Sommaire du Juillet 2001
 


Les Oroqen

Les gens de cette ethnie, au nombre de quelque 7 000 personnes, vivent pour la plupart dans la bannière autonome oroqen, située dans la ligue Hulun Buir de la Mongolie intérieure, et dans quelques autres localités de la Mongolie intérieure et de la province du Heilongjiang. Leur bannière est une terre boisée à 97%, dans les forêts des Grands et Petits Hinggan du Nord-Est de la Chine. Il y a quelques décennies, cette ethnie avait encore une société primitive, mais elle s'est maintenant adaptée à la société moderne.
Les Oroqen n'ont pas de langage écrit et leur langue appartient à la famille des langues altaïques.

Histoire
Les Oroqen sont originaires de la région située au nord du fleuve Heilong et au sud des monts Hinggan extérieurs. Mais les agressions de la Russie tsariste après le milieu du XVIIe siècle ont forcé les Oroqen à se déplacer. Cette ethnie formait alors sept tribus, vivant dans une société de clan. Chaque commune de clan, appelée wulileng, consistait en cinq à douze familles descendant d'un même ancêtre mâle. Le chef de la commune était élu. Dans la commune, qui était alors le mode économique de base, tous les outils de production étaient partagés.Pendant des générations, les Oroqen ont vécu de la chasse et de la pêche dans les forêts. Ils faisaient des expéditions de chasse en groupe et les fruits de leur chasse étaient répartis également non seulement parmi les membres de l'expédition mais aussi parmi les infirmes et les personnes âgées. Les têtes, les entrailles et les os des animaux tués n'étaient pas distribués mais cuits et mangés par tous. Par la suite, les bois de cerfs recevant un prix relativement élevés, ceux-ci ne furent pas partagés mais revinrent à ceux qui avaient tués l'animal. Peu à peu, apparut une nette polarisation parmi les chasseurs : les plus riches possédaient plusieurs chevaux alors que les plus pauvres, quelques-uns. L'introduction des articles en fer et des fusils et l'usage des chevaux durant la dynastie des Qing (1644-1911) ont amélioré les forces productives et ont donné naissance à la propriété privée, ce qui a engendré des changements sociaux profonds. Des familles ont alors quitté le clan pour devenir des unités économiques distinctes, ce qui causa la désintégration des communes. Durant les Qing, les Oroqen furent organisés sous le système des Huit Bannières et enrôlés dans l'armée. Après la chute des Qing, les seigneurs de guerre procédèrent à des modifications administratives. Les jeunes devinrent des unités de guérilla et on tenta de sédentariser les Oroqen. Par la suite, beaucoup d'entre eux retournèrent dans les forêts. Puis l'occupation japonaise et ses expériences bactériologiques fit en sorte que la population oroqen se décima jusqu'à quelque 1 000 personnes. Maintenant, tout en conservant la chasse, les Oroqen ont une économie plus diversifiée. Ils cultivent, exploitent la machinerie agricole et ont ouvert des ateliers.

