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Fuzhou, une ville chargée d’histoire

2018-06-19 15:54:00 Source:La Chine au présent Auteur:
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法语词典
Le quartier « Trois voies et sept ruelles » de Fuzhou
 
Capitale du Fujian, Fuzhou se trouve en aval du fleuve Minjiang, dans l’est de la province. Bordée à l’est par la mer de Chine orientale, la ville est séparée de l’île de Taiwan par le détroit de Taiwan. Adossée à des montagnes et traversée par le fleuve Minjiang, la ville de Fuzhou, que l’on appelle en chinois Rongcheng (ville des figuiers banians), jouit d’un climat agréable et d’une situation géographique privilégiée.

 

Fuzhou est une ville ancienne et riche d’histoire qui fut longtemps le centre politique du Fujian et l’une des principales villes côtières du sud-est de la Chine. Ville portuaire et point de départ de la Route maritime de la Soie, elle a été le témoin des multiples échanges commerciaux et culturels entre la Chine et le Moyen-Orient et entre la Chine et ses régions voisines, et un point de fusion de diverses cultures. Depuis quelques années, le gouvernement municipal de Fuzhou essaie d’en faire un nœud stratégique de la Route maritime de la Soie du XXIe siècle, et la ville fait partie des membres fondateurs de United Nations Maritime-Continental Silk Road Cities Alliance. Parallèlement, étant l’une des premières villes chinoises où la politique de la réforme et de l’ouverture a été mise en pratique, et une zone pilote de libre-échange, Fuzhou attire de nouvelles industries et des technologies de pointe dans les domaines de l’Internet des Objets, du big data, du cloud computing et de l’intelligence artificielle.

 

Une ville côtière stratégique

 

Selon les annales, l’histoire de Fuzhou remonte au IIIe siècle av. J.-C. La ville fut la capitale du royaume de Minyue. Pendant la période des Jin de l’Ouest (317-420), des habitants du nord du pays se déplacèrent vers le sud et s’y installèrent. Sous l’influence des Han venant de la Plaine centrale, Fuzhou connut progressivement une certaine prospérité. Sous la dynastie des Song (960-1279), Fuzhou entra dans son ère d’or de l’économie et de la culture. Comptant à l’époque parmi les six villes chinoises les plus importantes, Fuzhou fut un centre de culture et d’éducation. Il y avait dans la ville de nombreux figuiers banians, ce qui lui valut son surnom de « ville des figuiers banians ».

 

Sous la dynastie des Ming (1368-1644), le commerce avec l’étranger était florissant à Fuzhou. Étant un port important, Fuzhou accueillait des émissaires du royaume de Ryukyu, des hommes d’affaires du Japon et des missionnaires catholiques. En 1392, dans le but de faciliter l’offre de tributs venant du royaume de Ryukyu et les échanges commerciaux entre les Ming et celui-ci, Zhu Yuanzhang, premier empereur des Ming, fit don de navires au royaume Ryukyu et envoya des techniciens en construction navale et des marins du Fujian. Ces immigrés chinois furent surnommés « les trente-six familles min (le Fujian était aussi appelé min) ».

 

Ils furent chargés de la navigation maritime, de la construction des bateaux, de la rédaction et de la traduction des documents diplomatiques, ainsi que de la gestion des échanges commerciaux avec la Chine. Ils jouissaient d’un statut supérieur dans la société des Ryukyu et le roi des Ryukyu leur accordait de nombreuses faveurs. Ils construisirent même leur propre village indépendant.

