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Les quatre monts sacrés du bouddhisme chinois

XI WEN

Lieux de pèlerinage millénaires, ces monts sont les meilleurs endroits pour découvrir la culture bouddhique en Chine.

LE bouddhisme est la religion la plus répandue en Chine et celle qui y compte le plus grand nombre de croyants. Née en Inde et intro-duite en Chine au milieu du Ier siècle, cette religion a une histoire d’environ 2 000 ans. La manière dont elle a été introduite et la région où elle a été diffusée expliquent ses différences. Le bouddhisme chinois se divise en bouddhisme chan, pratiqué chez les gens d’ethnie han, en bouddhisme tibétain, qui s’est répandu dans les régions du Tibet, de la Mongolie intérieure, du Qinghai et du Gansu, et en bouddhisme de Pali qui s’est diffusé dans la région des Dai, au Yunnan.

Le mont Wutai, un lieu sacré du bouddhisme chinois

Les monts Wutai du Shanxi, Emei du Sichuan, Putuo du Zhejiang et Jiuhua de l’Anhui sont réputés comme les quatre monts sacrés du bouddhisme chinois et sont considérés respectivement comme des lieux réservés aux rites bouddhiques de Manjusri, Samantabhadra, Avalokiteshvara et Ksitigarbha.

Ces quatre monts sacrés du boud-dhisme conservent des livres et autres objets bouddhiques précieux, de même que des architectures majestueuses de cette religion, et ils présentent un beau paysage naturel, ce qui leur permet d’être non seulement des lieux de pèlerinage, mais également des sites touristiques appréciés par les Chinois et les étrangers.

Le mont Wutai

Situé dans le nord-est de la province du Shanxi, ce mont est l’un des cinq sites sacrés du bouddhisme dans le monde (d’après les ouvrages canoniques anciens du bouddhisme, les quatre autres sont le jardin Lumbini (au Népal), et Kusinagara, Sarnath et Buddhagaya (en Inde). Dans les nombreux temples de ce mont, la salle principale sert à rendre hommage à Manjusri.

Depuis que Wutai est devenu un lieu sacré du bouddhisme vers l’an 67, plus de 50 temples y sont conservés, dont Xiantong, Tayuan, Pusading et Foguang sont les plus célèbres.

Le temple Xiantong est l’un des plus anciens du bouddhisme en Chine. On l’appelle couramment le temple des Ancêtres. En pèlerinage au mont Wutai, c’est ce temple que les gens visitent en premier. Il compte plus de 400 pièces, construites pour la plupart durant les Ming (1368-1644) et les Qing (1644-1911). La salle Xiantong, en bronze, et la statue en bronze de Manjusri aux 1 000 bols d’aumône constituent le patrimoine culturel le plus célèbre. Sur les murs de cette salle, 10 000 figurines en bronze forment un beau décor. Dans la tour de la Cloche qui se trouve devant le temple, la cloche en bronze qui est suspendue pèse 9 999,5 jin (un jin = 0,5 kg) et a été moulée à l’époque des Ming. Lorsqu’on la frappe, son tintement retentit dans tout le mont.

La salle en bronze Xiantong, sur le mont Wutai

Le temple Tayuan est renommé pour la pagode Daciyanshou et ses 200 clochettes. Il est considéré comme le symbole du mont Wutai. Selon la légende, après que Sakyamuni eut atteint le nirvana, l’Indien Asoka aurait moulé 84 000 stûpas avec 84 000 reliques représentant l’incarnation de Sakyamuni afin de les distribuer dans le monde. Cette pagode blanche est l’un des 19 stûpas que l’on trouve en Chine. Haute de 56,4 m, elle conserve une stèle de l’empreinte de pas de Sakyamuni. Une foule nombreuse composée de moines et de pèlerins en fait constamment le tour pour la regarder avec respect.

Le temple Pusading est le monastère du bouddhisme tibétain le plus grand et le plus complet du mont Wutai. Construit sous la dynastie des Wei du Nord (386-534), ce monastère était la demeure permanente des moines de la lignée tibétaine des Bonnets jaunes au mont Wutai, et durant les Qing, il a été élevé au rang de temple de la famille impériale. Les registres montrent que des empereurs des Qing s’y sont rendus maintes fois en visite. Pusading est un mot en langue mandchoue signifiant la demeure du bouddha Manjusri. Couvert de tuiles vernissées jaunes (la couleur impériale), le temple est précédé d’un portail à quatre piliers et à sept toitures, ce qui témoigne de son statut de temple de la famille impériale. Le portail situé devant la porte principale et celui en pierre devant la salle de Manjusri portent respectivement les inscriptions « beau site au pic Lingfeng » et « lieu sacré de Wutai », écrites de la main de l’empereur Kangxi (1662-1723) des Qing. Dans la salle latérale de l’Est, on trouve aussi une inscription de l’empereur Qianlong (1736-1795) de la même dynastie.

Le temple Foguang comprend non seulement une pagode de style indien construite à l’époque des Wei du Nord, il y a 1 400 ans, mais il conserve aussi des sculptures typiques de l’architecture des époques allant de 386 à 1279, ainsi que des fresques et des calligraphies des Tang (618-907).

