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Anhui : une culture rurale prospère consolidant le redressement rural

2021-07-29 18:01:00 Source:La Chine au présent Auteur:ZHANG PENGSHUI
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Zhou Qin présente ses œuvres en papier découpé lors de la 5e Foire de l’industrie culturelle de Huainan, le 29 septembre 2020.

 

Depuis que le gouvernement central a lancé sa stratégie de redressement rural, une nouvelle question se pose : comment faire pour que la modernisation du système de gouvernance en Chine atteigne les campagnes, empreintes d’un riche patrimoine culturel. Les villages constituent le berceau et le vecteur de la culture traditionnelle, couvrant les rites, pratiques agricoles et coutumes populaires. Faire rayonner la culture rurale, c’est répondre à la nouvelle attente d’un grand nombre d’agriculteurs aspirant à une vie meilleure, tout en faisant avancer d’un pas assuré le redressement rural. Tel est le principe que suit la province de l’Anhui pour garantir l’amélioration du système de gouvernance rurale et des capacités à cet égard.

 

Une pléthore d’animations culturelles

 

Ces dernières années, les services publics en charge de la culture se sont perfectionnés et une vaste panoplie d’événements a été organisée, en réponse aux besoins spirituels et culturels de la population.

 

Le gala local pour la fête du Printemps est l’une des manifestations culturelles en vogue dans les zones rurales de l’Anhui ces dernières années. Souvent organisé par le comité des villageois, avec le soutien des milieux artistiques et littéraires, cet événement équivaut à une mobilisation générale des ressources culturelles rurales, réunissant les travailleurs migrants de retour au pays, les enseignants et leurs élèves (de la maternelle au secondaire), les étudiants revenant voir leurs parents et les coordinateurs culturels. Le 4 février 2021, le Centre culturel de la province de l’Anhui a tenu une « soirée villageoise », encadrée par des bénévoles du secteur culturel, au village de Kuihu, au bourg de Xuzhen dans le district de Nanling, à Wuhu. Les villageois ont pu monter sur scène et discuter des affaires publiques des divers villages. L’objectif d’une telle rencontre étant de faire comprendre aux villageois le rôle de protagonistes qu’ils jouent et de cristalliser l’esprit de communauté au sein des villages.

 

En outre, les activités culturelles renforcent le développement de haute qualité des entreprises locales dans les villages. Li Zhuan, premier secrétaire et chef de l’équipe de lutte anti-pauvreté du village de Qingdun, au district de Shucheng à Lu’an, travaille ici depuis plus d’un an. Il est convaincu qu’avec le progrès continu des conditions de vie matérielles, les besoins spirituels et culturels des masses sont sans cesse rehaussés. « Les exigences des masses ont évolué. Les gens ne veulent plus être des spectateurs, mais des acteurs de la culture. Et au-delà des rassemblements festifs, c’est la force de cohésion qui est désormais recherchée », témoigne M. Li.

 

Ma Qin vit au bord du lac Kuitan dans le magnifique village de Kuihu et le soir, elle adore aller danser sur la place publique avec d’autres amis. Elle a monté son propre groupe de danse, qui compte aujourd’hui plus de 300 membres. « Nous aimons nous déhancher pour garder la forme. À l’heure actuelle, nous allons danser sur la grande place aménagée tout près de Kuihu. C’est l’endroit idéal pour s’entraîner », indique Mme Ma, tout enthousiaste. De nos jours, les zones rurales de l’Anhui sont confrontées à divers phénomènes, comme le vieillissement de la population, la désindustrialisation et l’exode rural. La danse sur la place publique apporte aux habitants ruraux un nouveau loisir et l’occasion de parler d’autre chose. En affectant subtilement leur façon de penser, leurs habitudes, leur mode de vie et leur quête spirituelle, ce passe-temps étanche leur soif d’animation et de rapports sociaux.
 
