AVRIL 2002

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

 

Les sites historiques et culturels de Chine (VI)

 

Les Quatre Merveilles des monts Huangshan

 

LES monts Huangshan, bien connus pour leurs sites pittoresques, se situent entre les districts de Taiping et de Shexian dans la province de l’Anhui.  Ils s’étendent sur 250 km, dont 150 km possèdent des paysages uniques en leur genre. Avec deux lacs, trois cascades, 24 ruisseaux et 72 pics, ces monts présentent un point culminant qui dépasse 1 800 m d’altitude.  Xu Xiake, célèbre géographe et voyageur de l’époque des Ming (1368-1644), a dit : «  Qui a vu les Cinq Montagnes sacrées (les monts Taishan du Shandong, Hengshan du Hunan, Huashan du Shaanxi, Hengshan du Shanxi, Songshan du Henan), n’a nulle envie de connaître d’autres cimes ; mais qui a vu les monts Huangshan n’éprouve plus aucun plaisir à regarder ces montagnes sacrées. »

La légende qui les entoure

À l’origine, ces monts s’appelaient les monts Yishan. Leur nom présent vient de l’empereur Huangdi, dont la légende rapporte qu’il serait venu s’y exercer à la fabrication des pilules d’immortalité. Au moment de sa première visite, l’empereur Huangdi aurait été tout émerveillé par la beauté des montagnes escarpées et les changements subits de paysages qui faisaient penser à un paradis céleste. Par la suite, il y aurait amené ses hauts dignitaires en vue de fabriquer ces pilules, au début sur un sommet élevé, ensuite, dans une vallée près d’une source thermale. Après avoir absorbé les pilules qu’ils avaient fabriquées, l’empereur et ses hauts dignitaires seraient devenus immortels et se seraient envolés dans le ciel. Cette légende était très populaire, surtout à l’époque des Tang (618-907) ; à cette époque, l’empereur Minghuang des Tang, qui croyait en la capacité des taoïstes de devenir immortels, donna donc l’ordre de changer le nom des monts Yishan, qui furent dès lors appelés les monts Huangshan, ce qui signifie en chinois les monts de l’empereur Huangdi.

Les cimes des monts Huangshan émergent dans les nuages comme des îles dans la mer. Ces monts semblent monopoliser tous les plus beaux paysages de montagnes du pays : la splendeur du mont Taishan, l’escarpement du mont Huashan, les nuages du mont Hengshan, les cascades du mont Lushan et l’élégance du mont Emei,  et ils se distinguent par leurs « Quatre merveilles » : rochers fantastiques, pins étranges, mer de nuages et eaux thermales, qui ont acquis une renommée mondiale.

Les rochers fantastiques

Pour franchir le ruisseau.

Des rochers aux profils fantaisistes, modelés par la nature, évoquent la forme d’objets, d’oiseaux ou de quadrupèdes, et leurs noms poétiques font rêver : le « Singe regardant la mer », le « Pinceau fleuri du rêve », les « Immortels jouant aux échecs », le « Rhinocéros contemplant la lune », le « Coq d’or chantant devant la porte du Ciel », le « Paon s’ébattant parmi les fleurs de lotus », etc. Le meilleur itinéraire pour admirer les curieux rochers des monts Huangshan part de l’ouest et passe par le pavillon de Ciguang et le pavillon du Paravent de jade pour atteindre la forêt des Lions. Au temple à Mi-Flanc de la montagne,  on se trouve devant le « Coq d’or chantant devant la porte du Ciel ». C’est un rocher qui a la forme d’un coq levant la tête et battant des ailes. Derrière lui, un autre rocher qui ressemble à un aigle, forme avec le premier l’image de l’aigle qui attrape un poussin. Si on les regarde de la pente de Longpan, on se croirait devant « Cinq vieillards escaladant le pic Tiandu ». De la porte du pavillon du Paravent de jade, on peut voir, sur le pic Gengyun, un rocher ayant la forme d’un écureuil prêt à faire un bond jusqu’au pic Tiandu (Capitale du Ciel), et qu’on appelle le rocher de l’« Écureuil s’élançant vers la Capitale du Ciel ». D’autres curiosités en pierre défilent devant le touriste qui poursuit son chemin : « Sœurs bergères, « Jeune fidèle se prosternant devant la déesse de la Miséricorde », « Agenouilloir en pierre » et « Ile de Penglai » pour en évoquer quelques-uns.  Du pic Shixin, on peut découvrir, çà et là, des rocs étranges, escarpés ou qui forment des ravins calmes et profonds, ainsi qu’une multitude de ponts et colonnes naturels de pierre renommés.

