LIU QIONG
Au début de la conférence de
presse organisée, le 6 mars, dans le
cadre de la 2e session de la XIe CCPPC, un journaliste
étranger a posé la question suivante
: « Avant la tenue de cette session, M.
Li Deshui a déclaré aux médias
que le Rapport dactivité du gouvernement
de cette année comprendrait un nouveau
plan de relance économique. Pourquoi
ce nouveau plan nest-il pas inclus ? »
Ce journaliste a alors cité un reportage
publié par Bloomberg L.P., le 3 mars
: « M. Li Deshui, membre de la CCPPC et
ancien directeur du Bureau dÉtat
des statistiques, a révélé,
lors de linterview quil a accordé
à cette agence, que le premier ministre
Wen Jiabao annoncerait un nouveau plan de relance
au moment où il présenterait le
Rapport dactivité du gouvernement
à lAPN.»
Les griefs de Li Deshui
« À propos de cette question,
je souhaiterais dire à tout le monde
ce que je pense», a expliqué M.
Li, qui semblait avoir une foule de griefs à
exposer. « Dans la matinée du 4
mars, des journalistes mont entouré
et mont demandé sil y aurait
de nouvelles politiques et un nouveau plan de
relance économique qui seraient mis en
uvre. Je leur ai répondu que je
ne le savais pas, parce que je navais
pas encore lu le rapport dactivité
du gouvernement, que le premier ministre Wen
allait présenter ce rapport et quil
aborderait tout. Le journaliste a ensuite écrit
que, selon la déclaration de Li Deshui,
le premier ministre chinois Wen Jiabao annoncerait
un nouveau plan de relance de léconomie.
»
La fausse interprétation du journaliste
a fait monter en flèche la Bourse chinoise
le jour même. Le taux daugmentation
des indices de la Bourse de Shanghai et de ceux
de Shenzhen a dépassé respectivement
6 %. « Les Bourses asiatiques et même
celle des États-Unis ont aussi augmenté.
Le développement de la Chine semble beaucoup
influencer le monde », a exprimé
M. Li.
Un investissement de 4 000 milliards de yuans
est raisonnable
« Dans le Rapport dactivité
du gouvernement présenté par le
premier ministre hier, le contenu de lensemble
du projet destiné à promouvoir
un développement stable et relativement
rapide de léconomie est très
riche. Il touche tous les aspects, entre autres
les mesures pour faire augmenter linvestissement
et la consommation. En plus des investissements
directs, à elle seule la réduction
des impôts permettra aux habitants et
aux entreprises de diminuer leur charge de 500
milliards de yuans. Entre autres, laugmentation
de la subvention accordée aux habitants
urbains et ruraux à faible revenu, la
subvention à lachat délectroménagers
par les paysans, la subvention versée
aux familles bénéficiant de la
garantie du minimum vital et ayant des difficultés
à se loger, la reconstruction de la région
victime du séisme et linvestissement
dans les campagnes nécessitent 716 milliards
de yuans. Cest une grosse somme. En plus,
le gouvernement distribuera de largent
pour aider les étudiants à trouver
un emploi. Linvestissement dans la formation
des travailleurs paysans, la construction dun
environnement écologique, lapplication
des mesures destinées à encourager
davantage les entreprises à exporter
leurs produits, ainsi que linvestissement
dans le domaine de la recherche scientifique
sont extrêmement importants. Il faut aussi
parler de lamélioration du traitement
des enseignants du primaire et du secondaire
et des retraités, etc. Le Rapport dactivité
du gouvernement couvre tous les problèmes
et offre des solutions concrètes et praticables
; comment peut-on dire quil ny a
pas de nouveaux projets et de nouvelles mesures
? », a expliqué M. Li qui connaît
le Rapport dactivité du gouvernement
sur le bout de ses doigts.
Selon lui, dans le contexte actuel, le développement
de la Chine na pas besoin dun investissement
plus important. Linvestissement de 4 000
milliards de yuans est fort convenable et raisonnable.
En comparaison avec les États-Unis, lEurope,
le Japon et certains autres pays qui sont aux
prises avec la crise financière, léconomie
chinoise est différente. Les États-Unis
et certains pays européens ont injecté
beaucoup de capitaux dans les établissements
financiers. Le gouvernement chinois na
pas besoin dagir ainsi. « La situation
de notre marché financier est bonne.
Le taux dendettement est encore bas. Celui
des quatre grandes banques cotées à
la Bourse nest que de 2,5 % environ. Notre
projet de relance économique vise à
promouvoir et à maintenir la croissance
de léconomie et non pas à
traiter une bulle économique. La situation
est différente ».
« La Chine nest pas entrée
en récession. Elle enregistre seulement
un ralentissement de son rythme de croissance.
À propos de la question sur les mesures
que la Chine va prendre, certains journalistes
ont utilisé le mot récession
». M. Li a rectifié cette description:
« Il y a un critère pour juger
dune récession économique.
Les États-Unis ont enregistré
une croissance négative de leur PIB pendant
deux trimestres consécutifs, cela peut
être considéré comme une
récession économique. Le taux
de croissance économique de notre pays
était encore de 6,8 %, même au
quatrième trimestre de lannée
dernière ».
«Ayez les yeux grand ouverts pour bien
regarder le monde. Existe-t-il un pays ayant
un tel rythme de croissance ? En fait, attaquée
et influencée par la crise financière
mondiale, la Chine ralentit un peu son rythme
de croissance. Cest tout. Son économie
est toujours en croissance. Je crois que lobjectif
de croissance de 8 % fixé pour cette
année sera atteint ».
« Il ny a pas de crise financière
en Chine. Les opérations des banques
chinoises et dautres établissements
financiers sont menées sans obstacle
; la situation nest pas la même
que dans certains pays européens qui
se trouvent en plein tourbillon de la crise
financière. Dans ces pays, les banques
sont incapables daccorder des prêts.
Nous sommes seulement attaqués et influencés
par cette crise. Il ne faut pas se méprendre
sur cette diffférence », a ajouté
M. Li.
Daprès lui, le PIB moyen par personne
de la Chine avait déjà atteint
3 266,8 $ US en 2008. Selon lexpérience
mondiale, quand cette donnée dépasse
3 000 $ US dans un pays ou une région,
le processus durbanisation et dindustrialisation
saccélère. Le mode et les
habitudes de consommation des habitants connaissent
un grand changement. « Cette situation
permettra dassurer la croissance, daugmenter
la consommation intérieure et de réajuster
la structure économique de notre pays
», a-t-il conclu.
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