Les
paysans des montagnes et l’OMC
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Interview de Mao Fengmei, membre de l’APN et directeur du comité des paysans
du village Dalishu du Liaoning
SHEN
HONGLEI
Lors
de cette APN, je remarque que l’organisation responsable des informations
met l’accent sur la présentation des opinions des membres venant
des unités de la base. M. Mao Fengmei est le directeur du comité
des paysans du village Dalishu de la province du Liaoning, et
il a présenté des motions dont celles : « Il faut résoudre
immédiatement le problème du prix de l’électricité à la campagne »
et « Encourager à faire des enquêtes pour lutter contre la
bureaucratie ». Lors des discussions sur les réunions, il
a prononcé une allocution portant le thème : Trois espoirs
des paysans. Ce discours nous a permis de mieux connaître
cet homme : un représentant des paysans qui ose dire la vérité.
Depuis
l’entrée à l’OMC, le problème des paysans est devenu un point
d’intérêt crucial. Pour entendre la voix des représentants des
paysans, le 8 mars, en soirée, je me suis rendu à l’hôtel où loge
M. Mao Fengmei.
M. Mao,
né en 1949, n’a jamais quitté la région de son village natal de
Dalishu. L’interview d’une heure nous a permis de sentir le changement
de la vie des paysans de ce village et leur courage face au défi
de l’entrée à l’OMC.
Le village
compte 2 600 personnes et 660 familles, mais la surface cultivable
n’est que d’un mu par personne. Le village s’étend sur
une superficie de 23 km2, dont la grande partie est
une montagne déserte et reculée. Même si on n’y connaît pas bien
la signification de l’OMC, au début de l’année précédente, le
prix du maïs en grains est passé de 0,5 yuan à 0,35 yuan, et cette
céréale a été écoulée difficilement au chef-lieu du district.
Pour résoudre ce problème, M. Mao m’a expliqué : «
Quand nous avons appris que le prix des céréales n’annonçait rien
de bon, nous avons commencé à recueillir des informations pour
ajuster notre structure agricole. Plutôt que de cultiver des céréales,
nous avons planté des herbes médicinales, ce qui a fait augmenter
le revenu à 10 000 yuans par mu, soit 30 fois plus que la production céréalière. Les villageois
se sont enrichis rapidement. L’autorité centrale nous avait proposé
d’ajuster la structure, c’était juste. » Pour illustrer les
bénéfices tirés de l’ajustement de cette structure, M. Mao a ajouté
encore un exemple : « Autrefois, nous vendions les fruits
un yuan le kilo, les marchands de fruits les achetaient en gros
pour les transporter et les vendre hors de la montagne. Maintenant,
nous exploitons le tourisme : un billet d’entrée permettant
de visiter et de cueillir des fruits coûte 30 yuans, chaque visiteur
cueille à peu près 2,5 kg qu’il emporte, ce qui a fait décupler
en moyenne le prix des fruits. »
Selon
les dires de M. Mao, son village possède maintenant 14 entreprises
collectives et plus de 100 millions de yuans d’immobilisations,
ce qui est dû à la supériorité de la collectivité. Au début, nous
avions partagé la superficie des champs et des terrain montagneux,
mais les conditions naturelles adverses nous ont poussés à nous
organiser de nouveau pour développer l’économie collective et
mener en commun des affaires commerciales, encourager les villageois
à aller travailler dans les usines et organiser des équipes spécialisées
pour implanter la responsabilité forfaitaire dans les champs agricoles
et les terrains montagneux. Une équipe ne s’occupe que d’une spécialité,
ce qui favorise l’approfondissement du métier. Aujourd’hui, la
valeur industrielle et agricole globale du village de Dalishu
atteint quelques centaines de millions de yuans, et le revenu
personnel, près de 5 000 yuans par an. M. Mao Fengmei a été élu
à deux reprises comme délégué à l’APN.
En terminant
l’interview, il a déclaré de manière bien sentie : « Bien
que le premier ministre Zhu Rongji ait parlé très peu des succès
acquis dans son rapport de travail, notre pays progresse rapidement,
les succès sont visibles. J’apprécie beaucoup que l’État attache
de l’importance à l’agriculture. »