JANVIER 2002

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

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Les années 50 : Les événements importants sous le regard des spécialistes

AU moment de la fondation de la revue, on trouvait des personnalités de milieux sociaux différents, dont Soong Ching Ling (Mme Sun Yat-sen), la fondatrice, Ching Chung-hwa, (Jin Zhonghua) un militant social, qui occupait le poste de chef du bureau de la rédaction, et Chen Hansheng, fondateur en Chine de la discipline de recherche sur l'histoire mondiale et la politique internationale, qui occupait celui de vice-directeur du comité de rédaction. Les rédacteurs étaient, pour la plupart, de célèbres spécialistes.

Propager la paix

Soong Ching Ling, la fondatrice, en sa qualité de membre du bureau de l'exécutif de la Commission de défense de la paix mondiale et de présidente du comité de liaison pour la paix de la région Asie-Pacifique, travaillait corps et âme pour la cause de la paix dans le monde. Elle a effectué maintes démarches et a écrit un article publié dans notre revue pour appeler à défendre la paix mondiale. En voici quelques lignes :

"La Conférence pour la paix de la région Asie-Pacifique a connu un franc succès. La bonne volonté des peuples a été la pierre d'assise de ce succès. La détermination à négocier a servi de mortier pour cimenter ce rassemblement si large et divers. De ces matériaux, on a édifié une communauté de vues orientée vers la paix, un précédent dans la région et un événement d'une grande portée pour le monde dans son ensemble.
Les liens solides d'amitié qui se sont soudés à Pékin ont introduit une nouvelle force dans la bataille pour la paix. La conférence a tissé une solidarité entre les peuples qui, depuis longtemps, avaient été séparés par la distance et les événements historiques. À Pékin, les Latinos-Américains se sont assis avec les Indiens, les Canadiens avec les Birmans, les Américains avec les Coréens, les Chinois avec les Moyens-Orientaux, les Japonais avec les Mongols, les Pakistanais avec les Néo-Zélandais.(...)

Cette contribution importante pour la paix fournie par la région Asie-Pacifique a donné espoir à tous les peuples. Elle a renforcé leur détermination à affronter résolument toutes les menaces qui se posent à l'humanité. Elle a aiguisé la conscience, déjà croissante dans beaucoup de pays, que le danger de la guerre a augmenté ces derniers mois mais que le peuple a la possibilité et les ressources de changer le cours des événements. Elle a accru l'importance des centaines de millions de signatures, déjà jointes aux demandes d'interdiction de toutes les armes de destruction massive, de mise en place d'un pacte entre les Cinq Puissances, de contrôle et de réduction des armements et d'arrêt de la remilitarisation du Japon et de l'Allemagne de l'Ouest, de même qu'à celle de cesser immédiatement toutes les guerres actuelles. Par-dessus tout, elle a posé les assises et l'esprit pour l'un des plus grands événements de cette époque, la Conférence des peuples pour la paix de Vienne.(...)

Ces choses représentent la volonté de toute personne de bonne volonté, quelles que soient ses vues ou sa foi. C'est la volonté qui doit être exprimée de toutes les façons possibles et qui doit paver la voie qui mène à Vienne et à la Conférence des peuples pour la paix. Les peuples doivent garantir que le travail pour la paix fera un bond, tant dans son esprit que dans son essence, de Pékin à Vienne, de Vienne à la prochaine victoire.
Les peuples peuvent et doivent sauver la paix!"

-Traduction d'extraits de To Vienna for Peace écrit par Soong Ching Ling et publié dans l'édition anglaise du numéro de juin 1952.


Défendre la démocratie

En 1953, l'élection au suffrage universel s'est répandu dans tout le pays. C'était un grand événement pour la Chine nouvelle, et il illustrait que les quelques centaines de millions de Chinois commençaient alors à participer à la gestion des affaires de l'État et à travailler à l'édification d'une belle patrie. L'article écrit par Jin Zhonghua, premier chef du bureau de la rédaction, présente cet événement et nous le rend familier.


