Le 6 avril 2021, dans la réserve naturelle de Tielugang à Sanya (Hainan), des travailleurs replantent des espèces poussant dans cet écosystème de mangrove, dans le cadre du projet écologique de reconversion des étangs en forêts ou en zones humides.
La revitalisation écologique est un élément important de la revitalisation rurale et de l’édification d’une civilisation écologique. De l’activité économique à la vie quotidienne, la campagne perd son vrai visage sans l’écologie. Récemment, des mesures de subventions budgétaires axées sur le développement vert ont ainsi été à l’ordre du jour et des initiatives plus pratiques devraient favoriser un développement rural vert.
La revitalisation écologique rurale se concentrera sur quatre objectifs majeurs. Le premier est d’améliorer la productivité, la résilience et la vitalité des écosystèmes ruraux, de préserver la biodiversité, de se concentrer sur les zones agricoles écologiques fragiles et les zones à fonctions écologiques importantes, de suivre le principe de la protection globale et systémique, et de réduire les perturbations humaines et l’intensité d’utilisation pour atteindre l’objectif de bonne santé des écosystèmes ruraux. Le second est de protéger efficacement et de développer rationnellement les principales ressources agricoles comme l’eau, les sols, les prairies et les forêts et de les améliorer qualitativement. Il faut promouvoir des variétés et des modèles de culture et d’élevage respectueux de l’environnement, adopter des technologies économes en eau, en terres et en énergie et des modèles d’utilisation des ressources de déchets agricoles pour améliorer l’utilisation des ressources et les rendements, et atteindre l’objectif de l’utilisation efficace des ressources agricoles. Le troisième est de se concentrer sur le contrôle de la pollution des sols et de l’eau, de poursuivre la réduction des intrants chimiques et la substitution, de renforcer l’ajustement de la structure des cultures et de l’assainissement des sols dans les zones contaminées par les métaux lourds, et d’améliorer la propreté de la production agricole et la capacité de régénération de l’environnement agricole, afin de réaliser l’objectif de contrôle de la pollution dans ce domaine. Le quatrième concerne principalement la « révolution des toilettes », le traitement des déchets ruraux et des eaux usées, et l’amélioration de l’aspect des villages. Il convient de prévenir et de contrôler strictement le transfert de la pollution industrielle et urbaine vers les campagnes. En se basant sur l’aménagement paysager rural, il faut remédier aux lacunes dans les infrastructures rurales, renforcer la prévention et le contrôle de la pollution dans le tourisme rural, améliorer l’habitabilité des zones rurales, afin de réaliser l’objectif d’amélioration du cadre de vie rural.

Il faut mettre en œuvre les concepts écologiques d’agriculture intensive, de rotation et de recyclage dans l’agriculture traditionnelle, et incorporer la protection écologique rurale dans les conventions villageoises pour la rendre contraignante. Par ailleurs, il faut renforcer l’éducation écologique, bien communiquer et former sur les lois et règlements relatifs à la protection de l’environnement et sur les connaissances écologiques à l’échelon rural de base, afin que les villageois comprennent l’urgence et l’importance de la protection écologique rurale, accroître la conscience écologique, et surtout guider les nouveaux exploitants agricoles pour établir une philosophie de protection écologique, et faire jouer un rôle de premier plan aux modèles.
Il faut prêter attention à la planification écologique, et valoriser l’orientation écologique dans la planification rurale. Il faut inventorier systématiquement les ressources écologiques rurales, analyser leur sensibilité écologique, tracer la ligne rouge de la protection écologique dans les zones rurales et construire un modèle écologique rural global. La planification rurale doit préserver le style rural et prêter attention à l’implantation d’éléments ruraux. Il faut s’en tenir aux principes de la protection du caractère authentique et d’ensemble et de protection dans le cadre du développement, et protéger le patrimoine culturel rural.
