AOÛT  2002

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

 

Visite dans le monde des ordonnances

-La SARL de produits pharmaceutiques Yulin du Guangxi

XU QING et QI JUAN

Bâtiment de l’administration.

Les médecines traditionnelles de Chine, d’Égypte, de Rome et d’Inde sont considérées comme les quatre plus grandes médecines traditionnelles du monde.

Pendant longtemps, les milieux médicaux occidentaux ont ignoré quasiment tout de la médecine traditionnelle chinoise qui n’a franchi que ces derniers vingt ans la porte donnant sur le monde. D’après deux reportages du Irish Time, au moment où les Chinois absorbent les moyens de diagnostic de haut niveau de l’Occident, ce dernier accélère ses recherches sur les ordonnances de la médecine traditionnelle chinoise.

Il était une fois une ordonnance…

Yulin est connue depuis toujours pour sa culture particulière liée à la préservation de la santé. On peut y trouver des produits alimentaires basés sur les cinq céréales noires (riz noir, sésame noir, haricot noir, millet noir, sorgho noir) renommées en Chine. La SARL de produits pharmaceutiques Yulin, qui s’appelait l’usine de produits pharmaceutiques Xinsheng (vie nouvelle) au moment de sa fondation en 1956, se trouve au centre-ville.  Son environnement agréable où abonde la verdure constitue un contraste frappant avec l’animation du quartier urbain.

Pour rappeler la fondation de cette usine, voici une anecdote intéressante.

Un ancien médecin militaire, commandant de la troupe réactionnaire du Guomingdang, qui avait jadis été fait prisonnier, livra au gouvernement une ordonnance secrète qu’il avait conservée après la fondation de la Chine nouvelle. D’après cette ordonnance, on pouvait fabriquer deux sortes de médicaments : un liquide pour alléger la douleur et les entorses et l’essence Yunxiang contre le vertige. Des combattants et des commandants de l’Armée des Volontaires au champ de bataille de Corée, voire même He Long, un des maréchaux lors de la fondation de la République populaire de Chine, avaient bénéficié des vertus de cette essence. L’usine fabriqua donc ces deux célèbres médicaments traditionnels qui reçurent une médaille d’argent d’échelon national et un prix d’excellence. Dès 1958, ils étaient exportés en Asie du Sud-Est et jouissaient d’un grand renom à l’étranger. Par conséquent, cet ancien médecin militaire fut élu délégué de la conférence consultative politique du Guangxi.

À l’époque de l’économie planifiée, bien souvent l’usine de produits pharmaceutiques a connu malgré tout les déficits. En 1989, Xinsheng a même frôlé la banqueroute. C’est à ce moment critique qu’un nouveau directeur est entré en fonction.

Ma Shenghong, un « médecin » d’entreprise

En compagnie de M. Ma Shenghong (2e à gauche.), le secrétaire du comité de la région autonome zhuang du Guangxi, M.Cao Baicun (1er à gauche) et le secrétaire du comité municipal de Yulin, M. Fang Hao (1er à droite) font l’inspection de la SARL de produits pharmaceutiques Yulin.

Depuis 1989, l’usine est dirigée par Ma Shenghong qui assume maintenant la présidence et la direction générale de la SARL de produits pharmaceutiques Yulin. Né à Chengdu, capitale du Sichuan, et diplômé du département de pharmacologie de l’Institut de médecine traditionnelle chinoise de Chengdu, M. Ma s’est rendu au Guangxi, au début des années 70, et est entré à l’usine de produits pharmaceutiques pour répondre à l’appel de l’État « Soutenir l’édification des frontières ».  Sa simplicité et son dynamisme ont conquis les gens dès la première rencontre. Lors de notre conversation, cet intellectuel nous a avoué qu’il n’aurait jamais pensé pouvoir travailler pendant plus de 30 ans dans cette usine. Au milieu des années 80, il a eu l’occasion de retourner dans sa région natale. Toutefois, à ce moment-là, il était chargé de la direction du bureau de la recherche de l’usine et connaissait bien la responsabilité liée à l’exploitation de nouveaux médicaments. À la demande des dirigeants du gouvernement local, il est donc resté.

Perspicace, M. Ma s’est occupé d’abord de la gestion et a investi quelques capitaux dans la transformation technique, ce qui a amélioré rapidement la situation de l’usine.

Tout en assumant la gestion,  il a continué sa recherche sur l’exploitation des produits, et sous sa direction, seize nouveaux produits ont été lancés avec succès sur le marché, dont quelques-uns ont comblé des lacunes à l’intérieur du pays. La capsule Jigucao est le fruit de son travail. Jigucao (Abrus cantoriensis) est une herbe gris brun  que l’on trouve partout sur les pentes des montagnes, et M. Ma a constaté son effet extraordinaire pour traiter les maladies rénales. La capsule fabriquée à partir de cette herbe a attiré l’attention et est entrée rapidement dans les marchés de onze pays et territoires, tels que les États-Unis, le Japon, le Canada, Singapour, la Malaysia, Hongkong et autres.

C’est une herbe sauvage dont la quantité est fort limitée. En 1995, M. Ma a réussi à cultiver cette herbe. En 2000, les bénéfices qu’il a réalisés avec la capsule Jigucao ont représenté 44,3  % du revenu total de cette année-là.

En outre, M. Ma a aussi effectué la recherche et fabriqué une capsule contre l’eczéma, produit exporté spécialement à l’étranger. Les bénéfices tirés de ce produit en 2000 ont atteint 7,518 millions de yuans, soit 34,3 % des bénéfices totaux, ce qui permet à ce produit de se classer deuxième après la capsule Jigucao.

À l’heure actuelle, la SARL de produits pharmaceutiques Yulin possède près de cent millions de yuans de capital, sort une centaine de produits, dont 38 sont vendus dans une vingtaine de pays et territoires, et rapporte trois millions de dollars US, ce qui la classe parmi les 50 entreprises les plus puissantes des milieux de la fabrication pharmaceutique traditionnelle du pays.

L’ordonnance du futur

Dans le contexte de l’entrée de la Chine à l’OMC et grâce à son capital, la SARL de produits pharmaceutiques Yulin met l’accent sur l’exploitation des produits brevetés jouissant de droits de propriété intellectuelle. Elle en possède une dizaine, ce qui montre qu’elle pourra mettre pleinement en valeur son potentiel de production dans l’avenir. À la suite de l’abaissement des tarifs douaniers, beaucoup de produits et d’entreprises pharmaceutiques occidentales pourront entrer en Chine, ce qui rendra la concurrence de plus en plus acharnée. Dans ce contexte, M. Ma redouble d’efforts et a déjà participé à trois reprises à l’enquête organisée à l’étranger par le ministère des Relations économiques et commerciales avec l’étranger et l’Association des produits pharmaceutiques pour la protection de la santé de Chine.

Vue d’un atelier.

Pour Ma Shenghong, la tâche la plus importante est d’accélérer la modernisation de la production et de s’engager dans l’exploitation de nouveaux produits à forte teneur en technologie de pointe, à haute valeur ajoutée et à haut potentiel de marché.  À l’heure actuelle, la situation semble bonne : production de la première génération, exploitation de la deuxième, recherche sur la troisième et mise en réserve de la quatrième. Le personnel de la SARL de produits pharmaceutiques Yulin est confiant dans l’avenir et veut prescrire des bonnes nouvelles sur la santé partout dans le monde.