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Angezhuang, petit village sorti de la pauvreté par le tourisme

2020-09-02 18:46:00 Source:La Chine au présent Auteur:MA LI
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Le village d’eau de Taihang

 

Le petit village d’Angezhuang se trouve au pied des monts Taihang, dans le district de Yixian, (province du Hebei). À cause de sa position, ce village était difficilement accessible et les villageois ont mené une vie extrêmement pauvre, génération après génération, mangeant à leur faim au gré du climat. Mais ces dernières années, grâce au développement du tourisme rural, Angezhuang s’est considérablement développé et ses habitants sont sortis de la pauvreté. À présent, chaque famille a son propre moyen de s’enrichir.

 

Davantage de touristes visitent Angezhuang depuis juillet, étant donné que l’épidémie de COVID-19 est contrôlée efficacement à Beijing. « La plupart des touristes viennent de Beijing, de Tianjin et de la province du Hebei. Cette année, l’épidémie du nouveau coronavirus nous a beaucoup inquiétés. Nous avons été privés de recettes le premier semestre et nous souhaitons donc récupérer de ces pertes au second semestre », déclare Zhang Mengmeng. Âgée de 33 ans, elle tient avec sa belle-mère un hôtel campagnard de deux étages comptant 21 chambres dans ce village. Ce commerce leur permet normalement de gagner environ 200 000 yuans par an et a aidé leur famille à mener une vie relativement aisée.

 

Le village d’eau favorise le développement de la région

 

Zhao Baoyu, 54 ans, est le beau-père de Zhang Mengmeng. Il travaille au site touristique du lac Yishui, proche de chez lui, pour un salaire mensuel de 3 000 yuans.

 

D’après lui, à cause du COVID-19, ce site n’a pas accueilli de touristes le premier semestre de cette année, mais son salaire a été ponctuellement payé. Cependant, sans clients, l’hôtel de sa famille n’a pas réalisé de profit. Son fils est donc parti en avril pour trouver un emploi ailleurs, afin de subvenir aux dépenses familiales. « Au fur et à mesure que se stabilisait l’épidémie de COVID-19 à Beijing, des touristes de la capitale et de Tianjin sont venus dans notre village. Lorsque le village d’eau de Taihang accueillera plus de visiteurs, je vais rappeler mon fils pour lui permettre de cuisiner pour les clients », indique Zhao Baoyu.

 

Situé à seulement 300 m d’Angezhuang, le village d’eau de Taihang est un projet pilote de la province du Hebei dans le domaine de « tourisme + lutte contre la pauvreté ». En 2016, le Baiyue Culture & Tourism Group a créé, sur des terres incultes, ce village d’eau reflétant les caractéristiques de la région montagneuse des monts Taihang, qui a directement apporté des bénéfices aux habitants de la région. « Avant sa création, nous devions chercher du boulot dans d’autres régions pour gagner de l’argent. Bien que nous accueillions un petit nombre de touristes chaque année, les revenus n’étaient pas réguliers. Par ailleurs, notre ancienne maison de cinq chambres, couverte de tuiles , ne disposait pas de douche ni de toilettes dignes de ce nom ; les conditions sanitaires ne pouvaient donc pas satisfaire les touristes pour un séjour de longue durée », raconte Zhao Baoyu. Il ajoute que, profitant de l’édification et du développement du village d’eau, il a abattu en 2016 l’ancienne maison de sa famille à l’entrée d’Angezhuang et en a construit une nouvelle de deux étages, dont chaque chambre est équipée du wifi, de l’air conditionné, de toilettes privées et de l’eau chaude pour 24 h. « En 2016, nous avons gagné plus de 200 000 yuans », se réjouit-il. Aujourd’hui, il existe plus de 60 hôtels campagnards comme celui de la famille de Zhao Baoyu à Angezhuang.

 

Ces deux dernières années, grâce à l’accroissement de la notoriété du village d’eau et à la multiplication des touristes, l’hôtellerie dans les villages à proximité s’est rapidement développée. « Depuis l’ouverture de ce site touristique, en septembre 2016, plus de 10 millions de touristes ont été enregistrés. Ce flux a directement favorisé le développement coordonné de 12 villages environnants et bénéficié à plus de 5 000 habitants », fait remarquer Yu Boqing, directrice d’exploitation et de conception de l’entreprise du développement touristique Lianxiang.


 

Les stands aident les paysans pauvres à mieux vivre

 

« C’est incroyable que je puisse manger ici des galettes et des pâtes que je ne pouvais plus trouver depuis plusieurs années », apprécie Zhang Chunmei, touriste septuagénaire venue de Beijing. À l’intérieur du village d’eau, il existe une rue connue pour les spécialités locales. Des paysans des villages voisins y ont installé des stands pour préparer sur place des plats traditionnels. Selon Yu Boqing, beaucoup de stands et de magasins dans cette rue ont été attribués en priorité à des habitants pauvres, afin de leur permettre de gagner de l’argent par leurs efforts. « Nous avons appliqué une politique préférentielle : pas de profit, pas de loyer », explique-t-elle.