 

Au début du XVe siècle, pour renforcer ses liens avec les pays étrangers, le gouvernement des Ming envoya l’amiral Zheng He en mission diplomatique vers les mers occidentales. De 1405 à 1433, à la tête d’une gigantesque flotte, Zheng He conduisit sept expéditions maritimes. Au cours de sa huitième expédition, il mourut des suites d’une maladie. Selon des annales  

 

historiques, Zheng He s’est arrêté avec son équipage dans une trentaine de pays et régions d’Asie et d’Afrique, avant d’arriver au bord de la mer Rouge et de la côte est de l’Afrique. Avant chaque expédition, la flotte de Zheng He séjournait au port de Taiping, dans l’arrondissement Changle de la ville de Fuzhou, pour se ravitailler et recruter des marins. Le port de Taiping fut la base des flottes de Zheng He.

Grâce aux contacts établis par les flottes de Zheng He, les relations entre la Chine et les pays de l’Asie du Sud-Est entamèrent une nouvelle phase. Selon les statistiques, sous le règne de Yongle (1403-1424), 318 groupes d’émissaires étrangers se sont rendus en Chine, soit 15 groupes en moyenne chaque année. Sept rois de quatre pays, dont le Brunei et les Philippines, envoyèrent des délégations en Chine. Une fois, 18 missions se rendirent en Chine en même temps pour offrir des tributs. Trois rois moururent des suites de maladies en Chine. Conformément à leur testament, ils furent enterrés en Chine. La dynastie des Ming les inhuma en respectant le protocole réservé aux rois.

 

Les flottes de Zheng He naviguèrent sur le Pacifique occidental, traversèrent ensuite l’océan Indien avant d’atteindre le littoral de l’Asie de l’Ouest et la côte est de l’Afrique. Elles parvinrent au cap de Bonne-Espérance, l’extrémité sud de l’Afrique. Au cours de ses missions, Zheng He sillonna trois océans, ce qui n’avait jamais été réalisé avant lui dans l’histoire de la navigation chinoise. Il eut 87 ans d’avance sur Christophe Colomb, 92 ans sur Vasco da Gama, et il atteignit les Philippines 116 ans avant Fernão de Magalhães. Un exploit dans l’histoire mondiale de la navigation maritime et une grande contribution de la Chine à la navigation maritime mondiale.

 

Un musée d’architecture ancienne des Ming et des Qing

 

Au centre-ville de Fuzhou, il existe une zone de monuments très anciens, où l’échiquier des rues et des ruelles a été conservé depuis le VIIIe siècle. C’est le seul quartier où l’on peut encore observer le système des li et des fang typique des villes  

 

antiques chinoises. Ce système incarne la division des villes et des campagnes et la gestion par les habitants dans la Chine antique. Le li et le fang sont des unités de division. Pour faciliter l’administration, la ville était divisée en différentes zones : des zones d’habitation, des zones commerciales, des zones administratives.

Ce quartier de monuments anciens compte à peu près deux cents exemples d’architecture ancienne, le plus connu étant le quartier « Trois voies et sept ruelles ». Ce vieux quartier d’habitation abrite encore de nombreux sites historiques dont les résidences de certaines célébrités. La terre est recouverte par des pavés et les maisons ont des murs blancs et des toits gris, cette zone est bien structurée. Les fenêtres en bois sont sculptées de motifs magnifiques. Ce quartier est considéré comme un musée à ciel ouvert de l’architecture des Ming et des Qing (1644-1911).

 

Les quartiers historiques et culturels sont garants de la mémoire des villes et leur valeur culturelle est très importante pour le développement des villes. Aujourd’hui, le quartier « Trois voies et sept ruelles » est devenu la « carte de visite » de la ville de Fuzhou. La municipalité a débloqué des fonds importants pour la restauration de ce quartier historique et culturel afin qu’il devienne une plate-forme d’échanges sur la culture traditionnelle de Fuzhou.