Le mont Emei

Le mont Emei et le Bouddha géant du mont Leshan, non loin du mont Emei, se trouvent à quelque 160 km au sud-ouest de Chengdu, capitale de la province du Sichuan. En 1996, ces deux sites ont été inscrits simultanément sur la liste du patrimoine mondial culturel et naturel de l’Unesco.

Au mont Emei, la construction des temples a commencé au IIe siècle et a atteint son apogée au XVe siècle. Aujourd’hui, il y en a encore près de trente, dont les plus célèbres sont les temples Baoguo, Qingyinge et Wannian.

Lever de soleil au mont Emei

Le temple Baoguo est le plus grand de ce mont. Ses trois trésors sont un bouddha en porcelaine dont la hauteur est de 2,4 m, une cloche géante en bronze qui a 2,3 m de haut et qui pèse 25 t, de même que la pagode en bronze Huayan de 14 étages ayant 7 m de haut et sculptée du canon bouddhique Huayan au complet. Le corps de la pagode est décoré de 4 700 figurines de bouddhas.

Le temple Qingyinge est reconnu comme le plus beau site paysager du mont Emei. Son nom vient de l’environnement du temple qui se caractérise par le mont, l’abondance d’eau et un paysage de jardin.

Le temple Wannian est l’un des principaux du mont Emei. Construit en 420, il possède une statue de Samantabhadra qui monte un éléphant en bronze. Cette statue date de la période des Song (960-1279) et est considérée comme le trésor du temple. La structure en brique de ce temple est aussi un miracle de l’architecture des époques anciennes, car d’après les annales, en 400 ans, elle a résisté à dix-huit séismes.

En plus des temples, le sommet Jinding (sommet d’or) du mont Emei, qui culmine à 3 079,3 m d’altitude, est digne d’une visite pour ses quatre attractions irrésistibles : le lever du soleil, la mer de nuages, l’effet de halo et la lanterne sacrée.

Le mont Putuo

Le mont Putuo

Situé sur une île de l’archipel Zhou-shan, à 100 milles marins à l’est de la baie de Hangzhou (province du Zhejiang), le temple du mont Putuo est le seul à être situé en milieu marin parmi les quatre monts sacrés du bouddhisme chinois.

Les temples Puji, Fayu et Huiji sont les plus célèbres de ce mont sacré. Le trésor du temple Puji est la pagode Duobao, construite à l’époque des Yuan (1271-1368). C’est l’édifice le plus ancien au mont Putuo. Le trésor du temple Fayu est la stèle du portrait d’Avalokiteshvara portant un rameau de saule, ainsi que la salle aux Neuf Dragons, que l’on a apportée du palais impérial des Ming de Nanjing. Elle est connue pour son plafond à caissons de neuf dragons qui sont finement sculptés.

La statue en bronze d’Avalokitesh-vara, moulée et installée sur l’île en 1997, est le nouveau symbole du mont Putuo. Le bodhisattva Avalokiteshvara a une grande réputation parmi la population, car on dit qu’il porte secours aux sinistrés et apporte des descendants.

Et il n’y a pas que les temples; le paysage du mont Putuo est également particulièrement réputé. Entouré par la mer, il se caractérise par une végétation luxuriante qui lui a valu l’appellation « Jardin botanique de l’île sur la mer ». Le mont conserve 1 221 arbres plus que centenaires appartenant à 66 espèces, dont des camphriers millénaires et des Carpinus Putoensis Cheng (charme). La plage de sable s’étire tout autour de l’île, les vagues viennent se briser, les pics et les rochers semblent embellis sous l’ombrage des arbres, ce qui contraste avec les temples anciens et compose une image pittoresque.

Le mont Jiuhua

Un temple dans le mont Jiuhua, en hiver

Situé dans la zone de compétence administrative de Chizhou (province de l’Anhui), sur la rive sud du Yangtsé, le mont Jiuhua regroupe plus de 70 pics. Le plus haut d’entre eux culmine à 1 342 m et une trentaine d’autres ont plus de 1 000 m d’altitude. Les vallées et les gorges sont omniprésentes. Les ravins, les étangs, les sources et les chutes d’eau présentent divers paysages naturels qui font découvrir la majesté de ce mont. Son nom provient de sa forme en fleur de lotus, ce qui lui a valu la réputation de « plus beau mont du Sud-Est ».

Le voyage au mont Jiuhua se con-centre d’abord sur la rue Jiuhua. Située à une altitude de plus de 600 m, cette rue est en réalité un bourg sur le mont. Elle est considérée comme le centre des activités, et on y trouve des temples, des magasins, une école, des hôtels et des maisons de paysans. Les voyageurs y habitent et s’en servent comme point de départ pour découvrir les sites paysagers.

Le temple Huacheng, le plus ancien de ce mont et celui qui est considéré comme le principal, a été construit à l’époque des Jin (265-420). Vers l’est, à proximité, on trouve le palais Baisui, construit sur la falaise. Du style des habitations populaires de l’Anhui du Sud, ce temple ressemble à un château ancien. Le temple Zhiyuan est caractérisé par des étages superposés, une structure ingénieuse et l’air imposant des salles et des palais. Le temple Dongya a également été construit sur une falaise escarpée. Le temple Ganlu est situé dans un site reculé et paisible, et il est le siège de l’Académie du bouddhisme de la province de l’Anhui.

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