Voici
comment l’OMC a changé la vie des Chinois
SHEN
HONGLEI
 |
Supermarché Carrefour de Beijing. |
TOUT au long de la 5e
session de la IXe APN qui s’est clôturée en mars, l’OMC
est restée un sujet chaud.
Dans le rapport sur les activités
du gouvernement, le premier ministre Zhu Rongji a indiqué :
« La Chine doit s’adapter à la nouvelle conjoncture au lendemain
de l’adhésion à l’OMC et élever sur tous les plans le niveau de
l’ouverture sur l’extérieur. »
Les experts chinois en agriculture
ont souligné : « L’agriculture chinoise sera le domaine
le plus touché par la participation à l’OMC. » Un vice-gouverneur
du Henan a même écoulé lui-même des céréales, puisque
cette province est une principale zone de production de blé, de
maïs, de soja…
De nombreux directeurs du secteur
de la technologie de pointe ont dit : « Ce qui nous
préoccupe le plus, c’est la manière « d’exporter » les
entreprises pour qu’elles se développent ». Par ailleurs,
les entrepreneurs privés et ceux des entreprises collectives qui
se spécialisent dans la fabrication ont dit, en plaisantant :
« Pour le moment, nous ne pouvons pas être la « tête
du dragon », car il nous faut d’abord mener à bien notre
production …
Le bâton de
l’OMC : qui a-t-il frappé?
Seulement une centaine de
jours après l’adhésion de la Chine à l’OMC, le marché chinois,
bouleversé par une « main invisible géante », a connu
des changements brusques. Le bâton de l’OMC a tout d’abord frappé
l’industrie automobile, celle qui est la plus vulnérable.
Avant l’adhésion à l’OMC,
le grand marché chinois de consommation automobile était un « grand
gâteau » que convoitaient les hommes d’affaires étrangers
du secteur. Durant le long processus de développement de l’industrie
automobile chinoise, celle-ci a bénéficié d’une protection du
gouvernement. Durant les quinze ans qu’ont duré les négociations
en vue de l’adhésion à l’OMC, l’un des points dans la balance
était de gagner une période tampon de cinq à six ans pour l’industrie
automobile chinoise. Toutefois, pour l’homme de la rue, cette
période tampon devrait être la plus courte possible afin de lui
permettre d’acheter une voiture étrangère bon marché et de bonne
qualité.
Maintenant, les nouvelles
qui affluent du marché automobile lui sont favorables: « La
Xiali 2000 a baissé de 120 000 yuans à 97 000 yuans ».
Une fois la bonne nouvelle répandue, 27 voitures disponibles sur
le marché de Shenzhen ont disparu en une matinée, faisant apparaître
le « phénomène Xiali », particulier au marché
automobile. La Hongqi CA 7460, la grande dame des voitures
de fabrication chinoise, a vu elle aussi son prix être réduit
de près de 200 000 yuans.
On ne sait à quel niveau se
situeront les prix des voitures importées pendant un certain temps,
mais les commerçants ont joué leur carte maîtresse à l’égard des
futurs acheteurs, tout en leur promettant de compenser l’écart
de prix, si les prix de leurs voitures importées chutaient durant
l’année.
Dans les grandes villes chinoises,
les routes ont été élargies, mais les embouteillages constituent
toujours le souci des bureaux de la circulation, parce que le
rythme de réfection des routes est loin de rattraper celui de
l’augmentation du nombre des automobiles. Une source a révélé
que plus de 70 % des familles dans des villes comme Beijing, Shanghai
et Guangzhou songeaient à acheter une voiture dans cinq à dix
ans.
Néanmoins, l’industrie automobile
n’est pas le seul secteur à avoir connu une baisse de prix. Avant
la Fête du Printemps, une vague de réduction de prix a été déclenchée
sur le marché des téléviseurs chinois, les téléviseurs de marques
étrangères, qui n’avaient jamais voulu baisser leur prix, l’ont
fait cette fois-ci, la plus grande proportion des réductions dépassant
10 000 yuans, alors que les marques de fabrication chinoise ont,
les unes après les autres, baissé leur prix.
L’agriculture,
le secteur « vulnérable »
 |
Le centre d’émulateurs maintient toujours
sa réputation de « Premier en Asie ». |
Pendant la dernière Fête du Printemps, près de 2 000
caisses d’oranges sacrées des États-Unis, transportés à Shanghai,
ont été vendues en moins de deux heures. Sur le marché de Beijing,
en comparaison avec les petites oranges chinoises, ces oranges
ressemblent à de jeunes beautés.
