LES
monts Huangshan, bien connus pour leurs sites pittoresques, se
situent entre les districts de Taiping et de Shexian dans la province
de l’Anhui. Ils s’étendent
sur 250 km, dont 150 km possèdent des paysages uniques
en leur genre. Avec deux lacs, trois cascades, 24 ruisseaux et
72 pics, ces monts présentent un point culminant qui dépasse 1
800 m d’altitude. Xu Xiake, célèbre géographe et voyageur de
l’époque des Ming (1368-1644), a dit : « Qui a vu les
Cinq Montagnes sacrées (les monts Taishan du Shandong, Hengshan
du Hunan, Huashan du Shaanxi, Hengshan du Shanxi, Songshan du
Henan), n’a nulle envie de connaître d’autres cimes ; mais
qui a vu les monts Huangshan n’éprouve plus aucun plaisir à regarder
ces montagnes sacrées. »
La légende qui les entoure
À l’origine, ces monts s’appelaient les monts Yishan.
Leur nom présent vient de l’empereur Huangdi, dont la légende
rapporte qu’il serait venu s’y exercer à la fabrication des pilules
d’immortalité. Au moment de sa première visite, l’empereur Huangdi
aurait été tout émerveillé par la beauté des montagnes escarpées
et les changements subits de paysages qui faisaient penser à un
paradis céleste. Par la suite, il y aurait amené ses hauts dignitaires
en vue de fabriquer ces pilules, au début sur un sommet élevé,
ensuite, dans une vallée près d’une source thermale. Après avoir
absorbé les pilules qu’ils avaient fabriquées, l’empereur et ses
hauts dignitaires seraient devenus immortels et se seraient envolés
dans le ciel. Cette légende était très populaire, surtout à l’époque
des Tang (618-907) ; à cette époque, l’empereur Minghuang
des Tang, qui croyait en la capacité des taoïstes de devenir immortels,
donna donc l’ordre de changer le nom des monts Yishan, qui furent
dès lors appelés les monts Huangshan, ce qui signifie en chinois
les monts de l’empereur Huangdi.
Les cimes des monts Huangshan émergent dans les nuages
comme des îles dans la mer. Ces monts semblent monopoliser tous
les plus beaux paysages de montagnes du pays : la splendeur
du mont Taishan, l’escarpement du mont Huashan, les nuages du
mont Hengshan, les cascades du mont Lushan et l’élégance du mont
Emei, et ils se distinguent
par leurs « Quatre merveilles » : rochers fantastiques,
pins étranges, mer de nuages et eaux thermales, qui ont acquis
une renommée mondiale.
Les rochers fantastiques
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Pour franchir le ruisseau. |
Des rochers aux profils fantaisistes, modelés par la
nature, évoquent la forme d’objets, d’oiseaux ou de quadrupèdes,
et leurs noms poétiques font rêver : le « Singe regardant
la mer », le « Pinceau fleuri du rêve », les « Immortels
jouant aux échecs », le « Rhinocéros contemplant la
lune », le « Coq d’or chantant devant la porte du Ciel »,
le « Paon s’ébattant parmi les fleurs de lotus », etc.
Le meilleur itinéraire pour admirer les curieux rochers des monts
Huangshan part de l’ouest et passe par le pavillon de Ciguang
et le pavillon du Paravent de jade pour atteindre la forêt des
Lions. Au temple à Mi-Flanc de la montagne,
on se trouve devant le « Coq d’or chantant devant
la porte du Ciel ». C’est un rocher qui a la forme d’un coq
levant la tête et battant des ailes. Derrière lui, un autre rocher
qui ressemble à un aigle, forme avec le premier l’image de l’aigle
qui attrape un poussin. Si on les regarde de la pente de Longpan,
on se croirait devant « Cinq vieillards escaladant le pic
Tiandu ». De la porte du pavillon du Paravent de jade, on
peut voir, sur le pic Gengyun, un rocher ayant la forme d’un écureuil
prêt à faire un bond jusqu’au pic Tiandu (Capitale du Ciel), et
qu’on appelle le rocher de l’« Écureuil s’élançant vers la
Capitale du Ciel ». D’autres curiosités en pierre défilent
devant le touriste qui poursuit son chemin : « Sœurs
bergères, « Jeune fidèle se prosternant devant la déesse
de la Miséricorde », « Agenouilloir en pierre »
et « Ile de Penglai » pour en évoquer quelques-uns.
