le développement de l’économie à basse altitude au cœur de ses priorités. En 2021, ce concept a été officiellement intégré dans la planification du développement national, marquant un réel tournant.

Depuis lors, le secteur économique à basse altitude a connu une croissance fulgurante en Chine. Selon l’Administration de l’aviation civile de Chine, plus de 1,11 million de drones civils étaient enregistrés dans le pays en août 2023, soit une augmentation de près de 16 % par rapport à l’année précédente. De plus, plus de 17 000 entreprises d’opérations de drones étaient enregistrées, et 182 000 licences de pilote de drone délivrées.

Lors de la Conférence centrale sur le travail économique organisée en décembre dernier, l’économie à basse altitude a été classée parmi les secteurs émergents stratégiques, aux côtés de la bio-fabrication et de l’aviation d’affaires.

L’année dernière, 16 provinces chinoises ont inclus l’économie à basse altitude et l’aviation générale dans leur rapport d’activité du gouvernement. Des métropoles, comme Shenzhen, Hefei (Anhui), Guangzhou et Chengdu (Sichuan) ont successivement lancé des politiques incitatives, rivalisant pour la réputation de « ville leader de l’économie à basse altitude ».

Au-delà des entreprises de drones et d’eVTOL, des entreprises principalement basées sur l’Internet accélèrent aussi leurs efforts pour se faire une place dans l’économie à basse altitude. En 2022, SF Express, une entreprise de logistique, est devenue la première en Chine à obtenir une licence pour tester des drones régionaux. De plus, Meituan, une plateforme de services Internet a reçu l’autorisation de commencer ses livraisons par drone en 2023. Les drones de JD.com, un géant de l’e-commerce, sont déjà en service dans de nombreuses régions.

« L’économie à basse altitude offre une opportunité stratégique rare, grâce au soutien politique, à l’intégration rapide des entreprises, à la diversité des scénarios d’application, à la forte demande du marché et à la base technologique mature du pays », indique Xiang Zheng. Cependant, le développement de l’économie à basse altitude est confronté à de nombreux défis, comme la complexité du système de contrôle, la nécessité de renforcer la chaîne d’approvisionnement et l’urgence d’améliorer les infrastructures et de perfectionner les normes réglementaires.

« L’application à grande échelle des produits et des technologies liés à l’économie à basse altitude est un processus complexe qui peut prendre au moins trois à cinq ans, souligne M. Xiang. Il faut des conditions nécessaires pour parvenir à son développement, telles qu’une gestion rigoureuse de l’espace aérien, une construction d’itinéraires en réseau, des mécanismes institutionnels standardisés et des normes réglementaires systématiques.

En effet, il n’y a actuellement aucun modèle économique mature ou commercial prêt à l’emploi à prendre pour référence. L’exploration d’une nouvelle voie de développement économique, semblable à la découverte de territoires inconnus, nécessite de la pratique à travers le temps.

*ZHANG SHASHA est journaliste à Beijing Information.

 

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