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La transition écologique de la Chine

2023-02-28 13:51:00 Source:La Chine au présent Auteur:PEGGY CANTAVE FUYET*
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Les installations photovoltaïques de l’entreprise State Grid Zhejiang Taizhou Electric Power dans la centrale marémotrice expérimentale de Jiangxia, le 29 octobre 2022

Depuis la réforme et l’ouverture, la Chine a connu un développement économique extrêmement rapide et est devenue, en 2010, la deuxième puissance économique mondiale. Cependant, un tel développement économique a également un coût, en particulier sur le plan écologique. Conscient de la gravité de la situation, le président Xi Jinping a décidé que la Chine devait redoubler d’efforts pour retrouver « un ciel bleu, une terre propre, des eaux limpides et des montagnes verdoyantes ». Voilà pourquoi, sous son impulsion, la Chine est passée, il y a plus de dix ans, à une nouvelle normalité, mettant l’accent sur une croissance plus équilibrée, qualitative et durable, et sur un développement innovant, coordonné, écologique, ouvert et partagé. Elle a ainsi entamé une transition écologique basée sur une économie verte, circulaire et bas carbone. La protection de l’environnement fait désormais partie intégrante du développement économique et la coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature est devenue, dans la nouvelle ère, une des caractéristiques fondamentales de la modernisation chinoise.

L’innovation comme moteur de la transition écologique

L’innovation est un accélérateur de la transition écologique. En effet, la Chine utilise de plus en plus la technologie pour produire des équipements de qualité permettant la production d’énergie propre et durable, la réduction de la consommation d’énergie et la conservation des ressources naturelles, entre autres. Les dépenses en R&D dépassaient les 2,8 milliards de yuans en 2021, soit 2,44 % du PIB.

L’industrie des énergies renouvelables s’est développée rapidement (137,2 milliards de dollars investis en 2021), faisant de la Chine un leader mondial en matière de capacité installée d’énergies nouvelles : la capacité installée d’énergies renouvelables a dépassé 1 milliard de kilowatts (44,8 % de la capacité installée totale de la Chine) ; la capacité installée de l’énergie hydroélectrique, éolienne et photovoltaïque a dépassé 300 millions de kilowatts respectivement ; la part des énergies propres dans la consommation totale d’énergie est passée de 14,5 % en 2012 à 25,5 % en 2021. Les émissions de CO2 ont diminué de 40 % de 2000 à 2021, signifiant que moins de pollution a été créée par unité de PIB au cours des dernières décennies.

La valeur de la production industrielle chinoise dans les domaines des économies d’énergie et de la protection environnementale s’est élevée à 8 000 milliards de yuan en 2021. L’augmentation de la production de matériel destiné aux installations d’énergies vertes ces dernières années (par exemple, 70 % des panneaux solaires sont produits en Chine) a permis de réduire leurs coûts sur le marché mondial, et ainsi de les rendre plus accessibles, notamment aux pays en développement.

Tout cela montre que bien que les nouvelles technologies puissent être la cause de problèmes environnementaux, elles peuvent aussi être des outils au service de la protection de l’environnement.

Les toitures photovoltaïques et les peintures murales sur le thème « les vingt-quatre périodes solaires » dans un vieux quartier de Yinchuan (Ningxia), le 14 février 2023

La restructuration industrielle comme élément fondamental de la transition écologique

Mis à part l’innovation, la Chine restructure également ses industries les plus polluantes et consommatrices d’énergie. C’est ce que le gouvernement chinois a cherché à favoriser grâce au renforcement de la législation environnementale, à un contrôle plus strict et des punitions plus sévères quant aux violations en matière de pollution et de surexploitation des ressources naturelles, à des mesures incitatives (subventions et réductions d’impôts entre autres) et politiques contraignantes pour les entreprises, à la promotion de coopérations industrielles inter-régionales et au redéploiement de certaines entreprises industrielles dans d’autres régions afin d’optimiser l’utilisation des ressources.

