Le mur écran
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Un
des murs écrans du Palais impérial. |
Les
visiteurs étrangers en Chine ont probablement remarqué le mur
isolé ou situé juste à l’extérieur ou à l’intérieur de la porte
d’une maison traditionnelle chinoise et qui cache cette maison
de la vue des gens de l’extérieur. Ce mur écran s’appelle Yingbi
en chinois. Il est fabriqué de divers matériaux : brique,
bois, pierre ou tuile vernissée.
L’origine
du Yingbi remonte à la dynastie des Zhou de l’Ouest (XIe
siècle av. J.C-771
av. J.-C.). Ces
dernières années, les archéologues ont découvert les vestiges
d’un mur écran de cette époque dans des tombeaux du Shaanxi.
Ce mur mesure 240 cm de long et 29 cm de haut.
Autrefois,
le Yingbi était le symbole du rang social. Selon le système
des rites des Zhou de l’Ouest, seuls les palais royaux, les domaines
des nobles et les temples pouvaient avoir un mur écran. À part
d’empêcher les passants d’épier dans la cour, le mur écran était
également utile pour le visiteur : celui-ci pouvait descendre
de son char et replacer ses vêtements derrière le mur. Ce n’est
que beaucoup plus tard que les maisons privées (surtout les siheyuan
« cour carrée » de la Chine du Nord) ont commencé à
posséder un mur écran.
Les
trois murs écrans les plus raffinés parmi les anciens murs écrans
sont des murs à neuf dragons fabriqués de tuiles vernissées de
couleurs. Le plus grand (45,5m x 8m x 2,02m) est situé à Datong,
province du Shanxi. Il se dressait autrefois devant la demeure
d’un prince, le treizième fils de Zhu Yuanzhang, premier empereur
de la dynastie des Ming. Neuf dragons qui volent dans les nuages
sont sculptés dans sept couleurs différentes.
Le
mur le plus spectaculaire est celui qui appartient à un palais
de la dynastie des Ming et qui se dresse au nord du lac, dans
le parc Beihai de Beijing. C’est une mosaïque de tuiles vernissées
de couleurs qui portent sur chaque côté neuf dragons enroulés
en relief. Un visiteur qui s’en donnerait la peine pourrait compter
635 dragons plus petits sur les arêtes et les tuiles du toit du
mur.
Le
troisième de ces murs se trouve du côté opposé de la porte Huangjimen,
dans la Cité interdite, et il est fort connu des visiteurs de
l’endroit. Ces trois murs ont été bâtis durant la dynastie des
Ming, ont servi à masquer l’entrée d’une cour et ont été une partie
essentielle d’un complexe architectural, ajoutant de la magnificence
à ce dernier.
Il
y a un mur écran dans toutes les cours des palais latéraux de
la Cité interdite. Qu’ils aient été fabriqués en bois, sculptés
dans le marbre ou fabriqués de tuiles vernissées, ces murs sont
toujours une œuvre raffinée dont les décorations symbolisent la
chance.
Certains
murs écrans situés dans les provinces côtières de la Chine portent
l’image d’un animal étrange appelé Tan qui est gravé dans
la brique ou peint en couleurs. Selon une croyance locale, cet
animal était si glouton qu’il a voulu dévorer le soleil levant
sur la mer, et il s’est
noyé. Cette image sert à rappeler que la convoitise mène à l’autodestruction.
Dans
les alentours des pavillons des Cinq Dragons, au parc Beihai,
il y a un mur écran en fer, un vestige de la dynastie des Yuan.
À première vue, ce mur semble avoir été moulé en fer mais, en
fait, c’est un morceau de roche volcanique. D’un côté, on peut
voir des lions qui jouent avec une balle et, de l’autre, une licorne.
Ce mur est renommé pour son ancienneté et la simplicité de son
exécution.