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Comment garantir une sortie définitive de la pauvreté en Chine ?

2020-09-02 18:37:00 Source:La Chine au présent Auteur:TAN WEIPING
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Le 14 novembre 2019, l’équipe de travail dans la lutte contre la pauvreté rend visite à une villageoise pauvre de Dongbao, dans le district
 
2020 marque l’épreuve ultime dans la lutte contre la pauvreté. En effet, la Chine s’est fixé les objectifs suivants d’ici la fin de l’année : toutes les populations rurales démunies et tous les districts pauvres, définis selon les critères en vigueur dans notre pays, devront sortir de la pauvreté. Le pays prévoit également de résoudre le problème de la pauvreté régionale dans son ensemble et de construire en temps voulu une société de moyenne aisance à tous égards.

 

Lors d’un symposium sur la victoire décisive contre la pauvreté tenu cette année, le président chinois Xi Jinping a souligné qu’en Chine, « près de trois millions d’habitants courent le risque de tomber dans la pauvreté et près de deux millions ne sont pas à l’abri d’y retomber ». Il est donc primordial aujourd’hui d’établir des mécanismes d’élimination durable de la pauvreté, de s’assurer que les ménages qui risquent d’y être confrontés ne sombrent pas dans l’indigence et de veiller à ce que les foyers qui ont réussi à s’extirper de la pauvreté n’y retournent pas. Ainsi, le pays pourra consolider les bons résultats déjà obtenus et améliorer encore l’efficacité de la lutte contre la pauvreté.

 

Renforcer les mécanismes de réduction de la pauvreté
 
Depuis 2012, et plus particulièrement depuis la mise en œuvre de l’assistance ciblée aux démunis et l’éradication précise de la pauvreté, tout un ensemble de concepts institutionnels ont été formulés à ce propos, ainsi que des objectifs clairs. Résultat : un mécanisme efficace de lutte contre la pauvreté, précisant les méthodes d’assistance, les bénéficiaires et les contributeurs ainsi que les critères de sortie de la pauvreté, a été mis en place.

 

Premièrement, il faut insister sur la continuité et la différenciation des politiques afférentes. Il y a lieu d’assurer dans une certaine mesure la continuité des politiques menées face à la pauvreté. Le gouvernement continuera de normaliser et d’institutionnaliser les politiques qui, appliquées efficacement, contribuent au développement à long terme des zones défavorisées. Des politiques différenciées seront mises en œuvre. Il convient, au profit des personnes malades, handicapées et âgées vivant dans le besoin, de faire de protection sociale élémentaire la ligne de défense essentielle dans la bataille contre la pauvreté ; pour les autres groupes démunis aptes au travail, il convient de mettre à exécution des politiques de développement et de prendre des mesures (soutien au secteur industriel et aide à l’emploi, par exemple), dans l’optique d’une sortie définitive de la pauvreté.

 

Deuxièmement, il faut instaurer des mécanismes de suivi normalisés alertant en cas de résurgence de la pauvreté. En exploitant les plateformes de Big Data pertinentes et en s’appuyant sur les données des autorités chinoises, il convient de mettre en place un mécanisme d’alerte examinant le risque de retour à la pauvreté et d’assurer un suivi et une surveillance dynamiques. En présence de signes avant-coureurs, le mécanisme d’urgence doit immédiatement être déclenché et des mesures d’assistance ciblée doivent être prises pour empêcher qu’une telle situation ne survienne. Dans le même temps, les autorités chinoises formuleront les normes de pauvreté qui prendront effet dans la période à venir.

 

Troisièmement, il faut renforcer les rangs des équipes de travail dans la lutte contre la pauvreté. Depuis 2012, la Chine prête une attention accrue à la formation des cadres affectés à l’assistance aux démunis. Le gouvernement chinois les pousse à agir, tout en renforçant la supervision, l’évaluation et le recours en responsabilité. Une équipe de travail exemplaire dans la lutte contre la pauvreté accorde un ferme soutien aux talents, afin d’éliminer durablement la pauvreté dans une démarche de revitalisation rurale.

 
Coordonner les dynamiques du secteur industriel et de l’emploi

 

Développer le secteur industriel est la stratégie fondamentale pour combattre la pauvreté. Si l’on intensifie la dynamique des industries, cela permettra de consolider les victoires passées contre la pauvreté et de rehausser les capacités des pauvres à s’extraire de leurs conditions miséreuses. Parallèlement, il convient de soutenir l’emploi pour aviver chez les pauvres l’envie de travailler et de gagner de l’argent, afin de pérenniser l’élimination de la pauvreté et d’éviter que les populations qui risquent d’y être confrontées ne sombrent dans la misère.

