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DANS lhistoire, Minhang est un nom mémorable, parce quil est à lorigine de Shanghai, une métropole internationale. Quand on évoque lhistoire de Beijing, certains rappellent que le temple de la Mare et du Mûrier sauvage était antérieur à la ville de Beijing; de même pour Shanghai, le district de Shanghai (lactuel arrondissement Minhang) a précédé létablissement de la ville. Par conséquent, comprendre lhistoire de Shanghai nécessite de connaître celle de Minhang.
Ancienne ligne côtière
Il y a plus de 6 000 ans, dans le centre-ouest de Shanghai, sétendait une digue naturelle (dont la largeur variait de 1 à 6 km) formée de sable et de débris de coquillages et orientée nord-ouest/sud-est. En fait, dans la Haute Antiquité, cétait la ligne côtière de la région. Cette ligne sest élargie progressivement vers lest par laccumulation de sable pour former de nouvelles terres. Cette évolution explique le relief actuel de Shanghai, qui se compose de terres basses à louest et de terres hautes à lest. La ligne de démarcation est lancienne digue de sable et de coquillages, qui ressemble à la bordure dun plat en porcelaine. Larrondissement Minhang se trouve justement à cet endroit charnière. Il a conservé jusquà nos jours les vestiges de trois digues (Shagang, Zhugang et Zigang), lignes côtières qui remontent respectivement à 6 000, 5 000 et 3 000 ans. Au cours de ces millénaires, la mer sest peu à peu retirée. Lorsque les activités humaines débutèrent à Minhang, la rue de Nanjing, actuellement la plus prospère de Shanghai, devait encore être immergée.
Depuis quand cette terre était-elle témoin des activités humaines? La réponse se trouve sur les lieux de lancienne culture de Maqiao, dans le village de Yutang du bourg de Maqiao, dans larrondissement Minhang. En décembre 1959, lorsque des paysans du village creusèrent une fosse daisances, ils ont découvert, à 1,5 m de profondeur, des cornes de cerf et des fragments de poterie comportant des rayures rouges. Par la suite, en 1960 et 1966, lAdministration municipale du patrimoine a lancé deux fouilles archéologiques qui ont mis au jour des outils en pierre, en os et des poteries, de même que des squelettes danimaux, des objets en bronze et des graines de plantes. Les quelque 500 objets anciens déterrés prouvent lexistence dêtres humains, il y a 4 000 ans. De ce fait, lhistoire de la civilisation humaine dans la région de Shanghai a reculé de 2 000 ans. Sur le banc de sable et de coquillages de Zhugang, orienté nord/sud, les vestiges retrouvés de lancienne culture de Maqiao révèlent cinq périodes culturelles différentes. En remontant dans le temps, la première période correspond à celle des Ming et des Qing, allant de 1368 à 1911; la deuxième, à celle des Tang et des Song, de 618 à 1279; la troisième, à celle de la période des Printemps et Automnes et celle des Royaumes combattants, de 770 à 221 av. J.-C.; la quatrième, à celle des Shang et des Zhou, de 1 600 à 771 av. J.-C.; et enfin, la cinquième, à celle du néolithique. À cette époque, lancienne digue de sable et de coquillages était au plus bas, à 180 cm au-dessous du sol actuel. Le village découvert est typique des coutumes quotidiennes et sociétales de lépoque, sétendant sur plus 150 000 m2. Un site de cette envergure est une rareté pour larchéologie. En référence à une couche culturelle typique, les archéologues lont nommée, en 1982, la « culture de Maqiao ». Tout comme la « culture de Songze » de larrondissement Qingpu, elle appartient à la culture autochtone de la région de Shanghai. Les poteries découvertes à Maqiao, dune grande finesse, contrastent fortement avec les objets grossiers déterrés dans la Plaine centrale. Toutefois, à cette époque, cette dernière a vu naître les premiers objets moulés en bronze, alors que les environs de Minhang, constitués de plages de sable désertes, ne connaissaient encore que les poteries. La culture de Maqiao navait rien de particulièrement splendide, ce qui montre quelle était en retard à lépoque. Les objets sont exposés au musée, mais il vaut mieux se rendre à lancien bourg de Qibao pour apprécier lhistoire et la beauté de Minhang.
Ancien bourg de Qibao
Lancien bourg millénaire de Qibao (sept trésors) remonte aux Song du Nord (960-1127) et a prospéré sous les Ming et les Qing. Depuis lantiquité, les hommes daffaires et les lettrés sy réunissaient, ce qui a contribué à lui donner une dimension culturelle riche, devenant lun des berceaux de la culture autochtone de Shanghai.
