Shijiazhuang,  
                une ville baignée d’eau limpide
              YU JIE et JIA LAN
              
                
                    | 
                
                
                  | Une ville où la verdure ne manque pas. | 
                
              
              Shijiazhuang s’est tellement 
                métamorphosée que notre journaliste en croyait à peine ses yeux 
                lorsqu’il est arrivé dans cette ville ; elle n’était plus 
                la ville industrielle de son imagination où se dressait jadis 
                une forêt d’ateliers et de bâtiments en béton armé. Bien que les 
                cheminées aux fumées blanches soient encore un phénomène rare 
                et que le ronflement des machines se fasse entendre, une ville 
                fleurie se dressait devant ses yeux. Un canal aux eaux limpides 
                serpente dans la ville et ses deux rives sont bien reboisées. 
                Des ponts en arc enjambent ce canal, des fontaines, des sculptures, 
                des fleurs et des pelouses forment un paysage pittoresque.
              À cette vue, qui aurait pu prévoir un tel destin pour 
                la petite gare de troisième échelon installée avec la construction 
                du chemin de fer, il y a cent ans ?
              La 
                ville et le chemin de fer 
              SITUÉE en Chine du Nord, la province du Hebei est bordée 
                par la mer de Bohai. Sa capitale, Shijiazhuang, se trouve dans 
                le sud-ouest.
              À la fin du XIXe siècle, Shijiazhuang n’était 
                qu’un village de 200 foyers et sa superficie atteignait moins 
                de 0,1 km². Au pied de la chaîne Taihang et loin de Zhengding, 
                centre politique d’alors, ce village n’avait ni cours d’eau ni 
                grande route. Son accès était vraiment difficile. De génération 
                en génération, les habitants s’adonnaient aux travaux des champs 
                en menant une vie simple et tranquille dans ce village fermé. 
                Au début du XXe siècle, le développement d’une voie 
                ferroviaire moderne a modifié cet aspect arriéré.
              En  1902, le 
                gouvernement des Qing (1644-1911) construisit la ligne Beijing-Hankou 
                en créant une gare dans l’est. Comme peu de personnes connaissaient 
                ce petit village, la petite gare ne prit pas son nom.
              En septembre 1903, une compagnie française construisit 
                la ligne Zhengding-Taiyuan et, grâce à cette petit gare, le village 
                fut considéré comme point de départ. Quatre ans plus tard, cette 
                ligne de chemin de fer était complètement en service. Grâce aux 
                lignes Beijing-Hankou et Zhengding-Taiyuan qui s’y croisaient, 
                Shijiazhuang est devenu un nœud de communications. Depuis lors, 
                on a toujours considéré Shijiazhuang comme une ville dont la croissance 
                a été entraînée par le train.
              Cette longue voie ferroviaire a fait ouvrir ce village 
                fermé d’antan et l’a transformé en ville. Aujourd’hui le réseau 
                de communications commode a non seulement changé les conditions 
                de vie, mais aussi la mentalité de ses habitants. Reliée au nord 
                avec Beijing et Tianjin, Shijiazhuang est devenue un des importants 
                carrefours de communication du Nord. D’innombrables chemins de 
                fer, autoroutes et lignes aériennes s’y croisent et rayonnent 
                tous azimuts. Parallèlement, cette ville nouvelle de 9,2 millions 
                d’habitants, qui s’étend maintenant sur une superficie de 15 848 
                km², est devenue un des importants ports commerciaux et une des 
                bases de l’industrie pharmaceutique de la Chine du Nord.
              Le rêve d’un canal dans la 
                ville
              
                
                    | 
                
                
                  | Des dirigeants municipaux discutent 
                    avec des experts chinois et étrangers de l’urbanisme de Shijiazhuang. | 
                
              
              Shijiazhuang est une ville continentale qui manquait 
                d’un  réseau hydrographique, 
                et la construction du chemin de fer n’avait pas changé cette situation. 
                L’eau est la source de la vie et le sang qui coule dans les veines 
                d’une ville. C’est pourquoi ses habitants, qui vivaient une pénurie 
                d’eau, rêvaient-ils à un canal qui ferait dériver les eaux vers 
                leur ville.
              Après la fondation de la Chine nouvelle, les habitants 
                de Shijiazhuang n’ont jamais oublié ce projet au cours du processus 
                d’urbanisation de leur ville. Au début, ils ont essayé d’utiliser 
                les canaux d’eaux usées pour développer l’économie urbaine. Avec 
                le développement industriel à grande échelle, ils constatèrent 
                cependant que leur ville vivait non seulement une pénurie d’eau, 
                mais encore qu’elle était menacée par les eaux usées déversées 
                par ses industries textile, pharmaceutique et chimique. Par ignorance, 
                dans les années 50, les eaux usées industrielles étaient drainées 
                dans les canaux environnants. Celles-ci polluaient non seulement 
                l’eau souterraine mais dégageaient aussi des odeurs nauséabondes.
              Les faits montraient que Shijiazhuang devait creuser 
                un nouveau canal et aménager ses eaux usées. Ses habitants aspiraient 
                à changer l’aspect de leur ville, à protéger l’environnement et 
                à réaliser des travaux hydrauliques. À l’école primaire Dongming, 
                une écolière de 4e année avait alors écrit dans sa 
                composition : « Dans mes rêves, j’ai vu à maintes reprises 
                que, dans notre canal, coulait, en un doux murmure, une eau limpide 
                qui contournait notre école. »  
                
