Sommaire du Août 2001
 
 
Le secret du développement économique de Guangzhou

Des investissements annuels de 16 milliards de yuans ont embelli la ville de Guangzhou. Mais la cadence accélérée de l'urbanisation n'est que le prolongement de ces investissements, car c'est la puissance économique qui en est la raison essentielle. Paris possède le cinquième de la capacité de production industrielle de la France. La valeur de la production industrielle de Londres ? représente le huitième de celle de la production industrielle de l'Angleterre. New York est le centre de fabrication des États-Unis. En tant que troisième grande ville de Chine, Guangzhou se classe déjà au troisième rang en terme de puissance économique parmi les grandes villes chinoises.
Il n'y a pas longtemps, certaines personnes pensaient que la ville de Guangzhou manquait d'industries et que sa prospérité se basait principalement sur son commerce. Aujourd'hui, quand nous regardons encore une fois de plus près cette ville, nous constatons qu'elle a déjà tourné une page d'histoire.
La valeur de sa production industrielle se classe toujours parmi les dix premières grandes villes depuis plusieurs années d'affilée.
En 2000, la valeur totale de sa production industrielle a dépassé 300 milliards de yuans.
Sa puissance d'ensemble occupe la troisième place parmi les dix grandes villes chinoises.
Ses recettes fiscales représentent 5 % de celles de l'État.
Face à ce grand essor, on ne peut s'empêcher de se demander : " Quel est le secret du développement économique de Guangzhou ? "

Le " porte-avions " des industries légère et lourde

Dans les années 70 et 80, lorsque les Pékinois revenaient d'un voyage à Guangzhou, ils apportaient toujours à leurs parents et à leurs amis des bonbons et des petits gâteaux. Cependant, après la réforme et l'ouverture, ces cadeaux ont été remplacés par des montres électroniques et de petits appareils électriques. La réputation de la Foire des articles chinois d'exportation de Guangzhou laissaient croire aux gens que Guangzhou n'était qu'une ville commerciale. Le développement rapide de certaines entreprises --brasseries, fabrication de piano et construction navale-- a changé la situation d'antan de Guangzhou. Doté d'entreprises piliers compétitives, le " porte-avions ", qui possédait déjà une industrie légère et lourde a commencé à affronter vents et marées.
Le redressement de Guangzhou-Honda. Il y a une dizaine d'années, lorsqu'on voyait une Peugeot dans les rues de Beijing, on la regardait comme une jolie jeune mariée . C'était la période de départ de l'industrie automobile de Guangzhou. Mais en moins d'une décennie, dans la grande vague du développement économique, le type de consommation et les goûts des gens ont changé. La voiture qu'on trouvait bien jolie a perdu sa faveur sur le marché chinois et les dettes de l'entreprise s'élevaient à plus de 3 milliards de yuans.
En 1996, la ville de Guangzhou a décidé de redresser son industrie automobile. Après le retrait de la partie française du projet de production en coopération des Peugeot, on a pris cette ancienne entreprise comme partie principale et on a réuni 66 entreprises telles que l'usine d'automobiles Yangcheng et l'usine d'autocars de Guangzhou pour créer un nouveau groupe automobile. En juin 1998, ce groupe a commencé à gérer la compagnie Guangzhou-Honda à capitaux japonais, ce qui a non seulement effacé les dettes que Peugeot avait laissées, mais aussi donné du travail à 2 400 employés de l'ancienne entreprise.
En 2000, le renom de Guangzhou-Honda est de plus en plus important dans le domaine automobile de Chine. Dans la concurrence acharnée, ce groupe automobile s'est distingué. Ce qui est plus surprenant, c'est qu'il a occupe déjà la première place parmi les usines de Honda implantées à l'étranger. C'est un miracle dans l'histoire automobile de Chine. Ayant réussi à achever, dans seulement le tiers du temps, la refonte technique et financière permettant d'atteindre une envergure de production de 50 000 voitures que nécessitent les entreprises nationales de même taille dans la même situation , le groupe a trouvé la voie appropriée de la restructuration des entreprises d'État ; sous-jacent à ce succès, il faut noter la direction et le contrôle puissants du gouvernement dans le fonctionnement du marché des grandes entreprises.
Une aciérie miniature de haute efficacité. L'usine Zhugang est la plus petite aciérie dans toute la Chine. Elle a seulement 392 employés, mais elle est cependant celle ayant la plus haute efficacité.
Faisant partie du Groupe des aciéries du Guangdong, cette usine est la seule à fabriquer la tôle d'acier mince laminée à chaud, et elle est dotée de la technologie de fabrication de l'acier la plus avancée dans le monde. Entrée en production à titre d'essai en août 1999, l'usine a rapidement montré sa puissante capacité concurrentielle. Elle a apporté deux grandes contributions à l'industrie sidérurgique de Guangzhou: premièrement, elle a aidé cette industrie à se débarrasser de sa situation arriérée tant dans la technique de production que dans la gamme de produits, constituant même l'exemple type de la modernisation de la production des entreprises traditionnelles par les technologies de pointe à Guangzhou; deuxièmement, elle a fait monter d'un cran l'envergure de production des plaques et des tôles d'acier et de fer à Guangzhou.
La fondation de l'Usine Zhugang explique un autre phénomène: achetée par le Groupe d'acier Guanggang, le plus grand groupe du genre à Guangzhou, grâce à la solide base de la vieille industrie et à un puissant contingent de chercheurs et de techniciens, les travaux de restructuration de l'usine n'ont nécessité que 24 mois au lieu des 27 prévus par le projet, le financement de 5,5 milliards de yuans prévus pour la première tranche des travaux ayant aussi été réduit à 4,45 milliards.
Les ventes des pianos Zhujiang se placent au deuxième rang mondial. En 1995, au Centre sportif Tianhe de Guangzhou, un chœur de 10 000 personnes a chanté L'Ode au fleuve Jaune, et la musique d'accompagnement était jouée sur un piano Zhujiang.
Le XXe siècle est passé, la Chine est devenue un grand fabricant mondial de pianos. La production et les ventes des pianos Zhujiang du Groupe de pianos du même nom occupent toujours la première place en Chine et la deuxième dans le monde.
C'est en 1956 que l'usine de pianos Zhujiang a été fondée. À l'époque, cette usine, issue de sept ou huit magasins de pianos, se trouvait dans une petite rue. Aucun parmi la centaine d'ouvriers n'était spécialiste de la fabrication de cet instrument. Les pianos d'alors étaient d'origine étrangère. Cette année-là, l'usine a fabriqué 13 pianos, alors aux États-Unis, plus de 200 000 pianos sortaient des usines. En 1984, M. Dong Zhicheng, actuel directeur de l'usine, a participé avec une délégation chinoise à la Foire internationale des instruments de musique à Francfort, en Allemagne. Devant les somptueux stands étrangers des instruments de musique, le piano Zhujiang paraissait bien humble.
En 1987, pour la première fois, l'usine a fait venir un expert étranger et lui a versé un salaire de 20 000 yuans par jour. Cela valait la peine. Le piano Zhujiang est sortie de sa stagnation. Actuellement, l'usine fabrique 80 000 pianos par an, et ses pianos sont exportés dans plus de 70 pays et régions. Le groupe prévoit même d'installer une usine en Angleterre.

