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Mieux réintégrer les pandas géants en milieu naturel

2023-05-29 12:46:00 Source:La Chine au présent Auteur:MA LI, membre de la rédaction
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Pour surveiller les pandas géants sauvages, beaucoup d'experts passent la moitié de l'année dans la nature.

Le panda géant est considéré comme un « trésor national » en Chine. Le plantigrade, une espèce unique en Chine, est un animal sauvage protégé de première classe. Selon des données récentes, il y aurait 1 800 individus à l’état sauvage. Afin de les protéger, de faire en sorte qu’il ne soit plus dans la catégorie des espèces menacées d’extinction et d’assurer en même temps leur survie durable, la Chine réintroduit des pandas géants en milieu naturel depuis 2003.

« La réintroduction des pandas géants en milieu naturel signifie qu’après que la population de pandas géants élevés en captivité aura atteint un certain seuil, certains seront relâchés dans la nature pour permettre le renouvellement de la population à l’état sauvage », déclare Li Desheng, directeur adjoint et expert en chef du Centre chinois de recherche et de conservation des pandas géants.

Pourquoi la réintroduction en milieu naturel ?

« Dans les années 1980, la Chine a commencé à relâcher des pandas géants élevés en captivité dans la nature après les avoir préparés à la vie sauvage », remarque M. Li. Au cours de ces 20 dernières années, le Centre chinois de recherche et de conservation des pandas géants a relâché onze pandas géants dont neuf ont survécu. Deux petits groupes en extinction ont été rajeunis dans la nature, l’un dans la réserve de Shimian Liziping à Ya’an et l’autre dans la réserve de Longxi Hongkou à Dujiangyan. Leur surveillance a révélé que les animaux se sont adaptés à la vie sauvage et se sont bien intégrés parmi les individus sauvages.

« L’élevage est une étape préparatoitre du plan de protection des pandas géants. Le but ultime est de les relâcher dans la nature pour renforcer la population sauvage en voie d’extinction », précise M. Li. Quand les gènes des pandas géants élevés en captivité sont vraiment intégrés dans la population sauvage et peuvent être transmis, la diversité génétique de la population sauvage peut alors réellement augmenter et la capacité de survie de la population sauvage s’améliorer. La vraie place des pandas géants n’est pas en captivité, mais dans la nature, selon M. Li.

Comment réintégrer les pandas géants dans la nature ?

Comme les pandas géants élevés en captivité sont relativement dépendants des humains et que leurs habitudes de vie et leurs caractéristiques sont également très différentes de celles des pandas géants sauvages, il est essentiel de les préparer à leur réintroduction dans la nature. « Il est nécessaire que les pandas géants élevés en captivité acquièrent les compétences qui leur permettent de vivre dans la nature, comme chercher de la nourriture, trouver des sources d’eau, s’accoutumer aux autres animaux sauvages, avoir la conscience du territoire et éviter les risques », explique M. Li. La méthode de formation efficace actuellement adoptée consiste d’abord à faire en sorte que les mères ayant une expérience de survie dans la nature vivent avec les petits dans un environnement sauvage sous la surveillance des soigneurs pendant un certain temps, avant de relâcher les petits dans la nature pour qu’ils s’intègrent dans leur habitat naturel.

L’étude scientifique du site de réintroduction est un autre maillon clé de ce travail. Les chercheurs doivent non seulement étudier des informations telles que les écosystèmes, la variété et la quantité de bambou, l’état des sources d’eau, les perturbations éventuelles causées par la présence humaine, les parasites et les micro-organismes, mais également tenir pleinement compte de facteurs tels que les liens du sang et le sexe des « stagiaires ».

Après plusieurs décennies de percées continues et de pratiques innovantes de la part des experts, les principales techniques pour la réintroduction des pandas géants en captivité mises au point par le Centre chinois de recherche et de conservation des pandas géants ont progressivement mûri.

Selon M. Li, afin d’augmenter la diversité génétique des pandas géants élevés en captivité et d’améliorer leur vitalité, le centre a commencé en 2016 les travaux de recherche sur la reproduction entre les pandas géants en captivité et à l’état sauvage. Des succès ont été obtenus étape par étape pendant de nombreuses années, ce qui a été d’une grande importance pour améliorer davantage leur structure génétique et accroître la diversité génétique des pandas géants en général. Il précise que si l’élevage permet d’augmenter le nombre de pandas, ce n’est pas le but ultime. « La réintroduction dans la nature est la meilleure des protections que l’on peut offrir aux pandas géants. »

 

Analyse de déjections de panda géant 

À la recherche des déjections

La base de recherche de Daxiangling pour la réintroduction des pandas géants (Sichuan) est située aux abords des rivières Macao et Sancha dans la zone de Yingjing, dans le Parc national des pandas géants. C’est actuellement la plus grande base de formation au monde pour leur réintroduction. Dans la forêt dense, on trouve quantité de bambou, leur aliment de base, comme le Chimonobambusa szechuanensis et le Bashania fangiana.