"(...) Au cours des élections, des centaines de millions de personnes ont déjà commencé à se rendre aux urnes. Elles vont choisir leurs propres représentants pour plus de 280 000 assemblées populaires de la base, principalement dans les " hsiang " où il y a un député pour chaque centaine ou deux centaines d'habitants. Au cours des tours suivants, les députés seront élus pour les assemblées populaires des 2 037" hsien " (districts), des 30 provinces, des 153 villes principales, des différentes régions autonomes nationales, et finalement, pour l'Assemblée populaire nationale.
Les assemblées populaires éliront à leur tour le gouvernement populaire des échelons correspondants. L'Assemblée populaire nationale adoptera une Constitution nationale, approuvera les grandes lignes du Ier Plan quinquennal et élira un nouveau gouvernement populaire central.
À l'achèvement du processus, les organes du pouvoir d'État en Chine deviendront entièrement électifs. Le dicton populaire a gagné droit de citer après la Libération : " Nous, le peuple, sommes debout et sommes les maîtres chez nous." Cette élection constituera le plus grand essor de la démocratie à s'être jamais produit dans l'histoire de l'humanité, en ce qui concerne le nombre de personnes touchées.(...)"

-Traduction d'un extrait de World's Biggest Elections écrit par Jin Zhonghua et publié dans l'édition anglaise d'avril 1953.

 

Le Ier Plan quinquennal

Au début de la fondation de la Chine nouvelle, le peuple chinois a commencé à planifier l'édification afin de se débarrasser résolument de la pauvreté léguée par l'ancienne Chine. Par conséquent, le Ier Plan quinquennal, qui a débuté en 1953, avait une grande portée historique. Il jetait les bases de l'industrie et de la défense nationale de la Chine nouvelle et posait les fondations des cinq premières années de l'édification socialiste de la Chine.

"En vertu du Ier Plan quinquennal de la Chine, le travail a commencé en 1953 sur une base annuelle. Le Plan complet a été approuvé par l'Assemblée populaire nationale en juillet 1955. Son but est d'effectuer le travail préliminaire de base vers le socialisme, tant dans l'industrie que dans l'agriculture.
Le centre d'intérêt est l'industrie lourde qui détermine le progrès dans tous les autres domaines. L'on peut facilement le constater si on examine ses liens avec les autre domaines, notamment l'agriculture, au sein de laquelle œuvre la vaste majorité des Chinois. Le très faible nombre des fermes d'État mécanisées à l'heure actuelle a déjà créé une forte impression sur les paysans, il les a incités à souhaiter avec impatience une vie meilleure et plus facile. Après avoir vu un tracteur Staline-80 à la ferme d'État Lutai, près de Tianjin, un paysan de 85 ans a dit : " Vingt bœufs qui labourent pendant une journée ne peuvent en faire autant que ce bœuf de fer en un seul mouvement. " Les tracteurs et la machinerie agricole sont des produits de l'industrie lourde. En ce moment, la Chine produit moins d'acier que la Russie européenne de 1913. Notre production représente moins de 8 livres d'acier par habitant. Ce n'est qu'à la condition de produire à grande échelle la machinerie nécessaire que nous pourrons avoir une agriculture collective moderne et prospère.
Dans plusieurs contrées, quand l'agriculture a été ruinée par la guerre, la peste et le dépeuplement, elle a péri par manque de moyens techniques de grande envergure pour la remettre en place. Ce fut la cause de la chute d'anciennes civilisations : les Babyloniens en Irak, les Incas au Pérou, les Mayas et les Aztèques au Mexique et les Ouïgours dans notre province du Xinjiang. Le développement de l'industrie lourde et de l'ingénierie moderne, sans compter le socialisme, rendent possible la culture sur de vastes aires de terres incultes. Ceci a été démontré en Union soviétique, et cela veut dire beaucoup pour nous car nous avons de vastes étendues de terres incultes. (...)