 

 

Fusion entre culture et tourisme

 

Ces dernières années, la ville de Huangshan a cherché, à travers diverses initiatives, à faire valoir la richesse culturelle des vieux villages pour développer le tourisme rural et promouvoir le redressement rural. En 2000, le village de Hongcun, au district de Yixian à Huangshan a été officiellement inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Les recettes touristiques sont réinvesties à 20 % dans des fonds de protection des vestiges culturels, et 8 % sont reversés comme dividendes aux villageois ou servent à financer les retraites, la réhabilitation des habitations, etc. Parallèlement, les agriculteurs peuvent exploiter la manne du tourisme rural et augmenter leurs revenus, ce qui avive leur envie de s’impliquer dans la protection de leur village.

 

Après plusieurs petits boulots à Xi’an, Shanghai et Hangzhou, Yang Xinbing est enfin de retour dans son village natal d’Aili (au bourg de Yandun dans le district de Nanling), village qui a été honoré de plusieurs titres dernièrement. Après avoir constaté l’embellissement d’Aili et son attractivité touristique en croissance, M. Yang s’est dit que c’était l’occasion rêvée de revenir dans son village natal et de démarrer une entreprise. Il a ouvert une chambre d’hôtes. De plus, il est à l’initiative de nombreuses activités culturelles dans le village. Il a d’ailleurs fabriqué de ses mains une série de pièces artisanales en bambou, devenues emblématiques dans le village, pour le plus grand bonheur des visiteurs.

 

Il y a quelques années, dans le village d’Aili, comme dans la plupart des villages ruraux chinois, les jeunes travailleurs partaient loin de chez eux pour trouver du travail et gagner leur pain. Mais cette situation change doucement. Nombreux sont ceux qui sont revenus chez eux pour créer leur auberge. De nos jours, les habitants d’Aili s’accomplissent dans leur vie professionnelle, car leur rôle a changé : ils sont conscients de leurs responsabilités envers le redressement rural et les assument avec courage.

 

Prodiguer aux ruraux un logement décent et des possibilités d’affaires est la tâche fondamentale au cœur du redressement rural. De nombreux villages administratifs dans le sud de l’Anhui ont établi des coopératives touristiques et agricoles ainsi que des centres d’e-commerce, et implanté leur marque de chambre d’hôtes. Ils ont exploré de nouveaux formats commerciaux, combinant tourisme et loisirs sportifs ou environnement bucolique. Leur finalité : favoriser l’emploi, accroître les revenus des ménages démunis et se débarrasser de la pauvreté, tout en créant un environnement où il fait bon vivre et dont les ressources naturelles sont converties en ressources économiques. Dans le même temps, il faut faire en sorte de développer le marché, en vendant à bon prix des produits de qualité et en valorisant les sites naturels susceptibles d’attirer les voyageurs.

 

Un modèle innovant grâce au numérique

 

Les villageois qui travaillent dans le milieu culturel sont d’avis qu’avec l’expansion d’Internet et des réseaux sociaux, la culture traditionnelle devrait être intégrée aux nouvelles technologies et plateformes. Pendant la pandémie de COVID-19, un héritier de l’art théâtral et musical Qinshu du district de Guoyang s’est inscrit sur TikTok et Kuaishou pour publier en ligne des vidéos de ses performances. En moins de trois mois, il a conquis près d’un million de fans sur les deux plateformes. « Je n’aurais jamais imaginé qu’un vieil artiste comme moi puisse devenir une “célébrité du net”. Grâce à Internet, mes scénettes ont pu faire le tour du monde », lance-t-il avec émotion.

