Les
années 70 : Succession de grands événements
et émergence d'un nouveau dynamisme
De
1972 à 1982, la Chine a subi de grands changements.
Après l'échec du complot de la bande des Quatre,
la société chinoise a connu une grande réforme.
La politique de réforme et d'ouverture, dont l'architecte
en chef est Deng Xiaoping, a été considérée
comme le principe d'administration du pays et a fait s'engager
la Chine dans une nouvelle voie de marche en avant.
Le décès des
hommes de grand mérite
Cette décennie a laissé aussi
un souvenir douloureux au peuple chinois. Dans la seule année
1976, trois fondateurs de la Chine nouvelle sont décédés.
"Le décès du président
Mao, notre grand dirigeant et éducateur, a provoqué
une douleur extrême en Chine et parmi les peuples du
monde entier.
Du 11 au 17 septembre, plus de 300 000 personnes ont participé
à la cérémonie solennelle tenue à
sa mémoire à Pékin. (...)
Extrait de " Cérémonie
solennelle de recueillement tenue à Pékin à
la mémoire du président Mao Tsétoung
" publié dans le numéro de novembre-décembre
1976.
( ...) A Chaochan, pays natal du président
Mao, les habitants se sont recueillis devant son portrait.
Les vieillards qui avaient passé leur jeunesse avec
le président Mao l'on vu de leurs propres yeux couper
du bois, faire paître les buffles, cultiver les champs
et faire sécher les céréales, suant et
laissant les empreintes de ses pas partout sur la terre de
Chaochan. Ils n'oublieront jamais comment, pendant les dures
années de la lutte révolutionnaire, le président
Mao, en robe bleue et parapluie rouge à la main, partit
de Chaochan et alla parmi les masses paysannes ou ouvrières
propager les principes révolutionnaires, il a éduqué
la population de Chaochan et l'a conduite sur le chemin de
la révolution. Il a créé en personne
l'une des premières et des plus fermes cellules du
Parti dans la campagne de notre pays- la cellule de Chaochan.
Sous la direction de celle-ci, pendant plusieurs dizaines
d'années, le peuple de Chaochan a mené une lutte
âpre et sans merci. Après la Libération,
le président Mao a chaleureusement approuvé
l'enthousiasme avec lequel la population de Chaochan s'engageait
dans la voie du socialisme ; il lui a écrit de Pékin
pour l'éduquer et l'encourager. De retour à
Chaochan en 1959, il a serré chaudement la main aux
paysans pauvres et moyens-pauvres, membres des communes populaires
et s'est entretenu cordialement avec eux. La sollicitude du
président Mao fut le plus grand encouragement pour
les fils et filles de Chaochan. ( ...)"
-Extraits de " Hommage attristé au président
Mao " publié dans le numéro de novembre-décembre
1976.
En 1981, Mme Soong Ching Ling quitta ce monde pour toujours.
La Chine perdit un dirigeant éminent et le monde, une
grande femme ; Pour notre revue, c'était la fondatrice
qui nous avait formés. Cette perte provoqua une profonde
tristesse. Pour commémorer cette grande femme du XXe
siècle, nous avons alors publié un supplément
spécial où avaient été rassemblés
les articles des dirigeants et des personnalités qui
présentaient la vie remarquable de Soong Ching Ling.
Le premier article avait été écrit par
Deng Yingchao qui nourrissait une amitié profonde de
quelques dizaines d'années avec elle. L'extrait de
cet article nous remémore cette histoire.
"( ...) En hiver 1924, accompagnant
le Dr Sun Yat-sen qui se rendait dans le Nord, tu arrivas
à Tianjin. Quand tu apparus à côté
de celui-ci sur le pont du paquebot, je me trouvais parmi
la foule qui vous saluait. Bien qu'il eût l'air âgé
et maladif, ce grand pionnier révolutionnaire qui avait
mené une lutte inlassable pour renverser le régime
impérial de la dynastie des Qing et établir
une Chine indépendante, libre et démocratique,
fit preuve d'une calme autorité et répondit
chaleureusement à la foule en agitant son chapeau.
Toi, qui te tenais gracieusement à sa droite, tu étais
alors jeune, belle, digne, calme et dotée d'une conviction
révolutionnaire inébranlable. Cette image de
jeune combattante révolutionnaire, je l'ai encore présente
à ma mémoire.
En 1925, à Beijing, tu apparus en deuil dans le cortège
des funérailles du docteur Sun Yat-sen. A travers le
voile de crêpe, je vis que ton visage n'était
pas baigné de larmes. Malgré la dure épreuve
que tu subissais, tu manifestais une force et une volonté
inflexibles. ( ...)
Tu te consacras toute jeune à la
révolution et te heurtas à l'opposition de toute
ta famille sur le problème matrimonial. Mais tu fis
toujours preuve d'une inflexible volonté. Tu vécus
dans un pays semi-colonial et semi-féodal comme l'ancienne
Chine, mais ni les obstacles de ta famille ni l'hostilité
et les menaces du Guomindang ne purent te faire fléchir.