Us et coutumes
Les Oroqen excellent à la chasse. Tant les hommes que les femmes chassent à dos de cheval et visent juste. Les enfants commencent à chasser avec leurs parents dès l'âge de 7 ou 8 ans, seuls vers 17 ans. Un bon chasseur attire toujours le respect. Les chevaux sont indispensables aux Oroqen lors des expéditions de chasse. Ils transportent à cheval leurs provisions et leur capture. La race de chevaux qu'ils emploient est une race très robuste, avec des sabots très larges, ce qui les empêchent de s'enfoncer dans les marais.
Les femmes oroqen, qui chassent également, excellent à broder des motifs de chevreuils, d'ours et de chevaux sur les vêtements, tels que gants, bottes, chapeaux,etc. Elles confectionnent également des bols, des boîtes et d'autres objets à l'aide d'écorce de bouleaux. Les filles oroqen apprennent de leur mère, dès l'âge de 13-14 ans, à brosser la fourrure, à faire sécher la viande et à faire la cueillette des fruits sauvages. Les peaux d'animaux traitées par les femmes oroqen sont douces et lègères, et sont utilisées dans la confection des vêtements, des chapeaux, des gants, des chaussettes, des couvertures et des tentes.
Les Oroqen sont des gens honnêtes et amicaux qui reçoivent toujours bien leurs invités. Quelqu'un qui loge chez un Oroqen peut souvent entendre la femme de la maison dire à son mari, tôt le matin, : " Je vais chasser pour le déjeuner de nos invités; vous, allez chercher l'eau. ". Les invités à peine levés, ils verront la femme revenir, fusil sur l'épaule, en traînant un chevreuil.
Lorsqu'ils menaient une vie primitive, les Oroqen avaient de nombreux tabous. Par exemple, on interdisait à la femme de donner naissance à l'intérieur de la maison. Elle devait le faire dans une petite hutte construite à l'extérieur, dans laquelle elle restait confinée durant un mois, avant de revenir à la maison avec son nouveau-né.
Les Oroqen forment une race de danseurs et de chanteurs. On se réunit souvent pour chanter et danser lorsque les chasseurs reviennent ou lors des fêtes. Le folklore des Oroqen est riche et varié : ils chantent la nature et l'amour, la chasse et les luttes de la vie d'une manière vivante et rythmée. Parmi les danses les plus populaires chez les Oroqen, on note : La lutte avec l'ours noir, La danse du coq en bois dans lesquelles les danseurs exécutent des mouvements qui ressemblent à ces animaux. Également populaire, on retrouve cette danse dans laquelle les membres d'un clan présentent des danses qui décrivent des événements de l'histoire du clan.
La pengnuhua (une sorte d'harmonica) et le wentuwen (tambour à main) font partie des instruments traditionnels. Ces instruments produisent des sons qui ressemblent au chant des oiseaux ou au bramement du cerf. On les utilise aussi pour attirer les bêtes sauvages.
Les Oroqen ont plusieurs contes, fables, légendes, proverbes et devinettes qui ont été transmis de génération en génération. Croyant au chamanisme ou à l'animisme, les Oroqen vénèrent la nature et leurs ancêtres, et ils croient dans l'omniprésence des esprits. Leurs objets de culte sont préciusement conservés dans des boîtes en écorce de bouleau, bien haut dans les arbres ou derrière leur tente.
Les Oroqen possèdent une longue liste d'interdiction. Par exemple, ils n'appellent pas le tigre par son nom mais " longue queue " et l'ours " grand-père ". On honore habituellement l'ours tué par une série de cérémonies; leurs os sont enveloppés dans de la paille, placée bien haut dans un arbre, et on fait des offrandes à l'esprit de l'ours mort. Les Oroqen ne préparent pas d'avance leur plan de chasse, parce qu'ils croient que les omoplates des bêtes sauvages ont le pouvoir de déceler un plan, lorque quelqu'un en a un. Les Oroqen pratiquent des inhumations éoliennes. Lorsqu'un personne meurt, son cadavre est déposé dans un tronc d'arbre vide, sa tête pointant vers le sud, et ce tronc est placé sur un support placé à quelque deux mètres de haut dans la forêt. Parfois, on tue le cheval de la personne décédée pour qu'il accompagne son esprit dans l'autre monde. On incinère seulement le cadavre des jeunes qui meurent de maladies contagieuses.
Les Oroqen pratiquent la monogamie et ils ne peuvent se marier qu'avec des personnes n'appartenant pas au même clan. Règle générale, les propositions de mariage sont faites par des entremetteurs qui sont envoyés dans la famille de la jeune fille par la famille du garçon.

Les Dongxiang
Cette ethnie compte quelque 373 000 personnes qui vivent surtout dans la préfecture autonome hui de Linxia, située au sud du fleuve Jaune et au sud-ouest de Lanzhou, capitale de la province du Gansu. D'autres habitent au Xinjiang. Les Dongxiang tirent leur nom de l'endroit où ils vivent : Dongxiang. Ce n'est qu'après la fondation de la République populaire que les Dongxiang furent reconnus comme une ethnie distincte; avant on les appelait les Hui Dongxiang ou les Mongols Hui.
Le langage des Dongxiang est, pour l'essentiel, semblable au Mongol. Il inclut certains mots empruntés au chinois. La plupart des Dongxiang parlent également chinois, qui est leur langue écrite. Certains d'entre eux peuvent utiliser l'alphabet arabe.
Les Dongxiang sont un peuple d'agriculteurs qui cultivent des pommes de terre, du blé, du maïs et des fèves et des cultures industrielles.

Histoire
Les opinions des historiens sont divisées sur l'origine de la nationalité des Dongxiang. Selon certains, les Dongxiang seraient des descendants de troupes mongoles stationnées par Genghis Khan dans la région de Hezhou durant sa marche vers l'Ouest. D'autres disent qu'ils seraient un amalgame de plusieurs races : hui, mongole, han, tibétaine.
Cependant, selon certaines légendes et données historiques, les Dongxiang seraient probablement originaires de la nationalité mongole. Dès le XIIIe siècle, des unités de garnison mongoles étaient stationnées dans la région de Dongxiang. En temps de guerre, ces gens agissaient comme soldats et en temps de paix, ils cultivaient et élevaient des animaux. Ces soldats-éleveurs ont pris femme parmi les femmes locales et, au début, leurs descendants furent appelés ménages militaires qui devinrent par la suite des ménages civils. Au début des Ming (1368-1644), les dirigeants leur offrirent l'amnistie et les Dongxiang s'établirent en permanence dans la région.

Us et coutumes
Les Dongxiang sont des musulmans qui appartiennent à trois sectes : les Anciennes, les Nouvelles et les Émergentes. Au cours de l'histoire ces sectes ont souvent connu des luttes intestines mais, depuis 1958, elles vivent une situation d'unité.
Les Dongxiang possèdent de nombreuses chansons folkloriques que les locaux appellent " fleurs ". Les gens les chantent pour exprimer leur espoir d'une vie meilleure. Il ont également un bon nombre de poèmes et de contes folkloriques. Le long poème Meilagahei et mademoiselle Machenglong fait l'éloge de l'héroïsme d'un jeune couple qui lutte contre une morale désuète et un système de mariage féodal. Le folklore La veuve verte tue le boa dépeint le courage, la sagesse et l'esprit de sacrifice des femmes dongxiang.
Aujourd'hui les Dongxiang s'occupent à l'agriculture et à la production de ciment, farine, briques et tuiles.

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