Jiamusi, un pont terrestre vers le Pacifique
YU JIE et LI
MENG
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Un garde forestier
patrouille dans la plaine enneigée. |
L’histoire
se passe dans l’est de la province du Heilongjiang.
Jiamusi
est au cœur de la plaine Sanjiang, sur une terre particulièrement
fertile que nourrissent depuis
dix millénaires les alluvions de trois cours d’eau (Heilong,
Songhua et Wusuli). Jiamusi et la Russie se font face de part
et d’autre du fleuve Songhua, qui délimite une frontière, longue
de 438 km, entre la province du Heilongjiang et la Russie.
Une ville au lever de soleil très matinal
Située
à l’extrémité est du territoire de la Chine,
Jiamusi est connue comme la « première ville d’Orient ».
Elle a sous sa juridiction le bourg le plus petit du monde, Wusu,
qui s’étend sur une superficie de 500
m ×100 m seulement. Une seule
famille de trois membres y vit sous un même toit et y accueille,
la première, le lever du soleil.
Différente
des villes brumeuses du Sud et des villes millénaires du Centre
de la Chine, Jiamusi révèle complètement son charme sous un temps
frais et clair.
La
ville s’étend sur une superficie de 32 700 km², mais, fait marquant,
sa superficie de terre par habitant atteint en moyenne 1,46 hectare,
soit une superficie plus de deux fois supérieure à celle enregistrée
dans l’ensemble du pays. Sur cette terre immense, le visiteur
peut apprécier l’énergie, la simplicité et le charme du Nord-Est.
Surtout en hiver, cette ville de glace et de neige constitue un
paradis de divertissements animés. La sculpture artistique sur
glace et les lanternes de glace, le traîneau tiré par des chiens,
la motoneige, ainsi que la nage hivernale comptent parmi les activités
favorites des Nordiques.
Sur
la plage, des pêcheurs de l’ethnie hezhe, une ethnie particulièrement
accueillante, vous offrent avec plaisir de goûter des poissons
cuits à l’étuvée ou rôtis. Si vous êtes l’hôte d’une famille hezhe,
vous pourrez goûter au poisson frais à la sauce et à leur délicieux
alcool. Lors des réjouissances, vous pourrez apprécier aussi les
agréables mélodies de leurs chansons populaires.
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Panorama
de Jiamusi. |
Il
y a 50 ans, grâce aux efforts d’une puissante armée, forte de
100 000 hommes, et aux efforts d’un million de jeunes instruits,
cette plaine nordique, autrefois aride, est peu à peu devenue
une étendue de champs fertiles. Irriguée par trois fleuves, cette
plaine est une base productrice de céréales et une zone test d’exploitation
d’ensemble.
Après
la fondation de la Chine nouvelle, quantité de nouveaux produits
ont fait leur apparition, à la suite de la fondation d'un grand
nombre d’entreprises. Jiamusi est aujourd’hui une ville industrielle
en développement, alors qu’autrefois, elle n’était qu’une petite
ville aux assises faibles. La plus grande papeterie du pays et
l’usine de machines électriques, depuis fort longtemps en exploitation,
sont deux entreprises renommées de Jiamusi. Une quarantaine de
produits des cinq industries piliers (alimentation, mécanique,
papeterie, matériaux de construction et chimie) ont atteint le
niveau international avancé, et une dizaine de produits ont obtenu
des médailles d’or et d’argent.
S’appuyant
sur son agriculture, son développement industriel et sa supériorité
géographique de ville frontalière, Jiamusi développe rapidement
son commerce extérieur. Actuellement, ses produits exportés, appartenant
à dix-huit catégories (céréales, huile, spécialités, textile,
industrie légère, chimie, etc.) sont vendus aussi loin qu’au Japon,
en Asie du Sud-Est, aux États-Unis, en Allemagne, en Italie, au
Canada, en Australie, en Russie et au Moyen-Orient, pour un total
d’une cinquantaine de pays et territoires. En 2001, la valeur
de son import-export a dépassé 100 millions de dollars US. Jiamusi
est jumelée avec des villes du Japon, de la Russie et de l’Australie
et elle entretient des relations commerciales et d’amitié avec
une trentaine de pays et territoires.
Son
économie portuaire s’ouvre au grand large
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Le
port animé du district de Fuyuan. |
Sous
l’approbation de l’État, en 1989, Jiamusi est devenue l’un des
cinq ports ouverts vers la Russie (Jiamusi, Fujin, Tongjiang,
les districts de Fuyuan et de Huachuan).
En
s’appuyant sur sa supériorité de ville frontalière, Jiamusi développe
à fond ses activités commerciales et touristiques, garantes de
sa croissance économique.
Connue
comme le « pont terrestre qui débouche sur le Pacifique »,
Jiamusi est le nœud de communications du transport fluvial de
la province du Heilongjiang. Ville avoisinant divers pays (Russie,
Japon et Corée), elle permet d’accéder aux rives du Pacifique en suivant le cours
inférieur du fleuve Heilong et la longue étendue de territoire
russe jusqu’au détroit de Tartarie ; puis, par le Pacifique
on peut gagner respectivement le Japon, la RDP de Corée, la Rép.
de Corée et tous les territoires en bordure du Pacifique.
Situé
au nord-est de Jiamusi, le port du district de Fuyuan est bien
desservi. À 65 km de Khabarovsk, la grande ville portuaire de
Russie, ce port a été un pilier de l’application de la politique
de réforme et d’ouverture sur l’extérieur. Situé au confluent
des fleuves Heilong et Wusuli, il est aussi un port de coordination
des transports terrestres et fluviaux, ainsi qu’une tête de pont
entre la province du Heilongjiang et le Pacifique.
Les
transports fluviaux s’effectuent par les fleuves Heilong, Wusuli
et Songhua, en direction de Jiamusi, Harbin, Heihe, Raohe et d’autres
villes et districts, ou par le seul fleuve Heilong, d’abord vers
Nikolayevsk, puis vers le Japon, la République de Corée, les États-Unis
et le Canada. Ses transports terrestres permettent d’atteindre
rapidement Tongjiang, Fujin, Raohe et Jiamusi.
Ce
port est aussi le meilleur port en eau profonde du fleuve Heilong.
Souvent, des chalands de 5 000 tonnes mouillent dans ce port aux
vastes eaux, mais sans bas-fonds, et des cargos de 10 000 tonnes
peuvent grâce à lui, rejoindre rapidement l’embouchure du fleuve
Heilong durant la saison des crues.
Tongjiang
et la Russie se font face de chaque côté du fleuve Heilong, et
la frontière s’y étire sur 166 km. Ce fleuve ressemble à une route
de la Soie en Chine au Nord, car il joue un rôle de pont et sert de trait
d’union au développement économique des deux pays.
Le
fleuve Heilong et le fleuve Songhua confluent à Tongjiang et coulent
ensuite continuellement vers l’est. La longue histoire du commerce
extérieur de Tongjiang s’est écrite grâce à sa supériorité géographique.
En 1904, des maisons de commerce qui entretenaient des contacts
avec les Russes y existaient déjà. En 1992, le port naturel du
district de Tongjiang a été approuvé par le Conseil des affaires
d’État comme l'un des cinq ports de commerce international de
première catégorie.
Aujourd’hui,
Jiamusi déborde d’animation. Plus que jamais, elle se sent proche
de l’intérieur comme de l’extérieur du pays, et elle est résolument
tournée vers l’avenir.