Selon les annales historiques, le bourg de Qibao doit son nom au temple Qibao. Pourtant, les habitants locaux préfèrent attribuer son origine aux sept trésors : le Bouddha Feilai (Bouddha tombant du ciel), la cloche Cuanlai (arrivée en flottant), la hache en Jade, le coq dOr, le soutra du Lotus, larbre Divin et les baguettes en Jade. Chacun deux est associé à des légendes, à lexception du soutra du Lotus, dont lhistoire est bien réelle. Sous les Cinq Dynasties (907-960), une concubine de Qian Chu, roi de lÉtat de Wuyue, mit cinq ans à copier le soutra sur du papier bleu en soie avec de la poudre dor. Les écritures régulières étaient ornées de lotus peints en or, ce qui valut au soutra le titre de trésor. En ce temps-là, le roi de lÉtat de Wuyue loffrit au couvent bouddhique Lubao, en disant que le soutra était aussi un trésor. Mais à cause de lerreur du roi, qui a confondu « lu » avec « liu » (en chinois, lu est une autre forme de liu, qui signifie « six »), le couvent bouddhique Lubao a été rebaptisé en temple Qibao et se déplaça vers lactuel endroit. Le soutra du Lotus est certainement devenu le plus précieux de ses trésors. Le soutra original possédait 31 pages, mais seules 24 avaient été conservées à la fin des Qing. À la Libération (1949), il ne restait plus que 19 pages, aujourdhui conservées au Musée de Shanghai. Ce nest que leur copie qui est exposée à la salle dexposition de larrondissement Minhang.
Les rues et ruelles du bourg de Qibao datent des Song du Nord, alors que les terrasses, pavillons et édifices remontent aux Ming et aux Qing. Les ponts et rivières sont typiques du style du sud du Yangtsé. À la vue des murs blanchis et des tuiles grises, on peut ressentir la profondeur de la culture traditionnelle. Le bourg de Qibao est un témoignage de lépoque des Ming et Qing au cur dune métropole envahie par le style occidental. Pour les citadins affairés, lendroit est relaxant, agréable et propice à la nostalgie. Les touristes peuvent y admirer le pont Tangqiao en pierre, construit pendant la 13e année de règne Zhengde des Ming (1368-1644), écouter le son mélodieux de la cloche et goûter aux spécialités locales dans les vieilles rues. Au Musée des sculptures en miniature, on peut découvrir un exemplaire du Rêve dans le pavillon rouge, un roman classique chinois. Au musée dédié au sculpteur Zhang Chongyun, qui se dresse au bord de la rivière Puxi, on peut admirer lalliance harmonieuse de lart folklorique et de la culture classique chinoise avec la culture occidentale. Cela témoigne de lesprit douverture de cette région qui sait accueillir dautres cultures. La vieille ruelle étroite, la rue particulière en forme de « 非 », le savoir-faire des anciens métiers, la cuisine du vieux restaurant Tianxiang, lopéra local, etc., captivent les visiteurs. Ils ont limpression de se retrouver dans le sud du Yangtsé, à lépoque des dynasties des Ming et des Qing.
Jardin de la culture aquatique
Dans un coin de Minhang, le Jardin de la culture aquatique de la rivière Huangpu est pareil à un miracle. En effet, il abrite danciens ponts dispersés autrefois dans différentes régions. Situé dans la rue Jiangchuan Ouest de larrondissement Minhang, tout près de la prise deau de la rivière Huangpu, ce jardin fait partie des projets touristiques dimportance de la banlieue de la municipalité de Shanghai.
Le projet du jardin prévoit une superficie densemble de 2 100 mu (un mu = 1/15 ha), dont 400 mu sont consacrés à lécologie ancienne, 800 mu à la culture ancienne et 900 mu au loisir culturel rural. Le jardin a pour ambition de protéger la source deau et la rivière Huangpu, dexposer lhistoire et la culture de cette dernière, ainsi que lancienne culture de Maqiao. Cest une zone écologique denvergure fondée sur la présentation de la culture, léducation à lécologie, le tourisme et le loisir, ainsi que la vulgarisation scientifique. La zone de lécologie ancienne est sillonnée de cours deau et parsemée de ponts anciens, darbres anciens, de pierres paysagères et dimitations dédifices antiques. Elle compte quelque 600 arbres plus que centenaires et 25 ponts anciens qui ont été déplacés de leur lieu dorigine. Le tourisme rural repose sur lattraction des touristes venus découvrir lagriculture moderne, la vie rurale et la culture locale sur les rives de la rivière Huangpu, ainsi que les loisirs et divertissements ruraux. Il propose huit grands projets dans les secteurs suivants : 1. Lexposition sur lécologie agricole; 2. Le tourisme de villages aux rives de la rivière Huangpu; 3. Les cultures économiques aquatiques; 4. La culture fruitière; 5. La pêche; 6. Le commerce et le repos; 7. Le séjour chez les paysans; 8. Lexposition des sciences et techniques agricoles. Dans le Jardin de la culture aquatique, on trouve notamment le ginkgo et le camphrier. Ils sont accompagnés de pierres géantes. Lourdes dune dizaine à une centaine de tonnes, ces pierres aux formes multiples sont originaires de différentes régions : lac Taihu (Jiangsu), stalactites, pierres volcaniques, pierres de Lingbi (Anhui). Ce qui est surprenant, cest quune cinquantaine de ponts anciens ou dimitations sont tantôt regroupés, tantôt dispersés sur la zone. Citons entre autres, le pont Hanxiang aux cinq arches, le pont Xiangjing à arche unique et le pont Xingshi aux trois arches. Chaque pont est lié à une histoire. Par exemple, le pont Xingshi provient du bord du Grand Canal Beijing-Hangzhou dans le village de Xindian du bourg de Lianshi à Huzhou (Zhejiang), sur lequel, selon la légende, lempereur Qianlong des Qing marcha.