Les pins étranges

Croquis de Guo Yisheng.

Les pins de Huangshan appartiennent à une espèce ayant des aiguilles grosses et courtes et une frondaison étalée. « Dans les monts Huangshan, à chaque pic et à chaque rocher pousse un pin au port singulier ». La nature du sol, l’exposition au soleil, la brume et les nuages, le vent et la gelée, la forme des montagnes et des roches, tout influe sur la croissance des pins de cette région et détermine leur port souvent très singulier, ferme contre le vent. Tout comme les rochers, les pins sont dotés de noms évocateurs : le pin de la Bienvenue, le pin du Dragon couché, le pin du Dragon noir, le pin de la Licorne et autres.

Les eaux thermales

La source thermale de Huangshan se trouve non loin de l’entrée de la zone touristique. Ses eaux sont incolores, inodores et leur température se maintient toujours à 42 °C. On peut en boire et aussi s’y baigner. Comme cette source vient du pic de Cinabre, on l’appelle aussi la « source de Cinabre ». Elle fournit une eau riche en carbonates et contenant du calcium, du magnésium, du potassium et du sodium en faible quantité, ce qui la rend apte à soigner certaines maladies et à fortifier la santé. Les bains et la piscine alimentés par cette source sont installés près du pont Xiaoyao (ruisseau des Fleurs de pêcher), au pied du pic des Fleurs de pêcher. À côté de la source de Cinabre, il y en a encore celles de Mingxian, de Baizhang, de Boyu, de Tiexian et d’autres. Le site des sources thermales offre un paysage impressionnant : de cascades dévalant en fracas de la montagne, derrière un voile de brume et de vapeur, un spectacle inoubliable pour tout visiteur qui monte jusqu’au pavillon de la Belle Vue.

La mer de nuages

« Une mer de nuages recouvre depuis toujours les monts Huangshan ». Dans cette région de hautes montagnes et de vallées profondes, aux pluies abondantes, la température relativement basse et la haute pression atmosphérique permettent à la vapeur d’eau de se condenser rapidement en brouillard ou en nuages. Vus des hauts sommets, ces nuages, qui moutonnent à perte de vue, ressemblent à une « mer de nuages », que l’on surnomme la « mer de Huangshan ». La mer de nuages est divisée en cinq zones par les sommets les plus élevés : est, ouest, nord, sud et centre. C’est de novembre à mai que cette mer est le plus pittoresque. Un spectacle magnifique apparaît en particulier après la pluie ou la neige, à l’aube ou au crépuscule. Il est préférable de la contempler au sud, depuis le Paravent de jade, au nord, sur la terrasse Qingliang, à l’ouest dans le pavillon de Paiyun, à l’est, sur la colline de l’Oie blanche et au centre, près du pont Pingtian. La brume et les nuages de Huangshan tantôt couvrent les montagnes d’un mince voile transparent, tantôt les submergent dans les tourbillons blanchâtres ou couleur de fumée dans lesquels apparaissent ou disparaissent des silhouettes de rochers, de pins, de pavillons… En suivant un sentier perdu dans ces nuages, le visiteur se croirait détaché du monde des mortels et vivre dans le pays des immortels !  

En somme, pour bien illustrer l’admiration que suscitent les Quatre Merveilles de Huangshan, il suffit d’imaginer, transposée dans la réalité, la beauté qu’expriment de nombreux lavis à l’encre chinois de paysages. Tout visiteur ne peut qu’en ressentir un enchantement incomparable.

Concours « La légende mystère »

C’est amusant et instructif !

Il suffit d’écrire la légende qui convient aux photos à partir des informations que vous aurez tirées du texte.

Indice : Trouvez le nom de ce pin étrange qui semble saluer.

Parmi les légendes que nous aurons reçues et dont le texte est juste et imaginatif, nous ferons, à chaque parution, un tirage au sort pour déterminer la personne gagnante. Cette personne recevra un petit cadeau « à la chinoise » en guise d’appréciation. Participez en grand nombre !

Envoyez à : M. Hu Chunhua, La Chine au présent, 24, rue Baiwanzhuang, Beijing 100037, Chine

Mél : courrierf@263.net