Panorama
d’une petite ville en croissance
I.
Foshan, la métropole des petites villes
HOU
RUILI


 |
Le
maire Liang Shaotang. |
La culture et l’économie sont considérées comme
deux axes du développement. À l’origine, la culture traditionnelle
de Foshan, à l’histoire très ancienne, a encouragé la croissance
économique. À la suite du développement de l’économie, Foshan
n’a jamais oublié de mettre la culture en valeur. Pour cette ville,
la culture n’est pas seulement considérée comme un moyen d’illustrer
son parcours, mais elle se présente aussi comme un objectif et
une fin en soi; en d’autres mots, elle sert à accélérer l’intégration
de la culture et de l’économie, dynamiser le développement de
la société et des sciences humaines dans l’ensemble. La culture
est comme un pôle qui s’harmonise à la formation d’une grande
ville moderne dans la province du Guangdong.
La civilisation culturelle est la base du développement
urbain
Foshan
n’est qu’à une demi-heure de voiture de Guangzhou, capitale du
Guangdong. Elle est depuis toujours le centre de distribution
des matériaux de l’est, de l’ouest et du nord de la région autonome
zhuang du Guangxi. À l’époque des Song (960-1279), les bateaux
étrangers venaient y faire du commerce, ce qui lui a permis de
se classer parmi les quatre célèbres bourgs chinois (les trois
autres étant Jingdezhen, Hankou et Zhuxian). Durant la dynastie
des Qing (1644-1911), les commerçants et les hommes d’affaires
s’y rassemblaient, et Foshan est alors devenu un bourg important
au sud des « cinq chaînes de montagnes » de Chine et
fut considéré comme un centre de distribution des matériaux, tout
comme Beijing, Suzhou et Hankou. Du règne de Kangxi des Qing à
la guerre de l’Opium, Foshan rassembla les foyers de l’Association
des compatriotes de 18 provinces et 23 maisons de commerce étrangères.
Sa prospérité pouvait se comparer avec celle de Guangzhou. À l’époque,
on appelait Foshan, la Birmingham de Chine.
Dès
l’arrivée à Foshan, on peut sentir sa forte atmosphère culturelle
et historique. Foshan est le berceau de l’opéra Yue ( l’opéra
du Guangdong ) et le pays d’origine du wushu (arts martiaux).
Elle a abrité bon nombre de personnalités connues comme Kang Youwei
(célèbre réformateur et lettré de la fin des Qing 1858-1927),
Huang Feihong (patriote et grand maître des arts martiaux). Les
ressources culturelles et historiques de cette ville exaltent
l’ardeur et la force de cohésion de sa population.
Sa mentalité commerciale rayonne dans tout le
pays
L’histoire de la mise en application de la réforme
et de l’ouverture est dans un certain sens une propagation de
la mentalité des habitants du Guangdong. Bien que ces derniers
considèrent l’ouverture de nouveaux marchés comme leur objectif,
ils ont transmis au Nord cette civilisation du commerce, y compris
les opérations du marché et le respect des règlements en matière
d’affaires.
M.
Chen Qiyuan, premier entrepreneur moderne de Chine, et M. Kang
Youwei, célèbre réformateur, sont nés à Foshan, connue pour son
avant-gardisme. Après la mise en œuvre de la réforme et de l’ouverture,
les conceptions sur le commerce moderne et celles sur l’entreprise
privée et individuelles ont pris de la vigueur. De la mise en
service de la première autoroute construite à crédit en Chine
à la formation d’un réseau complet de communications modernes
comprenant chemins de fer, routes et voies de navigation, de la
plus grande Cité de la céramique de Chine à une Cité du meuble
qui s’étend sur 10 km, de la production agricole à forfait aux
entreprises par actions, du transfert de la propriété d’entreprise
à la réforme du système de l’administration gouvernementale selon
les principes de « rationnalisation et de subsidiarité »,
de la naissance de l’entreprise privée à l’essor irrésistible
de l’économie populaire, de la restriction du développement économique
à la construction d’une plate-forme permettant un bond en avant
de l’informatisation, les gens de Foshan sont toujours les pionniers.
D’un petit atelier à une grande entreprise
La SARL de climatisation Zhigao de Hainan est une société de
Foshan disposant d’un capital de plus d’un milliard de yuans.
M. Li Xinghao en est le P.D.G., et il détient 90,8 % des
actions. Comme la plupart des entrepreneurs de Foshan, il est
d’origine paysanne. Durant son adolescence, il étalait ses marchandises
dans le village, et parfois il se rendait à Guangzhou vendre des
légumes ; pendant la morte-saison, il pensait à faire du
commerce. En 1982, il a vendu des glaces en bâtonnets et a gagné
quelques centaines de yuans. Avec cette somme modeste, il a établi
un petit atelier de déchiquetage de tissus pour faire des torchons.