 

Premièrement, il faut promouvoir le développement intégré des industries, en tablant sur le mécanisme de mise en commun des intérêts. Pour que le secteur industriel joue son rôle de moteur, il doit reposer sur un nouveau type de marché agricole caractérisé par une forte compétitivité, un niveau technologique assez avancé, ainsi qu’une volonté et une capacité plus marquées d’aller de l’avant. Il est crucial de déterminer les secteurs prometteurs. Il y a lieu de promouvoir l’intégration profonde de filières comme l’agriculture et la sylviculture avec le tourisme, l’éducation, la culture et la santé, afin d’atténuer les grands risques que suscite un modèle de production à une seule chaîne. Il est capital d’intensifier la mise en commun des intérêts et de gérer adéquatement ces intérêts conjoints qui existent entre les grandes firmes, coopératives et autres entités du marché et les habitants pauvres. L’objectif consiste à renforcer le sentiment de satisfaction des masses.

 

Deuxièmement, il faut élargir les canaux de recrutement et consolider les services liés à l’emploi. Tout en développant le secteur industriel, il convient de donner la priorité aux travailleurs pauvres dans le recrutement ; délocaliser les emplois en vue d’une répartition plus judicieuse du travail ; appliquer des politiques pleinement favorables à l’emploi au profit des travailleurs pauvres admissibles. Il est urgent d’améliorer la gamme des prestations autour de l’emploi pour donner lieu à des services de gestion à guichet unique.

 

Troisièmement, il faut dispenser des formations professionnelles pour accroître l’employabilité des personnes démunies. Il convient d’aider les pauvres à développer leurs compétences professionnelles. Nous devons donner aux pauvres qui sont capables de travailler et enclins à apprendre les moyens de suivre des formations professionnelles. Ces dernières doivent être plus ciblées. Il y a lieu de revoir les critères de subventionnement des formations et d’encourager toutes les localités à adopter des méthodes de formation.

 

Intensifier les garanties financières
 
Le manque de fonds de développement est l’un des principaux facteurs de pauvreté dans de nombreuses régions. Lutter contre la pauvreté par le biais du financement est une méthode fiable et classique de combattre la misère en comptant sur la force endogène de la société, qui consiste à soutenir économiquement le développement des régions défavorisées. Cette démarche a également une part à jouer dans la dispersion des risques et la garantie des profits engrangés par les agriculteurs. Parallèlement, les pauvres se posent en protagonistes dans le combat contre la pauvreté. Leur désir subjectif de progrès joue un rôle essentiel dans la sortie définitive de la pauvreté. Il suffit de raviver la ferveur et la créativité des populations démunies, et le problème de la pauvreté sera fondamentalement résolu.

 

Premièrement, il faut utiliser les produits financiers à des fins d’investissement. Il convient d’identifier les projets industriels emblématiques et d’actionner les leviers du marché. Au moyen de divers produits financiers, il faut diriger davantage de fonds à caractère social vers les régions défavorisées. Avec le concours d’un bon environnement financier et de politiques de soutien industriel, il y a lieu de générer plus de capitaux et de bénéfices, pour donner aux agriculteurs la possibilité d’augmenter leurs revenus voire de s’enrichir et ainsi chasser la pauvreté, une bonne fois pour toutes.

 

Deuxièmement, il faut faire jouer aux assurances leur rôle de garantie. Les assurances sont utiles à la fois pour lutter contre la pauvreté et pour éviter un retour à la pauvreté. Par rapport aux autres secteurs touchant à la finance, celui des assurances offre une protection qui se traduit plutôt par une compensation financière des risques. Sa fonction essentielle consiste à allouer une indemnité dans le cadre de produits (comme l’assurance santé et l’assurance de biens spécialement conçues pour réduire la pauvreté) dès lors que les dangers envisagés surviennent. Les assurances figurent parmi les mécanismes efficaces à long terme pour prévenir la réapparition de la pauvreté et devraient en ce sens jouer un rôle plus proéminent.

 

Troisièmement, il faut cultiver les capacités de développement des populations pauvres. Les démunis doivent avoir non seulement la volonté de se débarrasser de la pauvreté, mais aussi la capacité de le faire. D’une part, ils doivent accroître leur capacité d’autodéveloppement par l’intermédiaire d’une formation professionnelle visant à renforcer leur niveau fondamental d’éducation culturelle et leurs compétences professionnelles existantes. D’autre part, il y a nécessité d’enrayer le phénomène de transmission intergénérationnelle de la pauvreté. Pour ce faire, il convient d’améliorer les installations des institutions d’enseignement de base, en instaurant entre-temps un système d’aide à l’éducation et de financement dans les régions défavorisées, pour que les enfants dans ces régions bénéficient d’un haut niveau d’instruction, comme partout ailleurs.

TAN WEIPING : Directeur général adjoint du Centre international de la réduction de la pauvreté

 

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