Visite
dans le monde des ordonnances
-La
SARL de produits pharmaceutiques Yulin du Guangxi
XU
QING et QI JUAN
 |
Bâtiment
de l’administration. |
Les médecines traditionnelles de
Chine, d’Égypte, de Rome et d’Inde sont considérées comme les
quatre plus grandes médecines traditionnelles du monde.
Pendant longtemps, les milieux
médicaux occidentaux ont ignoré quasiment tout de la médecine
traditionnelle chinoise qui n’a franchi que ces derniers vingt
ans la porte donnant sur le monde. D’après deux reportages du
Irish Time, au moment
où les Chinois absorbent les moyens de diagnostic de haut niveau
de l’Occident, ce dernier accélère ses recherches sur les ordonnances
de la médecine traditionnelle chinoise.
Il était
une fois une ordonnance…
Yulin est connue depuis toujours
pour sa culture particulière liée à la préservation de la santé.
On peut y trouver des produits alimentaires basés sur les cinq
céréales noires (riz noir, sésame noir, haricot noir, millet noir,
sorgho noir) renommées en Chine. La SARL de produits pharmaceutiques
Yulin, qui s’appelait l’usine de produits pharmaceutiques Xinsheng
(vie nouvelle) au moment de sa fondation en 1956, se trouve au
centre-ville. Son environnement
agréable où abonde la verdure constitue un contraste frappant
avec l’animation du quartier urbain.
Pour rappeler la fondation de cette
usine, voici une anecdote intéressante.
Un ancien médecin militaire, commandant
de la troupe réactionnaire du Guomingdang, qui avait jadis été
fait prisonnier, livra au gouvernement une ordonnance secrète
qu’il avait conservée après la fondation de la Chine nouvelle.
D’après cette ordonnance, on pouvait fabriquer deux sortes de
médicaments : un liquide pour alléger la douleur et les entorses
et l’essence Yunxiang contre le vertige. Des combattants et des
commandants de l’Armée des Volontaires au champ de bataille de
Corée, voire même He Long, un des maréchaux lors de la fondation
de la République populaire de Chine, avaient bénéficié des vertus
de cette essence. L’usine fabriqua donc ces deux célèbres médicaments
traditionnels qui reçurent une médaille d’argent d’échelon national
et un prix d’excellence. Dès 1958, ils étaient exportés en Asie
du Sud-Est et jouissaient d’un grand renom à l’étranger. Par conséquent,
cet ancien médecin militaire fut élu délégué de la conférence
consultative politique du Guangxi.
À l’époque de l’économie planifiée,
bien souvent l’usine de produits pharmaceutiques a connu malgré
tout les déficits. En 1989, Xinsheng a même frôlé la banqueroute.
C’est à ce moment critique qu’un nouveau directeur est entré en
fonction.
Ma Shenghong,
un « médecin » d’entreprise
 |
En
compagnie de M. Ma Shenghong (2e à gauche.), le
secrétaire du comité de la région autonome zhuang du Guangxi,
M.Cao Baicun (1er à gauche) et le secrétaire du
comité municipal de Yulin, M. Fang Hao (1er à droite)
font l’inspection de la SARL de produits pharmaceutiques Yulin. |
Depuis 1989, l’usine est dirigée
par Ma Shenghong qui assume maintenant la présidence et la direction
générale de la SARL de produits pharmaceutiques Yulin. Né à Chengdu,
capitale du Sichuan, et diplômé du département de pharmacologie
de l’Institut de médecine traditionnelle chinoise de Chengdu,
M. Ma s’est rendu au Guangxi, au début des années 70, et est entré
à l’usine de produits pharmaceutiques pour répondre à l’appel
de l’État « Soutenir l’édification des frontières ». Sa simplicité et son dynamisme ont conquis
les gens dès la première rencontre. Lors de notre conversation,
cet intellectuel nous a avoué qu’il n’aurait jamais pensé pouvoir
travailler pendant plus de 30 ans dans cette usine. Au milieu
des années 80, il a eu l’occasion de retourner dans sa région
natale. Toutefois, à ce moment-là, il était chargé de la direction
du bureau de la recherche de l’usine et connaissait bien la responsabilité
liée à l’exploitation de nouveaux médicaments. À la demande des
dirigeants du gouvernement local, il est donc resté.
