Honneurs et rêves
En songeant à vous adresser quelques
mots à l'occasion du numéro spécial de
notre cinquantenaire, j'ai pensé immédiatement
à ce proverbe chinois: " Dans le gouffre se cache
le dragon, dans la tanière se couche le tigre."
Ce proverbe fait référence à un endroit
où sont rassemblés des hommes de talent. Il
n'est pas associé au film sur les arts martiaux chinois
qui a battu des records de vente l'année dernière
à l'étranger, mais il évoque la combinaison
harmonieuse des cultures orientale et occidentale. Les échanges
culturels permettent aux gens d'un niveau culturel différent
d'accepter plus facilement les différences. Cela me
fait penser à cette maison d'éditions, que je
dirige, qui publie en six langues et distribue dans plus de
150 pays et territoires. Nous nous occupons justement d'échanges
culturels entre la Chine et l'étranger.
La Chine au présent a été fondée
à l'époque de la guerre froide, au moment où
le monde était divisé en deux grands groupes
politiques qui s'opposaient sur des différences de
conception politique, de situation économique et de
système social. Lors de la fondation de la revue, l'objectif
était d'élever la compréhension et l'amitié
entre les différents pays pour chercher le progrès
commun. C'était un travail ardu, mais les personnes
de notre édition l'ont accompli. Ce travail nous a
permis d'intégrer que les cultures d'ethnies, de races
et de pays différents présentent non seulement
des différences, mais aussi des ressemblances. Ces
différences témoignent de la tolérance
de l'humanité, et ces ressemblances encouragent à
une ouverture accrue.
Notre revue s'est toujours trouvée au carrefour des
cultures chinoise et occidentale, aussi bien dans les années
50 à 70 qu'à l'époque actuelle où
les portes de la Chine s'ouvrent sur l'extérieur. En
fait, quelles que soient les périodes, les responsables
du Parti qui ont prêté attention à notre
revue entretenaient des relations particulières avec
la culture occidentale et faisaient preuve d'une maîtrise
exceptionnelle de la culture chinoise. La fondatrice de notre
revue, Soong Ching Ling (Mme Sun Yat-sen), née dans
une famille chrétienne, a été éduquée
dès son enfance aux États-Unis. Elle a consacré
toute sa vie à la promotion de la paix dans le monde
et à la communication entre les peuples. M. Zhou Enlai,
de qui vient la proposition de fonder cette revue, pendant
plus de vingt ans, soit de l'avènement de la Chine
nouvelle en 1949 à sa mort en 1976, a toujours inspiré
le respect sur la scène internationale des personnages
importants de tous les pays pour le raffinement de sa diplomatie.
Son séjour en France, pendant sa jeunesse, et la pratique
de la diplomatie lui ont permis de bien comprendre et de posséder
un esprit tolérant à l'égard des diverses
cultures. M. Deng Xiaoping, surnommé l'architecte en
chef de la réforme et de l'ouverture, a étudié
en France dans sa jeunesse. Son attitude et les mesures qu'il
a prises sur l'ouverture démontrent sa grandeur d'âme
et son courage. De son vivant, il attachait de l'importance
au travail de notre revue. Il était un bon ami de notre
rédacteur en chef honoraire, M. Israël Epstein.
Le président de la République, Jiang Zemin,
qui occupe le devant de la scène politique internationale,
parle couramment le russe et l'anglais. Il est un témoignage
vivant que la nouvelle génération de dirigeants
du Parti communiste chinois possède une excellente
compréhension des cultures chinoise et occidentale.
Face à la modernisation actuelle, l'intérêt
du président Jiang Zemin à l'égard d'une
revue qui existe depuis plusieurs dizaines d'années
et qui relie la Chine avec l'étranger est incontestable,
comme en témoigne son message de félicitations
pour le cinquantenaire de notre revue (voir la page couverture
intérieure ). L'intérêt envers cette revue,
dotée d'une mission particulière, reflète
l'espoir des dirigeants du Parti des différentes générations
pour l'ouverture et les échanges culturels réciproques.
L'époque de fondation de la revue est pratiquement
la même que celle de la fondation de la Chine nouvelle
en 1949. Découvrir l'histoire passée de cette
revue est une bonne façon de connaître le processus
d'édification de la Chine depuis un demi-siècle.
En ce sens, ce numéro spécial est non seulement
un numéro de célébrations du cinquantenaire,
mais aussi une rétrospective de l'édification
de la Chine nouvelle et de ses relations avec le monde depuis
50 ans. Ce panorama nous permet de constater que l'harmonie
grandit de jour en jour entre la Chine et le monde et que
l'humanité cherche un progrès en commun. C'est
un parcours réjouissant.
Les honneurs du cinquantenaire appartiennent au passé,
mais il nous encouragent à réaliser des rêves
encore plus beaux. À notre époque où
le monde tend vers l'intégration, nous nous chargeons
toujours de promouvoir la communication et la compréhension
mutuelle entre les différentes cultures des pays du
monde. " Travailler encore plus fort à la réforme,
à l'ouverture et à la modernisation de notre
pays et continuer à consacrer vos capacités
à la noble cause de la promotion de la paix et du développement
de l'humanité ", tel que le souligne le message
de félicitations du président Jiang Zemin, est
notre tâche et l'objectif de notre travail.
Au moment d'évoquer le passé, chers lecteurs,
je vous remercie pour l'affection et la fidélité
que vous nous témoignez depuis longtemps et j'espère
que nous réaliserons ensemble nos rêves les plus
beaux.
Huang
Zu'an
Directeur général et rédacteur
en chef de La Chine au présent
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