MAI 2002

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

 

À LA CHINOISE

Le boulier (suanpan)

Le boulier est une grande invention de l’ancienne Chine, et certains Occidentaux l’ont appelé « la plus ancienne calculatrice du monde ». En effet, le boulier a une longue histoire. Déjà on le mentionnait dans un livre de la dynastie des Han de l’Est intitulé Notes supplémentaires sur l’art des figures, écrit par Xu Yue autour de 190 av. J.-C. Puis, le boulier s’est largement répandu durant la dynastie des Song (960-1127), alors que Zhang Zeduan a peint sa célèbre Scènes au bord de la rivière à la fête de Qingming. Dans ce célèbre rouleau, on distingue nettement un boulier, à côté d’un livre de comptabilité, et les ordonnances d’un médecin sur le comptoir d’un apothicaire. Durant les Ming (1368-1644), le boulier a été introduit au Japon.

Les bouliers sont faciles à faire, pratiques à transporter un peu partout et rapides à donner des réponses à quiconque sait comment manier les boules. Jusqu’aujourd’hui, où l’ordinateur fait la vie plus difficile au boulier dans les magasins, celui-ci a été en usage. Il y en a de différents types, mais le plus gros boulier connu mesure 26 cm de haut, 306 cm de long et a 117 tiges (pour autant de chiffres), a plus de 100 ans et est conservé chez Darentang, une pharmacie traditionnelle bien connue de Tianjin.

Le boulier est un outil de calcul encore en usage dans les campagnes.

Les boules du boulier peuvent être rondes ou en forme de losange. Traditionnellement, il y avait deux boules au-dessus de la ligne horizontale et cinq au-dessous. Les versions modernes simplifiées possèdent une boule au-dessus et quatre ou cinq au-dessous. Les méthodes de calcul demeurent inchangées. En dépit de l’ère électronique, le boulier jouit tout de même d’une bonne vitalité en Chine. Des essais ont démontré que, pour des opérations d’addition et de soustraction, le boulier est encore plus rapide qu’une calculatrice électronique. En 1980, la Chine a développé un boulier électronique qui combine la vitesse des méthodes traditionnelles d’addition et de soustraction avec celle des calculatrices modernes pour la multiplication et la division. En somme, c’est un exemple de belle intégration des méthodes orientale et occidentale, de l’ancien et du moderne.