Le
secret du développement économique de Guangzhou
Des
investissements annuels de 16 milliards de yuans ont embelli la
ville de Guangzhou. Mais la cadence accélérée
de l'urbanisation n'est que le prolongement de ces investissements,
car c'est la puissance économique qui en est la raison essentielle.
Paris possède le cinquième de la capacité de
production industrielle de la France. La valeur de la production
industrielle de Londres ? représente le huitième de
celle de la production industrielle de l'Angleterre. New York est
le centre de fabrication des États-Unis. En tant que troisième
grande ville de Chine, Guangzhou se classe déjà au
troisième rang en terme de puissance économique parmi
les grandes villes chinoises.
Il n'y a pas longtemps, certaines personnes pensaient que la ville
de Guangzhou manquait d'industries et que sa prospérité
se basait principalement sur son commerce. Aujourd'hui, quand nous
regardons encore une fois de plus près cette ville, nous
constatons qu'elle a déjà tourné une page d'histoire.
La valeur de sa production industrielle se classe toujours parmi
les dix premières grandes villes depuis plusieurs années
d'affilée.
En 2000, la valeur totale de sa production industrielle a dépassé
300 milliards de yuans.
Sa puissance d'ensemble occupe la troisième place parmi les
dix grandes villes chinoises.
Ses recettes fiscales représentent 5 % de celles de l'État.
Face à ce grand essor, on ne peut s'empêcher de se
demander : " Quel est le secret du développement économique
de Guangzhou ? "
Le " porte-avions
" des industries légère et lourde
Dans
les années 70 et 80, lorsque les Pékinois revenaient
d'un voyage à Guangzhou, ils apportaient toujours à
leurs parents et à leurs amis des bonbons et des petits gâteaux.
Cependant, après la réforme et l'ouverture, ces cadeaux
ont été remplacés par des montres électroniques
et de petits appareils électriques. La réputation
de la Foire des articles chinois d'exportation de Guangzhou laissaient
croire aux gens que Guangzhou n'était qu'une ville commerciale.
Le développement rapide de certaines entreprises --brasseries,
fabrication de piano et construction navale-- a changé la
situation d'antan de Guangzhou. Doté d'entreprises piliers
compétitives, le " porte-avions ", qui possédait
déjà une industrie légère et lourde
a commencé à affronter vents et marées.
Le redressement de Guangzhou-Honda. Il y a une dizaine d'années,
lorsqu'on voyait une Peugeot dans les rues de Beijing, on la regardait
comme une jolie jeune mariée . C'était la période
de départ de l'industrie automobile de Guangzhou. Mais en
moins d'une décennie, dans la grande vague du développement
économique, le type de consommation et les goûts des
gens ont changé. La voiture qu'on trouvait bien jolie a perdu
sa faveur sur le marché chinois et les dettes de l'entreprise
s'élevaient à plus de 3 milliards de yuans.
En
1996, la ville de Guangzhou a décidé de redresser
son industrie automobile. Après le retrait de la partie française
du projet de production en coopération des Peugeot, on a
pris cette ancienne entreprise comme partie principale et on a réuni
66 entreprises telles que l'usine d'automobiles Yangcheng et l'usine
d'autocars de Guangzhou pour créer un nouveau groupe automobile.
En juin 1998, ce groupe a commencé à gérer
la compagnie Guangzhou-Honda à capitaux japonais, ce qui
a non seulement effacé les dettes que Peugeot avait laissées,
mais aussi donné du travail à 2 400 employés
de l'ancienne entreprise.
En 2000, le renom de Guangzhou-Honda est de plus en plus important
dans le domaine automobile de Chine. Dans la concurrence acharnée,
ce groupe automobile s'est distingué. Ce qui est plus surprenant,
c'est qu'il a occupe déjà la première place
parmi les usines de Honda implantées à l'étranger.
C'est un miracle dans l'histoire automobile de Chine. Ayant réussi
à achever, dans seulement le tiers du temps, la refonte technique
et financière permettant d'atteindre une envergure de production
de 50 000 voitures que nécessitent les entreprises nationales
de même taille dans la même situation , le groupe a
trouvé la voie appropriée de la restructuration des
entreprises d'État ; sous-jacent à ce succès,
il faut noter la direction et le contrôle puissants du gouvernement
dans le fonctionnement du marché des grandes entreprises.
Une
aciérie miniature de haute efficacité. L'usine Zhugang
est la plus petite aciérie dans toute la Chine. Elle a seulement
392 employés, mais elle est cependant celle ayant la plus
haute efficacité.
Faisant partie du Groupe des aciéries du Guangdong, cette
usine est la seule à fabriquer la tôle d'acier mince
laminée à chaud, et elle est dotée de la technologie
de fabrication de l'acier la plus avancée dans le monde.
Entrée en production à titre d'essai en août
1999, l'usine a rapidement montré sa puissante capacité
concurrentielle. Elle a apporté deux grandes contributions
à l'industrie sidérurgique de Guangzhou: premièrement,
elle a aidé cette industrie à se débarrasser
de sa situation arriérée tant dans la technique de
production que dans la gamme de produits, constituant même
l'exemple type de la modernisation de la production des entreprises
traditionnelles par les technologies de pointe à Guangzhou;
deuxièmement, elle a fait monter d'un cran l'envergure de
production des plaques et des tôles d'acier et de fer à
Guangzhou.