Il faut améliorer la législation écologique. Il faut étudier et promouvoir le travail législatif sur la protection de la qualité des terres arables, l’aménagement de l’habitat rural et la surveillance de l’environnement écologique. Parallèlement, il faut explorer les systèmes de paiement des services ruraux concernant l’écosystème sous forme de compensation écologique, d’échange de quotas carbone, de mécanismes de production propre et de paiement par les pollueurs. Il faut explorer des modèles tels que les fonds pour l’eau et les fonds pour le foncier, et introduire des fonds fiduciaires par le biais des mandats fonciers pour atteindre les objectifs de protection écologique, de contrôle de la pollution et d’augmentation des revenus des agriculteurs.
Il faut renforcer la construction écologique. Il faut intégrer les fonds et les projets connexes et favoriser les zones à fonctions écologiques agricoles importantes, les zones vulnérables, ainsi que les zones de pollution agricole diffuse et les champs pollués par les métaux lourds. Il faut renforcer le rôle de premier plan dans le développement vert des zones nationales de démonstration de l’agriculture moderne, de démonstration expérimentale de développement agricole durable, des zones fonctionnelles de production alimentaire et des zones de protection de la production agricole.
Le village de Zuixia à Ganzhou (Jiangxi), se trouvant non loin des monts Sanbai classés site pittoresque de niveau 4A, a aménagé un parc écologique pour les camping-caristes, afin de développer l’hébergement touristique au profit de l’économie collective du village.
Il faut développer des technologies écologiques. Il faut tout d’abord dresser un bilan systématique et approfondir les technologies traditionnelles d’économie des ressources, de conservation écologique et respectueuses de l’environnement, les combiner avec l’agronomie moderne et incorporer des méthodes de mécanisation, d’automatisation, d’information et de renseignement pour améliorer la simplicité d’utilisation de la technologie. Il faut utiliser l’ingénierie et les technologies écologiques pour développer une agriculture écologique moderne, et former un système agricole de constitution et de portée différentes combinant la rotation culturale et l’agriculture circulaire. Il faut ensuite renforcer la recherche et le développement des technologies qui manquent. Il faut renforcer la recherche et le développement de technologies avancées et applicables dans des domaines tels que le contrôle de la pollution agricole diffuse ainsi que le traitement des eaux usées et des ordures en milieu rural, créer une plateforme d’information technologique et promouvoir la coopération entre la production, l’enseignement et la recherche. Il faut enfin accélérer la formulation de normes et de spécifications techniques. Il faut mettre en place un système de normes techniques agricoles écologiques adaptées à différentes régions, améliorer les normes et spécifications techniques pertinentes pour la prévention et le contrôle de la pollution des sols, et accélérer la révision des normes de rejet de polluants dans le secteur de l’élevage du bétail et de la volaille.
Il faut favoriser une production écologique forte. Tout d’abord, il faut renforcer le développement de produits agricoles biologiques, promouvoir la production standardisée, la gestion modélisée et le marketing de marque, et donner une forte impulsion aux spécialités agricoles, aux produits agricoles de haute qualité et sûrs et aux aliments fonctionnels. Ensuite, il faut promouvoir l’intégration industrielle. Il faut renforcer la transformation de la valeur écologique et développer une belle économie reposant sur un paysage rupestre, un bon écosystème et un bel environnement.
La tendance est à la transition vers l’agriculture récréative et le tourisme rural et à leur modernisation, et c’est dans ce domaine que les fonds doivent être affectés. Nous devons améliorer le mécanisme de liaison des intérêts afin que les fonds aillent aux villageois, et ne doivent ni se substituer à eux, ni les priver. La terre, les fermes, et la prise de participation dans les infrastructures rurales leur permettront de participer en profondeur et de partager les dividendes de la revitalisation écologique.
*ZHANG CANQIANG est chercheur associé au Centre de recherche sur l’économie rurale auprès du ministère de l’Agriculture et des Affaires rurales.