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              Les Oroqen 
            Les gens de cette ethnie, au nombre de quelque 
              7 000 personnes, vivent pour la plupart dans la bannière 
              autonome oroqen, située dans la ligue Hulun Buir de la Mongolie 
              intérieure, et dans quelques autres localités de la 
              Mongolie intérieure et de la province du Heilongjiang. Leur 
              bannière est une terre boisée à 97%, dans les 
              forêts des Grands et Petits Hinggan du Nord-Est de la Chine. 
              Il y a quelques décennies, cette ethnie avait encore une 
              société primitive, mais elle s'est maintenant adaptée 
              à la société moderne. 
              Les Oroqen n'ont pas de langage écrit et leur langue appartient 
              à la famille des langues altaïques. 
            Histoire 
               Les 
              Oroqen sont originaires de la région située au nord 
              du fleuve Heilong et au sud des monts Hinggan extérieurs. 
              Mais les agressions de la Russie tsariste après le milieu 
              du XVIIe siècle ont forcé les Oroqen à se déplacer. 
              Cette ethnie formait alors sept tribus, vivant dans une société 
              de clan. Chaque commune de clan, appelée wulileng, consistait 
              en cinq à douze familles descendant d'un même ancêtre 
              mâle. Le chef de la commune était élu. Dans 
              la commune, qui était alors le mode économique de 
              base, tous les outils de production étaient partagés.Pendant 
              des générations, les Oroqen ont vécu de la 
              chasse et de la pêche dans les forêts. Ils faisaient 
              des expéditions de chasse en groupe et les fruits de leur 
              chasse étaient répartis également non seulement 
              parmi les membres de l'expédition mais aussi parmi les infirmes 
              et les personnes âgées. Les têtes, les entrailles 
              et les os des animaux tués n'étaient pas distribués 
              mais cuits et mangés par tous. Par la suite, les bois de 
              cerfs recevant un prix relativement élevés, ceux-ci 
              ne furent pas partagés mais revinrent à ceux qui avaient 
              tués l'animal. Peu à peu, apparut une nette polarisation 
              parmi les chasseurs : les plus riches possédaient plusieurs 
              chevaux alors que les plus pauvres, quelques-uns. L'introduction 
              des articles en fer et des fusils et l'usage des chevaux durant 
              la dynastie des Qing (1644-1911) ont amélioré les 
              forces productives et ont donné naissance à la propriété 
              privée, ce qui a engendré des changements sociaux 
              profonds. Des familles ont alors quitté le clan pour devenir 
              des unités économiques distinctes, ce qui causa la 
              désintégration des communes. Durant les Qing, les 
              Oroqen furent organisés sous le système des Huit Bannières 
              et enrôlés dans l'armée. Après la chute 
              des Qing, les seigneurs de guerre procédèrent à 
              des modifications administratives. Les jeunes devinrent des unités 
              de guérilla et on tenta de sédentariser les Oroqen. 
              Par la suite, beaucoup d'entre eux retournèrent dans les 
              forêts. Puis l'occupation japonaise et ses expériences 
              bactériologiques fit en sorte que la population oroqen se 
              décima jusqu'à quelque 1 000 personnes. Maintenant, 
              tout en conservant la chasse, les Oroqen ont une économie 
              plus diversifiée. Ils cultivent, exploitent la machinerie 
              agricole et ont ouvert des ateliers. 
            Us et coutumes 
              Les Oroqen excellent à la chasse. Tant les hommes que les 
              femmes chassent à dos de cheval et visent juste. Les enfants 
              commencent à chasser avec leurs parents dès l'âge 
              de 7 ou 8 ans, seuls vers 17 ans. Un bon chasseur attire toujours 
              le respect. Les chevaux sont indispensables aux Oroqen lors des 
              expéditions de chasse. Ils transportent à cheval leurs 
              provisions et leur capture. La race de chevaux qu'ils emploient 
              est une race très robuste, avec des sabots très larges, 
              ce qui les empêchent de s'enfoncer dans les marais. 
