Qiqihar :
une ancienne base industrielle
--Interview
de M. Wan Guangju, député
de l’APN et secrétaire du comité du Parti de la ville
de Qiqihar
SHEN HONGLEI
La
ville de Qiqihar, située sur la plaine arrosée par les fleuves
Songhua et Nenjiang, dans le
Nord-Est de la Chine, couvre une superficie de 40 000 km2,
soit plus que la superficie de la province du Hainan.
Dans cette ville, il y a l’Usine de machineries lourdes n° 1, surnommée,
à l’époque, « le trésor du pays » par le Premier ministre
Zhou Enlai, l’Aciérie spéciale Beiman, les Usines de machines-outils
n° 1 et n°2. C’est une ville qui possède une base industrielle
solide. Aujourd’hui, lorsqu’on entre dans cette ville
et qu’on aperçoit les grands ateliers
et les machines lourdes, on peut y éprouver ce que furent
les temps héroïques de cette ancienne base industrielle.
Mais dans le milieu des années 90, cette vieille ville surchargée, ne
pouvait presque plus respirer. On peut imaginer quelle pression
subissait alors le dirigeant d’une telle ville.
Lors de la présente assemblée, Wan Guangju, secrétaire du comité du Parti
de la ville de Qiqihar avait minutieusement préparé son discours ;
il y a proposé de renforcer le soutien pour les anciennes bases industrielles et d’accélérer leur développement.
Il a accordé une interview à ce sujet au journaliste de notre
revue.
« Cinquante ans se sont écoulés, maintenant, environ 50 % des équipements
et des machines de cette ville ont déjà 30 ans, mais moins de
30 % des équipements atteignent le niveau avancé de l’intérieur
du pays. Beaucoup de grandes entreprises doivent assumer leurs
fonctions sociales, et la vieille base industrielle affronte beaucoup
de problèmes complexes. Si cette situation ne change
pas dans le nouveau contexte de la participation de la Chine à
l’OMC, nos industries traditionnelles, dont la capacité concurrentielle
n’est pas forte, affronteront un défi encore plus ardu »,
a-t-il dit.
Les propos de Wan Guangju ont attiré l’attention des députés. Au moment
où beaucoup de personnes ne tarissent pas d’ éloges sur la bonne
situation de notre pays, ses paroles semblaient un peu défaitistes,
mais elles correspondent vraiment à la situation de certaines
anciennes bases industrielles. En 1978, M Wan a été nommé directeur
de l’aciérie dont le Premier ministre Zhou avait fait l’éloge.
Pendant la dizaine d’années qui ont suivi, tant au poste de direction
de l’entreprise qu’à celui de dirigeant de la municipalité, M
Wan s’est dévoué à la promotion de la réforme et au développement
des entreprises d’État, et il a senti le rythme de croissance
de cette vieille ville industrielle.
Il faut noter que, depuis son entrée en fonctions comme secrétaire du
comité du Parti de la ville, 90 % des moyennes et grandes entreprises
d’État ont presque achevé leur restructuration. Les trois entreprises
Beigang, Heihua et Heilong ont été cotées à la Bourse. De 1998
à 2000, 39 moyennes et grandes entreprises d’État ont redressé
leur situation déficitaire (439 millions de yuans) et réalisé
des bénéfices (13 millions de yuans).
Treize millions de yuans n’est pas une grosse somme. En comparaison avec
le développement rapide de la ville de Qiqihar pendant les années
50, cette ville n’est plus un cheval au galop, mais unr nouvelle
aurore pointe après le redressement des entreprises d’État.
Selon un reportage publié dans Le Quotidien du Heilongjiang, le
1er février : « L’année dernière, Qiqihar
s’enorgueillissait de beaucoup de nouvelles : son PNB avait
augmenté de 7 % par rapport à la même période de l’année précédente,
les recettes financières locales atteignaient 1,32 milliard de
yuans, soit une augmentation de 10 % par rapport à la même période
de l’année précédente. Ayant mis fin en 2000 à dix années consécutives
de déficit, en 2001, les
industries locales ont réalisé des bénéfices de 78 millions de yuans. La ville de Qiqihar a retrouvé
le sentiment d’une ancienne base industrielle. » On compare
la situation actuelle de cette ville à un train. Le train ralentit
lorsqu’il monte une pente, mais il atteint un niveau plus élevé. »
Qiqihar est en train d’accélérer son développement vers un nouveau
point de départ.