              Les habitants, qui étaient durement éprouvés par la 
                pénurie d’eau, aimaient regarder l’eau. En été, après les pluies, 
                on voyait souvent des rassemblements de citoyens venus d’un peu 
                partout et qui, sur les deux rives du canal, regardaient l’eau. 
                À la vue des eaux boueuses et peu profondes qui coulaient dans 
                son lit, ils se demandaient si leurs rêves pourraient se 
                réaliser un jour.
              À la fin de 1996, le PIB de Shijiazhuang se classait 
                au quinzième rang parmi les villes du pays. La puissance économique 
                qui augmentait de jour en jour et la conscience accrue de la protection 
                de l’environnement rendent donc possible la réalisation de leurs 
                rêves.
              Le canal Minxin (cœur du peuple), 
                la concrétisation d’un rêve
              
                
                    | 
                
                
                  | Profiter d’une promenade le long du 
                    canal. | 
                
              
              Le 29 septembre 1997, les travaux de dérivation des 
                eaux vers la ville commencèrent officiellement grâce à un investissement 
                d’un milliard de yuans environ. Le maire adjoint, M. Bian Chunyou, 
                déclara alors : « Ce sont des travaux d’une envergure 
                sans précédent en protection de l’environnement dans l’histoire 
                de Shijiazhuang. »
              Le canal Minxin est le symbole des aspirations du peuple 
                à faire dériver des eaux vers sa ville. Dans la dernière étape 
                des travaux, on devait poser des conduites d’eau afin d’amener 
                l’eau des réservoirs Gangnan et Huangbizhuang vers la ville. Comme 
                la population nourrissait un  grand enthousiasme envers l’urbanisation, son 
                ardeur se manifesta par des actes concrets pendant la construction. 
                Des terres particulièrement appréciées par les habitants étaient 
                situées le long des deux rives du canal Minxin sur une longueur 
                56,9 km. Pour réaliser le creusement du canal, plus de 600 unités 
                et plus de 1 200 foyers ont accompli le déplacement de plein gré. 
                En profitant des jours de congés, des habitants ont participé 
                aux travaux volontaires : désenvaser des limons, transporter 
                des pierres et planter des arbres. Les travaux se poursuivaient 
                nuit et jour. Pour assurer la qualité des travaux, les maîtres 
                d’œuvre et les constructeurs bravaient vents et pluies, froid 
                et neige. Finalement, les travaux qui devaient s’échelonner sur 
                trois ans furent accomplis en deux ans.
              Pour accroître le charme de l’environnement d’habitation, 
                les ingénieurs du projet ont non seulement mis l’accent sur le 
                creusement du canal, mais aussi sur la création de nombreux espaces 
                verts publics.
              Le canal, d’une largeur moyenne de vingt mètres, a été 
                creusé sur la base des anciens canaux d’amenée et de drainage, 
                à l’exception du creusement d’une longueur de 9,46 km. Finalement, 
                la surface d’eau a atteint 2,50 millions de m². On a aussi construit 
                1,4 million de m² d’espaces verts le long du canal, ce qui a fait 
                augmenter de près de trois mètres carrés cette superficie par 
                habitant.
              Grâce à cette augmentation, le canal a été orné d’une 
                ceinture d’espaces verts aménagés en parc. Les eaux  et les espaces verts font un agréable contraste qui charme les yeux. 
                
              Les squares, les espaces verts, les parcs et les zones 
                de reboisement harmonisent les styles des jardin chinois et occidentaux, 
                et les ingénieurs ont porté une grande attention à leur conception,  à leur caractère et à leur forme d’ouverture. 
                Depuis le creusement du canal Minxin, cette ville, jadis privée 
                d’eau, s’est fait une beauté.
              Le 29 septembre 1999, tous ces travaux ont été mis en 
                service et cinq canaux conduisent désormais l’eau de réservoirs 
                vers Shijiazhuang dans cinq directions. Ce canal a concrétisé 
                le rêve de quelques générations d’habitants de cette ville. Aujourd’hui, 
                le centre-ville entouré d’eau est devenu un paysage typique de 
                Shijiazhuang.
              De nouveaux rêves jalonnent 
                le développement de Shijiazhuang
              
                
                    | 
                
                
                  | Vue de Shijiazhuang. | 
                
              
              Les années 90 ont été une période d’édification urbaine 
                intense à Shijiazhuang. De 1995 à 2000, Shijiazhuang a investi 
                6,3 milliards de yuans dans la construction des infrastructures, 
                qui, outre le creusement du canal, l’ont été dans l’amélioration 
                du transport, l’alimentation en eau, le reboisement et l’aménagement 
                de l’environnement.
              Depuis quelques années, Shijiazhuang a construit plus 
                de 70 routes importantes. En élargissant d’anciennes rues, elle 
                a encore réaménagé les accès à ces routes importantes. Le premier 
                juillet 1996, le périphérique n° 2 et ses échangeurs ont été mis 
                en service. À la fin de 2000,  il y avait 30 échangeurs à Shijiazhuang. La 
                superficie consacrée aux rues a atteint huit mètres carrés par 
                personne.
              En juillet 1997, la première tranche des « travaux de 
                vie » a été achevée, et sa deuxième tranche a commencé en 
                1998. Avec la transformation de l’usine d’eau, la ville a posé 
                une canalisation de plus de 1 000 km de long qui facilite la vie 
                des habitants. 
              Parallèlement, la modernisation de l’ancienne ville 
                a accéléré son rythme. Chaque année, Shijiazhuang construit 1,2 
                million de m² de nouvelles habitations, et les nouveaux quartiers 
                possèdent des infrastructures complètes et un environnement bien 
                reboisé.