JUILLET 2002

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

 


Les éventails (shanzi)

Atelier de fabrication  de grands éventails utilisés pour décorer les appartements.

Les éventails que l’on agite de la  main sont encore une nécessité en été dans la grande partie de la Chine. On en trouve de deux catégories--pliants ou non-- de formes diverses et fabriqués habituellement en papier, en plumes, en soie, en languettes de bambou, en feuilles de palmier, en paille et en ivoire. Selon le type de matériel utilisé, les éventails sont collés, tissés ou gravés, et on les décore habituellement de dessins et de peintures.

Les éventails utilisés dans la vie courante sont habituellement fabriqués de bambou ou de feuilles de palmier et ils sont très populaires. À l’extérieur de la maison, on se sert surtout des éventails pliants. Les femmes préfèrent les ronds, en soie. Un éventail pliant, peint à la main par un artiste célèbre, est considéré comme une œuvre d’art de grande valeur. Ces éventails ne sont pas utilisés : on les trouve seulement chez certains antiquaires ou dans les familles anciennes.

Ce n’est qu’aux temps modernes que le bois de santal a joint la famille des éventails. Ce type d’éventail est fabriqué entièrement en bois, magnifiquement formé, et les feuilles sont gravées de motifs typiquement chinois. En fait, il est davantage un ornement qu’un article d’usage courant. Même dans une pièce climatisée, un tel éventail ajoute une touche de sophistication au charme d’une femme, sans parler du parfum qu’il exhale. C’est un cadeau fort apprécié.

Les éventails sont également un accessoire important du théâtre traditionnel. Les personnages masculins qui agitent leur éventail de différentes manières sont supposés révéler différents sentiments selon les situations. Une jeune domestique qui rencontre son amoureux aura souvent recours à l’éventail pour se couvrir le visage et sa rougeur.

Dans certains sites touristiques, on peut trouver des éventails sur lesquels on a imprimé des itinéraires touristiques.

Point n’est besoin de mentionner que l’éventail est aussi utilisé pour dissiper la chaleur, mais dans les temps anciens, on s’en servait plutôt pour faire de l’ombre et se protéger du vent et pour illustrer son statut social. Il y a 3 000 ans, des serviteurs qui se tenaient debout de chaque côté de l’empereur agitaient de longs éventails en plumes. On peut voir la reproduction de cette scène  au Palais impérial et au Palais d’Été. Ces serviteurs faisaient partie de la garde d’honneur. On dit qu’on aurait commencé à utiliser les éventails pour se rafraîchir à partir de la dynastie des Han qui a été fondée en 206 av. J.-C.

Un éventail spécial appelé «  Dix mille caractères de poèmes des Tang » a été fabriqué en 1982 par la manufacture d’éventails de Wangxingji. Sur 30 centimètres de hauteur, on a écrit 254 poèmes des Tang (618-907) avec de la poudre d’or. Ces poèmes totalisent 11 199 caractères, chacun n’occupant qu’un carré d’un millimètre. C’est Zhu Nianci, artisan chevronné, qui l’a exécuté en un mois. Il constitue un joyau parmi les éventails chinois.