Faire revivre les produits de bonne marque

Une bière de marque sur la table . Les économistes s'exclament : "L'année dernière, pour acheter trois choses, il fallait faire la queue : une voiture Guangzhou-Honda, des tôles d'acier mince et de la bière Zhujiang ". Il y a une dizaine d'années, un ami japonais était parti de Beijing à vélo pour voyager dans les différentes régions de Chine. De retour de son voyage, il paraissait content et excité : au Japon, il y a seulement quelques bonnes marques de bière et leur goût est semblable; en Chine, presque chaque province possède sa propre bière. La bière Zhujiang est vraiment une bonne marque pour les consommateurs de Guangzhou.
Cette marque valait son pesant d'or. Toutefois, à cause d'une mauvaise gestion , l'entreprise était lourdement endettée : quelques centaines de millions de yuans . Le gouvernement n'a pas laissé cette célèbre marque disparaître. Il a restructuré l'entreprise de fond en comble, à commencer par la gestion. Il a réglé le problème de l'approvisionnement des bouchons de bouteille. Rien qu'avec ce petit détail, l'entreprise a économisé plus de 10 millions de yuans . La bière Zhujiang est enfin sortie de sa situation difficile.
Aujourd'hui, sa production n'est pas la plus grande dans ce secteur en Chine, mais son bénéfice est le plus élevé : 220 millions de yuans en 2000. C'est la plus grande entreprise de Chine en fabrication de bière brute. Ces dernières années, l'entreprise a introduit des technologies de fine pointe pour restructurer les chaînes de production. Résultat : une augmentation annuelle de 200 000 tonnes de bière chaque année.
Depuis la réforme et l'ouverture en Chine, le Groupe brassicole Zhujiang est le premier en Chine à introduire les nouvelles techniques et les nouveaux équipements étrangers. Devant la rude concurrence du marché, il n'a de cesse d'introduire des technologies avancées et de lancer de nouvelles générations de produits. Avec une valeur de production de 1,7 milliard de yuans et 800 000 tonnes de bière par an, ce groupe fait déjà partie des trois plus grands groupes brassicole en Chine.
La télévision ROWA. Il y a relativement longtemps, quand seulement 30 millions de téléviseurs se vendaient par année en Chine, certaines personnes prédisaient que l'industrie des téléviseurs était sur le déclin. Mais aujourd'hui, avec de plus en plus de familles chinoises qui commencent à acheter un deuxième et un troisième téléviseur, on a découvert, avec bonheur, que cette industrie est enfin sortie du marasme.
Grande entreprise d'État, l'Usine d'équipements de radiodiffusion, berceau de fabrication des téléviseurs ROWA, était au seuil de la faillite : elle avait un déficit de 300 millions de yuans. Mais la marque ROWA était de bonne qualité et jouissait d'un bon prestige en Chine, il ne fallait donc pas la laisser tomber. Le gouvernement municipal s'est efforcé de lui trouver un partenaire de coopération et a réussi.
" Que la science et la technologie dictent l'avenir ", tel est le critère de gestion du Groupe ROWA. Marque relativement jeune dans la famille des téléviseurs, ROWA a choisi le développement scientifique et technique. Le groupe a investi un milliard de yuans pour créer des centres de recherches électroniques aux États-Unis, au Japon et dans la ville chinoise de Huizhou, et il a mis en place une coopération technique avec de célèbres sociétés électroniques mondiales comme Sony, National, Toshiba et Philips.
Ces deux dernières années, ROWA a lancé le téléviseur à écran géant, ultra plat et multimédia. Ce lancement a été fort apprécié des consommateurs. Étant une célèbre marque de téléviseur, 2,7 millions de postes ROWA sont exportés chaque année dans des pays et régions industrialisés du monde. À la différence des autres sociétés de production de téléviseurs, ROWA fabrique et vend principalement en dehors de sa région d'origine. Pour ROWA, l'OMC est déjà un phénomène du passé.