La chute des feuilles mortes
annonce l’automne, l’agriculture chinoise est confrontée à un
choc sans précédent.
Quel sera l’ampleur de ce choc ? Bien qu’il soit
difficile d’obtenir des données précises, quand on entend dire
que le stock des céréales du Henan atteint près de 30 millions
de tonnes, ce qui est deux fois supérieur aux réserves totales
de l’État dans le Henan, et que Wang Mingyi, son vice-gouverneur,
a écoulé, lui-même, des céréales, on peut imaginer le lourd fardeau
qui pèse sur les épaules des dirigeants des grandes provinces
agricoles.
Au cours de la dernière APN, Lin Zuoyi, chercheur de
l’Académie des sciences agricoles du Henan et délégué à quatre
reprises de l’APN, m’a accordé une interview concernant les contre-mesures
de l’agriculture chinoise après l’adhésion à l’OMC. D’après lui,
les influences qu’a subies l’agriculture chinoise se sont produites
presque en un éclair. En tant que grande province agricole, le
Henan vendait autrefois des céréales vers les régions côtières.
Peu après l’adhésion de la Chine à l’OMC, les entreprises de ces
régions, influencées par le marché, en ont directement importé
de l’étranger. Certains médias étrangers ont laissé entendre que,
quel que soit le domaine, les influences provoquées par l’adhésion
de la Chine à l’OMC ne seront pas aussi importantes que celles
que subiront les quelque 900 millions de paysans.
Afin que l’agriculture chinoise
puisse se débarrasser de cet endiguement, certaines grandes provinces
agricoles ont encouragé les paysans, il y a deux ans, à cultiver
le blé de bonne qualité, et elles les ont aidés à rajuster leur
situation économique. Selon M. Lin, pour que l’agriculture chinoise
puisse passer cette transition en douceur, en vertu des règles
de l’OMC, en ce moment, les politiques de la « boîte jaune »
et de la « boîte verte » des « Accords sur l’agriculture » sont
applicables et elles permettent une transition, ce qui donne au
développement de l’agriculture chinoise le temps de souffler un
peu. Les politiques de la « boîte jaune », mesures intérieures
qu’il faut réduire, constituent des politiques qui peuvent provoquer
des dysfonctionnements de la production et du commerce, dont les
subventions sur les prix, les prêts à la commercialisation et
les quotas sur le nombre du bétail. Les politiques de la « boîte
verte » sont des politiques de soutien intérieures exemptées
de réduction, lesquelles comprennent principalement les services
généraux en agriculture, les subventions versées en vue d’assurer
la sécurité des stocks de céréales, l’allocation des céréales
de l’intérieur du pays, ainsi que les secours et les subventions
lors des calamités naturelles.
Pendant l’APN et la CCPPC,
le mot le plus fréquemment
employé par les délégués était « groupe vulnérable ».
Dans le rapport sur les activités du gouvernement présenté par
Zhu Rongji, plusieurs passages témoignaient de l’attention de
l’État à l’égard de ce groupe, et le premier ministre a également indiqué
le problème de la « lente croissance des revenus de paysans ».
Le gouvernement est en train d’adopter des mesures vigoureuses,
de faire tout son possible pour alléger la charge des paysans
et les orienter, afin de les tirer de la détresse causée par cette
nouvelle conjoncture.
Une
leçon : « Ne jamais falsifier les comptes »
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Le
groupe Legend, chef de file du secteur des ordinateurs de
Chine, est parvenu à un accord de coopération avec AOL. |
Deux exemplaires du même journal
sont devant moi : l’un
décrit, dans une page entière, le « modèle de Lantian »
qui, selon l’article, était une voie importante permettant de
résoudre les problèmes de la campagne, des paysans et de l’agriculture ;
mais peu de temps après, ce journal a publié un article au ton
courroucé dans lequel on disait que la société par actions Lantian
avait publié une fausse augmentation de ses bénéfices pour être
cotée à la Bourse.
Une crise de crédit est une
grosse difficulté pour n’importe quel entrepreneur.
Il y a une dizaine d’années,
les produits de Wenzhou (Zhejiang) avaient fait leur apparition
sur le marché de l’Europe de l’Est grâce à leur bas prix. Pourtant,
la joie des consommateurs a été très vite remplacée par une déception
indicible, puisque ces produits étaient de mauvaise qualité. Très
vite, le Label « Made in China » a fait l’objet
des plaisanteries des Russes. Mais maintenant, les habitants de
Wenzhou ont gagné de nouveau la confiance des consommateurs grâce
à leur désir de « faire peau neuve ».
