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Plus loin dans l’innovation au service du nucléaire

2021-12-01 11:56:00 Source:La Chine au présent Auteur:MA LI
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La plus grande usine d’incinération de déchets au monde, conçue par l’ICECO, à Shenzhen

 

En 1951, Xu Zhongqing, 20 ans, et deux autres villageois partirent de Wenzhou sur un petit bateau et naviguèrent en direction de Hangzhou pendant 3 jours et 3 nuits pour passer le concours d’entrée à l’université. Ils furent admis en génie électrique à l’Université du Zhejiang. Après avoir obtenu son diplôme en 1955, M. Xu a été affecté à l’Institut de conception électrique de Chine orientale (ICECO) à Shanghai. C’est au terme de longs efforts que M. Xu et ses collègues participèrent à la naissance de la première centrale nucléaire de Chine.

 

La première centrale nucléaire de Chine

 

Le 8 février 1970, le Premier ministre Zhou Enlai écouta un rapport demandant la construction d’une centrale nucléaire à Shanghai. « Sur le long terme, pour résoudre le problème de l’électricité à Shanghai et dans l’est de la Chine, nous devons compter sur l’énergie nucléaire. » La construction de la première centrale nucléaire de Chine à Qinshan débuta et l’ICECO fut affecté à la conception de l’îlot conventionnel et de la sélection du site de cette centrale.

 

M. Xu se souvient que la centrale nucléaire de Qinshan rencontrait deux difficultés majeures au début de sa construction. « Les difficultés financières au niveau national ont affecté l’avancement et la coopération et par ailleurs, nous avions trop peu de connaissances dans le domaine de l’électricité nucléaire. » Pour en comprendre les caractéristiques, plus de 20 personnes, dont M. Xu, ont été sélectionnées par l’ICECO pour que l’Université Jiaotong de Shanghai mène une étude sur les principes de base de l’ingénierie nucléaire. Dans le même temps, ils ont entrepris d’étudier les réglementations et documents relatifs à la conception de centrales nucléaires à l’étranger. « Il a fallu partir de zéro, courir jusqu’à la salle des données, aller au bureau des renseignements, consulter des experts du nucléaire, apprendre des entreprises étrangères... » M. Xu et ses collègues sont rapidement devenus le premier groupe de l’ICECO à faire œuvre pionnière dans la maîtrise de la conception des îlots conventionnels et des théories fondamentales sur l’énergie nucléaire.
 
 
Xu Zhongqing

 

En 1978, la troisième session plénière du XIe Comité central du Parti communiste chinois a sonné le début de la réforme et de l’ouverture en Chine. En tant que pionnière, Shanghai a entamé une ère de développement. Afin de mener à bien le projet de centrale électrique de Baosteel, l’ICECO a spécialement envoyé des spécialistes chevronnés au Japon pour étudier auprès de la société de conception affiliée à la société Tokyo Electric Power. « J’allais pour la première fois à l’étranger. Nous sommes d’abord allés à Beijing et avons vécu dans le dortoir de l’Institut de planification. On a pu emprunter un costume et une valise au service d’intendance de l’institut. » M. Xu précise que c’était l’époque des pénuries, mais par rapport au malaise qu’il éprouvait en voyant son accoutrement, c’est surtout ce qu’il a vu au Japon qui l’a marqué. « Le design industriel de la Chine à l’époque, y compris la conception des centrales électriques, privilégiait la production au détriment des besoins humains. Après avoir visité des centrales au charbon, des centrales au gaz naturel et des centrales nucléaires japonaises, j’ai constaté que le design japonais était très délicat, exquis et raffiné. » Il a alors reconnu l’importance de modifier les conceptions. « De l’idée que la pollution environnementale est inévitable dans l’industrie, à la prise de conscience qu’elle doit être contrôlée. » M. Xu et ses collègues ont énormément appris de leur expérience à l’étranger dans le design des centrales électriques et en ont fait profiter Baosteel, qu’il s’agisse d’agencement, de forme, de couleur, ou d’environnement. Les avancées ont été substantielles, de grands progrès ont été réalisés par rapport aux précédentes centrales, et les « belles centrales » ont vu le jour.

 

Par la suite, M. Xu a appliqué ce concept dans les règles de conception et l’a étendu aux centrales nucléaires, accentuant les aspects novateurs. « L’ICECO est responsable des îlots conventionnels. Bien que cela ne concerne pas les réacteurs, les exigences de sécurité sont les mêmes, et il ne peut y avoir la moindre erreur. » Pour cette raison, il a analysé les documents relatifs à la construction de centrales nucléaires étrangères et continué à accumuler de l’expérience en étudiant des concepts avancés. « Aujourd’hui encore, l’énergie thermique et l’énergie nucléaire restent des modalités qui peuvent fournir en continu une grande quantité d’électricité. » Concernant la sûreté, il est primordial selon lui de produire une énergie nucléaire sûre et fiable qui obéit à une gestion stricte.