La fondation de l'Usine Zhugang explique un autre phénomène:
achetée par le Groupe d'acier Guanggang, le plus grand groupe
du genre à Guangzhou, grâce à la solide base
de la vieille industrie et à un puissant contingent de chercheurs
et de techniciens, les travaux de restructuration de l'usine n'ont
nécessité que 24 mois au lieu des 27 prévus
par le projet, le financement de 5,5 milliards de yuans prévus
pour la première tranche des travaux ayant aussi été
réduit à 4,45 milliards.
Les ventes des pianos Zhujiang se placent au deuxième rang
mondial. En 1995, au Centre sportif Tianhe de Guangzhou, un chur
de 10 000 personnes a chanté L'Ode au fleuve Jaune, et la
musique d'accompagnement était jouée sur un piano
Zhujiang.
Le XXe siècle est passé, la Chine est devenue un grand
fabricant mondial de pianos. La production et les ventes des pianos
Zhujiang du Groupe de pianos du même nom occupent toujours
la première place en Chine et la deuxième dans le
monde.
C'est
en 1956 que l'usine de pianos Zhujiang a été fondée.
À l'époque, cette usine, issue de sept ou huit magasins
de pianos, se trouvait dans une petite rue. Aucun parmi la centaine
d'ouvriers n'était spécialiste de la fabrication de
cet instrument. Les pianos d'alors étaient d'origine étrangère.
Cette année-là, l'usine a fabriqué 13 pianos,
alors aux États-Unis, plus de 200 000 pianos sortaient des
usines. En 1984, M. Dong Zhicheng, actuel directeur de l'usine,
a participé avec une délégation chinoise à
la Foire internationale des instruments de musique à Francfort,
en Allemagne. Devant les somptueux stands étrangers des instruments
de musique, le piano Zhujiang paraissait bien humble.
En 1987, pour la première fois, l'usine a fait venir un expert
étranger et lui a versé un salaire de 20 000 yuans
par jour. Cela valait la peine. Le piano Zhujiang est sortie de
sa stagnation. Actuellement, l'usine fabrique 80 000 pianos par
an, et ses pianos sont exportés dans plus de 70 pays et régions.
Le groupe prévoit même d'installer une usine en Angleterre.
Faire revivre
les produits de bonne marque
Une
bière de marque sur la table . Les économistes s'exclament
: "L'année dernière, pour acheter trois choses,
il fallait faire la queue : une voiture Guangzhou-Honda, des tôles
d'acier mince et de la bière Zhujiang ". Il y a une
dizaine d'années, un ami japonais était parti de Beijing
à vélo pour voyager dans les différentes régions
de Chine. De retour de son voyage, il paraissait content et excité
: au Japon, il y a seulement quelques bonnes marques de bière
et leur goût est semblable; en Chine, presque chaque province
possède sa propre bière. La bière Zhujiang
est vraiment une bonne marque pour les consommateurs de Guangzhou.
Cette marque valait son pesant d'or. Toutefois, à cause d'une
mauvaise gestion , l'entreprise était lourdement endettée
: quelques centaines de millions de yuans . Le gouvernement n'a
pas laissé cette célèbre marque disparaître.
Il a restructuré l'entreprise de fond en comble, à
commencer par la gestion. Il a réglé le problème
de l'approvisionnement des bouchons de bouteille. Rien qu'avec ce
petit détail, l'entreprise a économisé plus
de 10 millions de yuans . La bière Zhujiang est enfin sortie
de sa situation difficile.
Aujourd'hui, sa production n'est pas la plus grande dans ce secteur
en Chine, mais son bénéfice est le plus élevé
: 220 millions de yuans en 2000. C'est la plus grande entreprise
de Chine en fabrication de bière brute. Ces dernières
années, l'entreprise a introduit des technologies de fine
pointe pour restructurer les chaînes de production. Résultat
: une augmentation annuelle de 200 000 tonnes de bière chaque
année.
Depuis la réforme et l'ouverture en Chine, le Groupe brassicole
Zhujiang est le premier en Chine à introduire les nouvelles
techniques et les nouveaux équipements étrangers.
Devant la rude concurrence du marché, il n'a de cesse d'introduire
des technologies avancées et de lancer de nouvelles générations
de produits. Avec une valeur de production de 1,7 milliard de yuans
et 800 000 tonnes de bière par an, ce groupe fait déjà
partie des trois plus grands groupes brassicole en Chine.
La télévision ROWA. Il y a relativement longtemps,
quand seulement 30 millions de téléviseurs se vendaient
par année en Chine, certaines personnes prédisaient
que l'industrie des téléviseurs était sur le
déclin. Mais aujourd'hui, avec de plus en plus de familles
chinoises qui commencent à acheter un deuxième et
un troisième téléviseur, on a découvert,
avec bonheur, que cette industrie est enfin sortie du marasme.
