OMC
oblige, l’arbitrage répudie l’arbitraire
LA
Commission d’arbitrage de Beijing a été fondée le 28 septembre
1995. Ses membres sont pour la plupart des experts et des sommités
du secteur judiciaire. Jiang Ping, le directeur, est l’ancien
recteur de l’Université des sciences politiques et juridiques
et un juriste connu en droit civil et commercial de Chine. Les
vice-directeurs et les membres comprennent, entre autres, les
présidents de l’Institut de droit de l’université Tsinghua, de
l’université de Beijing et de l’Université du peuple, ainsi que
le professeur Zheng Chengsi, un expert de renom de Chine en matière de propriété intellectuelle. Parmi
les 223 arbitres de la commission, 22,1 % sont titulaires d’un
doctorat, 39,2 % d’une maîtrise et 30,4 % d’une licence. Il y
a non seulement des experts et des sommités, mais encore des juges
à la retraite ayant une riche expérience de la pratique du droit,
de même que des professionnels de divers secteurs, dont neuf venant
de Hongkong et de Taiwan.
Depuis sa fondation, la commission
applique à la lettre la Loi
d’arbitrage de la RPC et se fait un point d’honneur d’offrir
un arbitrage indépendant, équitable et
hautement efficace. Elle ne cesse d’élever le niveau de
qualité des arbitres, l’autorité de la décision et l’efficience
du traitement des causes. Elle améliore toujours la qualité des
services et le niveau de gestion, et le nombre des procès dont
elle s’occupe augmente de manière continue. En 1995, elle a entendu
sept causes, en 1996, 149, en 1997, 168, en 1998, 233, en 1999,
326, en 2000, 449, en 2001, 666 et jusqu’au 10 juin dernier, 381.
Celles-ci touchent toutes sortes de différends économiques :
travaux de construction, transactions immobilières, finance, assurance,
titres, livraisons à terme, investissements, propriété industrielle,
marques de commerce, transfert du droit des titres, capitaux sino-étrangers,
coopération sino-étrangère et affaires liées à des marchandises
de l’étranger. Depuis 1998, les affaires qu’on lui soumet ont
augmenté de plus de 37 % annuellement. Jusqu’à présent, elle a
reçu 2 378 causes, dont 2 090 ont été réglées, pour un taux de
conclusion de 87,9 %. En moyenne, chaque affaire nécessite 75
jours, de la mise en place d’un tribunal à la conclusion, et 97
jours, de l’inscription d’un dossier à la conclusion. Parmi les
affaires closes, cinq ont été annulées ou partiellement annulées,
onze jugées non recevables et deux soumises à un
nouvel arbitrage, ce qui représente moins de 1 % du total. La
commission se place au premier rang du secteur pour le nombre
d’inscriptions de dossiers, le nombre d’affaires closes qu’elle
a jugées et la qualité de celles-ci.
Après l’adhésion de la Chine
à l’OMC, la commission a
adopté --ou est en train de le faire-- des mesures pour améliorer
davantage ses services et son efficacité, afin de se transformer
en un établissement d’arbitrage de calibre international.
Premièrement, dans le but d’assurer
l’indépendance et l’impartialité de l’arbitrage et de faire progresser
activement les processus d’arbitrage et de jugement, la commission
a révisé la « Règle de l’arbitrage ». Les amendements
comprennent le jugement combiné, la non-exécution ou le report
d’exécution de la charge de la preuve des parties en cause. Cette
règle stipule que les arbitres doivent s’acquitter de leur responsabilité
de manière équitable, assidue et efficace. En vertu de la règle,
les arbitres doivent signer une lettre au moment d’accepter leur désignation par les parties en cause
ou le directeur de la commission ; dans celle-ci, ils déclarent
qu’ils agiront, infailliblement et en toutes circonstances, de
manière indépendante et juste, et qu’ils régleront la cause de
manière consciencieuse, diligente et efficace. Cette déclaration
sera ensuite transmise par le secrétaire aux deux parties en cause.
Ces nouvelles stipulations contribueront à l’équité des procédures
et à une amélioration de l’efficience de l’arbitrage.
Deuxièmement, pour renforcer
la gestion du délai de jugement des causes d’arbitrage, le sens
des responsabilités et la notion du temps des arbitres, la commission
a révisé la « Règle des arbitres » et les « Mesures
d’engagement et de gestion des arbitres », et elle a élaboré « Certains
Règlements pour renforcer la gestion du délai de jugement des
causes d’arbitrage ». Ces stipulations ont concrétisé les
exigences des arbitres en matière d’échéancier et d’étapes. La
commission enverra une « Notification urgente » à l’arbitre
qui aura prolongé l’audience pendant une certaine période de temps
pour des raisons personnelles. Tout arbitre ayant connu un certain
nombre de retards d’audience ne sera pas désigné, et ses délais
seront notés dans le système de consultation informatisé, afin
que la commission ne renouvelle pas son recrutement.
Les arbitres seront congédiés s’ils enfreignent la loi en vue
d’un intérêt personnel ou s’ils se rendent coupables d’un manquement
grave à leur responsabilité. Afin d’augmenter le niveau professionnel
des arbitres, la commission a également formulé les « Normes
de traitement des causes des arbitres », les « Critères
de préparation des sentences arbitrales » et le « Manuel
des arbitres ». En outre, la conformité aux règlements des
arbitres est gardée en mémoire par ordinateur, afin de servir
de fondement à leur évaluation.
Ces mesures ont été bien accueillies
et strictement observées par tous les arbitres. Grâce à leur travail
consciencieux et diligent, les arbitres ont gagné une bonne réputation
pour la commission.
Troisièmement, pour élever le
niveau professionnel des arbitres, la commission a renforcé les
échanges professionnels et les recherches théoriques, a élaboré
des mesures et est en train de les adopter: 1. Changer le titre
du « Reportage sur l’arbitrage de Beijing », distribué
régulièrement aux arbitres, en l’ « Arbitrage de Beijing »,
tout en enrichissant son contenu et en augmentant sa qualité rédactionnelle
et d’impression. 2. Établir un système de stages sur l’éthique
et les activités professionnelles des nouveaux arbitres. 3. Convoquer
une réunion annuelle des arbitres pour procéder à des échanges
d’expériences et à des discussions. 4. Soutenir et assister les
arbitres dans leurs débats théoriques spontanés. 5. Organiser
des discussions avec les arbitres, les experts et les sommités
des milieux juridiques, les juges et d’autres personnes intéressées
pour discuter de la manière de perfectionner le système d’arbitrage
et avancer des suggestions et remarques aux services intéressés.
Quatrièmement, afin d’élever
la qualité des services, la commission ne cesse d’améliorer les
services d’arbitrage et le niveau de gestion informatisée de l’office.
Actuellement, l’ordinateur documente tout le processus, de l’inscription
des dossiers à la conclusion des causes. L’ouverture de l’audience
et les discussions du tribunal arbitral sont toutes enregistrées
simultanément dans l’ordinateur. En cas de conciliation, le tribunal
peut tout de suite émettre une lettre de conciliation, en fonction
de l’accord conclu entre les deux parties en cause.
Enfin, pour développer ses affaires
au plan international et mieux servir sa clientèle, la commission
projette d’inviter des experts, des sommités et des professionnels
de l’étranger comme arbitres, et elle œuvre à établir des relations
de coopération avec des services d’arbitrage de l’étranger. En
même temps, elle a ajouté une version anglaise à son site Web
et a imprimé des brochures bilingues (chinois et anglais), ce
qui a renforcé sa publicité auprès des entreprises étrangères
présentes en Chine.