AOÛT  2002

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

 

À Anji, bambou rime avec écologie

WU XINYI et  JIA LAN

Un village du pays du bambou.

LE district de Anji, situé dans le nord-ouest du Zhejiang, couvre une superficie de 1 886 km2, dont un million de mu (un mu = 1/15 hectare) de bambouseraies. C’est une région renommée de Chine dans ce domaine. Dès l’arrivée, on peut y constater la version moderne de « la vie à la montagne » : se baser sur l’économie environnementale, développer l’écotourisme et encourager une agriculture et une industrie écologiques, pour édifier une ville « verte » en vue d’un enrichissement par le développement durable.

Montagne, ouvre-toi

En mettant l’environnement écologique au premier plan et en comptant sur ses ressources naturelles exceptionnellement favorables, Anji s’est transformé en un district modèle d’échelon national quant à l’édification écologique. Entouré de montagnes et sillonné de cours d’eau, ce district a un taux de couverture végétale de 75 %, et ses 70 % de couverture forestière aident à préserver la pureté de son air et la limpidité de ses cours d’eau. Depuis toujours, les locaux disent, non sans fierté : « Nous avons de vraies montagnes, de la vraie eau et du vrai air. »

Anji se situe à 233 km de Shanghai, la métropole de la Chine, et à 65 km de Hangzhou, une ville touristique célèbre. Pourtant, jusqu’à la dernière décennie 90, pour se rendre à Hangzhou en automobile, on devait endurer un trajet de plus de deux heures par une route de montagne raboteuse. La difficulté d’accès ressemblait à un mur qui aurait coupé les liens de Anji avec le monde extérieur. Le manque de fluidité dans la circulation des matériaux et des informations a laissé l’économie du district stagner à un niveau très bas.

En 1997 et pour trois ans, les habitants ont alors débuté la construction de deux routes vers Hangzhou et Huzhou, et ils ont mis deux ans pour ouvrir l’accès menant à la route nationale 318. À ces routes, s’est ajouté encore l’élargissement des routes provinciales dans le district, de sorte qu’une résille de routes a été formée. Pour l’heure, le district bénéficie d’une route de classe supérieure de 100 km qui le traverse en entier. Il suffit de trois heures pour se rendre de Anji à Shanghai, Nanjing et Suzhou, et moins d’une heure pour Hangzhou et Huzhou.

« Les montagnes, les eaux et l’air de Anji, une valeur sûre »

La zone d’écotourisme de Anji occupe le dixième de la superficie totale du district, dont les bambouseraies. Le district peut fournir chaque année 12 millions de bambous et abrite également le plus grand jardin de reproduction de bambous de Chine. Une fois entré dans le Jardin de bambous de Anji, on a l’impression de plonger au cœur d’une mer de bambous. Considéré mondialement par les experts tant chinois qu’étrangers comme le parc ayant les espèces les plus complètes de bambous, ce jardin était à l’origine la base de recherches scientifiques et d’enseignement sur le bambou. Il a reçu de nombreux officiers de l’INBAR (Réseau international sur le bambou et le rotin), ainsi que des experts et savants d’autres pays.

La station de retenue d’eau de l’Est de la Chine, construite sur une montagne à plus de 900 m d’altitude.

Ce qui fait la gloire des locaux, ce sont les eaux limpides et les montagnes verdoyantes offertes par la nature. La réserve des monts Longwang, une « banque génétique verte », est la source du fleuve Huangpu. La forêt primitive, qui occupe 12 000 mu, abrite quantité de plantes et animaux protégés par l’État. La station de retenue d’eau de l’Est de la Chine est située dans le site pittoresque de Tianhuangping et porte le titre de première station d’Asie et de deuxième du monde. En parfaite harmonie avec les paysages naturels environnants, cette station est un lieu modèle de l’industrie touristique de Chine.

En 2001, Anji a reçu 1,4 million de touristes chinois et étrangers. Ses revenus tirés du tourisme ont atteint 310 millions de yuans, soit 6,1 % du PIB de tout le district. Tout comme le dit Qian Kunfang, chef du district : « Bien que Anji soit un district montagneux, chaque jour, un grand nombre de personnes viennent de l’extérieur, soit pour les investissements, soit pour le tourisme. Aujourd’hui, les montagnes, les eaux et l’air de Anji sont une valeur sûre ! »

Les secteurs « verts », une vraie mine d’or !

Tout en développant l’écotourisme, les habitants de Anji ont attaché plus d’importance à l’introduction des concepts environnementaux dans l’industrie et l’agriculture. Ils ont profité de la prépondérance de leurs ressources, comme l’environnement et le climat, pour développer surtout les produits organiques, dont les pousses de bambou, le thé, les légumes des montagnes et les fleurs. Ils ont ouvert des bases de production de ces produits, édifié des secteurs « verts » et construit des marchés spéciaux de produits agricoles et des marchés de gros. Ils ont aussi édifié un parc touristique sur leur agriculture particulière en y combinant l’écotourisme.

Atelier de produits en pousses de bambou.

Actuellement, l’offre des produits « verts » a atteint 40 % du marché à Anji. Les revenus par paysan ont augmenté de manière sensible, soit de 3 708 yuans en 1998 à 4 556 yuans en 2001. Le thé blanc de Anji, de première qualité, se vend même à un prix supérieur au thé Longjing, car il est un produit organique dont l’ensemble des normes se conforment au standard international.

L’industrie de Anji se caractérise par sa chaîne écologique complète, particulièrement dans le secteur du bambou, secteur économique pilier du district. Un bambou géant sert à la fabrication d’aliments, d’objets d’art et de matériaux de construction, et même ses rebuts peuvent être utilisés. Maintenant, les produits de bambou de Anji se vendent dans une vingtaine de pays et territoires, dont l’Asie du Sud-Est, l’Europe et l’Amérique. Le quart de la valeur industrielle et agricole globale du district provient de ce secteur.

L’environnement écologique favorable de Anji a aussi attiré de nombreux investisseurs. Rien qu’en 2001, le district a enregistré plus de 50 millions de dollars US de capitaux étrangers. Anji tient fermement au respect de ses standards environnementaux lors de l’introduction des projets ; seuls les projets non polluants et seules les entreprises qui respectent les standards d’évacuation peuvent entrer.

Mettre pleinement en valeur la supériorité des ressources et s’en tenir au développement de l’économie environnementale ont permis à Anji de gagner sur les deux plans : le développement économique et la protection de l’environnement. Ses nouveaux objectifs sont d’édifier le meilleur environnement d’habitat possible et de faire de Anji la cour arrière de la métropole, pour que les citadins viennent y fonder une entreprise, cultiver des fleurs, passer des vacances ou faire du tourisme.

Le district de Anji, le rendez-vous de l’écotourisme de l’Est de la Chine, est toujours heureux d’accueillir les visiteurs de tous les coins du monde.