Grande entreprise d'État, l'Usine d'équipements de
radiodiffusion, berceau de fabrication des téléviseurs
ROWA, était au seuil de la faillite : elle avait un déficit
de 300 millions de yuans. Mais la marque ROWA était de bonne
qualité et jouissait d'un bon prestige en Chine, il ne fallait
donc pas la laisser tomber. Le gouvernement municipal s'est efforcé
de lui trouver un partenaire de coopération et a réussi.
" Que la science et la technologie dictent l'avenir ",
tel est le critère de gestion du Groupe ROWA. Marque relativement
jeune dans la famille des téléviseurs, ROWA a choisi
le développement scientifique et technique. Le groupe a investi
un milliard de yuans pour créer des centres de recherches
électroniques aux États-Unis, au Japon et dans la
ville chinoise de Huizhou, et il a mis en place une coopération
technique avec de célèbres sociétés
électroniques mondiales comme Sony, National, Toshiba et
Philips.
Ces deux dernières années, ROWA a lancé le
téléviseur à écran géant, ultra
plat et multimédia. Ce lancement a été fort
apprécié des consommateurs. Étant une célèbre
marque de téléviseur, 2,7 millions de postes ROWA
sont exportés chaque année dans des pays et régions
industrialisés du monde. À la différence des
autres sociétés de production de téléviseurs,
ROWA fabrique et vend principalement en dehors de sa région
d'origine. Pour ROWA, l'OMC est déjà un phénomène
du passé.
Bel avenir
de la coopération sino-étrangère
Le développement de divers types
de joint-ventures. Vu la bonne situation géographique de
Guangzhou, le niveau d'utilisation des capitaux étrangers
y est toujours parmi les plus hauts en Chine. Pendant trois années
d'affilée, cette ville a utilisé 3 milliards de dollars
US par an. Aujourd'hui, presque dans tous les secteurs de production,
vous pouvez trouver des partenariats à capitaux sino-étrangers
comme Guangzhou-Honda et Izuzu, etc. En 1998, pour la première
fois dans le domaine de la technologie de pointe chinoise, un contrat
du genre " technologies chinoises et capitaux étrangers
" a été signé. Le Groupe Jinpeng de Guangzhou
et la société Motorola ont conjointement créé
une entreprise en coopération. L'Australie est baptisée
pays sur le dos de mouton, et 90 % des produits textiles de ce pays
sont originaires de Chine, dont la moitié de Guangzhou.
La coopération entre Guangzhou et le monde n'a cessé
de se renforcer et de se développer. Parmi les 500 multinationales
les plus puissantes, 98 ont installé leur entreprise à
Guangzhou, apportant 143 projets et un investissement de 3,4 milliards
de dollars US.
La réforme et l'ouverture ont 20 ans. Pendant ce temps, le
plus grand changement de Guangzhou se situe dans sa mentalité.
La ville vise plus haut et plus loin. Selon certaines statistiques,
à la fin de septembre 2000, Guangzhou avait implanté
203 entreprises dans une vingtaine de pays et régions tels
que les États-Unis, le Canada, l'Allemagne, la France, l'Australie,
Hongkong et Macao. Porte-drapeaux de la marque " Fabriqué
en Chine ", les produits de Guangzhou sont exportés
vers plus de 190 pays et régions.
L'atout de Guangzhou en technologies de pointe. Un cadre municipal
de Guangzhou a dit : " Dans le développement de l'industrie
de transformation ordinaire, la ville de Guangzhou ne possède
pas beaucoup d'atouts : le terrain y est cher et le salaire des
gens est élevé. Pour se développer, la ville
doit exploiter les technologies de pointe. " Aujourd'hui, la
ville a déjà été choisie par l'État
comme une des premières villes d'essai sur l'informatisation,
et ce choix n'a pas été fait au hasard. Les équipements
informatiques de base et l'environnement d'utilisation de cette
technique y sont parmi les plus avancés en Chine. Les réseaux
à fibre optique tissent une autoroute informatique de 210
000 km qui dessert toutes les rues de la ville. Un foyer sur deux
possède un ordinateur, un chiffre record en Chine. Tous les
départements du gouvernement municipal ont leur site Web.
Quelle est la direction à suivre pour cette ville enrichie
? Jiang Zemin, secrétaire général du PCC, a
indiqué clairement lors de son inspection à Guangzhou
: " La province du Guangdong a une tâche glorieuse dans
le processus de modernisation de la partie orientale de Chine ".
Ces dernières années, l'industrie de Guangzhou a beaucoup
changé. Elle a trouvé la voie de développement
qui lui est propre. Étant une ville au centre de la région
de la Chine du Sud, son industrie doit jouer un rôle de soutien
et d'assise approprié à l'industrie du delta de la
rivière des Perles, voire celle de Hongkong et Macao. Étant
une ville pôle pour l'ensemble des villes de ce delta, la
ville de Guangzhou doit étendre son rayonnement vers les
zones environnantes. Telle est la voie qu'elle doit suivre pour
son développement industriel.
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