Tel que nous l'avons mentionné, l'accent est placé sur l'industrie lourde et on y a réalisé des augmentations remarquables de production au cours des deux premières années du Plan. De 1952 à 1954, la production de porcs a augmenté de 56 %, celle d'acier, de 65 %, d'énergie électrique, de 51 %, de charbon, de 26 %, de pétrole brut, de 84 %, de ciment, de 61 % et de machinerie, de 100 %. La Chine produit déjà 2 000 pièces de machinerie qu'elle n'avait jamais manufacturées auparavant. Différentes sortes de machineries lourdes, des tours de précision, des avions, des camions et des tracteurs de fabrication chinoise sortiront des chaînes d'assemblage avant la fin de 1957. À ce moment-là, la production totale de l'industrie lourde sera deux fois et demie supérieure à celle de 1952.(...)"


-Traduction d'extraits de The First 5-Year Plan : What it means écrit par Chen Hansheng et publié dans l'édition anglaise du numéro d'octobre 1955.


La réforme agraire

Photo sur la réforme agraire publiée dans le numéro de mars 1952, sur la plaque de la borne du terrain, on peut lire la quantité de terre reçue par la famille : 0,73 hectare.

La terre est vitale pour les paysans chinois. Les époques féodales ont privé de la possession de la terre les paysans qui représentent la majorité absolue de la population chinoise. Pour libérer ces paysans, il fallait leur faire posséder la terre. Après la Libération, dans les premières années, le gouvernement populaire a considéré la réforme agraire menée dans la vaste campagne chinoise comme sa tâche la plus importante, et il a permis aux paysans émancipés de posséder la terre le plus tôt possible.
Le 30 juin 1950, a été promulguée la Loi sur la réforme agraire de la République populaire de Chine, qui énonçait la décision de supprimer le système d'exploitation des propriétaires fonciers et mettait en œuvre le système de propriété de la terre pour les paysans, en vue de libérer la main-d'œuvre et de développer la production agricole pour frayer la voie de l'industrialisation de la Chine nouvelle. Notre revue a publié une série de reportages sur le sujet. Sur la couverture du premier numéro, on pouvait voir des paysans émancipés fort enthousiastes, portant sur leurs épaules les instruments aratoires nouvellement distribués.

"(...) Avant la réforme agraire, les seigneurs terriens, qui représentaient seulement 5 % de la population rurale et qui vivaient comme des parasites aux dépens des paysans, possédaient entre 50 et 60 % des terres agricoles du pays. Cette situation injuste et oppressive, qui a été le facteur intérieur principal ayant freiné le progrès de la Chine, est maintenant disparue. Maintenant, la démocratie est devenue une réalité pour la grande majorité des Chinois, jadis opprimés. (...)

En juin 1950, huit mois après sa fondation, le gouvernement populaire central a promulgué la nouvelle " Loi sur la réforme agraire ". En août, il a adopté les "Décisions sur la différenciation de statut des classes à la campagne". Ces promulgations ont depuis lors régi la campagne nationale visant à abolir le système féodal d'exploitation. (...)

La réforme elle-même comporte quatre étapes.
Premièrement, une étude approfondie des conditions dans un " hsiang " (une unité administrative comprenant plusieurs villages) et un village typique à l'intérieur de celle-ci.(...) La deuxième étape est de bien établir le statut de classe des villageois.(...) La troisième, de confisquer les avoirs des seigneurs terriens et de les redistribuer. (...)La quatrième et dernière étape est la confiscation, après inspection, des anciens titres et des reconnaissances de dettes qui sont ensuite brûlés en public. De nouveaux titres sont ensuite délivrés aux paysans afin de légaliser leurs avoirs fraîchement reçus. (...)
En 1951, la réforme agraire a été menée dans des territoires et a touché 130 millions de ruraux. Si on ajoute ces territoires aux autres régions précédemment libérées qui représentent une population rurale de 190 millions de personnes, ceci équivaut à une population de 320 millions de personnes, soit 80 % des personnes qui vivent dans les campagnes chinoises. En 1952, ce processus sera achevé partout en Chine, sauf à Taiwan (Formose) et dans certaines régions peuplées d'ethnies minoritaires. On laisse ces ethnies prendre elles-mêmes les décisions en la matière. (...)
Immédiatement après la réforme agraire, les paysans ont commencé à mieux travailler et à produire davantage. Sous la direction d'un gouvernement qui déploie toutes les aides possibles à l'agriculture, les paysans enregistrent des niveaux de production plus élevés grâce à l'utilisation de nouveaux instruments aratoires, d'une plus grande quantité de fertilisants et de meilleures techniques. Ceci fait augmenter le pouvoir d'achat des ruraux, et cette croissance assure une fondation solide à l'industrialisation de la Chine. (...)
La portée de la réforme agraire n'est en rien restreinte qu'au seul domaine économique. C'est seulement parce que les Chinois ont été capables de détruire le pouvoir politique du féodalisme et d' expulser les impérialistes étrangers qui le soutenaient qu'ils sont maintenant en mesure de détruire la société féodale. Vu que le féodalisme et l'impérialisme sont des terreaux propices au retard, à la pauvreté et à la guerre, notre réforme agraire représente une victoire de grande envergure pour l'avancement politique, économique et culturel, de même que pour la paix mondiale.(...)"

