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----La
mode chinoise depuis 1949 ---------------------------------------------------------------------------------------XIN
XIN
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Autrefois,
dans les familles chinoises, on disait souvent dun vêtement
: « On le porte neuf pendant trois ans, usé pendant
trois autres années et rapiécé pendant encore
trois autres. » Les temps ont bien changé...
AU début de la fondation de la République populaire
de Chine, lintelligentsia chinoise adorait les costumes
occidentaux et les robes à la chinoise; ainsi, la qipao
(robe fourreau longue, fendue sur les côtés) étaient
populaires parmi les femmes. Cependant, peu à peu, le pays
a changé didéologie, et ces types de vêtements
ont perdu la faveur. Les gens aimaient plutôt imiter les
uniformes des cadres. Le costume à la Sun Yat-sen, à
collet fermé et quatre poches extérieures, avait
en réalité été conçu par Sun
Yat-sen. Étant le préféré du président
Mao, il est aussi connu comme le « costume Mao » et
a gagné la faveur des gens ordinaires. À partir
du costume à la Sun Yat-sen, les gens ont conçu
par la suite le « costume du peuple », à simple
rangée de boutons, au col pointu à revers et aux
poches en biais. Plus tard, le costume de la jeunesse et lhabit
civil militaire ont à leur tour fait leur apparition, mais
ils portaient tous des signes du costume à la Sun Yat-sen.
Comme les uniformes des cadres se basent sur le bleu, le gris
et le noir, ils étaient les couleurs de prédilection.
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Dans les années 1950,
des paysans sont en train de choisir une chemise et un short
pour leur enfant.
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Pendant la Révolution
culturelle (1966-1976), les uniformes militaires ont connu
une grande vogue.
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Dans les années 1950 et 1960, lUnion soviétique
a beaucoup influencé la Chine, même au plan vestimentaire.
Avec sa double rangée de boutons, ses poches en biais et
sa ceinture, le « manteau Lénine » est devenu
à la mode dans ces années-là. Les gens étaient
également fervents des vêtements inspirés
de luniforme des troupes soviétiques affectées
aux chars dassaut. À ce moment-là, la plupart
des femmes chinoises aimaient porter une robe de style russe.
Les expertes féminines soviétiques qui travaillaient
en Chine et les héroïnes de la littérature
soviétique la portaient souvent. Cette robe avait un col
rond, des manches courtes amples, une jupe froncée et une
ceinture. Ce modèle était particulièrement
bien accueilli par les intellectuelles chinoises. Cette robe était
souvent en coton et imprimée de fleurs, de carreaux ou
de rayures. À cette époque, la Chine importait de
grosses quantités de tissu imprimé et demandait
aux gens den acheter; même les conducteurs de tricycles
portaient du coton imprimé. Durant cette période,
les vêtements ont aussi été influencés
par dautres pays socialistes: par exemple, le tricot à
la façon albanaise était très populaire.
Sous la contrainte des conditions économiques, les vêtements
étaient généralement simples et sans ornement.
Puisque la plupart des gens faisaient confectionner leurs vêtements
ou les confectionnaient eux-mêmes, le métier de tailleur
était bien vu. Les filles qui étaient habiles en
couture avaient toujours une foule dadmirateurs à
leur trousse. La dextérité à économiser
le tissu était lun des critères par lesquels
on jugeait dun bon tailleur, car le tissu épargné
pouvait servir à réparer les vieux vêtements
ou à fabriquer des semelles intérieures.
De 1954 à 1983, les gens devaient avoir des bons pour
acheter des vêtements. Particulièrement pendant les
trois années du début des années 1960 où
ont eu lieu des calamités naturelles, presque tous les
produits textiles devaient être achetés avec des
bons. Puisque le citadin moyen navait droit quà
trois ou quatre mètres de tissu par année, cest
pour la fête du Printemps seulement que les gens choisissaient
de se faire confectionner des vêtements neufs. Lorsquils
les faisaient confectionner pour les enfants, les parents choisissaient
habituellement une taille plus grande pour que les enfants puissent
les porter plus longtemps. Il était courant de voir les
cadets porter les manteaux que leurs aînés avaient
revêtus auparavant. Pour que les vêtements durent,
les gens choisissaient habituellement des couleurs comme le noir,
le bleu ou le gris.
