Les
années 60 : Les succès obtenus, un défilé
continu de scènes intéressantes
QUAND
on parle des années 60, on pense très certainement
à la révolution culturelle. Au cours de cette
décennie de troubles politiques, bon nombre de publications
ont été fermées. La Chine au présent,
une des rares revues à avoir continué sa publication,
a toujours respecté les objectifs fixés lors
de sa fondation, soit de présenter les succès
remportés dans l'édification du pays. Les succès
remportés au cours de cette période sont loin
d'être négligeables, car ils ont jeté
les assises du développement de la Chine nouvelle et
du rétablissement de son siège légitime
à l'ONU.
Au cours de cette décennie également, la défense
nationale et les techniques scientifiques ont connu de grandes
percées : l'explosion de la bombe atomique et de la
bombe à hydrogène, le premier lancement de satellite,
la mise au point de l'insuline synthétique, etc. Puisque
la Chine comptait alors sur ses propres forces, ces résultats
traduisent parfaitement l'esprit de la nation chinoise et
les réalisations d'un grand pays.
Deux bombes et un satellite
ébranlent le monde
"Le 9 mai 1966 à 16 heures (heure
de Pékin), la Chine a procédé avec succès
à une explosion nucléaire à composants
thermonucléaires, au-dessus de l'Ouest du pays. (...)
Par les déclarations qui ont suivi les explosions de
sa première et de sa deuxième bombe atomique,
le gouvernement de la République populaire de Chine
a exposé sa position fondamentale sur les armes nucléaires,
et proposé de façon concrète la convocation
d'une conférence des chefs d'Etat ou de gouvernement
de tous les pays du monde pour discuter de leur interdiction
complète et de leur destruction totale.(...)
Nous proclamons solennellement, une fois encore, qu'à
aucun moment et en aucune circonstance, la Chine ne sera la
première à utiliser l'arme nucléaire.
Le peuple chinois souhaite de tout cur que la guerre
nucléaire n'éclate jamais.
A condition que tous les peuples et pays attachés à
la paix dans le monde conjuguent leurs efforts et persévèrent
dans la lutte, la guerre nucléaire peut être
conjurée. Telle est notre conviction. Le peuple et
le gouvernement chinois poursuivront sans défaillance,
comme par le passé et de concert avec tous les peuples
et tous les pays attachés à la paix dans le
monde, leur combat pour la réalisation du noble objectif
que sont l'interdiction complète et la destruction
totale des armes nucléaires."
-Extrait de " La Chine procède
avec succès à une explosion nucléaire
à composants thermonucléaires (Communiqué
de presse) " publié dans le numéro de juillet
1966.
"Le 24 avril 1970, notre pays a lancé
avec succès son premier satellite artificiel de la
Terre. C'est ainsi qu'a été réalisé
le grand appel de notre grand dirigeant, le président
Mao " Nous devons aussi fabriquer des satellites artificiels.
"
La bonne nouvelle annoncée, l'allégresse s'est
répandue dans chaque ville, chaque village. Les gens
se groupaient autour des postes de radio et des haut-parleurs
pour écouter à maintes reprises le communiqué
de presse annonçant le lancement réussi de notre
premier satellite, ainsi que l'air de l'Orient rouge,
chant à l'éloge du grand dirigeant, le président
Mao, diffusé par le satellite. A travers tout le pays,
des foules affluaient dans les rues et, levant des portraits
du président Mao, organisaient des rassemblements et
des manifestations. Le battement des gongs et des tambours,
le crépitement des pétards et les cris de "
Vive le président Mao ! " " Vive le Parti
communiste chinois ! " retentissaient sans cesse. On
disait avec fierté : " Le lancement de notre premier
satellite a énormément raffermi notre volonté
et celle des peuples du monde, et il a fortement rabattu l'arrogance
des impérialistes, des révisionnistes modernes
et des réactionnaires de tous les pays. "
La nouvelle de notre succès s'est répandue dans
tous les continents, et les peuples des divers pays ont manifesté
une joie intense. Le président Mao, le vice-président
Lin Biao et le premier ministre Chou En-laï n'ont cessé
de recevoir des télégrammes de félicitations
des partis frères et des pays amicaux. Tous nous félicitent
de ce bon départ dans le développement de la
technique spatiale.(...)
Chaque jour, la presse du pays annonce l'horaire de ses passages
au-dessus des villes importantes de notre pays. Dans le ciel
clair du soir, le peuple de nos diverses nationalités
a le bonheur de contempler le magnifique spectacle du satellite
survolant notre patrie.(...)"
-Extrait de " Acclamons la réussite
du lancement du premier satellite artificiel chinois de la
Terre " publié dans le numéro de juillet
1970.
