À LA CHINOISE 
              Le boulier (suanpan) 
                Le 
                boulier est une grande invention de l’ancienne Chine, et certains 
                Occidentaux l’ont appelé « la plus ancienne calculatrice 
                du monde ». En effet, le boulier a une longue histoire. Déjà 
                on le mentionnait dans un livre de la dynastie des Han de l’Est 
                intitulé Notes supplémentaires sur l’art des figures, 
                écrit par Xu Yue autour de 190 av. J.-C. Puis, le boulier s’est 
                largement répandu durant la dynastie des Song (960-1127), alors 
                que Zhang Zeduan a peint sa célèbre Scènes au bord de la rivière 
                à la fête de Qingming. Dans ce célèbre rouleau, on distingue 
                nettement un boulier, à côté d’un livre de comptabilité, et les 
                ordonnances d’un médecin sur le comptoir d’un apothicaire. Durant 
                les Ming (1368-1644), le boulier a été introduit au Japon. 
              Les bouliers sont faciles à 
                faire, pratiques à transporter un peu partout et rapides à donner 
                des réponses à quiconque sait comment manier les boules. Jusqu’aujourd’hui, 
                où l’ordinateur fait la vie plus difficile au boulier dans les 
                magasins, celui-ci a été en usage. Il y en a de différents types, 
                mais le plus gros boulier connu mesure 26 cm de haut, 306 cm de 
                long et a 117 tiges (pour autant de chiffres), a plus de 100 ans 
                et est conservé chez Darentang, une pharmacie traditionnelle bien 
                connue de Tianjin. 
              
                
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                  | Le 
                    boulier est un outil de calcul encore en usage dans les campagnes. | 
                 
               
              Les boules du boulier peuvent 
                être rondes ou en forme de losange. Traditionnellement, il y avait 
                deux boules au-dessus de la ligne horizontale et cinq au-dessous. 
                Les versions modernes simplifiées possèdent une boule au-dessus 
                et quatre ou cinq au-dessous. Les méthodes de calcul demeurent 
                inchangées. En dépit de l’ère électronique, le boulier jouit tout 
                de même d’une bonne vitalité en Chine. Des essais ont démontré 
                que, pour des opérations d’addition et de soustraction, le boulier 
                est encore plus rapide qu’une calculatrice électronique. En 1980, 
                la Chine a développé un boulier électronique qui combine la vitesse 
                des méthodes traditionnelles d’addition et de soustraction avec 
                celle des calculatrices modernes pour la multiplication et la 
                division. En somme, c’est un exemple de belle intégration des 
                méthodes orientale et occidentale, de l’ancien et du moderne. 
                 
             
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