 

« Dans mon téléphone, sur WeChat, je suis connectée à plusieurs groupes. Lors de l’organisation de spectacles, il me suffit d’envoyer une notification dans les groupes concernés pour que les gens s’inscrivent », explique Song Xiaojuan, coordinatrice culturelle pour le village de Suiwan, à Jieshou. Elle a ajouté : « Sur le compte officiel WeChat des services publics culturels de l’Anhui, il existe des sections “Formation” et “Streaming”, très appréciées des villageois, puisqu’ils peuvent y accéder pour apprendre à danser ou pour visionner des représentations de chez eux. »

 

Pendant la fête du Printemps 2021, la province de l’Anhui a proposé une multitude de produits et services culturels en ligne gratuitement via cette plateforme, notamment : des cours sur le Cloud, des « soirées villageoises » retransmises en direct, des expositions, des activités folkloriques, etc. Grâce à des plateformes telles que TikTok et Kuaishou, elle encourage les masses à créer et diffuser de courtes vidéos passionnantes et promouvant de belles choses. En outre, l’Anhui continue d’agir en faveur de la vulgarisation de l’art national par le biais de services Cloud, dont e-learning, streaming, théâtre, expositions, e-book, etc. À l’occasion de la fête du Printemps, les habitants pouvaient également envoyer des couplets de vœux de bonne année, chercher à résoudre les énigmes inscrites sur les lanternes et admirer les peintures sur la vie paysanne d’antan, avec à la clé, des produits dérivés à gagner. Toutes ces activités ont incité les internautes à balayer leur écran et à publier leurs bons vœux.

 

La gouvernance via les outils numériques et les réseaux sociaux est une tendance plus qu’évidente à présent dans les zones rurales. En témoigne l’essor des courtes vidéos en ligne et du streaming. Tang Xiang, magistrat adjoint au district de Taihu, à Anqing, recourt lui aussi à ce moyen et ses vidéos ont capté l’attention des internautes. Il compte aujourd’hui d’innombrables followers. « Si tous les jours vous errez sur TikTok, cette application n’est qu’un simple “jouet” ; mais si vous l’utilisez pour promouvoir des produits, prodiguer des recommandations et offrir des services, alors il s’agit d’un véritable outil. » Tang Xiang a ouvert un compte TikTok en mars 2020 et depuis, il endosse le rôle d’influenceur Web en s’efforçant de faire connaître et valoir les investissements réalisés dans le tourisme culturel au district de Taihu. En outre, les revenus tirés du streaming seront en partie reversés, en soutien aux étudiants pauvres de Taihu.

 

La province de l’Anhui lance également un programme sollicitant les responsables culturels, des artistes (et amateurs d’art) et des célébrités du net des zones rurales à enregistrer des contenus audio ou vidéo, par exemple : danse, chant, musique, opéra, arts populaires, acrobatie, récitations, débat et autres performances. Ils filment également des scènes de la vie quotidienne dans les villages. Il suffit ainsi de surfer sur la plateforme Web pour découvrir la belle vie que mène un citoyen ordinaire, à l’heure de la construction d’une société de moyenne aisance tous azimuts.

 

En outre, les habitants des zones rurales peuvent participer activement aux discussions d’affaires publiques par le biais de courtes vidéos et d’émissions en direct. À Ningguo, une plateforme de ce genre a été établie. Avec ses fonctions de communication et d’échange d’informations, la population peut s’intéresser aux affaires publiques, refléter les conditions sociales et donner son opinion, en contribuant ainsi au développement sain de la communauté. En 2020, dans cette ville, plus de 580 articles ont fait l’objet de discussions, qui ont été suivies par plus de 66 000 personnes, et plus de 1 200 incidents ont été signalés. Les villageois peuvent prendre part aux réunions du village en visioconférence, où qu’ils soient depuis leur smartphone, pour que leurs revendications soient entendues.

 

En instaurant des plateformes de gouvernance en ligne et hors ligne et en impliquant les habitants via des procédés modernes, les villageois, autrefois simples spectateurs, sont devenus de véritables acteurs de la gouvernance. L’Anhui a ainsi façonné par la pratique un nouveau modèle de gouvernance rurale, intégrant efficacement mobilisation de masse, gouvernance via les réseaux sociaux et supervision par la population.

 

*ZHANG PENGSHUI est directeur du Centre culturel de la province de l’Anhui.

 

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