En plus des succès remportés
dans les domaines de la défense nationale et des sciences
et techniques, ceux obtenus dans l'édification économique
ont été remarquables ; mentionnons, entre autres,
l'inauguration du grand pont de Nanjing sur le Yangtsé,
la production pétrolière dans les champs de
Daqing, la mise en service du chemin de fer Chengdu-Kunming.
Les constructeurs chinois ont créé de nombreux
miracles grâce à leur vaillance et aux méthodes
scientifiques. Le chemin de fer Chengdu-Kunming a été
l'une des lignes les plus difficiles à construire au
monde. Sa construction réussie a permis d'exposer une
uvre d'art portant le thème de ce chemin de fer
au bâtiment de l'ONU.
Le champ pétrolifère
et l'Homme de fer
 |
Wang Kin-hsi (à gauche), devenu
vice-président du Comité révolutionnaire
de Taking, travaillait souvent aux chantiers de forage
aux côtés des ouvriers. Il a formé
un grand nombre de jeunes ouvriers. |
"(...) En 1960, alors que l'économie
nationale de notre pays était en présence de
difficultés temporaires par suite de graves calamités
naturelles, les impérialistes, les révisionnistes
et la réaction intensifièrent leurs activités
de sabotage et de blocus économique. C'est dans une
telle conjoncture que sonna à Taking le clairon de
l'assaut.
Des milliers de travailleurs affluèrent de toutes les
régions du pays. Ils trouvèrent, à leur
arrivée, une steppe qui s'étendait à
perte de vue : pas de route, équipement incomplet,
manque de voitures et d'objets nécessaires à
la vie quotidienne. Les logements étaient inexistants.
(...)
Ils déclarèrent : " Certes, nous sommes
en présence d'une foule de contradictions et de difficultés.
Pour les résoudre et les surmonter, nous n'avons qu'à
endurer des épreuves et à verser notre sueur.
Mais le manque de pétrole est la plus grande des difficultés
que notre pays rencontre actuellement. C'est donc là
que se trouve la principale des contradictions que nous avons
à résoudre. " Ils prirent la résolution
de tenir bon et jusqu'au bout, et de construire, à
une vitesse accélérée, une exploitation
pétrolière d'une technologie avancée.
" Agir quand les conditions sont réunies ; se
mettre à l'uvre, même si elles ne le sont
pas encore. " Tel était le mot d'ordre des premiers
constructeurs de Taking. (...)
On dresse des tentes, on s'installe dans des étables
abandonnées qui servent désormais de dortoirs
et de bureaux. Les tentes et les étables sont toutes
occupées ? On creuse tout simplement des abris souterrains
en pleine campagne dans lesquels on passe la nuit. Les machines
et les voitures font-elles défaut ? Chacun a deux mains
et deux épaules pour tout déplacer .
Pour ne pas perdre une minute, Wang Kin-hsi, cet " Homme
de fer ", invita les membres de l'équipe de forage
1205 qu'il dirigeait à l'époque à transporter,
avec leurs mains et des barres de fer, l'équipement
de forage, sans attendre l'arrivée de véhicules
et d'appareils de levage. Il s'agissait en fait de décharger
des wagons des machines colossales pesant en tout une soixantaine
de tonnes, de les transporter jusqu'à l'emplacement
choisi avant de les installer. Ce que les foreurs de l'équipe
1205 firent sans sourciller. Les tuyaux d'eau n'étaient
pas encore posés, alors que les ouvriers étaient
déjà prêts à faire fonctionner
leur foreuse. Mobilisés d'urgence et armés de
cuvettes, de seaux et de tout ce qui pouvait être utilisé
à cet effet, ils partirent chercher de l'eau dans un
étang situé à plusieurs centaines de
mètres de là. Des dizaines de tonnes d'eau furent
ainsi puisées. Bientôt, le premier puits de Taking
entra en action et sa construction s'avéra d' excellente
qualité. Son forage fut effectué à une
vitesse rarement atteinte.(...)"
-Extrait de " Taking- un drapeau rouge dans l'industrie
" publié dans le numéro de juin 1971
Les " docteurs aux pieds
nus " vont aux champs
Beaucoup de problèmes chinois concernent
les paysans, tel celui des soins médicaux. Si l'on
ne résout pas le problème des soins médicaux
des paysans chinois qui représentent la majorité
absolue de la population chinoise, le problème des
soins médicaux chinois ne sera pas bien résolu.