Du pic Shixin, on peut découvrir, çà et là, des rocs étranges,
escarpés ou qui forment des ravins calmes et profonds, ainsi qu’une
multitude de ponts et colonnes naturels de pierre renommés.
Les pins étranges
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Croquis de Guo Yisheng. |
Les pins de Huangshan appartiennent à une espèce ayant
des aiguilles grosses et courtes et une frondaison étalée. « Dans
les monts Huangshan, à chaque pic et à chaque rocher pousse un
pin au port singulier ». La nature du sol, l’exposition au
soleil, la brume et les nuages, le vent et la gelée, la forme
des montagnes et des roches, tout influe sur la croissance des
pins de cette région et détermine leur port souvent très singulier,
ferme contre le vent. Tout comme les rochers, les pins sont dotés
de noms évocateurs : le pin de la Bienvenue, le pin du Dragon
couché, le pin du Dragon noir, le pin de la Licorne et autres.
Les eaux thermales
La source thermale de Huangshan se trouve non loin de
l’entrée de la zone touristique. Ses eaux sont incolores, inodores
et leur température se maintient toujours à 42 °C. On peut
en boire et aussi s’y baigner. Comme cette source vient du pic
de Cinabre, on l’appelle aussi la « source de Cinabre ».
Elle fournit une eau riche en carbonates et contenant du calcium,
du magnésium, du potassium et du sodium en faible quantité, ce
qui la rend apte à soigner certaines maladies et à fortifier la
santé. Les bains et la piscine alimentés par cette source sont
installés près du pont Xiaoyao (ruisseau des Fleurs de pêcher),
au pied du pic des Fleurs de pêcher. À côté de la source de Cinabre,
il y en a encore celles de Mingxian, de Baizhang, de Boyu, de
Tiexian et d’autres. Le site des sources thermales offre un paysage
impressionnant : de cascades dévalant en fracas de la montagne,
derrière un voile de brume et de vapeur, un spectacle inoubliable
pour tout visiteur qui monte jusqu’au pavillon de la Belle Vue.
La mer de nuages
« Une mer de nuages recouvre depuis toujours les
monts Huangshan ». Dans cette région de hautes montagnes
et de vallées profondes, aux pluies abondantes, la température
relativement basse et la haute pression atmosphérique permettent
à la vapeur d’eau de se condenser rapidement en brouillard ou
en nuages. Vus des hauts sommets, ces nuages, qui moutonnent à
perte de vue, ressemblent à une « mer de nuages », que
l’on surnomme la « mer de Huangshan ». La mer de nuages
est divisée en cinq zones par les sommets les plus élevés :
est, ouest, nord, sud et centre. C’est de novembre à mai que cette
mer est le plus pittoresque. Un spectacle magnifique apparaît
en particulier après la pluie ou la neige, à l’aube ou au crépuscule.
Il est préférable de la contempler au sud, depuis le Paravent
de jade, au nord, sur la terrasse Qingliang, à l’ouest dans le
pavillon de Paiyun, à l’est, sur la colline de l’Oie blanche et
au centre, près du pont Pingtian. La brume et les nuages de Huangshan
tantôt couvrent les montagnes d’un mince voile transparent, tantôt
les submergent dans les tourbillons blanchâtres ou couleur de
fumée dans lesquels apparaissent ou disparaissent des silhouettes
de rochers, de pins, de pavillons… En suivant un sentier perdu
dans ces nuages, le visiteur se croirait détaché du monde des
mortels et vivre dans le pays des immortels !
En somme, pour bien illustrer l’admiration que suscitent
les Quatre Merveilles de Huangshan, il suffit d’imaginer, transposée
dans la réalité, la beauté qu’expriment de nombreux lavis à l’encre
chinois de paysages. Tout visiteur ne peut qu’en ressentir un
enchantement incomparable.
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