Selon Lu Guanqiu, célèbre
entrepreneur privé et délégué de l’APN, l’honnêteté et le respect
des engagements est le fondement de l’économie de marché et la
question vitale d’une entreprise. Comme la Chine a déjà adhéré
à l’OMC, elle doit s’harmoniser aux normes internationales dans
de nombreux domaines, dont le plus important est de perfectionner
le mécanisme des contrats et de reconstruire sa réputation sociale.
Seuls l’honnêteté et le respect des engagements permettent de
se conformer aux « règles du jeu » de l’OMC et de participer
à la compétition.
Face à l’OMC, les entrepreneurs privés et ceux des entreprises
collectives, sous l’étendard de la Fédération nationale de l’industrie
et du commerce, ont conjointement publié une proposition selon
laquelle l’honnêteté et le respect des engagements est la base
de l’existence et du développement d’une entreprise. Même le premier
ministre Zhu Rongji, qui n’aime pas faire d’inscription, a écrit
les caractères signifiant « Ne jamais falsifier les comptes »,
lorsqu’il a énoncé une instruction pour deux instituts de comptables
à Shanghai.
Les règlements de l’OMC sont
une « épée à double tranchant », l’honnêteté et le respect
des engagements sont des principes auxquels adhèrent tous les
milieux commerciaux, même si pour les produits de marque mondiale
sur le marché chinois, l’ « affaire de Mercedes Benz » sert d’exemple. Selon un sondage mené par un
journal, 54 % des gens appuient les deux propriétaires qui ont
démoli leur Mercedes Benz défectueuse, alors que 9 % ont exprimé
leur désaccord. C’est ainsi que, lors de l’APN, les délégués ont
suivi de près cette affaire.
Les
barrières se lèvent, les étrangers esquissent un sourire
Parmi les 500 plus grandes
multinationales, près de 400 ont investi en Chine dans quelque
2 000 projets. Depuis l’adhésion de la Chine à l’OMC, les barrières
sont en train d’être levées, et un environnement de marché plus
équitable a fourni des conditions favorables au développement
des investissements étrangers. Les principales sociétés mondiales
de fabrication d’ordinateurs, de produits électroniques, d’équipements
de télécommunications, de pharmacie et d’équipements de génération
de l’électricité ont étendu leurs réseaux de production en Chine.
Toutefois, le choc le plus direct sur le marché chinois est celui
subi par la vente au détail.
À Shenzhen, la première zone
économique spéciale de Chine, il y a six succursales de Wal-Mart,
le plus grand groupe de magasins à chaîne de vente au détail dans
le monde, et celui qui est entré le premier dans le secteur tertiaire
de Chine. Il a apporté non seulement un mode de gestion avancé
aux Chinois, mais le plus important il a permis aux gens de se
débarrasser du mode d’achat traditionnel et stéréotypé.
Les gens du secteur de la
vente au détail de Xi’an (Shaanxi) sont préoccupés. Moins d’une
semaine après la fondation d’un supermarché Carrefour à Shenzhen,
un grand magasin, situé en face, a fermé ses portes. Maintenant,
ils ont entendu dire que Carrefour et Metro, magnats mondiaux
de la vente au détail, s’enorgueillissent d’entrer à Xi’an. Mais
ce qui les soulage un peu, c’est que Wal-Mart a clairement exprimé
qu’il ne s’y implanterait pas prochainement.
En plus de la vente au détail,
l’afflux des capitaux étrangers influencera la vie des Chinois
dans les secteurs des assurances, de la finance, etc. Actuellement,
neuf compagnies d’assurance de l’intérieur du pays se conforment
aux exigences pour être cotées à la Bourse, mais avec la chute
vertigineuse de celle-ci, cette affaire a raté. Dès l’adhésion
de la Chine à l’OMC, sept compagnies d’assurance étrangères ont
obtenu en même temps la permission de créer en Chine une jointe-venture
ou une succursale.
Selon un rapport de CRG, célèbre consultant international
sur les investissements à risques, la Chine et les États-Unis
sont les pays que présentent les risques sont les moins élevés.
Si les entreprises investissent en Chine, elles ne risquent pas
de vivre de l’instabilité politique, et le bon ordre social garantit
la sécurité des étrangers. D’ailleurs, la Chine est riche en ressources
humaines, sans compter son coût de revient moins élevé.
Les barrières se lèvent, les
étrangers esquissent un sourire. Tout comme l’a indiqué le président
Georges W. Bush, la Chine compte une population de plus de 1,2
milliard d’habitants et un billion de dollars US de PIB annuel,
elle possède l’économie ayant la croissance la plus rapide du
monde. Sa participation à l’OMC permettra à toutes les économies
membres d’accroître le volume de leur commerce et de leurs investissements,
ce qui, en retour, générera des bénéfices à leurs entreprises,
à leurs consommateurs et à leurs travailleurs.
