L'évolution du système
juridique chinois d'après une société d'avocats
française
Avec l'entrée de la Chine à l'OMC, la société
d'avocats ADAMAS accréditée à Beijing a brossé
pour le Quotidien du Peuple, le portrait de l'évolution
du système juridique chinois.:
Question : Quelles sont les évolutions du droit en Chine
que vous avez pu constater depuis que vous y exercez?
Réponse: Notre approche de la Chine s'est faite en deux étapes.
Dès 1976, à la faveur de missions du ministère
français de la Jjustice et d'autres institutions, notamment
universitaires, auxquelles ADAMAS a participé, nous avons
eu la chance d'être spectateurs de la naissance du système
juridique tel que nous le connaissons aujourd'hui en Chine.
Dans les années 80, puis plus encore à partir de 1992,
date d'obtention par ADAMAS de la première licence d'exercice
délivrée par le ministère de la Justice chinois
à un cabinet d'avocats français, ADAMAS s'est fortement
impliquée dans la pratique du droit chinois, tant par la
participation à des travaux de réflexion académique
(ayant permis, notamment, la publication de " Criminalité
économique et atteintes à la dignité de la
personne " ), que par l'accompagnement des premiers investisseurs
étrangers en Chine. Depuis donc un peu plus de vingt ans,
nous observons et pratiquons le droit chinois. Au cours de cette
période, nous avons assisté, comme les nombreux acteurs
économiques étrangers présents en Chine, à
la création d'un droit moderne et, dans bien des domaines,
complet et conforme aux pratiques internationales.
Bien évidemment, l'inflation législative et réglementaire
qu'a rendu nécessaire la construction, ex nihilo, du système
juridique actuel n'a pas toujours été suivie, sur
le plan pratique, par une application effective des textes adoptés.
Les entreprises avec lesquelles nous travaillons s'en plaignent
souvent.
Or, nous assistons aujourd'hui, sur ce point, à une transformation
majeure dont l'origine tient à des facteurs à la fois
externes et internes à la Chine. En premier lieu, l'entrée
de la Chine à l'OMC oblige celle-ci à se conformer,
non seulement dans ses textes, mais plus encore, et surtout, dans
sa pratique, aux règles du commerce international. C'est
donc à présent sous l'influence et la vigilante attention
des pays membres de l'OMC, et plus particulièrement des États-Unis
et de l'Europe que la Chine devra parfaire la sécurité
juridique des opérateurs économiques sur son marché.
Parallèlement, les mentalités des acteurs du droit
en Chine se sont profondément transformées. La création
d'un droit moderne s'est accompagnée de la réouverture
des universités de droit, d'échanges internationaux
accrus pour la formation des avocats, des magistrats et des personnels
de l'administration chinoise et, plus généralement,
de la naissance d'un corps juridique et judiciaire qui, aujourd'hui,
s'affirme au profit des opérateurs économiques. Il
nous semble donc qu'un véritable pouvoir judiciaire est en
train de se structurer et d'acquérir les compétences
techniques qui lui permettent déjà aujourd'hui, mais
plus encore demain, d'agir comme garant de l'effectivité
des nombreux textes existants.
Q : Votre analyse est-elle confirmée par votre pratique professionnelle
et les contacts que vous pouvez avoir avec l'administration chinoise
?
R: En effet, nous constatons quotidiennement cette évolution
et nous n'hésitons pas à nous servir des nouvelles
possibilités qu'elle nous offre. Dans le domaine du droit
des investissements étrangers, en général,
les tribunaux sont amenés à jouer un rôle régulateur
de plus en plus important. Nous les saisissons fréquemment
dans les domaines du droit social, du recouvrement de créances,
de la concurrence déloyale, de conflits entre partenaires,
etc. Cette intervention plus importante des tribunaux chinois dans
la vie des sociétés est bénéfique, puisqu'elle
vient compléter l'intervention de l'administration chinoise
qui n'est plus aujourd'hui le seul interlocuteur des opérateurs
économiques pour régler les difficultés qu'ils
rencontrent. Le rôle des Tribunaux chinois dans le domaine
des investissements étrangers est rendu possible par la plus
grande précision des textes nés des réformes
législatives récentes, qui permet un contrôle
objectif de l'application qui en est faite tant par les opérateurs
que par l'administration. Dans certains domaines, tel que le droit
de la faillite dans lequel nous intervenons pour des investisseurs
étrangers en liaison étroite avec l'administration
et les tribunaux, de vastes réformes en chantier devraient
très bientôt confirmer cette évolution.
Autre domaine intéressant : la propriété intellectuelle.
Il s'agit de l'un de nos domaines d'intervention privilégié,
dans lequel nous engageons, pour le compte de nos clients, de plus
en plus d'actions judiciaires, et notamment pénales. La seule
saisie des administrations n'est plus aujourd'hui l'arme unique
pour lutter contre la contrefaçon. Ainsi, la sécurité
publique, les magistrats du parquet et les chambres pénales
démontrent une efficacité croissante et des compétences
techniques spécifiques que l'administration n'est pas en
mesure d'offrir.
Q : La Chine a récemment obtenu l'organisation, à
Pékin, des J.O de 2008. Y voyez-vous des opportunités
pour les entreprises françaises ?