 

Zhao Zhenxiang est également un villageois d’Angezhuang. Depuis un an, il y vend des vermicelles à base de patate douce, faites à la main. Ses revenus nets s’élèvent à plus de 300 000 yuans. Il confirme que de nombreux touristes ont la nostalgie des plats traditionnels et aiment beaucoup la recette transmise dans sa famille de génération en génération. Pour sa part, Zhao Zhimin, 54 ans, y a installé un stand pour vendre des produits traditionnels qu’elle a tressés elle-même avec du roseau. Ce commerce permet à cette habitante du village de Nantou de gagner plus de 100 yuans par jour.

 

Pour aider les groupes vulnérables, le site touristique a spécialement installé des stands caritatifs. Atteint de paralysie cérébrale, Li Peng vend des baguettes, mais son stand est différent des autres : un plateau d’échecs chinois est toujours disposé sur le côté. En effet, Li Peng est très fort à ce jeu et les touristes s’y intéressant peuvent se mesurer à lui. Si jamais ils perdent la partie, ils doivent acheter des baguettes à 10 yuans. « Ce n’est pas du tout une question d’argent. Si nous avons installé ce stand, c’est pour que Li Peng puisse avoir des contacts avec les gens et pour dissiper son sentiment de solitude. Beaucoup de touristes choisissent d’acheter ses baguettes, quel que soit le résultat de la partie », explique Yu Boqing. Elle souligne qu’aujourd’hui, Li Peng aime davantage parler avec les gens et que ce stand lui a fourni une opportunité de s’intégrer à la société et de vivre de ses bras.

 

Chen Aijing du village de Dalonghua, est atteinte de nanisme. Comme Li Peng, elle a reçu un stand pour vendre des produits tressés. Grâce à ce stand, elle peut recevoir un revenu et a gagné le respect d’autrui. « Je peux gagner plus de 1 000 yuans chaque mois. Ce revenu suffit aux dépenses quotidiennes de ma famille », déclare-t-elle.

 

En outre, le village d’eau de Taihang a créé une plateforme incubatrice afin d’encourager les paysans et les démunis à créer des entreprises, d’exalter leur esprit d’innovation et de permettre au tourisme de contribuer davantage à la lutte contre la pauvreté. « Grâce à cette plateforme, nous avons formé 396 individus et équipes qui sont retournés dans leur village natal pour monter leurs propres affaires, incubé 285 entrepreneurs ruraux, aidé 53 défavorisés à créer leur propre entreprise et créé 3 286 nouveaux emplois destinés aux habitants pauvres », affirme Yu Boqing.

 

Une voie de bonheur

 

À l’âge de 37 ans, Song Changsong exploite également un hôtel campagnard dans le village d’Angezhuang. « J’ai dépensé plus d’un million de yuans pour construire cet hôtel de deux étages avec une superficie de plus de 700 m2. Aujourd’hui, après trois ans d’exploitation, je vais quasiment récupérer ma mise. »

 

Avant l’ouverture de cet hôtel, Song Changsong et sa femme travaillaient à Beijing, avec des revenus mensuels de plus de 10 000 yuans. Comme l’hôtellerie dans son village s’est fortement développée, sa femme et lui ont décidé d’y retourner pour s’engager dans ce domaine. Il signale que plus de 300 personnes de son village qui étaient parties pour gagner de l’argent ailleurs sont à présent revenues. « Ces deux dernières années, toutes les familles de mon village se lancent dans l’hébergement et la restauration. Chacun a trouvé son propre moyen de gagner de l’argent. »

 

Grâce au développement du village d’eau, le canton dont dépend Angezhuang dénombre plus de 300 hôtels campagnards contigus et dégage des revenus annuels globaux de 300 millions de yuans. En 2017, tout le canton a réussi à sortir complètement de la pauvreté, et en 2018, il a été sélectionné comme canton touristique pilote de la province du Hebei. Selon Yu Boqing, pour promouvoir le développement de haute qualité du village d’eau et augmenter continuellement son niveau de services liés au tourisme, le village d’eau a pris de nombreuses mesures. Par exemple, au plus fort de l’épidémie, il ne pouvait pas accueillir les visiteurs, mais il a fourni des formations en ligne toutes les semaines aux démunis afin d’élever leur conscience de service et d’améliorer leurs compétences dans ce domaine.

 

Le développement du tourisme est l’une des principales assistances ciblées aux démunis. En tant que projet national pilote de lutte contre la pauvreté par le tourisme, le village d’eau de Taihang a créé une plateforme de ressources du tourisme rural pour ouvrir une voie de bonheur aux démunis. Fin 2020, environ 12 millions de Chinois pauvres sortiront de la pauvreté à l’aide du développement touristique.
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