Des années 50 aux années 70, les " docteurs
aux pieds nus " étaient en vogue. Ces médecins
n'étaient pas très compétents, mais ils
apportaient une solution au problème des soins médicaux
des paysans. Par conséquent, les paysans leur réservaient
un bon accueil. D'après les statistiques de la Banque
mondiale, l'apparition des docteurs aux pieds nus a permis
de doubler le taux du personnel médical chinois. À
la dernière période des communes populaires,
les soins médicaux prodigués à un paysan
chinois équivalaient à quelques centaines de
dollars US dans les autres pays. Aujourd'hui, le problème
des soins médicaux à la campagne se pose toujours.
"(...)
Ta-sin, viens vite chez moi voir ce qu'a mon gosse
!
A ces mots une jeune fille de haute taille, qui repiquait
le riz avec des membres de la commune populaire, quitta la
rizière et, sans prendre le temps de se laver les pieds,
saisit la trousse qu'elle avait déposée au bord
du champ et courut vers celui qui l'avait appelée.
Elle était membre d'une brigade de la commune populaire
de Kiangtcheng, district de Tchouancha, à la périphérie
de Changhaï, près de la mer de Chine orientale.
C'était un de ces paysans-médecins que la population
rurale appelle avec affection les " docteurs aux pieds
nus ". (...)
 |
Le soir du 25 avril, à 8h29, les
ouvriers de la Bonneterie générale de Pékin
se rassemblent dans la cour, pleins d'enthousiasme, pour
observer le passage de notre 1er satellite au-dessus de
la capitale. |
Pour servir les paysans pauvres et moyens
de la couche inférieure, combien de fois, que ce soit
en pleine nuit par grand vent ou neige ou en plein midi sous
le soleil torride de l'été, les " docteur
aux pieds nus " avec leurs inséparables trousses,
coupent à travers champs ou courent sur la digue longeant
la côte ! Combien de fois, après une journée
de travail bien remplie, ils passent la nuit au chevet de
malades ! Combien de fois, ils ont emmené en canot
leur frères de classe gravement malades à l'hôpital
du district. (...)
Un jour, elle accoucha une paysanne pauvre. Le cas était
difficile et elle eut toutes les peines du monde à
faire naître le bébé. Quand elle y arriva
enfin, il ne respirait pas et avait le corps tout noir. Elle
se hâta de lui faire une injection pour stimuler le
cur, et essaya l'acuponcture. Rien n'y fit. Ouvrant
la bouche du bébé, elle la trouva pleine de
sang coagulé. Elle l'en débarrassa, mais sans
résultat. Sans hésiter, elle posa sa bouche
sur celle du bébé et se mit à aspirer
les mucosités. Un goût répugnant la fit
presque vomir. Elle se retint à grand-peine et continua
le traitement. Le père, ayant perdu tout espoir, conseilla
à Ta-sin d'abandonner. Elle prit la résolution
de sauver à tout prix ce fils de paysans pauvres. Trois
quarts d'heure après, le bébé commença
à respirer. Tout doucement, sous l'effet de l'oxygène,
la peau commença à rosir et le nouveau-né
poussa son premier cri . (...)
Guidés par la ligne révolutionnaire
du président Mao, les " docteurs aux pieds nus
" de la commune de Kiangtcheng sont à la fois
médecins, propagandistes de la pensée de Mao
Tsé-toung, moniteur dans l'étude des uvres
du président Mao et conseillers en prophylaxie. Expliquant
aux membres de la commune pourquoi et comment désinfecter
l'eau à boire, comment soumettre les latrines à
un contrôle rigoureux, popularisant les connaissances
sur l'hygiène dans le cadre du mouvement de masse pour
la santé publique, ils ont joué un rôle
principal dans la refonte des murs et coutumes à
la campagne et dans l'application de la politique mettant
l'accent sur la prophylaxie, tout en la combinant avec le
traitement. Le résultat de leurs activités est
une diminution sensible du nombre de cas de maladies contagieuses
enregistrés dans la région."
-Extraits de " Les docteurs aux
pieds nus ", publié dans le numéro
de mars 1969.
La restitution de tous les droits légitimes
de la République populaire de Chine à l'ONU
La Chine, un des membres fondateurs des
Nations Unies, est l'un des cinq membres permanents du Conseil
de sécurité. Étant donné l'obstruction
des États-Unis et de certains autres pays, la question
du statut légitime de la République populaire
de Chine n'a pas été résolue pendant
longtemps. En 1971, la 26e session de l'Assemblée générale
de l'ONU a adopté à une majorité écrasante,
le projet de résolution n° 2757, et tous les droits
légitimes de la République populaire de Chine
aux Nations unis ont été restitués. C'était
la victoire de tous les pays qui soutiennent la justice et
aussi la victoire du peuple chinois. Lors de cet événement
historique, notre revue a publié l'intervention du
chef de la délégation de la République
populaire de Chine à cette 26e session. Aujourd'hui,
cette intervention suscite toujours des échos.
