OCTOBRE  2002

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

 

Jiamusi, un pont terrestre vers le Pacifique

YU JIE et LI MENG

Un garde forestier patrouille dans la plaine enneigée.

L’histoire se passe dans l’est de la province du Heilongjiang.

Jiamusi est au cœur de la plaine Sanjiang, sur une terre particulièrement fertile que nourrissent depuis  dix millénaires les alluvions de trois cours d’eau (Heilong, Songhua et Wusuli). Jiamusi et la Russie se font face de part et d’autre du fleuve Songhua, qui délimite une frontière, longue de 438 km, entre la province du Heilongjiang et la Russie.

Une ville au lever de soleil très matinal

Située à l’extrémité est du territoire de la Chine,  Jiamusi est connue comme la « première ville d’Orient ». Elle a sous sa juridiction le bourg le plus petit du monde, Wusu, qui s’étend sur une superficie de 500 m ×100 m seulement. Une seule famille de trois membres y vit sous un même toit et y accueille, la première, le lever du soleil.

Différente des villes brumeuses du Sud et des villes millénaires du Centre de la Chine, Jiamusi révèle complètement son charme sous un temps frais et clair.

La ville s’étend sur une superficie de 32 700 km², mais, fait marquant, sa superficie de terre par habitant atteint en moyenne 1,46 hectare, soit une superficie plus de deux fois supérieure à celle enregistrée dans l’ensemble du pays. Sur cette terre immense, le visiteur peut apprécier l’énergie, la simplicité et le charme du Nord-Est. Surtout en hiver, cette ville de glace et de neige constitue un paradis de divertissements animés. La sculpture artistique sur glace et les lanternes de glace, le traîneau tiré par des chiens, la motoneige, ainsi que la nage hivernale comptent parmi les activités favorites des Nordiques.

Sur la plage, des pêcheurs de l’ethnie hezhe, une ethnie particulièrement accueillante, vous offrent avec plaisir de goûter des poissons cuits à l’étuvée ou rôtis. Si vous êtes l’hôte d’une famille hezhe, vous pourrez goûter au poisson frais à la sauce et à leur délicieux alcool. Lors des réjouissances, vous pourrez apprécier aussi les agréables mélodies de leurs chansons populaires.

Panorama de Jiamusi.

Il y a 50 ans, grâce aux efforts d’une puissante armée, forte de 100 000 hommes, et aux efforts d’un million de jeunes instruits, cette plaine nordique, autrefois aride, est peu à peu devenue une étendue de champs fertiles. Irriguée par trois fleuves, cette plaine est une base productrice de céréales et une zone test d’exploitation d’ensemble.

Après la fondation de la Chine nouvelle, quantité de nouveaux produits ont fait leur apparition, à la suite de la fondation d'un grand nombre d’entreprises. Jiamusi est aujourd’hui une ville industrielle en développement, alors qu’autrefois, elle n’était qu’une petite ville aux assises faibles. La plus grande papeterie du pays et l’usine de machines électriques, depuis fort longtemps en exploitation, sont deux entreprises renommées de Jiamusi. Une quarantaine de produits des cinq industries piliers (alimentation, mécanique, papeterie, matériaux de construction et chimie) ont atteint le niveau international avancé, et une dizaine de produits ont obtenu des médailles d’or et d’argent.

S’appuyant sur son agriculture, son développement industriel et sa supériorité géographique de ville frontalière, Jiamusi développe rapidement son commerce extérieur. Actuellement, ses produits exportés, appartenant à dix-huit catégories (céréales, huile, spécialités, textile, industrie légère, chimie, etc.) sont vendus aussi loin qu’au Japon, en Asie du Sud-Est, aux États-Unis, en Allemagne, en Italie, au Canada, en Australie, en Russie et au Moyen-Orient, pour un total d’une cinquantaine de pays et territoires. En 2001, la valeur de son import-export a dépassé 100 millions de dollars US. Jiamusi est jumelée avec des villes du Japon, de la Russie et de l’Australie et elle entretient des relations commerciales et d’amitié avec une trentaine de pays et territoires.

Son économie portuaire s’ouvre au grand large

Le port animé du district de Fuyuan.

Sous l’approbation de l’État, en 1989, Jiamusi est devenue l’un des cinq ports ouverts vers la Russie (Jiamusi, Fujin, Tongjiang, les districts de Fuyuan et de Huachuan).

En s’appuyant sur sa supériorité de ville frontalière, Jiamusi développe à fond ses activités commerciales et touristiques, garantes de sa croissance économique.

Connue comme le « pont terrestre qui débouche sur le Pacifique », Jiamusi est le nœud de communications du transport fluvial de la province du Heilongjiang. Ville avoisinant divers pays (Russie, Japon et Corée),  elle permet d’accéder aux rives du Pacifique en suivant le cours inférieur du fleuve Heilong et la longue étendue de territoire russe jusqu’au détroit de Tartarie ; puis, par le Pacifique on peut gagner respectivement le Japon, la RDP de Corée, la Rép. de Corée et tous les territoires en bordure du Pacifique.

Situé au nord-est de Jiamusi, le port du district de Fuyuan est bien desservi. À 65 km de Khabarovsk, la grande ville portuaire de Russie, ce port a été un pilier de l’application de la politique de réforme et d’ouverture sur l’extérieur. Situé au confluent des fleuves Heilong et Wusuli, il est aussi un port de coordination des transports terrestres et fluviaux, ainsi qu’une tête de pont entre la province du Heilongjiang et le Pacifique.

Les transports fluviaux s’effectuent par les fleuves Heilong, Wusuli et Songhua, en direction de Jiamusi, Harbin, Heihe, Raohe et d’autres villes et districts, ou par le seul fleuve Heilong, d’abord vers Nikolayevsk, puis vers le Japon, la République de Corée, les États-Unis et le Canada. Ses transports terrestres permettent d’atteindre rapidement Tongjiang, Fujin, Raohe et Jiamusi.

Ce port est aussi le meilleur port en eau profonde du fleuve Heilong. Souvent, des chalands de 5 000 tonnes mouillent dans ce port aux vastes eaux, mais sans bas-fonds, et des cargos de 10 000 tonnes peuvent grâce à lui, rejoindre rapidement l’embouchure du fleuve Heilong durant la saison des crues.

Tongjiang et la Russie se font face de chaque côté du fleuve Heilong, et la frontière s’y étire sur 166 km. Ce fleuve ressemble à une route de la  Soie en Chine au Nord, car il joue un rôle de pont et sert de trait d’union au développement économique des deux pays.

Le fleuve Heilong et le fleuve Songhua confluent à Tongjiang et coulent ensuite continuellement vers l’est. La longue histoire du commerce extérieur de Tongjiang s’est écrite grâce à sa supériorité géographique. En 1904, des maisons de commerce qui entretenaient des contacts avec les Russes y existaient déjà. En 1992, le port naturel du district de Tongjiang a été approuvé par le Conseil des affaires d’État comme l'un des cinq ports de commerce international de première catégorie.

Aujourd’hui, Jiamusi déborde d’animation. Plus que jamais, elle se sent proche de l’intérieur comme de l’extérieur du pays, et elle est résolument tournée vers l’avenir.