-Traduction d'extraits de Land Reform Uproots Feudalism écrit par Chen Han-sheng et publié dans l'édition anglaise du numéro de mai-juin 1952.


Une fleur de l'art traditionnel s'épanouit

Présenter les arts, la culture, la musique, le théâtre et les films a toujours été la mission de notre revue, pour qu'ils poursuivent la bonne tradition de la nation chinoise, se développent et connaissent une renaissance dans la société nouvelle. À cette époque, beaucoup de personnalités des milieux de la culture et des sciences et techniques comme Lao She, Mei Lanfang, Liang Secheng, Hu Yuzi, Liu Danian, Bai Shouyi, Zhou Gecheng, Wu Yuzhang, Zhen Zhengdou, Wu Zhouren, Xiao Kezhen, Hua Lugeng, Li Shiguang et autres nous ont fourni leurs œuvres. Le grand maître de l'opéra de Pékin a écrit plusieurs articles sur le théâtre traditionnel pour notre revue.Voici quelques lignes de sa plume :

 

"Le théâtre classique chinois possède une longue histoire. Il incarne, sous une forme dramatique, de nombreuses caractéristiques de l'héritage culturel, riche et ancien, de la Chine. Sa technique s'est perfectionnée au cours de nombreux siècles. C'est un art dont les origines sont populaires et qui est encore apprécié par le peuple de notre pays.
Vu les caractéristiques du théâtre classique, le ministère des Affaires culturelles du gouvernement populaire central aide ceux qui y travaillent à accomplir la tâche ardue de mettre cet art de l'ancienne société au service du peuple de la nouvelle société. D'une part, ceci signifie d'édifier le contenu patriotique, progressiste et démocratique que notre répertoire tire de ses racines populaires; d'autre part, cela signifie aussi d'enlever la couche arriérée et réactionnaire qu'il a acquise dans la Chine féodale, puis par la suite dans la Chine semi-féodale. (...)
Parmi les pièces nouvellement écrites, " Trois attaques sur le village de Chu " est la pièce qui a connu le plus grand succès, quoiqu'elle ne soit pas exempte de ratées. Elle décrit une épisode du soulèvement paysan durant la grande dynastie des Song, relaté dans le fameux roman traduit en anglais sous le titre " All Men are Brothers ". Sur la scène, nous assistons non seulement aux batailles successives et aux astuces tactiques auxquelles ont recours les deux parties, mais également nous sommes les témoins du contraste net entre la bonne et la mauvaise stratégie et des résultats de celles-ci.
Le peuple chinois apprécie le théâtre depuis toujours, et les spectateurs ont toujours été très exigeants par rapport aux performances. Toutefois, ceux qui portent une admiration sans borne pour les acteurs ont l'habitude de les juger principalement sur leurs habiletés techniques. Les spectateurs de la classe élitiste qui seuls avaient accès aux théâtres, où ne jouaient que les meilleurs artistes, considèrent à peine ces derniers comme des êtres humains. Il faudrait des volumes et des volumes pour décrire la discrimination, l'oppression et les insultes à la dignité humaine endurées par les hommes et les femmes de notre profession, et ce, à cause du statut social des artistes dans l'ancienne société. (...)"

-Traduction d'extraits de Old Art With A New Future écrit par Mei Lan-fang et publié dans l'édition anglaise du numéro de septembre-octobre 1952.

 








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