Tu fus une remarquable combattante révolutionnaire
et une héroïne authentique. Le camarade Zhou Enlai
te qualifia de " Joyau de l'Etat ". Comme tu étais
digne de cette appellation ! ( ...)"
-Extraits de " Salut respectueux
à la camarade Soong Ching Ling " écrit
par Deng Yingchao et publié dans le supplément
spécial du numéro de septembre 1981..
Le grand séisme de Tangshan
Par coïncidence ou fatalité,
1976 fut une année fertile en événements.
En juillet, un terrible séisme qui effraya le monde
entier eut lieu à Tangshan de Chine. En quelques instants,
ce désastre tua 240 000 personnes. Les Chinois se sont
dressés, courageusement, pour lutter contre ce puissant
séisme. Peu de temps après, la rédaction
organisa de nombreux reportages sur place pour informer les
lecteurs de tous les coins du monde sur la reconstruction
de cette ville.
"( ...) Le 28 juillet 1976, cette ville
comptant alors une population d'un million cent mille habitants
fut rasée en 23 secondes par un tremblement de terre.
Installations minières de surface, ponts, usines, bureaux,
hôpitaux, écoles, maisons d'habitation, tout
fut détruit. ( ...)
Les travaux de sauvetage furent entrepris avec promptitude
et efficacité. Avant la fin des secousses secondaires,
Mao Zedong envoya le premier ministre Hua Guofeng (l'actuel
président du P.C.C.) à la tête d'une délégation
pour visiter Tangshan. En même temps, la troupe fut
mobilisée pour apporter par avion vivres et vêtements
à la population locale, et des camions firent la navette
pour la ravitailler en eau. On s'affaira à secourir
les personnes enterrées sous les décombres,
on envoya les blessés et les orphelins dans d'autres
régions, on déblaya les ruines et on construisit
des habitations provisoires. Plus de 40 000 personnes, soldats
et membres d'équipes médicales et sanitaires
locales, participèrent au sauvetage. Fait très
rare après un tel désastre, nulle épidémie
ne se déclara à Tangshan.(...)"
-Extraits de " Après le grand
séisme de 1976, Tangshan en reconstruction "
écrit par Israël Epstein et publié dans
le numéro d'octobre 1980.
Premières amours
En 1978, la politique de réforme
et d'ouverture ressemblait à une douce pluie printanière
qui aurait arrosé le territoire chinois. Elle annonçait
que la Chine s'engageait dorénavant dans une nouvelle
période de développement vigoureux. Elle revigorait
l'âme depuis longtemps desséchée des humains
et ressuscitait les sentiments enfouis. Notre revue a été
l'une des premières publications à avoir rédigé
des articles sur les histoires amoureuses et le mariage.
"( ...) Le 26 juillet, le Quotidien
de Pékin a publié un article intitulé
" Amour et idéal commun " qui raconte
l'histoire de Tchang Li-han et Wang Tcheng-kouang qui travaillent
tous deux à l'usine de pièces pour instruments
de mesure N° 1 de Pékin. L'article a eu un grand
retentissement à Pékin et dans le reste du pays.
Les membres de la Ligue de la jeunesse communiste de l'usine
d'instruments électriques du quartier de Tchongwen,
à Pékin, ont invité Tchang Li-han à
venir leur parler. ( ...)
En octobre, le mensuel littéraire Octobre a publié
la nouvelle de Lieou Sin-wou Quelle place donner à
l'amour ? qui a fait grand bruit dans le pays entier. ( ...)
Des centaines de lettres de tous les coins du pays sont parvenues
aux éditeurs de la revue et du journal et à
l'auteur. (...)
Lieou Chou-min, du Bureau des télécommunications
de Pékin, écrit : " Quand j'étais
tout jeune, les romans que je lisais parlaient d'amour et
même si je ne comprenais pas de quoi il s'agissait,
je sentais que c'était quelque chose de digne et d'heureux.
Puis, plus tard, l'amour m'a été présenté
comme un sentiment vulgaire et je pensais qu'il valait mieux
ne jamais le ressentir. L'article " Amour et idéal
commun " m'a fait comprendre ce qu'était un vrai
amour. " ( ...)
Tchen Kié-fang, du détachement d'instruction
de la circonscription du Kansou du Sud : " L'histoire
de Tchang Li-han et Wang Tcheng-kouang démontre que
le vrai amour n'entrave pas les jeunes dans leur travail mais
au contraire contribue à leur sain développement.
Le célèbre écrivain soviétique
Gorki a dit : " Sans amour, il n'y a pas de bonheur.
Un amour sincère peut inspirer les gens, les encourager
à mieux travailler, à vivre. " ( ...)
Récemment, un grand nombre de reportages, d'essais,
de nouvelles et de pièces de théâtre qui
parlent de l'amour sont apparus dans les journaux, revues,
programmes de radio et de télévision de notre
pays. Les jeunes ont fait connaître leur satisfaction
et demandent avec insistance que la vie sentimentale soit
reconnue et reprenne la place qui lui est due. La Ligue de
la jeunesse communiste a bien sûr aussi été
influencée par cela.(...)"
-Extraits de " L'amour, ça
existe ! " écrit par You Yuwen et publié
dans le numéro de janvier 1979.
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