 

Grâce aux efforts de cette première génération de techniciens de l’ICECO représentée par M. Xu, mais aussi par Zhou Chuanjia, Li Hua, Shou Shijun et Shi Jiali, la centrale de Qinshan a été connectée au réseau en décembre 1991, faisant entrer la Chine dans une nouvelle ère énergétique.
 
Centrale nucléaire de Fuqing (Fujian)

 

L’innovation au service du nucléaire

 

En raison de la construction de la première centrale nucléaire 100 % chinoise malgré des difficultés, l’ICECO est connu comme un institut qui s’est spécialisé dans la conception d’îlots conventionnels (la composante d’une centrale qui rassemble tous les équipements qui permettront de transformer la chaleur en électricité, puis de refroidir les circuits). La transmission et la perpétuation d’anciennes traditions et le développement innovant de nouvelles technologies ont donné à l’ICECO une base solide dans le domaine de la conception de ces centrales.

 

Le 30 janvier 2021, le premier réacteur Fuqing-5 au monde conçu selon la technologie Hualong-1 a été connecté au réseau. Le 18 mars, Karachi-2, le premier réacteur construit à l’étranger avec la technologie chinoise de troisième génération Hualong-1, a été connecté au réseau au Pakistan. Cette technologie conçue par l’ICECO est officiellement entrée dans les rangs de celle des pays avancés.

 

« En ce qui concerne la conception des îlots conventionnels de l’ICECO, Hualong-1 est le fruit d’un processus d’accumulation à long terme et d’innovation continue. Toute la R&D et les technologies accumulées de la première tranche de Qinshan trouvent leur expression dans Hualong-1. C’est un processus d’accumulation de potentiel et d’énergie », a remarqué Zhu Zhiming, ingénieur en chef en charge du projet des réacteurs Fuqing-5 et Fuqing-6 de l’ICECO.

 

Derrière le succès du projet se cachent le dévouement et la persévérance de tous au sein de l’ICECO. « Le succès du projet nous a donné plus de confiance et de force, nous permettant d’avoir davantage de courage pour relever les défis à l’avenir », a affirmé Zhang Jie, ingénieur en chef pour la conception du projet Fuqing-5 et Fuqing-6, ajoutant que l’on ne mesure la difficulté d’une entreprise que lorsqu’on y est confronté.
 
 
Galerie de tuyauterie intégrée Sutong GIL

 

Soutien au développement économique local

 

Shanghai est à l’avant-garde de l’ouverture de la Chine sur le monde extérieur et l’innovation est dans l’ADN de cette ville où affluent les forces vives de la nation. C’est là que l’ICECO n’a cessé d’innover.

 

En 2010, lors de l’Exposition universelle de Shanghai, l’ICECO en a assuré l’alimentation électrique, en charge de la conception globale de la sous-station souterraine de 500 kV. « En tant que première sous-station souterraine de 500 kV de Chine, le premier défi a été de savoir comment achever la conception de la fosse pour les fondations, car c’est une faiblesse à Shanghai », a déclaré Yue Dangjiu, ingénieur en chef du projet. Les concepteurs en ont déduit qu’il fallait procéder à l’envers et adopter une structure et un volume beaucoup plus restreints que la normale, ce qui a réduit la durée du chantier et sa difficulté, tout en abaissant l’impact sur l’environnement et la structure du bâtiment.

 

L’équipe de l’ICECO a lancé l’idée d’une sous-station entièrement souterraine se combinant avec le Parc des sculptures de Jing’an au niveau du sol, un site vert de grande envergure. « Il fallait que les gens profitent de la verdure ; cela correspondait au thème de l’Exposition universelle de Shanghai 2010 qui faisait la promotion d’une vie encore plus belle », a précisé M. Yue.

 

Le projet de démonstration de transmission CC UHV ±800 kV Xiangjiaba-Shanghai a été mis en service la même année et le réseau électrique de Shanghai est entré dans l’ère de l’UHV. En 2019, le projet de pipeline intégré Sutong GIL a été achevé et mis en service, permettant à Shanghai de véritablement former un modèle d’alimentation UHV appelé « deux intersections, une ligne droite », brisant les contraintes d’espace, injectant en continu de l’énergie propre dans le centre de charge électrique de Shanghai, et jetant les bases de l’essor économique de Shanghai. « L’ICECO a toujours travaillé à l’unisson avec Shanghai. Nous sommes prêts à apporter de nouvelles contributions à l’essor économique de Shanghai », a affirmé M. Yue.
 
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