Bel avenir de la coopération sino-étrangère

Le développement de divers types de joint-ventures. Vu la bonne situation géographique de Guangzhou, le niveau d'utilisation des capitaux étrangers y est toujours parmi les plus hauts en Chine. Pendant trois années d'affilée, cette ville a utilisé 3 milliards de dollars US par an. Aujourd'hui, presque dans tous les secteurs de production, vous pouvez trouver des partenariats à capitaux sino-étrangers comme Guangzhou-Honda et Izuzu, etc. En 1998, pour la première fois dans le domaine de la technologie de pointe chinoise, un contrat du genre " technologies chinoises et capitaux étrangers " a été signé. Le Groupe Jinpeng de Guangzhou et la société Motorola ont conjointement créé une entreprise en coopération. L'Australie est baptisée pays sur le dos de mouton, et 90 % des produits textiles de ce pays sont originaires de Chine, dont la moitié de Guangzhou.
La coopération entre Guangzhou et le monde n'a cessé de se renforcer et de se développer. Parmi les 500 multinationales les plus puissantes, 98 ont installé leur entreprise à Guangzhou, apportant 143 projets et un investissement de 3,4 milliards de dollars US.
La réforme et l'ouverture ont 20 ans. Pendant ce temps, le plus grand changement de Guangzhou se situe dans sa mentalité. La ville vise plus haut et plus loin. Selon certaines statistiques, à la fin de septembre 2000, Guangzhou avait implanté 203 entreprises dans une vingtaine de pays et régions tels que les États-Unis, le Canada, l'Allemagne, la France, l'Australie, Hongkong et Macao. Porte-drapeaux de la marque " Fabriqué en Chine ", les produits de Guangzhou sont exportés vers plus de 190 pays et régions.
L'atout de Guangzhou en technologies de pointe. Un cadre municipal de Guangzhou a dit : " Dans le développement de l'industrie de transformation ordinaire, la ville de Guangzhou ne possède pas beaucoup d'atouts : le terrain y est cher et le salaire des gens est élevé. Pour se développer, la ville doit exploiter les technologies de pointe. " Aujourd'hui, la ville a déjà été choisie par l'État comme une des premières villes d'essai sur l'informatisation, et ce choix n'a pas été fait au hasard. Les équipements informatiques de base et l'environnement d'utilisation de cette technique y sont parmi les plus avancés en Chine. Les réseaux à fibre optique tissent une autoroute informatique de 210 000 km qui dessert toutes les rues de la ville. Un foyer sur deux possède un ordinateur, un chiffre record en Chine. Tous les départements du gouvernement municipal ont leur site Web.
Quelle est la direction à suivre pour cette ville enrichie ? Jiang Zemin, secrétaire général du PCC, a indiqué clairement lors de son inspection à Guangzhou : " La province du Guangdong a une tâche glorieuse dans le processus de modernisation de la partie orientale de Chine ". Ces dernières années, l'industrie de Guangzhou a beaucoup changé. Elle a trouvé la voie de développement qui lui est propre. Étant une ville au centre de la région de la Chine du Sud, son industrie doit jouer un rôle de soutien et d'assise approprié à l'industrie du delta de la rivière des Perles, voire celle de Hongkong et Macao. Étant une ville pôle pour l'ensemble des villes de ce delta, la ville de Guangzhou doit étendre son rayonnement vers les zones environnantes. Telle est la voie qu'elle doit suivre pour son développement industriel.

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