              Les femmes oroqen, qui chassent également, excellent à 
              broder des motifs de chevreuils, d'ours et de chevaux sur les vêtements, 
              tels que gants, bottes, chapeaux,etc. Elles confectionnent également 
              des bols, des boîtes et d'autres objets à l'aide d'écorce 
              de bouleaux. Les filles oroqen apprennent de leur mère, dès 
              l'âge de 13-14 ans, à brosser la fourrure, à 
              faire sécher la viande et à faire la cueillette des 
              fruits sauvages. Les peaux d'animaux traitées par les femmes 
              oroqen sont douces et lègères, et sont utilisées 
              dans la confection des vêtements, des chapeaux, des gants, 
              des chaussettes, des couvertures et des tentes.  
              Les Oroqen sont des gens honnêtes et amicaux qui reçoivent 
              toujours bien leurs invités. Quelqu'un qui loge chez un Oroqen 
              peut souvent entendre la femme de la maison dire à son mari, 
              tôt le matin, : " Je vais chasser pour le déjeuner 
              de nos invités; vous, allez chercher l'eau. ". Les invités 
              à peine levés, ils verront la femme revenir, fusil 
              sur l'épaule, en traînant un chevreuil. 
              Lorsqu'ils menaient une vie primitive, les Oroqen avaient de nombreux 
              tabous. Par exemple, on interdisait à la femme de donner 
              naissance à l'intérieur de la maison. Elle devait 
              le faire dans une petite hutte construite à l'extérieur, 
              dans laquelle elle restait confinée durant un mois, avant 
              de revenir à la maison avec son nouveau-né. 
              Les Oroqen forment une race de danseurs et de chanteurs. On se réunit 
              souvent pour chanter et danser lorsque les chasseurs reviennent 
              ou lors des fêtes. Le folklore des Oroqen est riche et varié 
              : ils chantent la nature et l'amour, la chasse et les luttes de 
              la vie d'une manière vivante et rythmée. Parmi les 
              danses les plus populaires chez les Oroqen, on note : La lutte avec 
              l'ours noir, La danse du coq en bois dans lesquelles les danseurs 
              exécutent des mouvements qui ressemblent à ces animaux. 
              Également populaire, on retrouve cette danse dans laquelle 
              les membres d'un clan présentent des danses qui décrivent 
              des événements de l'histoire du clan. 
              La pengnuhua (une sorte d'harmonica) et le wentuwen (tambour à 
              main) font partie des instruments traditionnels. Ces instruments 
              produisent des sons qui ressemblent au chant des oiseaux ou au bramement 
              du cerf. On les utilise aussi pour attirer les bêtes sauvages. 
              Les Oroqen ont plusieurs contes, fables, légendes, proverbes 
              et devinettes qui ont été transmis de génération 
              en génération. Croyant au chamanisme ou à l'animisme, 
              les Oroqen vénèrent la nature et leurs ancêtres, 
              et ils croient dans l'omniprésence des esprits. Leurs objets 
              de culte sont préciusement conservés dans des boîtes 
              en écorce de bouleau, bien haut dans les arbres ou derrière 
              leur tente. 
              Les Oroqen possèdent une longue liste d'interdiction. Par 
              exemple, ils n'appellent pas le tigre par son nom mais " longue 
              queue " et l'ours " grand-père ". On honore 
              habituellement l'ours tué par une série de cérémonies; 
              leurs os sont enveloppés dans de la paille, placée 
              bien haut dans un arbre, et on fait des offrandes à l'esprit 
              de l'ours mort. Les Oroqen ne préparent pas d'avance leur 
              plan de chasse, parce qu'ils croient que les omoplates des bêtes 
              sauvages ont le pouvoir de déceler un plan, lorque quelqu'un 
              en a un. Les Oroqen pratiquent des inhumations éoliennes. 
