OCTOBRE  2002

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

 

Le cloisonné (Jingtailan)

Le cloisonné, un art dans lequel les Chinois excellent, est connu au pays sous le nom de Jingtailan. Il est d’abord apparu vers la fin de la dynastie des Yuan, au milieu du XIVe siècle, puis s’est développé et a atteint son âge d’or durant le règne de  Jingtai des Ming (1450-1457). Puisque la plupart des objets étaient bleus (lan), le cloisonné a été appelé Jingtailan.

Un cloisonné a une structure en cuivre. Sur celle-ci, on forme un motif en collant un fil de cuivre avec une colle végétale. On remplit les interstices, bien séparées par les fils de cuivre, d’émail de différentes couleurs. Après quatre ou cinq cuissons au four, la pièce est polie et couverte d’une dorure afin d’en faire une œuvre d’art colorée et brillante.

Durant la dynastie des Ming (1368-1644), le cloisonné servait surtout à l’usage du palais impérial, et on le retrouvait sous la forme de brûle-parfum, de vases, de pots, de boîtes et de chandeliers, et toutes les pièces imitaient la  porcelaine et les bronzes antiques.

Aujourd’hui, Beijing est le principal centre de production du cloisonné, et cette production met l’accent sur la beauté ornementale d’objets d’usage courant. On trouve des vases, des assiettes, des pots, des boîtes, des services à thé, des lampes, des lanternes, des tables, des tabourets, des chopes et des menus articles pour le bureau.

En surface, le cloisonné est recouvert d’un émail qui, comme la porcelaine, est dur mais cassant, de sorte que l’on ne doit pas heurter l’objet contre quelque chose de dur. Pour épousseter un objet, on doit l’essuyer avec un linge doux. Il faut éviter de le frotter vigoureusement avec un linge mouillé, car l’on pourrait ainsi détériorer l’émail.

Un des chevaux en cloisonné pesant environ 700 kg.

Ces dernières années, un paire de gros chevaux en cloisonné a été fabriquée, et chaque cheval mesure 2,1 mètres de haut, 2,4 mètres de long et pèse quelque 700 kg. Cette œuvre a demandé huit mois de travail de la part de centaines de travailleurs et soixante tonnes de charbon pour la cuisson. Ces chevaux constituent les plus gros objets jamais fabriqués en cloisonné depuis les cinq siècles d’existence de cet art.