Un des exemples les plus symboliques est la restructuration des centrales à charbon. En effet, afin de réduire ses émissions de CO2, la Chine modernise ses centrales à charbon et ferme graduellement celles qui ne peuvent l’être. Elle impose aussi des normes plus strictes aux nouvelles centrales à charbon et remplace le charbon par des sources d’énergie plus propres lorsque possible. Ainsi, de 2012 à 2021, l’utilisation du charbon est passé de 68,5 % à 56 % dans la consommation totale d’énergie et plus de 300 millions de tonnes de CO2 en moins ont été émis par les centrales à charbon.

Par ailleurs, le gouvernement chinois a beaucoup investi dans les secteurs tels que l’automobile et le ferroviaire pour accélérer leur transition verte. En 2022, la Chine a produit plus de 7 millions et vendu environ 6,89 millions de véhicules à énergies nouvelles (soit 25,6 % du marché automobile chinois), et possédait plus de 10 000 centres de recyclage de batteries. En 2022, les investissements en actifs fixes dans le transport ferroviaire ont représenté 710,9 milliards de yuans (environ 105 milliards de dollars). Il y a aujourd’hui 155 000 km de lignes ferroviaires en Chine, dont 42 000 km pour le train à haute vitesse (soit le réseau de TGV le plus grand au monde).

La restructuration industrielle, parmi bien d’autres efforts faits par la Chine, a permis une amélioration qualitative de la vie du peuple chinois, parallèlement au maintien d’un rythme de croissance régulier de 6,6 % en moyenne depuis 2012.

Une exposition sur les pratiques et les réalisations de protection de la biodiversité du Yunnan, le 4 novembre 2021

La contribution de la Chine au verdissement de la planète

La Chine promeut non seulement le développement vert en Chine, mais aussi dans le monde. Sur la base des principes d’équité et de responsabilité commune mais différenciée, la Chine prend activement part, en tant qu’acteur majeur et responsable, à la gouvernance environnementale et climatique mondiale en participant à des conférences internationales, collaborant avec des pays et organisations, et lançant des initiatives internationales en la matière.

Mis à part participer activement à de nombreuses conférences sur l’environnement ou en co-organiser (première partie de la COP15), la Chine établit aussi des coopérations avec des pays ou organismes internationaux sur la lutte contre la pollution, l’économie des ressources naturelles, la réduction de la consommation d’énergie, la protection et restauration des écosystèmes et de la biodiversité, la lutte contre la désertification, le développement des énergies propres et renouvelables. Ces coopérations se font avec des pays comme la France, l’Allemagne ou l’Afrique du Sud ; des plateformes internationales comme le G20, le Forum Chine-Afrique, les BRICS, l’OCS, l’APEC ou l’ASEAN+3 ; et des organismes internationaux comme l’ONU ou l’Agence internationale de l’énergie.

De même, la Chine lance ou participe au lancement d’initiatives internationales dans ces domaines. Par exemple, elle a établi plus de 50 accords de coopération sur la protection de l’environnement avec des pays et organisations internationales dans le cadre de la signature d’un accord avec le programme des Nations Unies pour l’environnement sur la construction de la Ceinture et la Route verte. Elle a également lancé l’initiative de partenariat sur le développement vert de la Ceinture et la Route avec 31 pays, mis en place le partenariat énergétique de la Ceinture et la Route (BREP) avec 32 pays, initié la création de la Coalition internationale pour le développement vert de la Ceinture et la Route (BRIGC), et fondé l’Institut du développement vert de la Ceinture et la Route.

Tout cela montre que la Chine ne s’arrête pas aux paroles, mais contribue réellement et énormément aux efforts mondiaux de protection de l’environnement et de lutte contre le réchauffement climatique. Elle nous prouve qu’il est possible pour un pays de se développer et moderniser sans suivre le modèle dépassé d’un développement économique basé sur la destruction de l’environnement.

*PEGGY CANTAVE FUYET est experte française à l’Institut de recherche sur l’histoire et la littérature du Parti communiste chinois.

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