JUIN 2002

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

 

ECHANGES AVEC LA FRANCOPHONIE

 

L’écrivain Shen Dali et René Étiemble

Sous l'égide de l'Association des écrivains chinois, M. Shen Dali a publié un article à la mémoire de René Etiemble, sinologue passionné disparu en  début d’année à l’âge de de 92 ans. Dans ce texte intitulé « M. René Etiemble, un devancier prévoyant », le professeur Shen évoque notamment la passion de ce grand intellectuel français pour la Chine et l'amitié personnelle de longue date. Selon le professeur Shen, M. Etiemble est un sinologue d'une maîtrise exceptionnelle reconnu dans l'arène internationale. Le professeur a voué un culte à la philosophie chinoise et aux doctrines taoïste et confucéenne. Il lisait et expliquait de façon académique « Le Livre de la Voie et de la Vertu » de Lao Zi fondateur de la doctrine; « Le Zhuang Zi » livre attribué à Zhuang Zhou, philosophe taoïste du IVe siècle avant J-C. En se considérant fervent disciple de Confucius, il étudiait et prônait les idées exprimées dans « Les Analectes » de Confucius recueillies par ses disciples, l'un des quatre livres importants de la doctrine.

Déjà en 1958, il avait publié Un Voyage en Orient  dans lequel il évoquait ses impressions formidables sur la Chine et sa passion pour la civilisation chinoise. Ensuite, en collaboration avec l'UNESCO et les Éditions Gallimard, il a présidé la rédaction des « Collections des savoirs de l'Orient » dans lesquelles figurent notamment la pensée chinoise et sa littérature, telles que  Les philosophes taoïstesPoèmes de Li Bai, Poèmes de Li Qingzhao, Contes merveilleux du Studio Liao, oeuvre de Pu Songling (1600-1715), Histoires anecdotiques des lettrés, roman de Wu Jingzi (1701-1754), L'Alliance mystérieuse du miroir et de la fleur », roman de Li Ruzhen (1763-1830), etc. Il tâcha de faire figurer  Au Bord de l'eau, l'un des quatre grands romans fleuves classiques en Chine dans les collections de la Pléiade.

Depuis des années, le professeur Etiemble a écrit des livres sur la Chine dont  Confucius, L'Orient philosophe, Connaissons-nous la Chine, Les jésuites en Chine, Yun Yu érotique chinoise, Quarante ans de mon maoïsme, L'Europe chinoise (tome I, 1988), L'Europe chinoise (Tome II), De la sinophilie à la sinophobie  (1989).

Parlant des liens d'amitié particuliers, le professeur Shen a fait la connaissance de M. Etiemble dans les années 80. C'était en septembre 1985, quand son roman écrit en français  Le Lys au rocher  fut publié à Paris, le professeur Etiemble y fit un commentaire sur Radio France Culture. Après, il confia à Mme Tong Chun, épouse du professeur Shen, la traduction des six  Romans de Su Mangshu,  dont M. Etiemble a écrit la préface. Il y indiquait que cela permettait aux lecteurs français de connaître « un écrivain génial » chinois.¨ 

C'est un grand ami intime et un devancier prévoyant dans les échanges culturels entre la France et la Chine. « Je me sens prêt à mourir pour la vérité, la justice et la liberté », disait cet érudit sensible, aux traits acérés et au regard d'aigle, surnommé « l'emmerdeur ».

Signature à Paris d'un accord sino-français de coopération en éducation

Selon un article du Quotidien du peuple, la ministre chinoise de l'Éducation Chen Zhili et le ministre français de l'Éducation nationale Jack Lang ont signé un accord de coopération éducative entre les deux pays C'est le premier accord du genre signé entre les deux gouvernements dans le domaine de l'éducation. Cet accord, d'une durée de validité de quatre ans, et renouvelable par accord exprès, permettra de relancer et d'organiser la coopération entre les deux pays, indique le ministère chinois de l'Éducation , point de vue partagé par la partie française. Cet accord retient trois axes d'actions prioritaires : à savoir les échanges d'étudiants, l'apprentissage de la langue du pays partenaire et la formation technique et professionnelle. Dans les échanges d'étudiants, l'accord prévoit d'inscrire davantage la progression des échanges. Il prévoit également de mettre l'accent sur l'accueil d'étudiants français en Chine. À propos de l'apprentissage de la langue du pays partenaire, les deux parties s'engagent à encourager et à favoriser l'enseignement de la langue du pays partenaire dans les établissements d'enseignement de tous les niveaux.

Un Centre de français inauguré officiellement à Wuhan

Forte de sa vingtaine d'années de coopération et d'échanges avec la France, l'université de Wuhan est devenue une importante base de coopération scientifique et d'enseignement entre la Chine et la France. Depuis l'implantation conjointe en 1980 par les autorités compétentes sino-françaises d'un premier projet de coopération et d'échange à cette université, on y a vu successivement naître une faculté de français, un institut sur les questions françaises, un centre sino-français de mathématiques, un stage de français en sciences, un stage sino-français d'expérimentation en mathématiques, un stage sino-français de DEA en mathématiques, un stage sino-français de double licence en économie, un périodique intitulé « Études de la France », ainsi qu'une quarantaine de cours en sciences diverses. Institué en mai 2000, le Centre de français de Wuhan constitue la sixième école annexe, après celles de Hongkong, de Macao, de Shanghai, de Beijing et de Guangzhou, que l'Alliance française a mis sur pied en Chine, cette dernière étant l'unique organe de formation en langue française reconnu par le gouvernement français. Avec son riche programme d'étude de français, le Centre de français de Wuhan s'oriente principalement vers les élèves de la province du Hubei et des autres régions méridionales et centrales de la Chine, plus concrètement vers le personnel chinois travaillant dans les organismes d'Etat, les établissements commerciaux, les entreprises orientées vers l'exportation, les institutions commerciales étrangères établies en Chine et les entreprises à capitaux mixtes, ainsi que vers tout Chinois qui a l'intention d'apprendre le français.

Partenariat sino-belge dans la bière

Selon un article du China Daily, le Groupe de bière du Zhujiang, province du Guangdong, et la célèbre brasserie belge Interbrew ont décidé de faire front commun sur le marché chinois. Interbrew est la deuxième brasserie en importance dans le monde et le Groupe de bière du Zhujiang est le troisième en Chine. En vertu de leur mémorandum d’entente, Interbrew prendra 25 % des titres de la joint-venture qui sera établie au cours du deuxième semestre et cotée en Bourse au début de 2003. Selon les analystes du secteur, ce partenariat aidera le groupe à accélérer son expansion, qui est relativement lente par rapport à ses concurrents en Chine, Tsingtao et Yanjing,  et il encouragera l’intégration du marché. Jusqu’à maintenant, le Groupe de bière du Zhujiang est le chef de file des ventes dans la province du Guangdong mais il tire de l’arrière dans le reste du pays. On s’attend à ce que les compétiteurs accélèrent en revanche leur mouvement d’acquisitions de petites brasseries du pays. Le marché chinois de la bière est partagé entre 500 brasseries dont 80 % ont une capacité de production de moins de 50 000 tonnes.