DÉCEMBRE  2002

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

 

Un système bancaire en transition

WANG ZHIPENG

Le système bancaire chinois accélère ses réformes.

Les quatre grandes banques commerciales—la Banque industrielle et commerciale de Chine, la Banque de Chine, la Banque de construction de Chine et la Banque d’agriculture de Chine forment l’ossature du système bancaire chinois. Toutefois, la faible efficacité, le manque de capitaux et un taux élevé de dettes accumulées au fil du temps ont affaibli ce système et l’ont rendu inefficace. Afin de redresser la situation, à la fin de la dernière décennie, le gouvernement chinois a implanté des réformes pour rationaliser ces quatre banques commerciales et leurs activités. C’est ainsi que ces banques ont mis en place des sociétés de gestion des actifs pour racheter et résoudre le problème des actifs non performants. Leur structure opérationnelle a également été perfectionnée et optimisée pour améliorer l’efficacité de la gestion et les rendements économiques.

Selon les statistiques, en 1999, une valeur totale de 1 400 milliards de yuans d’actifs non performants ont été repris des quatre banques commerciales de Chine par des institutions indépendantes. Toutefois, à la fin de 2001, les mauvaises créances représentaient toujours un taux de 25,4 %. La Banque populaire de Chine,  banque centrale de Chine, a publié une directive demandant de réduire à 15 % d’ici 2005 le taux moyen d’actifs non performants. Depuis lors, ces quatre banques ont déployé tous les efforts possibles pour résoudre ce problème et pour formuler leur plan de transformation en sociétés cotées. Ceci exige de persuader le gouvernement de leur accorder des exemptions fiscales, d’émettre des obligations d’État spéciales et, dans le but de résoudre la question des actifs non performants, de retirer les limitations liées aux politiques sur l’entrée du capital étranger.

Les banques commerciales chinoises ont terminé pour l’essentiel la mise en réseau de leurs opérations dans les villes d’échelon supérieur à la préfecture.

Dans une certaine mesure, ces réformes sont une réaction à la pression exercée par l’entrée de la Chine à l’OMC. Durant sa première année à l’OMC, la Chine  a vu ses banques passer d’un système monopolistique à un environnement de concurrence libre. Certaines banques chinoises ont coopéré activement avec des banques étrangères, telles que la Citibank et la HSBC dans la prise de participation de capitaux propres et elles ont connu des résultats encourageants. La participation étrangère la plus élevée dans une banque chinoise est actuellement de 15 %.

Les banques étrangères possèdent sans contredit des avantages par rapport à leurs homologues chinoises en ce qui concerne la structure opérationnelle, l’accès aux capitaux, le renouvellement des concepts et l’expérience dans l’activité bancaire en réseau et les opérations d’affaires qui y sont liées. Selon l’entente de l’OMC, les banques étrangères pourront mener des services d’affaires en RMB, deux ans après l’entrée de la Chine à l’OMC, et elles pourront étendre leurs activités aux services bancaires en réseau cinq ans après. Les restrictions sur les banques étrangères en ce qui concerne leur sphère d’activités et le volume de leur clientèle seront également levées dans les cinq ans suivant l’entrée de la Chine à l’OMC. Les banques étrangères auront le droit de mener des activités dans différentes régions et d’ouvrir des succursales, tout comme les banques du pays. Il est évident que, dans le futur, les banques étrangères infligeront inévitablement un gros coup au mécanisme financier chinois.

Parallèlement, se développe une troisième force bancaire. Dix banques commerciales avec participation, dont la Banque des communications, la Banque industrielle CITIC, la Banque China Merchants et quelque 100 banques commerciales municipales se sont lancées dans la compétition avec les banques d’État et les banques étrangères. L’an dernier, ces banques ont conclu un accord en vue d’établir un système de réunions communes, afin de renforcer leur coopération, leur partenariat stratégique et leur compétitivité. À la fin de 2001, il y avait 108 banques commerciales municipales en Chine, pour des avoirs totaux de 873 milliards de yuans. En août dernier, avec l’approbation de la banque centrale et en coopération avec ses homologues dans les grandes villes chinoises, la Banque commerciale de Shanghai  a fondé le Centre de liquidation des actifs de la Banque commerciale municipale. Ce centre devrait ouvrir sous peu. Ce centre s’occupera principalement des règlements interurbains et, avec le soutien des banques commerciales municipales du pays, l’on s’attend à ce qu’il devienne une force concurrentielle.

Ces trois entités sont et resteront l’ossature principale du système bancaire chinois qui fournit des services aux clients des divers secteurs.  La clé permettant de résoudre et d’éviter la réapparition d’actifs non performants dans les banques d’État est d’améliorer leur efficacité. La pression exercée par l’arrivée des banques étrangères en Chine a donc incité les banques du pays à  améliorer leurs services bancaires. Le gouvernement doit encourager les capitaux privés et étrangers  à renforcer le capital des banques de petite et moyenne envergure. Ces dernières pourront alors se développer jusqu’à ce qu’elles soient en mesure de satisfaire les besoins financiers des petites et moyennes entreprises et des paysans. L’objectif ultime est d’édifier un système bancaire diversifié et à échelons multiples dont les fonctions de service sont efficaces, grâce à une concurrence loyale, et qui permet de maintenir la stabilité financière du pays.

Wang Zhipeng est un étudiant au doctorat de l’École de gestion économique de l’université Qinghua.