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La lutte contre la pauvreté sous l’œil de la caméra

2020-12-31 15:32:00 Source:La Chine au présent Auteur:MA LI
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法语词典
Des habitants du village de Shawa travaillent dans les rizières.
 
Fin décembre 2020, le film documentaire S’enraciner, de Chai Hongfang, réalisatrice travaillant pour CCTV (China Central Television), a été projeté dans tout le pays. Un mois plus tôt, le 17 novembre, Mme Chai était rentrée à Beijing après avoir terminé un dernier travail dans le Yunnan. Dans le contexte de la lutte contre la pauvreté, ce film, dont le tournage a duré presque quatre ans, est considéré comme des « annales de la réduction de la pauvreté en Chine ».

 

Le 14 novembre 2020, la province du Yunnan a annoncé que ses neuf dernières régions pauvres avaient réussi à sortir de la pauvreté. Dans l’une de celles-ci se trouve le district de Fugong (dans le département de Nujiang), le lieu de tournage. À ce jour, tous les districts pauvres dans 17 provinces, régions autonomes et municipalités relevant directement de l’autorité centrale se sont débarrassés de la pauvreté.

 

« Se focalisant sur les habitants qui font face à la pauvreté et la surmontent à l’aide du gouvernement, le film raconte l’évolution d’un village pauvre et isolé dans le département de Nujiang », résume Chai Hongfang.
 

 

Des conditions difficiles

 

Le 17 mai 2017, Chai Hongfang a emmené une équipe de neuf personnes dans le village de l’ethnie nu de Shawa, situé dans le canton de Pihe (au nord du district de Fugong), pour tourner un film documentaire qui reflète la bataille décisive contre la pauvreté. « Il n’y avait pas de scénario pour le film et la durée de tournage était inconnue. J’étais déjà prête pour résider de manière permanente dans le village avant d’y entrer, pour filmer honnêtement les changements qui s’y déroulent », affirme Mme Chai.

 

Avant de finalement porter leur choix sur Shawa, Chai Hongfang et son équipe ont sondé le terrain dans tout le département de Nujiang, en quête d’un lieu de tournage. « J’ai toujours été fière de ma force physique puisque j’ai fait l’armée, mais la première fois, je n’ai pas réussi à aller jusqu’à Shawa. Je n’imaginais pas qu’il y avait un village si difficile à atteindre en Chine », se souvient la réalisatrice. À sa deuxième tentative, elle a eu besoin de plus de cinq heures pour escalader la montagne, mais la vue qui s’étendait devant elle a balayé d’un coup sa fatigue : au loin, la montagne était enveloppée par la brume et la rizière brillait sous le soleil tandis que dans le village, des enfants se pourchassaient, des villageois travaillaient dans les champs, essuyant leur sueur de temps en temps… Ce village simple, isolé et pittoresque était le lieu de tournage idéal dans son esprit.

 

Malgré de beaux paysages, les conditions de vie sont extrêmement difficiles à Shawa. À l’origine de la pauvreté, l’absence d’une route pour accéder au monde extérieur. Lors de la première nuit dans le village, Chai Hongfang a exposé clairement sa position à son équipe : « Si l’un de vous veut se retirer du tournage, il peut partir ce soir. Mais ceux qui restent doivent tenir jusqu’au dernier jour. » Elle affirme en toute franchise que venir à Shawa était sans aucun doute l’une des grandes aventures de sa vie.

 

« Une salle de classe abandonnée, trois vieux pupitres, quelques vieux bancs et quelques ordinateurs… voilà en quoi consistait notre bureau de postproduction. Les conditions de logement étaient insuffisantes : le dortoir de certains membres de l’équipe était proche de la porcherie, c’est pourquoi ils se réveillaient avec le chant de coq et les grognements des cochons tous les matins », raconte Mme Chai. Comment s’adapter à un tel environnement ? Cela a été le premier défi pour tous.
 