Un océan de kaki
Pendant la Révolution culturelle (1966 - 1976), les uniformes
militaires ont connu une grande vogue. Durant ces années-là,
les jeunes hommes portaient souvent des uniformes verts, un ceinturon,
un insigne du président Mao, un sac vert, un brassard de
garde rouge et des chaussures militaires, et ils brandissaient
un exemplaire du « petit livre rouge » : les Citations
du Président Mao. Les jeunes femmes étaient
également encouragées à porter des uniformes
militaires. La vague de lidéologie unique a eu pour
résultat un style vestimentaire complètement uniformisé.
À cette époque, on ne voyait que luniforme
militaire et le costume à la Sun Yat-sen.
La Révolution culturelle exigeait des gens de se débarrasser
de tout ce qui était considéré comme «
démodé », que ce soit concepts, culture ou
vêtements, ainsi que de tout ce qui était lié
à la bourgeoisie. Ainsi, les gens ne portaient ni le costume
chinois traditionnel, ni le costume occidental. Les femmes qui
osaient porter des bijoux ou se maquiller risquaient den
subir gravement les conséquences. Pour montrer quils
vivaient dans laustérité, les gens lavaient
même plusieurs fois un vêtement neuf pour lui donner
une apparence usée. Cette période est maintenant
considérée comme ayant été répressive
et terne sur le plan vestimentaire.
Larrivée du vêtement « bizarre »
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Laffiche du film Jieshang
liuxing hongqunzi (La robe rouge est à la mode
dans la rue), tourné en 1984
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Après la Révolution culturelle, la tenue vestimentaire
a connu un changement radical. En 1979, le créateur français
Pierre Cardin a tenu un défilé de mode à
Beijing. Ses créations osées et futuristes ont passionné
le public chinois, même si la majorité des gens portaient
toujours la simple veste ouatée. À ce moment-là,
tout vêtement différent de ceux qui étaient
alors courants était connu comme « bizarre ».
Le pantalon patte déléphant en est un bon
exemple. Dès son apparition, il a été examiné
dun point de vue moral et politique, et ceux qui portaient
ce type de pantalon étaient considérés comme
des voyous. Il nétait pas exceptionnel de voir des
professeurs donner des ciseaux à leurs élèves
pour quils modifient leur pantalon.
Peu à peu, les gens sont sortis de lombre de la
lutte des classes. Dans les années 1980, les dirigeants
de lÉtat ont commencé à porter des
costumes occidentaux, et peu après, ces costumes ont fait
fureur dans beaucoup dendroits en Chine. Mais certains nétaient
pas très élégants, puisque lignorance
du code vestimentaire était courante: par exemple, on portait
souvent le costume avec des chaussures en toile ou en laissant
la chemise sortir des pantalons.
Vers la fin des années 1980, les Chinoises ont également
adopté la jupe courte. Peu à peu, au printemps et
à lautomne, elles se sont habituées à
la porter avec un pull. À ce moment-là, copier les
styles était une façon de rester à la mode,
et les jeunes femmes nétaient pas embarrassées
par le fait dêtre toutes habillées de la même
façon. À cette période également,
la mode chinoise sest intégrée peu à
peu aux tendances mondiales et le défilé de mode
constituait une composante de la vie culturelle des Chinois.
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Défilé de
mode à Beijing, en 1984
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Dans les années
1980, le costume occidental a fait fureur dans toute la Chine. |
Dans les années
1980, des citadins se précipitent pour acheter des
vêtements taïwanais de contrebande, fabriqués
en fibres synthétiques. |
Vers lindividualité des styles
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Jeune fille vêtue à
la mode, à lété 2003 |
Depuis les années 1990, la machine à coudre nest
plus une nécessité pour la plupart des familles
chinoises, puisque les gens ont commencé à acheter
du prêt-à-porter. Dailleurs, la plupart des
boutiques de tailleurs, autrefois un commerce florissant, ne font
désormais plus que du travail de modification de vêtements.