              Lorsqu'un personne meurt, son cadavre est déposé dans 
              un tronc d'arbre vide, sa tête pointant vers le sud, et ce 
              tronc est placé sur un support placé à quelque 
              deux mètres de haut dans la forêt. Parfois, on tue 
              le cheval de la personne décédée pour qu'il 
              accompagne son esprit dans l'autre monde. On incinère seulement 
              le cadavre des jeunes qui meurent de maladies contagieuses. 
              Les Oroqen pratiquent la monogamie et ils ne peuvent se marier qu'avec 
              des personnes n'appartenant pas au même clan. Règle 
              générale, les propositions de mariage sont faites 
              par des entremetteurs qui sont envoyés dans la famille de 
              la jeune fille par la famille du garçon. 
            Les Dongxiang 
              Cette ethnie compte quelque 373 000 personnes qui vivent surtout 
              dans la préfecture autonome hui de Linxia, située 
              au sud du fleuve Jaune et au sud-ouest de Lanzhou, capitale de la 
              province du Gansu. D'autres habitent au Xinjiang. Les Dongxiang 
              tirent leur nom de l'endroit où ils vivent : Dongxiang. Ce 
              n'est qu'après la fondation de la République populaire 
              que les Dongxiang furent reconnus comme une ethnie distincte; avant 
              on les appelait les Hui Dongxiang ou les Mongols Hui. 
              Le langage des Dongxiang est, pour l'essentiel, semblable au Mongol. 
              Il inclut certains mots empruntés au chinois. La plupart 
              des Dongxiang parlent également chinois, qui est leur langue 
              écrite. Certains d'entre eux peuvent utiliser l'alphabet 
              arabe. 
              Les Dongxiang sont un peuple d'agriculteurs qui cultivent des pommes 
              de terre, du blé, du maïs et des fèves et des 
              cultures industrielles. 
            Histoire 
               Les 
              opinions des historiens sont divisées sur l'origine de la 
              nationalité des Dongxiang. Selon certains, les Dongxiang 
              seraient des descendants de troupes mongoles stationnées 
              par Genghis Khan dans la région de Hezhou durant sa marche 
              vers l'Ouest. D'autres disent qu'ils seraient un amalgame de plusieurs 
              races : hui, mongole, han, tibétaine. 
              Cependant, selon certaines légendes et données historiques, 
              les Dongxiang seraient probablement originaires de la nationalité 
              mongole. Dès le XIIIe siècle, des unités de 
              garnison mongoles étaient stationnées dans la région 
              de Dongxiang. En temps de guerre, ces gens agissaient comme soldats 
              et en temps de paix, ils cultivaient et élevaient des animaux. 
              Ces soldats-éleveurs ont pris femme parmi les femmes locales 
              et, au début, leurs descendants furent appelés ménages 
              militaires qui devinrent par la suite des ménages civils. 
              Au début des Ming (1368-1644), les dirigeants leur offrirent 
              l'amnistie et les Dongxiang s'établirent en permanence dans 
              la région. 
            Us et coutumes 
              Les Dongxiang sont des musulmans qui appartiennent à trois 
              sectes : les Anciennes, les Nouvelles et les Émergentes. 
              Au cours de l'histoire ces sectes ont souvent connu des luttes intestines 
              mais, depuis 1958, elles vivent une situation d'unité. 
              Les Dongxiang possèdent de nombreuses chansons folkloriques 
              que les locaux appellent " fleurs ". Les gens les chantent 
              pour exprimer leur espoir d'une vie meilleure. Il ont également 
              un bon nombre de poèmes et de contes folkloriques. Le long 
              poème Meilagahei et mademoiselle Machenglong fait l'éloge 
              de l'héroïsme d'un jeune couple qui lutte contre une 
              morale désuète et un système de mariage féodal. 
              Le folklore La veuve verte tue le boa dépeint le courage, 
              la sagesse et l'esprit de sacrifice des femmes dongxiang. 
              Aujourd'hui les Dongxiang s'occupent à l'agriculture et à 
              la production de ciment, farine, briques et tuiles. 
            
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