Song Xinqiang, 35 ans, et Fu Mingxia, 33 ans, sont tous deux des experts en protection des animaux sauvages dans la base de recherche de Daxiangling, et ont une riche expérience dans la surveillance des pandas géants à l’état sauvage. Ils sont à la tête d’une équipe d’une dizaine d’experts. Leur mission au quotidien consiste à surveiller 28 pandas géants sauvages dans la zone de Yingjing, et effectuer un travail statistique et d’analyse de diverses données qui servent de base importante pour la recherche scientifique.

Pour bien surveiller les pandas géants, les membres de l’équipe passent plus de la moitié de l’année dans la nature. « De mars à juin, et de septembre à novembre, nous dormons à la belle étoile, au plus profond des montagnes », explique M. Song, qui remarque que son travail de surveillance est à la fois « mystérieux » et « méticuleux », requérant un véritable effort physique. « Il s’agit de trouver les informations les plus précieuses sur les pandas géants, un peu comme des détectives dans l’environnement complexe des montagnes profondes et des vieilles forêts. » C’est ainsi que M. Fu décrit le travail de son équipe.

La complexité du terrain rend le travail de l’équipe particulièrement difficile. Ses membres utilisent des caméras infrarouges conventionnelles pour surveiller l’activité quotidienne des pandas géants et effectuer des analyses détaillées, qui concernent aussi la surveillance d’autres animaux et des interférences humaines. « Il faut souvent plus de deux semaines pour y aller, sans signal pour le portable, et avec peu de nourriture. »

La collecte des déjections de pandas géants est importante pour le travail de surveillance et les membres de l’équipe s’appellent eux-mêmes des « chercheurs d’excréments ». Grâce à cela, explique M. Song, il est possible de recueillir des informations sur leur ADN puis de procéder à l’identification des individus et de leur sexe. Il est aussi possible de connaître leur état de santé. Dans cette réserve de 29 000 ha, la recherche des déjections est loin d’être une tâche facile. « Les matières fécales sont très importantes pour la collecte de données de recherche scientifique, mais chaque fois que vous montez dans la montagne, vous ne savez pas quand et où vous pourrez en trouver. Si vous les trouvez, vous pouvez rentrer. Si vous ne les trouvez pas, vous devez les chercher pendant des jours jusqu’à ce que ces “galettes” soient récupérées. » Et M. Fu de noter que tout le monde prend ce travail très au sérieux.

 

Song Xinqiang installe une caméra infrarouge. 

Encore un long chemin à parcourir

La zone de Yingjing est la zone de répartition principale et l’habitat clé de la petite population isolée de pandas géants dans les monts Daxiang-ling. C’est également un corridor clé reliant les populations des monts Daxiangling et des monts Qionglai. Les monts Daxiangling abritent 38 individus répartis en trois petits groupes isolés avec une densité de 0,031 individu au km2 : « La dispersion de leur habitat conduit à l’impossibilité d’échanges génétiques entre populations isolées, ce qui réduit la diversité génétique et accélère la disparition des petits groupes isolés. S’appuyer uniquement sur des mesures de conservation in situ ne peut permettre à ces petits groupes isolés de survivre longtemps dans la nature », s’inquiètent les deux experts.

Depuis l’ouverture de la base de réintroduction de Daxiangling en décembre 2018, Heyu et Xingchen, les pandas géants élevés en captivité qui ont été « entraînés » à la base de recherche pour l’élevage des pandas géants de Chengdu y ont emménagé. En juin 2019, le panda géant Qianqian a été transféré à la base pour adaptation avant sa libération. À l’heure actuelle, Qianqian s’est bien adapté dans l’enclos n° 2 et remplit les conditions pour sa réintroduction. Il a été signalé à l’Administration nationale des forêts et des prairies pour évaluation par des experts avant réintroduction. Quant à Heyu et Xingchen, ils sont en cours de 3e phase de formation pour leur réintégration à l’état sauvage.

« Cela fera bientôt 10 ans que le 4e recensement national sur les pandas géants a été effectué. Le nombre de pandas géants sauvages en Chine doit être nettement supérieur à 1 800 actuellement. Bien que le travail de protection ait obtenu des résultats notables, il reste encore un long chemin à parcourir pour la protection et le rajeunissement des petits groupes », estime M. Song.

 

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