Des entreprises chinoises de sciences
et technologies de pointe s’orientent vers l’extérieur
Pendant l’APN, selon les dires de la députée de la délégation
du Guangdong, Mme You Jingyu, elle a dû répondre aux
questions posées par beaucoup de personnes, dont celle sur la
manière dont les entreprises comme la sienne allaient s’orienter
vers l’extérieur, question à laquelle elle avait bien réfléchi.
Elle a parlé avec émotion de la confiance qu’un grand
homme avait placée dans son entreprise : « Il y a dix
ans, au printemps, et à un moment décisif de l’application de
la politique de réforme et d’ouverture sur l’extérieur, M. Deng
Xiaoping, alors à un âge avancé, a fait une inspection dans le
sud de la Chine. Lorsqu’il est arrivé dans notre entreprise, notre
Centre d’émulateurs en Asie venait d’être établi car notre émulateur
coûtait quelques millions de yuans et pouvait remplacer l’émulateur
importé qui coûtait dizaine de millions de yuans. Ce jour-là,
M. Deng serra la main de la centaine de personnes qui étaient
présentes. Il a dit : “ La Chine vit dans la pauvreté depuis
des millénaires, mais aujourd’hui, ce temps est révolu. ” Sa voix
ferme et ses yeux brillants ont ému plusieurs jeunes. »
Depuis son entrée à l’OMC, non seulement la Chine laisse entrer des entreprises étrangères,
mais des entreprises chinoises sortent également du pays.
À Zhuhai, se dresse le gratte-ciel abritant le premier
centre d’émulateurs en Asie. À l’intérieur de ce gratte-ciel entouré
d’eaux et de collines, dans la grande salle d’une superficie de
plus de 800 m², sont alignés huit émulateurs. Des jeunes techniciens
s’adonnent, par diverses opérations mathématiques, à la simulation
informatique sur les centrales nucléaires, les vols aériens, la
circulation routière et l’ingénierie des ponts. Bien que parfois
des personnes s’approchent d’eux, ces techniciens ne peuvent détourner
leur attention du travail. En maintenant sa « première place en
Asie », cette société exporte actuellement dans le domaine
des sciences et techniques de pointe, et elle a remporté un contrat
mis en adjudication au Japon, en Russie, en Angleterre, en Allemagne
et d’autres pays.
À New York, sur Broadway, le gratte-ciel de la banque
Greenwich (symbole de la position des États-Unis) a pris un nouveau
nom « gratte-ciel Haier ». Ceci signifie que le groupe
Haier a pénétré avec succès dans les marchés américain et européen.
Avant l’entrée à l’OMC, le groupe Skyworth avait reçu
un bon de commande de 1,5 million d’émulateurs de la part d’entreprises
électroniques renommées du Japon, dépassant ainsi son record d’exportation
enregistrée l’année dernière. Depuis le mois de septembre, ce
groupe a reçu des bons de commande de 300 000 émulateurs d’entreprises
de Singapour, de la multinationale renommée GE et d’autres compagnies
électroniques japonaises.
Un journaliste de Wall Street a commenté : « Quel
que soit le critère de jugement retenu, la Chine s’avère une grande
puissance économique en voie de redressement. » Un responsable
du bureau de l’Association de développement commercial du Japon
à New York a dit : « Il n’y a pas de doute, la Chine
n’est pas seulement un atelier de fabrication. On peut constater
que ses sociétés effectuent des recherches scientifiques et exploitent
de nouveaux produits d’avant-garde. Elle est bien autre chose qu’une capacité de
reproduction. »
Un député de la IXe APN a déclaré :
« L’entrée de la Chine à l’OMC
ressemble à des pluies torrentielles qui s’abattraient
sur la Chine. Bien que les pluies
puissent submerger des terres basses, des pluies bienfaisantes
arrosent les semis desséchés sur l’ensemble du pays. » Dans
son appel au gouvernement, il a déclaré qu’il fallait mettre l’accent
sur l’industrie nationale.
Remplacer « en
bloc » par « selon la loi »
 |
Les oranges sucrées des États-Unis
sont très demandées sur le marché chinois. |
« Le loup va entrer dans la bergerie ! »
On ne sait pas qui a crié le premier, mais ce cri a ébranlé deux
groupes de personnes : d’une part, la population chinoise
aspire aux belles choses et soupire de pouvoir effectuer des achats
à bon marché, d’autre part, les entrepreneurs chinois s’affolent
et s’inquiètent de l’envahissement des multinationales après l’entrée
à l’OMC.