Après quelques années à la direction de cet atelier, il a fondé
une maison de confection. « L’argent sert à faire de l’argent »,
dit Li Xinghao, et il a rassemblé tout l’argent qu’il avait gagné
pour développer son exploitation. Par la suite, il a ouvert une
quincaillerie, et en 1989, suivant la tendance de développement
de ces produits, il s’est immédiatement engagé dans le service
de réparation des électroménagers pour arriver finalement à la
climatisation.
Li est le représentant parfait d’un paysan de Foshan
métamorphosé en entrepreneur. Dans cette ville, la plupart des
entrepreneurs étaient autrefois des paysans. Pour eux, même un
capital modeste sert à faire des affaires. Guangzhou est une métropole
importante de la Chine du Sud, de sorte que n’importe quel produit
peut y trouver un marché. Pour s’y rendre, les commerçants de
Foshan n’hésitent pas à prendre leur vélo, et en deux heures ils
y sont rendus. Cette localisation encourage les paysans à s’adonner
aux affaires, ce qui permet aux entrepreneurs de lancer une entreprise
comme celle de Li Xinghao. Aujourd’hui, à Foshan, beaucoup de
quartiers et de bourgs spéciaux se forment : mentionnons
Shunde pour les électroménagers, Nanzhuang pour la céramique,
Xiqiao pour le textile, etc. Autrefois, le « Made in Foshan »
pouvait sortir d’un atelier familial.
Comment faire prendre de l’expansion à une entreprise
a été un problème qui s’est posé pendant un certain temps aux
entreprises privées. La proximité avec Hongkong et Macao et les
relations de parenté avec leurs habitants favorisent le développement
économique. Sur la base de quadrupler le volume global de la production
réalisée en 1995, en 2001, le PIB de Foshan avait franchi le seuil
de 100 milliards de yuans, ce qui a permis à la ville d’être une
des zones les plus puissantes quant au rythme de développement
et au volume de l’économie dans le delta de la rivière des Perles.
Et face à la nouvelle tendance d’intégration économique
régionale, en décembre 2002, avec l’autorisation du Conseil des
affaires d’État, du comité du Parti communiste et du gouvernement
de la province du Guangdong, Foshan a effectué, dans des conditions
favorables, la restructuration de ses zones d’administration.
Elle a formé un nouveau système de gestion selon lequel la municipalité
de Foshan possède maintenant cinq arrondissements sous sa compétence
administrative (Chancheng, Nanhai, Shunde, Sanshui et Gaoming).
Le 8 janvier 2003, ces cinq arrondissements ont été officialisés,
ce qui signifie que Foshan a commencé à s’engager dans la voie
lui permettant de devenir une ville à l’économie puissante, une
ville culturelle célèbre et une ville moderne.
Cinq doigts séparés forment maintenant un poing
fermé
La restructuration de la compétence administrative
de Foshan lui permet d’intégrer Shunde et Nanhai, deux des « quatre
tigres du Guangdong », ce qui augmente davantage sa puissance
économique.
Selon les dires du maire de Foshan, M. Liang Shaotang,
après ce redressement, la tâche impérative est de rationnaliser
et de décentraliser les pouvoirs. Il faut établir le plus vite
possible un système d’administration et de gestion qui est capable
de mobiliser suffisamment l’enthousiasme de toutes les parties,
de fonctionner harmonieusement et d’avoir de bonnes relations
entre le monde des affaires et les pouvoirs.
Le secrétaire du comité du Parti de Foshan a souligné que,
depuis l’implantation de cette mesure, de nombreux pouvoirs sont
décentralisés, ce qui encourage vigoureusement l’avancement de
la municipalité et des cinq arrondissements. Ensemble, ils travaillent
à renforcer Foshan et à lui faire prendre de l’expansion.
Cette mesure est clairvoyante. Le développement de l’économie
de marché du Guangdong compte au début sur la décentralisation
des pouvoirs. Cette méthode est la plus facile à mettre en
pratique. Dans cette région, la décentralisation des pouvoirs
est une idée directrice. Depuis des années d’efforts, paysans
et gens d’affaires de la ville bénéficient de ce vaste espace
de développement, de sorte que le delta de la rivière des Perles
est en train de devenir la zone la plus dynamique de Chine.
Un intellectuel a fourni une comparaison sur l’intégration
de Foshan. Autrefois, Foshan ressemblait à cinq doigts séparés;
aujourd’hui, elle est un poing fermé. Le volume global de l’économie
de la nouvelle Foshan n’est pas le résultat d’une simple addition,
il représente une conception de l’ensemble. C’est un bond en avant
d’un champion solitaire à un championnat de groupe.
D’après des enquêtes effectuées par la Chambre de commerce des
États-Unis parmi 205 entreprises étatsuniennes concernant la région
d’investissement qu’elles trouvaient la plus intéressante, 75 %
des entreprises ont choisi le delta de la rivière des Perles en
premier, et 19 %, en deuxième, ce qui montre la réussite
des vingt années d’efforts de cette zone dans la mise en œuvre
de l’ouverture et de la réforme.