ECHANGES AVEC LA FRANCOPHONIE
L’écrivain
Shen Dali et René Étiemble
Sous l'égide de l'Association
des écrivains chinois, M. Shen Dali a publié un article à la mémoire
de René Etiemble, sinologue passionné disparu en début d’année à l’âge de de 92 ans. Dans ce
texte intitulé « M. René Etiemble, un devancier prévoyant
», le professeur Shen évoque notamment la passion de ce grand
intellectuel français pour la Chine et l'amitié personnelle de
longue date. Selon le professeur Shen, M. Etiemble est un sinologue
d'une maîtrise exceptionnelle reconnu dans l'arène internationale.
Le professeur a voué un culte à la philosophie chinoise et aux
doctrines taoïste et confucéenne. Il lisait et expliquait de façon
académique « Le Livre de la Voie et de la Vertu » de Lao
Zi fondateur de la doctrine; « Le Zhuang Zi » livre attribué
à Zhuang Zhou, philosophe taoïste du IVe siècle avant
J-C. En se considérant fervent disciple de Confucius, il étudiait
et prônait les idées exprimées dans « Les Analectes » de
Confucius recueillies par ses disciples, l'un des quatre livres
importants de la doctrine.
Déjà en 1958, il avait publié
Un Voyage en Orient dans
lequel il évoquait ses impressions formidables sur la Chine et
sa passion pour la civilisation chinoise. Ensuite, en collaboration
avec l'UNESCO et les Éditions Gallimard, il a présidé la rédaction
des « Collections des savoirs de l'Orient » dans lesquelles figurent
notamment la pensée chinoise et sa littérature, telles que
Les philosophes taoïstes,«Poèmes de Li Bai,
Poèmes de Li Qingzhao, Contes merveilleux du
Studio Liao, oeuvre de Pu Songling (1600-1715), Histoires
anecdotiques des lettrés, roman de Wu Jingzi (1701-1754),
L'Alliance mystérieuse du miroir et de la fleur », roman
de Li Ruzhen (1763-1830), etc. Il tâcha de faire figurer Au Bord de l'eau, l'un des quatre grands romans fleuves classiques
en Chine dans les collections de la Pléiade.
Depuis des années, le professeur
Etiemble a écrit des livres sur la Chine dont Confucius, L'Orient philosophe,
Connaissons-nous la Chine, Les jésuites en Chine,
Yun Yu érotique chinoise, Quarante ans de mon
maoïsme, L'Europe chinoise (tome I, 1988), L'Europe
chinoise (Tome II), De la sinophilie à la sinophobie
(1989).
Parlant des liens d'amitié
particuliers, le professeur Shen a fait la connaissance de M.
Etiemble dans les années 80. C'était en septembre 1985, quand
son roman écrit en français Le Lys au rocher fut publié à Paris, le professeur Etiemble
y fit un commentaire sur Radio France Culture. Après, il confia
à Mme Tong Chun, épouse du professeur Shen, la traduction des
six Romans de Su Mangshu, dont
M. Etiemble a écrit la préface. Il y indiquait que cela permettait
aux lecteurs français de connaître « un écrivain génial » chinois.¨
C'est un grand ami intime
et un devancier prévoyant dans les échanges culturels entre la
France et la Chine. « Je me sens prêt à mourir pour la vérité,
la justice et la liberté », disait cet érudit sensible, aux
traits acérés et au regard d'aigle, surnommé « l'emmerdeur ».
Signature à
Paris d'un accord sino-français de coopération en éducation
Selon un article du Quotidien
du peuple, la ministre chinoise de l'Éducation Chen Zhili
et le ministre français de l'Éducation nationale Jack Lang ont
signé un accord de coopération éducative entre les deux pays C'est
le premier accord du genre signé entre les deux gouvernements
dans le domaine de l'éducation. Cet accord, d'une durée de validité
de quatre ans, et renouvelable par accord exprès, permettra de
relancer et d'organiser la coopération entre les deux pays, indique
le ministère chinois de l'Éducation , point de vue partagé par
la partie française. Cet accord retient trois axes d'actions prioritaires
: à savoir les échanges d'étudiants, l'apprentissage de la langue
du pays partenaire et la formation technique et professionnelle.
Dans les échanges d'étudiants, l'accord prévoit d'inscrire davantage
la progression des échanges. Il prévoit également de mettre l'accent
sur l'accueil d'étudiants français en Chine. À propos de l'apprentissage
de la langue du pays partenaire, les deux parties s'engagent à
encourager et à favoriser l'enseignement de la langue du pays
partenaire dans les établissements d'enseignement de tous les
niveaux.
Un Centre de
français inauguré officiellement à Wuhan
Forte de sa vingtaine d'années
de coopération et d'échanges avec la France, l'université de Wuhan
est devenue une importante base de coopération scientifique et
d'enseignement entre la Chine et la France. Depuis l'implantation
conjointe en 1980 par les autorités compétentes sino-françaises
d'un premier projet de coopération et d'échange à cette université,
on y a vu successivement naître une faculté de français, un institut
sur les questions françaises, un centre sino-français de mathématiques,
un stage de français en sciences, un stage sino-français d'expérimentation
en mathématiques, un stage sino-français de DEA en mathématiques,
un stage sino-français de double licence en économie, un périodique
intitulé « Études de la France », ainsi qu'une quarantaine
de cours en sciences diverses. Institué en mai 2000, le Centre
de français de Wuhan constitue la sixième école annexe, après
celles de Hongkong, de Macao, de Shanghai, de Beijing et de Guangzhou,
que l'Alliance française a mis sur pied en Chine, cette dernière
étant l'unique organe de formation en langue française reconnu
par le gouvernement français. Avec son riche programme d'étude
de français, le Centre de français de Wuhan s'oriente principalement
vers les élèves de la province du Hubei et des autres régions
méridionales et centrales de la Chine, plus concrètement vers
le personnel chinois travaillant dans les organismes d'Etat, les
établissements commerciaux, les entreprises orientées vers l'exportation,
les institutions commerciales étrangères établies en Chine et
les entreprises à capitaux mixtes, ainsi que vers tout Chinois
qui a l'intention d'apprendre le français.
Partenariat
sino-belge dans la bière
Selon un article du China
Daily, le Groupe de bière du Zhujiang, province du Guangdong,
et la célèbre brasserie belge Interbrew ont décidé de faire front
commun sur le marché chinois. Interbrew est la deuxième brasserie
en importance dans le monde et le Groupe de bière du Zhujiang
est le troisième en Chine. En vertu de leur mémorandum d’entente,
Interbrew prendra 25 % des titres de la joint-venture qui sera
établie au cours du deuxième semestre et cotée en Bourse au début
de 2003. Selon les analystes du secteur, ce partenariat aidera
le groupe à accélérer son expansion, qui est relativement lente
par rapport à ses concurrents en Chine, Tsingtao et Yanjing,
et il encouragera l’intégration du marché. Jusqu’à maintenant,
le Groupe de bière du Zhujiang est le chef de file des ventes
dans la province du Guangdong mais il tire de l’arrière dans le
reste du pays. On s’attend à ce que les compétiteurs accélèrent
en revanche leur mouvement d’acquisitions de petites brasseries
du pays. Le marché chinois de la bière est partagé entre 500 brasseries
dont 80 % ont une capacité de production de moins de 50 000 tonnes.