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Donggou, un nouveau village pour une nouvelle vie

2020-12-02 17:17:00 Source:La Chine au présent Auteur:MA LI
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法语词典

Des enfants jouent sur une aire de loisirs dans le village de Donggou.

  

Ce 2 octobre 2020, des caractères rouges «    », utilisés lors de mariages car signifiant « double bonheur », décoraient la maison de Bai Yanfang, 56 ans : ce jour, sa fille a quitté le domicile familial pour vivre chez son époux. C’est l’un des heureux événements qui se sont succédé depuis que la famille de Bai Yanfang a déménagé de son ancien village, au fond des montagnes.

 

« D’abord, mon fils a été admis dans une école militaire, puis il s’est marié et a eu un fils et une fille. De plus, le salaire de mon époux augmente chaque année », confie la quinquagénaire. Comme tous les habitants de Donggou, elle a accédé à une vie relativement aisée, en quelques années.

 

Situé à 2 km du chef-lieu du district de Zuoquan, à Jinzhong, dans la province du Shanxi, Donggou est un nouveau village administratif créé en 2003. L’ancien village de Donggou se trouvait au fond des montages, à 15 km de là. La terre y était stérile, les catastrophes étaient fréquentes et les habitants étaient confrontés à des difficultés en matière de déplacement, d’accès à l’eau potable, d’enseignement, de soins médicaux et de logement. En 2002, un emplacement a été choisi pour le nouveau village et depuis 2004, à peu près 800 ménages (soit plus de 3 000 personnes) y ont emménagé, en provenance de l’ancien village de Donggou et de quelques autres villages pauvres. Grâce au développement d’une culture et d’un élevage spécifiques, tous sont sortis de la pauvreté en 2017.

 

Le tournant de leur vie

 

Avant le déménagement, toute la famille dépendait d’une terre cultivable à 10 km de la maison et du salaire du mari de Bai Yanfang qui travaillait pour le gouvernement du canton. « On avait très peur des maladies car on était incapables d’économiser. Chaque fois que je me rendais dans le chef-lieu, j’enviais la vie des citadins, dont les enfants peuvent étudier dans une chambre chauffée », se souvient Bai Yanfang.

 

Le tournant s’est produit en 2007. « Nous avons emménagé dans le nouveau village de Donggou. Depuis, c’est plus facile pour les enfants d’aller à l’école et pour mon mari de se rendre au bureau. Aujourd’hui, le salaire de mon mari dépasse 4 000 yuans par mois, et celui de mon fils, pompier en Mongolie intérieure, est satisfaisant. Le déménagement nous a apporté une nouvelle vie. »
 
Bai Yanfang tenant dans ses bras sa petite-fille de deux ans, avec en toile de fond les décorations accrochées à l’occasion du mariage de sa fille.

 

Un changement qualitatif

 

La vie de Zhou Xinfang et de sa famille, voisins de Bai Yanfang, a également connu un changement qualitatif après le déménagement en 2007.

 

« Le contraste entre notre vie actuelle et l’ancienne est très fort. Auparavant, il fallait porter des seaux d’eau alors que maintenant, on a l’eau courante à la maison ; auparavant, les enfants marchaient plus d’une heure pour aller à l’école, alors que maintenant, elle se situe tout près ; auparavant, nous craignions de tomber malades, car il fallait une heure en voiture pour se rendre à l’hôpital alors que maintenant, il est à dix minutes de route, et l’assurance maladie a résolu nos soucis », explique Zhou Xinfang. Mais sa plus grande satisfaction, c’est le revenu annuel familial, entre 170 000 et 180 000 yuans. Aux salaires mensuels stables de son mari, de son fils et de sa belle-fille s’est ajoutée, ces deux dernières années, une grosse somme d’argent obtenue en louant des bœufs à la coopérative de bétail du village.