Perspicace, M. Ma s’est occupé
d’abord de la gestion et a investi quelques capitaux dans la transformation
technique, ce qui a amélioré rapidement la situation de l’usine.
Tout en assumant la gestion, il a continué sa recherche sur l’exploitation
des produits, et sous sa direction, seize nouveaux produits ont
été lancés avec succès sur le marché, dont quelques-uns ont comblé
des lacunes à l’intérieur du pays. La capsule Jigucao
est le fruit de son travail. Jigucao
(Abrus cantoriensis) est une herbe gris brun que l’on trouve partout sur les pentes des montagnes, et M. Ma a
constaté son effet extraordinaire pour traiter les maladies rénales.
La capsule fabriquée à partir de cette herbe a attiré l’attention
et est entrée rapidement dans les marchés de onze pays et territoires,
tels que les États-Unis, le Japon, le Canada, Singapour, la Malaysia,
Hongkong et autres.
C’est une herbe sauvage dont la
quantité est fort limitée. En 1995, M. Ma a réussi à cultiver
cette herbe. En 2000, les bénéfices qu’il a réalisés avec la capsule
Jigucao ont représenté
44,3 % du revenu total de cette année-là.
En outre, M. Ma a aussi effectué
la recherche et fabriqué une capsule contre l’eczéma, produit
exporté spécialement à l’étranger. Les bénéfices tirés de ce produit
en 2000 ont atteint 7,518 millions de yuans, soit 34,3 % des bénéfices
totaux, ce qui permet à ce produit de se classer deuxième après
la capsule Jigucao.
À l’heure actuelle, la SARL de
produits pharmaceutiques Yulin possède près de cent millions de
yuans de capital, sort une centaine de produits, dont 38 sont
vendus dans une vingtaine de pays et territoires, et rapporte
trois millions de dollars US, ce qui la classe parmi les 50 entreprises
les plus puissantes des milieux de la fabrication pharmaceutique
traditionnelle du pays.
L’ordonnance
du futur
Dans le contexte de l’entrée de
la Chine à l’OMC et grâce à son capital, la SARL de produits pharmaceutiques
Yulin met l’accent sur l’exploitation des produits brevetés jouissant
de droits de propriété intellectuelle. Elle en possède une dizaine,
ce qui montre qu’elle pourra mettre pleinement en valeur son potentiel
de production dans l’avenir. À la suite de l’abaissement des tarifs
douaniers, beaucoup de produits et d’entreprises pharmaceutiques
occidentales pourront entrer en Chine, ce qui rendra la concurrence
de plus en plus acharnée. Dans ce contexte, M. Ma redouble d’efforts
et a déjà participé à trois reprises à l’enquête organisée à l’étranger
par le ministère des Relations économiques et commerciales avec
l’étranger et l’Association des produits pharmaceutiques pour
la protection de la santé de Chine.
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Vue
d’un atelier. |
Pour Ma Shenghong, la tâche la
plus importante est d’accélérer la modernisation de la production
et de s’engager dans l’exploitation de nouveaux produits à forte
teneur en technologie de pointe, à haute valeur ajoutée et à haut
potentiel de marché. À l’heure actuelle, la situation semble bonne : production
de la première génération, exploitation de la deuxième, recherche
sur la troisième et mise en réserve de la quatrième. Le personnel
de la SARL de produits pharmaceutiques Yulin est confiant dans
l’avenir et veut prescrire des bonnes nouvelles sur la santé partout
dans le monde.