R: Certainement. Évoquons, par exemple, un domaine que nous
connaissons plus particulièrement : l'environnement. Il ne
fait aucun doute que l'organisation prochaine des J.O oblige la
Chine à se doter d'infrastructures de nature à améliorer
la protection de l'environnement, notamment sous la pression des
instances internationales et du C.I.O :
--- Réduction de la pollution de l'air (équipements
de traitement et de mesure),
--- Traitement des déchets (infrastructures et ingénierie),
--- Distribution et traitement des eaux, etc...
Les entreprises françaises sont " leaders " dans
ces domaines. Elles devraient donc être les principaux bénéficiaires
des marchés qui vont être attribués. Cependant,
de telles opportunités pour certains s'accompagneront nécessairement
de nouvelles contraintes pour d'autres : il ne fait aucun doute
que l'administration chinoise et les tribunaux vont faire une application
beaucoup plus stricte des textes en matière de droit de l'environnement,
aux fins de limitation de la pollution industrielle. La pratique
laxiste qui peut perdurer aujourd'hui ponctuellement sera inévitablement
compromise sous l'impulsion des J.O mais, surtout, du fait du coût
économique que représente aujourd'hui pour la Chine
la négligence de son environnement et de l'incontestable
volonté du pouvoir central de faire respecter la législation
en matière d'environnement. Sans minimiser les difficultés
existantes, nous pensons que les Chinois ont démontré
au cours de ces vingt dernières années une véritable
compétence à manier les instruments juridiques modernes
qu'ils ont mis en place de manière très pragmatique.
Notre expérience confirme que le monde chinois peut et va
gagner ce pari.
Nouveau groupement québécois
de parents adoptifs d'enfants chinois
Les parents adoptifs d'enfants chinois peuvent maintenant échanger
leurs expériences et bénéficier de services
culturels auprès d'une nouvelle association qui les regroupe
: la SOCFAEC (Société culturelle de familles d'enfants
de Chine du Québec. Un nouveau site en donne les informations
: www.enfantsdechine.qc.ca. Selon les dires de son président,
M. Pierre Coallier, le site se veut un portail de la Chine au Québec,
un véhicule d'information sur les activités culturelles
chinoises qui s'y passent et qui sont d'intérêt pour
les familles adoptives. Lui-même parent adoptif, M Coallier
veut faire partager son expérience unique avec d'autres familles
et vice-versa. Le désir de répondre aux besoins de
ces enfants de retrouver leurs racines chinoises, à leurs
questions sur leurs parents naturels, leur pays de naissance et
les raisons de leur adoption fait aussi partie des raisons d'être
de ce groupement. La SOCFAEC devient une ressource complémentaire
permettant de faire face à ces interrogations. En outre,
elle organise à l'intention de ses membres un camp familial
d'immersion culturelle en Chine.
ACCOR investit dans l'hôtellerie
en Chine
Le groupe français ACCOR a signé un contrat dimanche
avec le Groupe de services touristiques de Beijing pour fonder une
société de gestion hôtelière, afin d'améliorer
le service dans 50 hôtels trois étoiles chinois avant
2008. Ce réseau d'hôtels, appelé Mercure, du
nom de la célèbre chaîne internationale, couvrira
16 provinces, régions autonomes et trois municipalités.
Trois hôtels de Beijing, comptant au total 1 500 chambres,
feront partie des premiers hôtels Mercure de Chine au début
de l'an prochain. ACCOR, le plus grand groupe hôtelier et
la plus grande société de services touristiques du
monde, possède 145 000 salariés dans 140 pays. La
chaîne Mercure est constituée de 720 hôtels dans
44 pays.
Lafarge devient le numéro
un du club d'entreprise de WWF Chine
Lafarge, le plus grand fabriquant de matériaux de construction
du monde, est devenu le premier partenaire du programme du World
Wildlife Fund (WWF) en Chine. Avec un investissement de 183 700
yuans, les deux parties coopéreront dans les trois domaines
suivants : l'adhésion à part entière au club,
un projet de recherche pour la protection du grand panda dans le
Sichuan (sud-ouest de la Chine) et un site Web pour enfants sur
l'environnement en Chine. Le Club d'entreprise du WWF Chine est
un véhicule d'engagement social des sociétés
étrangères dans le secteur privé chinois. Lafarge,
dont le siège est en France, opère dans 75 pays, avec
un effectif de 85 000 personnes et un chiffre d'affaires annuel
de 10,9 milliards de USD. Depuis 1994, le géant international
a mis sur pied un grand nombre d'usines de ciment, de béton
et de gypse en Chine pour un investissement total de 400 millions
de yuans, selon Nicolas Lecerf, directeur des communications de
Lafarge Chine.
La Chine aide la République
centrafricaine
La Chine accordera un prêt sans intérêt de 80
millions de yuans pour la construction d'un stade omnisport de 20
000 places à Bangui. En outre, un autre accord a été
signé en vertu duquel la Chine annule une dette de la RCA
envers la Chine. Cette dette s'élevait à 40 millions
de yuans. Il s'agit d'une action de suivi du Forum de coopération
Chine-Afrique tenu en 2000 à Beijing.
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