Le jardin nest ni moderne, ni traditionnel, ni une imitation. Laménagement qui semble être spontané cache une conception ingénieuse et un style propre. Simplicité, écologie naturelle et charme champêtre caractérisent sa conception. Tout y est imprégné dauthenticité; cest un paradis apprécié par les citadins qui veulent se détendre. Minhang offre également dautres sites qui valent le détour, dont le centre de loisirs Jinjiang, le premier du genre à Shanghai, le parc nautique « Tempête tropicale », le parc sportif de Minhang et le centre de tennis Qizhong.
Édifier un arrondissement écologique
Un arrondissement qui sest reposé sur lindustrie peut-il devenir un site écologique? Un arrondissement écologique peut-il maintenir son développement économique ? Minhang a répondu à ces questions en mettant en avant ses nombreuses récompenses, notamment les titres d« arrondissement paysager national », d« arrondissement modèle de reboisement national » et d« arrondissement écologique national ». La rue du Camphrier de Chine, aux nombreux espaces verts, est lune des 12 rues typiques baptisées par la municipalité de Shanghai. Cette rue donne limpression dune vieille rue de Nanjing. Le Forest Manor, à lombre du camphrier, est un quartier de résidences de luxe. Le Rancho Santa Fe, un lotissement de villas adjacent, est dun style tout à fait différent. Le premier représente lélégance et le style occidental urbain, alors que le second incarne le retour à la nature. La rivière, les roseaux et le marécage de Rancho Santa Fe sont authentiques. Laction en faveur de la protection de lenvironnement a payé, car les habitants de Minhang ont peu à peu été récompensés de leurs efforts. Le ciel y est bleu, leau limpide et lair frais. De plus en plus de gens sy sont installés et ont commencé à y investir ou à fonder leurs entreprises.
Attirer les investissements
Actuellement, larrondissement Minhang compte dix zones économiques déchelon municipal et au-dessus, dont six déchelon national. La zone industrielle de Xinzhuang de Shanghai, la plus proche du centre-ville, est la seule à être directement desservie par le métro et le rail léger. Dans un rayon de 10 km autour de la zone se concentrent 26 établissements denseignement supérieur et de recherche scientifique. Depuis sa création en août 1995, les investissements étrangers ont totalisé 5,84 milliards $US. Elle a vu la création de 405 entreprises, dont 302 à capitaux étrangers, 42 faisant partie des 500 multinationales puissantes et 33 consacrées à la R&D.
Fondée en 1983, la zone dexploitation économique et technique de Minhang de Shanghai est lune des deux premières zones dexploitation créées à Shanghai. En août 1986, avec lapprobation du Conseil des affaires dÉtat, elle a été hissée à léchelon dÉtat. Elle est passée aux normes ISO14000, certificat du système de gestion de lenvironnement, et ISO9000 qui concerne la gestion de qualité. Parallèlement, elle a obtenu le titre de la « meilleure zone tant sur le plan de la qualité que sur celui de lenvironnement de Shanghai ». Selon Sun Chao, secrétaire du comité du Parti de larrondissement Minhang, « si les habitants expriment dans le secret de leur cur leur amour pour leur lieu de vie, cet endroit sera plein de vitalité et de charme. » Larrondissement Minhang regroupe quelque 800 000 résidants permanents, sans compter les 1,2 million et plus dhabitants venus dailleurs, doù son charme. Très bientôt se dresseront la Base industrielle des sciences et techniques spatiales dÉtat et le Musée spatial dÉtat. Une cité spatiale, totalisant une superficie de 1 200 mu, permettra à Minhang de prendre un nouvel essor. Selon certains, les secteurs de laérospatiale, des communications, des sciences et techniques sont les trois atouts de Minhang. Mais selon moi, ils représentent davantage une seule épée invincible brandie vers le ciel qui permettra à larrondissement de tenir ferme face à la crise financière et de parer à toutes les éventualités. |
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Rédaction : 24, rue Baiwanzhuang, Beijing 100037, Chine |