Les éventails (shanzi)
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Atelier de fabrication de grands éventails utilisés pour décorer les appartements. |
Les éventails que l’on agite
de la main sont encore
une nécessité en été dans la grande partie de la Chine. On en
trouve de deux catégories--pliants ou non-- de formes diverses
et fabriqués habituellement en papier, en plumes, en soie, en
languettes de bambou, en feuilles de palmier, en paille et en
ivoire. Selon le type de matériel utilisé, les éventails sont
collés, tissés ou gravés, et on les décore habituellement de dessins
et de peintures.
Les éventails utilisés dans
la vie courante sont habituellement fabriqués de bambou ou de
feuilles de palmier et ils sont très populaires. À l’extérieur
de la maison, on se sert surtout des éventails pliants. Les femmes
préfèrent les ronds, en soie. Un éventail pliant, peint à la main
par un artiste célèbre, est considéré comme une œuvre d’art de
grande valeur. Ces éventails ne sont pas utilisés : on les
trouve seulement chez certains antiquaires ou dans les familles
anciennes.
Ce n’est qu’aux temps modernes
que le bois de santal a joint la famille des éventails. Ce type
d’éventail est fabriqué entièrement en bois, magnifiquement formé,
et les feuilles sont gravées de motifs typiquement chinois. En
fait, il est davantage un ornement qu’un article d’usage courant.
Même dans une pièce climatisée, un tel éventail ajoute une touche
de sophistication au charme d’une femme, sans parler du parfum
qu’il exhale. C’est un cadeau fort apprécié.
Les éventails sont également
un accessoire important du théâtre traditionnel. Les personnages
masculins qui agitent leur éventail de différentes manières sont
supposés révéler différents sentiments selon les situations. Une
jeune domestique qui rencontre son amoureux aura souvent recours
à l’éventail pour se couvrir le visage et sa rougeur.
Dans certains sites touristiques,
on peut trouver des éventails sur lesquels on a imprimé des itinéraires
touristiques.
Point n’est besoin de mentionner
que l’éventail est aussi utilisé pour dissiper la chaleur, mais
dans les temps anciens, on s’en servait plutôt pour faire de l’ombre
et se protéger du vent et pour illustrer son statut social. Il
y a 3 000 ans, des serviteurs qui se tenaient debout de chaque
côté de l’empereur agitaient de longs éventails en plumes. On
peut voir la reproduction de cette scène au Palais impérial et au Palais d’Été. Ces
serviteurs faisaient partie de la garde d’honneur. On dit qu’on
aurait commencé à utiliser les éventails pour se rafraîchir à
partir de la dynastie des Han qui a été fondée en 206 av. J.-C.
Un éventail spécial appelé «
Dix mille caractères de poèmes des Tang » a été fabriqué
en 1982 par la manufacture d’éventails de Wangxingji. Sur 30 centimètres
de hauteur, on a écrit 254 poèmes des Tang (618-907) avec de la
poudre d’or. Ces poèmes totalisent 11 199 caractères, chacun n’occupant
qu’un carré d’un millimètre. C’est Zhu Nianci, artisan chevronné,
qui l’a exécuté en un mois. Il constitue un joyau parmi les éventails
chinois.