Un système bancaire
en transition
WANG ZHIPENG
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Le
système bancaire chinois accélère ses réformes. |
Les
quatre grandes banques commerciales—la Banque industrielle et
commerciale de Chine, la Banque de Chine, la Banque de construction
de Chine et la Banque d’agriculture de Chine forment l’ossature
du système bancaire chinois. Toutefois, la faible efficacité,
le manque de capitaux et un taux élevé de dettes accumulées au
fil du temps ont affaibli ce système et l’ont rendu inefficace.
Afin de redresser la situation, à la fin de la dernière décennie,
le gouvernement chinois a implanté des réformes pour rationaliser
ces quatre banques commerciales et leurs activités. C’est ainsi
que ces banques ont mis en place des sociétés de gestion des actifs
pour racheter et résoudre le problème des actifs non performants.
Leur structure opérationnelle a également été perfectionnée et
optimisée pour améliorer l’efficacité de la gestion et les rendements
économiques.
Selon
les statistiques, en 1999, une valeur totale de 1 400 milliards
de yuans d’actifs non performants ont été repris des quatre banques
commerciales de Chine par des institutions indépendantes. Toutefois,
à la fin de 2001, les mauvaises créances représentaient toujours
un taux de 25,4 %. La Banque populaire de Chine, banque centrale de Chine, a publié une directive
demandant de réduire à 15 % d’ici 2005 le taux moyen d’actifs
non performants. Depuis lors, ces quatre banques ont déployé tous
les efforts possibles pour résoudre ce problème et pour formuler
leur plan de transformation en sociétés cotées. Ceci exige de
persuader le gouvernement de leur accorder des exemptions fiscales,
d’émettre des obligations d’État spéciales et, dans le but de
résoudre la question des actifs non performants, de retirer les
limitations liées aux politiques sur l’entrée du capital étranger.
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Les
banques commerciales chinoises ont terminé pour l’essentiel
la mise en réseau de leurs opérations dans les villes d’échelon
supérieur à la préfecture. |
Dans
une certaine mesure, ces réformes sont une réaction à la pression
exercée par l’entrée de la Chine à l’OMC. Durant sa première année
à l’OMC, la Chine a vu ses banques passer d’un système monopolistique
à un environnement de concurrence libre. Certaines banques chinoises
ont coopéré activement avec des banques étrangères, telles que
la Citibank et la HSBC dans la prise de participation de capitaux
propres et elles ont connu des résultats encourageants. La participation
étrangère la plus élevée dans une banque chinoise est actuellement
de 15 %.
Les
banques étrangères possèdent sans contredit des avantages par
rapport à leurs homologues chinoises en ce qui concerne la structure
opérationnelle, l’accès aux capitaux, le renouvellement des concepts
et l’expérience dans l’activité bancaire en réseau et les opérations
d’affaires qui y sont liées. Selon l’entente de l’OMC, les banques
étrangères pourront mener des services d’affaires en RMB, deux
ans après l’entrée de la Chine à l’OMC, et elles pourront étendre
leurs activités aux services bancaires en réseau cinq ans après.
Les restrictions sur les banques étrangères en ce qui concerne
leur sphère d’activités et le volume de leur clientèle seront
également levées dans les cinq ans suivant l’entrée de la Chine
à l’OMC. Les banques étrangères auront le droit de mener des activités
dans différentes régions et d’ouvrir des succursales, tout comme
les banques du pays. Il est évident que, dans le futur, les banques
étrangères infligeront inévitablement un gros coup au mécanisme
financier chinois.
Parallèlement,
se développe une troisième force bancaire. Dix banques commerciales
avec participation, dont la Banque des communications, la Banque
industrielle CITIC, la Banque China Merchants et quelque 100 banques
commerciales municipales se sont lancées dans la compétition avec
les banques d’État et les banques étrangères. L’an dernier, ces
banques ont conclu un accord en vue d’établir un système de réunions
communes, afin de renforcer leur coopération, leur partenariat
stratégique et leur compétitivité. À la fin de 2001, il y avait
108 banques commerciales municipales en Chine, pour des avoirs
totaux de 873 milliards de yuans. En août dernier, avec l’approbation
de la banque centrale et en coopération avec ses homologues dans
les grandes villes chinoises, la Banque commerciale de Shanghai
a fondé le Centre de liquidation des actifs de la Banque
commerciale municipale. Ce centre devrait ouvrir sous peu. Ce
centre s’occupera principalement des règlements interurbains et,
avec le soutien des banques commerciales municipales du pays,
l’on s’attend à ce qu’il devienne une force concurrentielle.
Ces
trois entités sont et resteront l’ossature principale du système
bancaire chinois qui fournit des services aux clients des divers
secteurs. La clé permettant de résoudre et d’éviter la réapparition d’actifs
non performants dans les banques d’État est d’améliorer leur efficacité.
La pression exercée par l’arrivée des banques étrangères en Chine
a donc incité les banques du pays à
améliorer leurs services bancaires. Le gouvernement doit
encourager les capitaux privés et étrangers
à renforcer le capital des banques de petite et moyenne
envergure. Ces dernières pourront alors se développer jusqu’à
ce qu’elles soient en mesure de satisfaire les besoins financiers
des petites et moyennes entreprises et des paysans. L’objectif
ultime est d’édifier un système bancaire diversifié et à échelons
multiples dont les fonctions de service sont efficaces, grâce
à une concurrence loyale, et qui permet de maintenir la stabilité
financière du pays.
Wang
Zhipeng est un étudiant au doctorat de l’École de gestion économique
de l’université Qinghua.