"(...) Nous sommes depuis toujours
d'avis que tous les pays, grands ou petits, doivent se traiter
d'égal à égal, et que les cinq principes
de la coexistence pacifique doivent servir de normes dans
les relations entre Etats. Le peuple d'un pays, quel qu'il
soit, a le droit d'opter, conformément à sa
propre volonté, pour le système social de son
choix et de défendre son indépendance, sa souveraineté
et son intégrité territoriale ; aucun pays n'a
le droit de soumettre un autre pays à l'agression,
à la subversion, au contrôle, à l'intervention
et aux vexations. Nous nous opposons à la théorie
impérialiste et colonialiste selon laquelle les grands
pays sont supérieurs aux petits pays et les petits
pays sont subordonnés aux grands pays. Nous sommes
contre la politique du plus fort et l'hégémonisme
pratiqués par les grands pays qui malmènent
les faibles. Nous soutenons que les affaires d'un pays doivent
être prises en main par le peuple de ce pays ; que les
affaires mondiales doivent l'être par les pays du monde
; et que celles de l'O.N.U. doivent l'être conjointement
par tous les pays membres de cette organisation, sans qu'il
soit permis aux super-puissances d'exercer sur elles leur
contrôle et leur monopole. Les super-puissances veulent
se placer au-dessus des autres et les tenir sous leur férule.
La Chine n'est pas aujourd'hui et ne sera jamais demain une
super-puissance qui soumet les autres à l'agression,
à la subversion, au contrôle, à l'intervention
et aux vexations (...)"
-Extrait de " Intervention de Kiao
Kouan-houa, chef de la délégation de la République
populaire de Chine, à la 26e session de l'Assemblée
générale de l'O.N.U. ", publié
dans le numéro de janvier 1972
L'Orient rouge, une
épopée en hommage à la Chine
"L'Orient
rouge, épopée musicale et chorégraphique
qui a été créée pour la célébration
du quinzième anniversaire de la République populaire
de Chine, est une uvre remarquable dans l'histoire de
la littérature et des arts de la Chine nouvelle. C'est
le fruit d'une collectivité qui a exploité une
nouvelle orientation aux plans de la littérature, de
la chorégraphie, de la musique, de la poésie,
de la mise en scène, de l'éclairage et du son,
ce qui a fourni une référence importante pour
la création future. Depuis près de 40 ans, on
l'imite sans jamais la dépasser.
L'Orient rouge est un spectacle épique
aux proportions hardies avec plus de 3 000 participants, peignant
à travers des churs, des soli et des danses le
grand coup de balai de la révolution populaire chinoise,
depuis la fondation du Parti communiste en 1921 jusqu'à
l'heure actuelle. Sa carrière commença à
l'occasion de la célébration du 15e anniversaire
de la fondation de la République populaire le 1er octobre
dernier. Les 14 premières représentations dans
l'auditorium principal aux 10 000 sièges du Palais
de l'Assemblée du Peuple, ont toutes fait salle comble,
totalisant ainsi 150 000 spectateurs, dont 3 000 invités
étrangers des cinq continents. Des millions d'autres
le virent à la télévision. (... )
C'est une puissante et émouvante expression de la volonté
révolutionnaire du peuple, et le reflet de l'application
créatrice et victorieuse du marxisme-léninisme
par le président Mao Tsé-toung à la révolution
chinoise. La pensée de Mao Tsé-toung s'y manifeste
du début à la fin, illuminant le déroulement
des luttes passées et le chemin de l'avenir. (...)
Tout au long des huit actes la volonté du peuple chinois
de mener la révolution jusqu'au bout est clairement
démontrée. (... )
Exprimer cette richesse d'idées et de matériel
par la musique et la danse fut un travail gigantesque. L'Orient
rouge utilise à fond les formes de musique et de
danse qui se sont développées au cours des luttes
révolutionnaires passées, et en fait un moyen
d'expression vraiment digne du thème. Pour chacune
des parties qui composent ce spectacle, les chants révolutionnaires
les plus populaires de l'époque ont été
choisis comme motif central. Ces chants de style nettement
national, charrient les pensées et les sentiments des
masses révolutionnaires à chaque étape
de leur histoire. La plupart d'entre eux sont accompagnés
de gestes et de danses, forme d'art très appréciée
depuis longtemps par les travailleurs (...)"
-Extrait de " L'Orient rouge, épopée
musicale et chorégraphique de la révolution
chinoise " écrit par Tchen Tchong-hsien et
publié dans le numéro de janvier 1965.
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