 

Avant le déménagement, le couple de Zhou Xinfang cultivait un lopin de terre peu productif et occupait des emplois temporaires. « Nous n’avions pas d’argent pour du charbon, donc en hiver nous ne pouvions brûler que du bois pour réchauffer le kang (lit de briques chauffé par-dessous en usage dans le Nord de la Chine). La fumée noircissait les chambres et la journée, les enfants restaient sur le kang en se couvrant d’une couette, se remémore Mme Zhou. Maintenant, nous bénéficions de l’approvisionnement de chauffage collectif. »

 

« Aujourd’hui, le village compte de nombreux ménages dont le revenu annuel dépasse 150 000 yuans. Après le déménagement, l’état d’esprit des villageois est devenu plus flexible, de sorte à pouvoir gagner de l’argent de davantage de façons », constate Wang Zhiming, secrétaire de la Cellule du Parti pour Donggou.

 

Un bonheur visible

 

Pour réaliser l’objectif « déménagement réussi, stabilité durable et enrichissement progressif », Donggou a planifié la plantation de 1 200 mu (un mu = 1/15 ha) de noyers ainsi que de 800 mu de céréales à haute valeur ajoutée, et l’élevage de 1 100 bœufs destinés à la consommation, mobilisant 140 foyers pauvres. De plus, la coopérative du village a investi dans la plantation de pruniers et distribue des dividendes aux villageois.

 

D’après Wang Zhiming, le développement de la coopérative professionnelle peut aboutir à un modèle de profit pour tous les villageois, qui transforme les ressources en capitaux, les actifs en fonds, et les villageois en petits actionnaires : « En s’appuyant sur la consolidation continue des résultats de la lutte contre la pauvreté, notre prochaine tâche consistera à développer une forêt de valeur économique et une agriculture qui peut attirer des touristes, afin de créer une économie collective distinctive et à haut rendement avec une capacité d’autorestauration, et afin de renforcer le sentiment de satisfaction, de bonheur et de sécurité du peuple. »

 

« Le revenu moyen par habitant à Donggou passera de 8 600 yuans l’année dernière à 10 000 cette année. Quant au revenu collectif annuel du village, il dépassera 2,6 millions de yuans », ajoute Wang Zhiming.

 

Consolider les résultats

 

« 80 % du territoire est recouvert par des montagnes, 10 % par une rivière et 10 % est constitué de terre. » C’est ainsi que les habitants résument leurs difficultés à se déplacer dans le district de Zuoquan et qu’ils décrivent cette terre stérile, à l’origine de leur pauvreté.

 

Résoudre des situations problématiques, dans lesquelles les ressources d’une région sont insuffisantes pour nourrir sa population, et réduire la pauvreté sont les objectifs de la réinstallation des habitants dans des endroits plus accueillants.

 

« Fin 2018, le district a achevé la réinstallation de 4 578 habitants, dont 3 806 personnes proviennent des ménages pauvres inscrits et fichés. La population de 32 villages pauvres a été relogée, dont celle de Donggou », précise Ju Weirong, directeur du Bureau de la lutte contre la pauvreté et du développement du district de Zuoquan.

 

Afin de résoudre les difficultés du développement industriel après la réinstallation, le district a investi, de 2018 à 2019, plus de 17,7 millions de yuans pour lancer des projets photovoltaïques, ce qui a augmenté le revenu de 615 ménages pauvres.

 

En 2020, le district a investi 8,85 millions de yuans pour développer une culture et un élevage biologiques spécifiques, en priorité dans des villages extrêmement pauvres. « Pour que les pauvres relogés aient un revenu stable, nous avons fourni aux 1 559 ménages, listés et en capacité de travailler, des emplois d’utilité publique dans l’assainissement, la sécurité et l’aménagement paysager », détaille Ju Weirong.

 

« La réinstallation destinée à la lutte contre la pauvreté est une tâche très difficile, et il est plus difficile encore de consolider les résultats, c’est pourquoi il nous faut innover en permanence en ce qui concerne les méthodes de travail », conclut-il.

 

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