 

Un tournage sincère

 

Le tournage ne s’est pas bien déroulé au début, car l’équipe ne parvenait pas du tout à s’intégrer dans la vie quotidienne des habitants. « Shawa se trouvait depuis longtemps dans un état d’isolement, et les habitants étaient très timides face à des inconnus. Sans nous regarder ni communiquer, ils nous évitaient dès qu’ils nous rencontraient », explique Chai Hongfang. Il s’agit d’un obstacle fatal pour les documentaristes. Afin de changer cette situation, elle a trouvé un villageois éduqué, prestigieux et sachant parler le mandarin, et lui a expliqué le but de l’équipe. Elle espérait ainsi que les villageois baisseraient la garde puis coopèreraient au tournage.

 

« Tous les jours, je restais sur la haute terrasse du lieu de résidence, pour saluer les habitants qui passaient, et je les invitais souvent à dîner chez nous. Petit à petit, ils se sont familiarisés avec nous. Au fur et à mesure que nous avons appris à les connaître dans leur vie quotidienne, nous avons choisi quels personnages à filmer. » Elle ajoute que l’évolution de la situation de ces personnages reflète l’évolution profonde de la société chinoise.

 

Pour offrir aux spectateurs une œuvre sincère, Chai Hongfang et son équipe ont vécu et travaillé plus de 1 000 jours à Shawa, surmontant l’inconfort physique causé par les conditions difficiles et supportant la solitude dans un environnement fermé. « Ces jours passés dans le village correspondent à la période clé de la bataille décisive contre la pauvreté. Plus de 50 millions de ruraux pauvres sont sortis de la pauvreté », déclare Mme Chai.
 

 

Des annales de la réduction de la pauvreté
 
Shawa se situe au fond de la montagne enneigée de Biluo, à l’est du canyon de Nujiang. Sans route ni Internet, il était presque isolé du monde avant 2018, et la majorité des villageois étaient des pauvres enregistrés.

 

« Des transports bloqués, des conditions médicales insuffisantes, des ressources éducatives rares... C’est une situation à laquelle sont actuellement confrontés beaucoup de villages pauvres. La bataille décisive contre la pauvreté consiste à résoudre réellement ces divers problèmes et à renforcer le sentiment de bonheur, de satisfaction et de sécurité de la population. L’objectif de notre caméra a capturé les changements dans la vie quotidienne des gens ordinaires. »

 

Au mois de septembre 2017, la construction d’une route à Shawa a débuté, avant une mise en service en 2018. L’année suivante, la route de terre a laissé la place à un revêtement en macadam. Pendant ces trois années, la vie des habitants a connu des changements bouleversants. « Cette route permet aux villageois de sortir de la pauvreté. Si j’en ai le temps et l’énergie, je voudrais continuer à vivre là-bas, pour capter avec la caméra l’accueil que Shawa réservera à la revitalisation rurale dans le développement du tourisme. » Dans son cœur, la belle histoire de Shawa ne fait que commencer.

 

Et d’ajouter : « Je trouve qu’un bon documentaire doit s’appuyer sur des personnages forts, raconter des histoires et témoigner de son époque. Ce que je voulais exprimer le plus à travers le film, c’est la vertu et le charisme des agriculteurs chinois, ainsi que leur travail acharné, leur amour pour la terre, leur croyance dans le gouvernement et leur volonté de coopérer avec lui. Dans le même temps, notre gouvernement écoute soigneusement la voix du peuple pour l’aider à résoudre ses problèmes. »

 

Le respect des droits de l’homme
 
Au fil des ans, la plupart des œuvres documentaires de Chai Hongfang ont exposé les destins de gens ordinaires, faits de hauts et de bas, à leur époque. Malgré des récits différents, elles montrent le respect des droits de l’homme par l’État, de sorte à garantir à tout le monde le droit à mener une vie heureuse.

 

« Dans la bataille décisive contre la pauvreté, nous respectons pleinement le droit du peuple à l’existence et au développement. C’est exactement ce que notre caméra a capturé. »

 

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