 

Outre la restauration de ce quartier, la ville a achevé la restauration d’autres quartiers historiques et culturels tels que les quartiers de Shangxiahang et Zhuzifang. Le quartier de Shangxiahang se trouve dans l’arrondissement Taijiang qui comprend les rues Shanghang et Xiahang ainsi que leurs environs. Regroupant un grand nombre de commerces et de restaurants, le quartier de Shangxiahang était autrefois le centre commercial de la ville et son port de navigation fluviale, un lieu qui reflète le vieux Fuzhou : on peut goûter la cuisine traditionnelle dans la rue Shanghang et admirer l’architecture élégante de monuments anciens dans la rue Xiahang. Témoin du développement du commerce de Fuzhou, Shangxiahang fait l’objet de recherches menées par des experts du folklore et de l’histoire.

 

Zhuzifang se situe au bord de la rivière Antai, au sud de la rue Jintai. Autrefois, la rivière Antai servait de paravent à la ville de Fuzhou. La rivière est longée par des figuiers banians et des maisons dont le style architectural est celui des Ming et des Qing. On dit que sous les Song, la famille des Zhu y vécut. Comme les quatre frères Zhu sont devenus mandarins, la porte de leur maison est peinte en rouge. D’où le nom de Zhuzifang.

 

Dans l’Antiquité, ce quartier regroupait les écoles. On y construisit notamment trois temples de Confucius, deux écoles pour le district, deux sièges de l’ancien gouvernement à l’échelon du district et une école établie par le préfet. C’est également dans ce quartier que se trouve le célèbre Jardin des hibiscus, qui date de la dynastie des Song.

 

Le berceau de l’armée de mer moderne de Chine

 

Faisant face à l’arrondissement Changle, sur la rive opposée, se trouve l’arrondissement Mawei. Situé à la jonction de deux affluents du fleuve Minjiang, Mawei, appelé aussi Majiang, est un port naturel. Il y a une centaine d’années, se développa à Mawei le premier chantier naval moderne de Chine, avec la première école navale moderne de Chine, le premier croiseur chinois, le premier avion chinois et la première machine à vapeur chinoise...

 

Au milieu du XIXe siècle, alors que le gouvernement chinois de l’époque avait ouvert le port de Fuzhou contre son gré, des navires de guerre et des navires marchands de différents pays qui séjournèrent à Fuzhou jetèrent l’ancre dans le port de Mawei. À la fin de la dynastie des Qing, les partisans du Mouvement d’auto-

 

renforcement créèrent une administration de navires à Mawei, en fabriquant des armes et de l’artillerie connexe, construisant des quais et recrutant des techniciens et professeurs d’Europe. Le chantier naval de Mawei fut le premier chantier naval moderne de Chine et le plus grand du genre en Extrême-Orient à l’époque. De 1866 à 1907, soit de sa création jusqu’à sa fermeture, quarante navires y furent construits.

Une école d’administration des navires fut également établie à Fuzhou pour former le personnel de construction navale et de navigation, ainsi que les officiers de l’armée de mer. Certains diplômés de cette école s’enrôlèrent dans la flotte du Fujian, première armée de mer chinoise. Cette école est considérée comme le berceau de la marine chinoise moderne. Peu après l’établissement de la flotte du Fujian, la Guerre sino-française se déclencha en 1883. La flotte française envahit le port de Mawei et lança une offensive contre la flotte chinoise. Les généraux de la flotte du Fujian abandonnèrent les navires de guerre et s’enfuirent. Toute la flotte du Fujian fut anéantie.

 

Située au bord du fleuve Minjiang, la pagode Luoxing est très connue. Elle servait autrefois de balise. On dit qu’il n’y avait pas de repère pour marquer Fuzhou sur les cartes de navigation. Seule la pagode Luoxing indiquait la position de la ville. Lorsque les navires étrangers arrivèrent au large de Fuzhou, les marins s’exclamèrent « China Tower  » en voyant la pagode. Pour envoyer un courrier à Fuzhou, il fallait écrire sur l’enveloppe « China Tower ».

 

En 1963, la pagode fut rénovée. La zone autour de la pagode fut aménagée en parc. La pagode a été fermée au public pour garantir sa préservation.

 

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