La Chine est alors devenue le plus important fabricant et consommateur
de vêtements dans le monde. Les grandes villes ont commencé
à afficher non seulement diverses franchises de marques
célèbres du pays et de létranger, mais
disposent également dinnombrables boutiques vendant
des vêtements bon marché. Les consommateurs, particulièrement
les jeunes, aiment bien flâner dans les marchés de
vêtements et se distinguer par leur habillement. «
Je peux mhabiller comme je veux » est devenu lattitude
la plus courante. Porter les mêmes vêtements ou les
mêmes couleurs que les autres suscite maintenant de lembarras.
Un magazine de mode a bien résumé la mondialisation
de la mode : ce nest pas surprenant de retrouver aujourdhui
à Beijing ou à Shanghai une robe chic quon
a présentée au public, la veille, à Milan
ou à Paris.
La façon dont shabillent les vedettes exerce une
influence considérable sur le choix vestimentaire des jeunes.
À la différence de leurs parents, ils nont
aucune gêne sur ce plan. La prédominance de couleurs
variées dans les vêtements pour hommes a changé
fondamentalement lhabillement terne qui avait cours autrefois
en Chine. De plus, les changements qua connus la mode pour
dames ont déconcerté lancienne génération.
Par exemple, la mode des robes-bretelles sest préparée
pendant deux ans. Au début, ces robes étaient portées
avec un manteau, mais plus tard, les manteaux se sont simplifiés,
et le matériel est devenu de plus en plus transparent et
léger. Ce type de robes est devenu vraiment populaire autour
de 1998, et il lest encore aujourdhui.
Côté matériaux, ce sont ceux qui sont naturels,
comme le coton, qui sont populaires. Même ceux qui sont
chers, comme le cachemire, font maintenant partie de la vie des
gens ordinaires. Dans un autre ordre didées, certaines
vedettes actuelles font la promotion de léthique
vestimentaire. « Ce serait honteux de mhabiller
au prix de la vie dun animal », a déclaré
la populaire actrice chinoise Sun Li, qui ne porte jamais de fourrure;
dailleurs, le People for the Ethical Treatment of Animals
(PETA), un organisme international luttant pour les droits des
animaux, lui a décerné le titre de lune des
« femmes les mieux habillées en 2008 ».
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Des garçons
à la mode hip-hop sexercent à la planche
à roulettes sur la rue. |
La robe-bretelle
est devenue vraiment populaire vers 1998, et elle lest
encore aujourdhui. |
La confiance et la fierté des Chinois par rapport à
leur propre culture ont augmenté de pair avec laccroissement
de la puissance nationale. La vedette de cinéma Maggie
Cheung a porté plus de 20 qipao dans le populaire film
In the Mood for Love. Ce film a donné aux femmes
chinoises le sens de la beauté du vêtement traditionnel
chinois. Résultat, la qipao a regagné la
faveur populaire. Les vestes traditionnelles chinoises au style
modifié ont également connu un regain de popularité,
après que les grands dirigeants de différents pays
eurent été photographiés vêtus dune
veste du style des Tang, lors de la rencontre de lAPEC à
Shanghai, en 2000.
Les amateurs de la culture classique chinoise ont encouragé
la campagne pour le « vêtement chinois han ».
Ils croient quen réalité, les styles chinois
qui sont répandus incarnent plutôt les caractéristiques
des minorités du nord de la Chine, et non pas le véritable
« vêtement chinois han » de la dynastie des
Han (206 av. J.-C220 apr. J.-C.), qui impressionne les gens
avec sa sensation de liberté et délégance.
Les participants à cette campagne sont principalement des
jeunes nés dans les années 1980 et 1990.