Cependant, personne ne semble savoir que, pour la Chine,
l’entrée à l’OMC, c’est d’abord un défi posé à son gouvernement
et à ses fonctionnaires, puis un défi à ses entreprises.
La raison est fort simple : il existe un gros bouquin
de 492 pages sur les 23 accords auxquels est parvenue la Chine
avec les autres pays membres. Il n’y a que deux stipulations qui
touchent les entreprises ; toutes les autres sont destinées
à standardiser les actes gouvernementaux. D’après les dires d’un
journaliste de l’Asahi Shimbunn, un chauffeur de taxi chinois
aurait déclaré : « Il faut exercer le plus tôt possible
l’autorité de l’OMC sur les fonctionnaires… » Sans présumer
de la conscience des chauffeurs de taxi chinois, on doit tout
de même analyser les arguments des médias, avancés il y a peu
de temps, sur les statuts du bureau de l’Ouest du pays à l’effet
que « les affaires particulières doivent être réglées de
manière particulière » et que « chaque affaire doit
avoir sa façon propre d’être réglée ». Par cette analyse,
on déduit facilement qu’on fait appel à un changement rapide des
différents services gouvernementaux.
À tour de rôle, les membres de ces deux conférences
ont proposé la non-intervention directe du gouvernement dans les
activités qui touchent la micro-économie, et la nécessité de laisser
l'entreprise jouir de ses droits de décision autonome dans l’exploitation.
En déployant le rôle fondamental des mécanismes du marché dans
la distribution des ressources, l’entreprise doit se prémunir
contre les risques éventuels. Le député Li Yining est économiste.
Il a fait une comparaison : « Pour bien mélanger
le sable, les cailloux et le ciment avec un malaxeur, le temps
de malaxage est important. Le technicien doit maintenir le fonctionnement
normal du malaxeur, mais il ne peut pas remplacer le travail de
la machine. La même chose s’applique pour le gouvernement :
il ne peut pas remplacer le marché en distribuant directement
les ressources économiques. »
Le professeur Xin Baiyang est vice-directeur de l’Institut
chinois du développement de l’économie sociale de la Capitale.
Il a dit : « Annuler en bloc »
et « fermer en bloc » sont des ordres dictés par des
fonctionnaires, dans le cours de leur travail ; notre gouvernement
utilisait aussi de tels mots dans l’élaboration de ses politiques.
Après l’entrée à l’OMC, la politique qui n’est pas « selon
la loi » doit être annulée « en bloc ». Ainsi, nos entreprises
ne peuvent que participer à la concurrence et se développer de
manière équitable et raisonnable.
Le député Liang Weifa est président du tribunal du commerce
extérieur de la province du Guangdong. Il dit : « Le
Guangdong a établi un centre de poursuites pour les entreprises
à capitaux étrangers de la province. Ce centre a pour objectif
de débarrasser les investisseurs étrangers de leurs soucis et
de les aider à surmonter leurs difficultés. Le gouvernement provincial
annulera tout article des lois et des règlements qui ne sont pas
conformes aux prescriptions de l’État et aux règlements de l’OMC. »
Avant l’entrée de la Chine à l’OMC, le peuple chinois espérait
beaucoup de la participation à cette organisation, basant ses
espoirs sur la confiance habituelle qu’il éprouve envers son gouvernement,
car selon son idée, si le gouvernement chinois avait entamé des
négociations il y a quinze ans, c’est qu’il a intérêt à agir ainsi.
Dès le jour d’entrée de la Chine à l’OMC, la population a voulu
immédiatement retirer les avantages qu’elle espérait depuis longtemps.
Elle compte beaucoup sur l’abaissement des frais d’utilisation
du téléphone portable, des prix du logement et sur l’amélioration
des assurances sociales, mais elle a relâché sa vigilance envers
le chômage et la crise du licenciement.
Beaucoup de personnes auront peut-être passablement
de difficultés à se recycler à cause de leur âge ou de leur type
d’expérience, mais elles pensent tout de même que cette occasion
correspond à une époque de grand développement. Une première génération
a travaillé sans relâche et a surmonté d’innombrables difficultés,
une deuxième prend graduellement la relève.
Quelqu’un a dit que le XXIe siècle devrait
commencer le 10 novembre 2001 plutôt qu’au Nouvel An, car les
conditions de vie des Chinois ont commencé ce jour-là à s’améliorer
et le monde va également changer. Ces paroles font peut-être preuve
d’exagération, mais elles méritent réflexion.